[Arrivant de l'Académie]

Tenson venait tout juste de sortir de l'académie et il regagnait au pas de course sa maison. Le soleil était à son zénith et il faisait assez chaud. Mais une légère brise rafraîchissante soufflait de biais au petit garçon, rééquilibrant le tout. Le Saishi jeta un coup d’œil à sa montre de rubis. Midi étant dépassé depuis quelques minutes, le repas serait peut-être froid. Tenson grimaça à cette idée alors que son ventre gargouillait. Il n’aimait pas du tout manger froid. Après quelques fatigantes minutes de course, il arriva enfin dans sa ruelle et ralentit le rythme pour ne pas avoir l’air trop essoufflé devant sa mère.

À la cinquième maison de droite se trouvait la petite demeure en bois de Raihai et son fils. Celle-ci comportait seulement un rez-de-chaussée mais était étendue en profondeur. Elle possédait aussi un balcon haut de quatre marches, ceinturé par une petite barrière en métal décorative de quelques décimètres de haut. Dans la cuisine, à l’entrée, la mère de Tenson mâchait sa première bouchée du bœuf Teriyaki qu’elle avait fait cuire en se demandant comment se passait la journée de son fils. Il n’y avait aucun bruit dans la pièce. Elle se sentait si seule. Tout d’abord, son mari avait quitté ce monde puis voilà que son fils fréquenterait peut-être l’académie. Décidément, elle devrait se trouver quelque chose à faire en dehors de ses heures de travail, au magasin de vêtements du village. Elle laissa échapper un soupir avant de reprendre une autre bouchée, songeant cette fois à rendre visite à Kijou, la sœur de Kishin qui était aussi sa meilleure amie, au courant de l’après-midi.

Arrivé face à sa maison, Tenson s’arrêta quelques instants pour prédéfinir la façon dont il annoncerait la nouvelle à sa maman.

*Maman, j’ai été accepté à l’académie c’est génial ! Non, trop direct. Maman, la dame m’a dit que j’étais très jeune et que… j’étais tout de même accepté ! Non, pas tout à fait.*

Tenson faisait travailler ses méninges à la recherche d’une façon originale de mettre sa mère au courant. Ses yeux s’agrandirent subitement lorsqu’un éclair de génie le parcourut. Il avait trouvé. Il monta sur le balcon, tourna la poignée et entra, feignant un air déçu.

[Tenson] – Maman, j’arrive plus tôt que prévu, hein ?

Sa mère prit un air de compassion, croyant qu’il avait été refusé.

[Tenson] – Et bien c’est parce que…

Tenson marqua une pause et regarda par terre, jouant parfaitement son rôle de comédien. Lorsque sa mère se leva pour venir le consoler, son visage reprit sa joie de vivre.

[Tenson] – Les cours commencent demain ! J’ai été accepté, maman !

Raihai stoppa son mouvement, analysant la situation qui venait de changer du tout au tout. Lorsqu’elle comprit enfin que son fils lui avait joué un tour, elle afficha un sourire gêné.

[Raihai] – Tu m’as bien eu ! Petit cabotin…

Elle serra Tenson dans ses bras, fière de lui. Cependant, elle n’avait plus son sourire.

*Kijou, espérons que tu ne seras pas trop occupée sinon je crois que je vais faire une dépression…*

Elle reprit ensuite son sourire, relâchant l’étreinte, et proposa un peu de viande à son fils.

[Tenson] – En autant qu’il ne soit pas froid, sinon c’est trop dégoûtant !

Raihai était bien au courant de ses préférences de cuisson, ayant eu du fil à retordre pour le satisfaire lorsqu’il était bébé. Elle fit donc carboniser une nouvelle tranche de steak dans le poêlon qu’elle déposa ensuite dans l’assiette de son fils.

[Raihai] – Il faudrait inviter tes grands-parents, ton oncle et ta tante à souper ce soir… Tu pourrais leur faire part de la nouvelle.

Tenson avala rapidement sa bouchée.

[Tenson] – Oui! Ce serait sympa!

Raihai élargit ses minces lèvres en un grand sourire. Elle sortit un crayon, une feuille de papier et un petit ruban rouge d’une armoire d’érable et se mit à griffonner quelques caractères.

« Cher Sentetsu,
Je me demandais si vous voudriez vous joindre à nous, ce soir, pour un petit souper de famille. Tenson aimerais beaucoup vous voir, vous, votre femme, ainsi que vos deux enfants. Si vous acceptez l’invitation, nous vous attendons vers 18h00.

Bisous, Raihai »

Elle roula le papier et l’attacha avec le ruban rouge. Ensuite, elle sortit Hato, leur pigeon voyageur, de sa cage. Elle mit la lettre entre ses serres puis lui souffla la direction à l’oreille. Elle ouvrit la fenêtre et laissa l’oiseau prendre son envol.

Le petit à la chevelure écarlate avait maintenant fini son assiette. Peu à peu, il sentait que les événements assez stressants de la journée faisaient monter la fatigue en lui.

[Tenson] – Maman, je vais faire une sieste. Réveille-moi lorsque les invités seront sur le point d’arriver s’il-te-plaît.

Sa mère acquiesça en un hochement de tête.

Tenson entra ensuite dans sa chambre, deuxième porte à gauche du couloir. Ses murs d’orange et de rouge donnaient une atmosphère chaleureuse à l’endroit et l’enfant s’y sentait toujours bien. Ne prenant même pas la peine de se glisser sous les couvertures, il se coucha tout habillé sur son lit moelleux en bâillant et en s’étirant. En position fœtale, il trouva vite le sommeil. Un sommeil aux rêves peu communs…

Le Saishi était debout, dans l’herbe haute. La plaine s’étendait à perte de vue. Il marchait lentement, les cheveux flottant dans le vent, sans but précis. Il errait ça et là, appréciant le réconfort du coucher de soleil. Le ciel arborait un vermillon accentué d’orange et de rose sous l’effet des poussières volcaniques contenues dans l’air. Alors que Tenson admirait l’astre solaire, deux formes vagues y apparurent. Le petit arrêta d’avancer. Il scrutait le rouge de la boule de feu en plissant les yeux. Peu à peu, les deux formes se précisèrent. On y distinguait maintenant deux yeux. Deux yeux flamboyants. Tenson en était ébloui. Puis, une voix surgit de nulle part :

[ ? ] – Bonjour Tenson… C’est moi, papa.

[Tenson] – Quoi ? Papa ? Mais où es-tu ?

Tenson était très confus et cherchait la provenance de ces quelques mots.

[Kishin] – Je suis ici, juste devant toi… Mais je n’ai pas beaucoup de temps. Je voulais juste te dire que je vous aime, toi et ta mère. Et aussi bonne chance pour ta première journée à l’académie demain !

Tenson eut tout juste le temps de comprendre que les yeux du soleil étaient ceux de son père que la réalité l’arrachait à son doux rêve…

Il ne voyait maintenant plus que l’obscurité de ses paupières. Il entendait également de petits tocs accompagnés d’une voix féminine familière.

[Raihai] – C’est l’heure Tenson, les invités sont sur le point d’arriver !

Il répondit par un grognement affirmatif en se frottant les yeux. Il se leva tranquillement puis replaça ses draps à peu près correctement. Il se dirigea d’un pas traînant vers son miroir. Apercevant le reflet de ses yeux, son rêve lui revint en mémoire. Il sourit, pensivement.

*C’était le plus beau rêve de ma vie…* se dit-il, ressentant encore le frisson de chaleur qu’il éprouvait lorsqu’il était heureux.

S’arrachant à sa rêverie, il jugea l’image projeté par le miroir. Ouf ! Il remit en ordre ses mèches rebelles et se nettoya les yeux avant de progresser vers la salle à manger. Désireux de participer à la préparation, il mit la table du mieux qu’il put, repliant les serviettes de façon originale. Raihai avait décidé de préparer un délicieux riz aux légumes. La douce odeur flottait dans la cuisine et cela réveilla l’appétit de Tenson. Heureusement, les invités n’allaient pas tarder à arriver.

En effet, le garçon les aperçut quelques secondes plus tard, à travers les carreaux. Tout content, il se précipita vers la porte, prêt à les accueillir. Il leur ouvrit la porte avec un son plus beau sourire. Après les traditionnels « bonsoir, vous allez bien ? », Tenson leur assigna une place à la table.

[Tenson] – Moi je vais me mettre ici, maman va être à ma gauche, grand-père tu pourrais te mettre au bout, grand-maman de l’autre, tante Kijou en face de moi et à côté d’oncle Kami. Parfait ! Je reviens je vais aider maman à apporter le repas.

Sur ce, il rejoignit la cuisine, de l’autre côté du rideau de fils beiges. Les invités se régalaient déjà de l’odeur de la préparation de Raihai. Une fois que tous furent servis, Tenson et sa mère les rejoignirent.

[Tous] – Itadakimasu !

Ils entamèrent le tout avec beaucoup d’appétit. Quelques minutes plus tard, Raihai prit la parole :

[Raihai] – C’est à votre goût ?

[Kijou] – Comme toujours.
[Kami] – Mais bien sûr, c’est excellent.
[Ikoda] – Je reconnais bien la cuisine de ma belle-fille !
[Sentetsu] – Délicieux !

Raihai sourit.

[Raihai] – Je crois qu’il est temps que Tenson vous annonce quelque chose…

Tenson manqua s’étouffer. Après s’être ressaisi d’une gorgée de jus, il se remit les idées en place.

*Avec tout ça j’ai oublié qu’il fallait que je leur dise que j’ai été accepté à l’Académie !*

[Tenson] – Bah, euh, c’est juste que… et bien j’ai été accepté à l’Académie du village ! dit-il brièvement, ayant oublié de se préparer. S’en suivit maintes félicitations auxquelles il répondit par des mercis sincères. Par la suite, tous se mirent à tour de rôle à raconter leur propre expérience. C’est là que Tenson apprit comment s’étaient rencontrés Ikoda et Sentetsu, ce qu’ils avaient vécu, le genre de missions qu’on pouvait assigner, etc. Et cela dura une bonne partie de la soirée.

Un fois le repas terminé, il faisait noir à l’extérieur. Ils aidèrent tous à desservir et à laver la vaisselle. Suite à ça, ils se dirigèrent vers le salon, s’installant sur les confortables sofas aux couleurs chaudes. Le plus intéressé à l’apprentissage de Tenson était son grand-père, Sentetsu. Il avait ce désir d’enseigner qui n’avait guère de limites. Il se plaisait à lui raconter ce qu’est le chakra, quels sont les divers sceaux à effectuer avec les mains, les trucs de base en fait.

[Sentetsu] – Et c’est en combinant les signes, en malaxant le chakra et en te concentrant sur ce que tu veux faire que tu pourras bien exécuter ta technique. Surtout apprend à bien contrôler ton chakra, c’est la base de tout !

Et Tenson ne s’en plaignait pas. Il avait si hâte de commencer ses cours et voilà qu’il en avait un le soir même de son acceptation ! Il tendait l’oreille, assimilant le plus possible d’informations. Cependant, il commençait à être l’heure pour le garçon d’aller se coucher. Il avait prévu d’être en forme le lendemain. La plupart des sujets de conversations des autres semblaient épuisés. Ce fut Ikoda qui prit la décision de se lever la première. Les autres suivirent.

[Ikoda] – Nous vous remercions pour ce délicieux repas et encore félicitations Tenson, dit-elle en lui donnant un bisou sur la joue. Elle était vraiment fière de lui.

Les autres répétèrent approximativement la même chose, sauf Sentetsu, qui ajouta sa touche personnelle.

[Sentetsu] – Tâche de faire bonne impression, surtout et mise sur le travail d’équipe, sans pour autant négliger tes propres capacités. Fais toujours de ton mieux. Et même si tout semble perdu, relève-toi.

Tenson n’allait jamais oublier cette dernière phrase.

[ Suite à l'Académie]

Tenson : +14 XP RP.

[Arrivant de la forêt]

Tenson ouvrit les yeux sur un mur orangé obscurci par la pénombre. Il jeta un œil à sa montre de rubis. Deux heures du matin. La lune brillait à travers la fenêtre et les étoiles dansaient doucement. Le Saishi se frotta les yeux. Son ventre émit un rugissement féroce. Il n’avait rien avalé depuis qu’il était arrivé de son entraînement. Il s’était tout simplement lavé et mis en pyjama, s’étant dit qu’il serait plus confortable ainsi pour manger, mais il s’était finalement endormi sur son lit le ventre vide. Sa mère avait jugé bon de le laisser dormir, il avait dû avoir une journée très exigeante. Elle avait replacé les couvertes sur lui, pour lui éviter d’avoir froid. Tenson avait dormi profondément, se refaisant des forces.

Sans plus attendre, le petit se leva tranquillement pour se diriger vers le frigo, en quête de calories. Il enfila des pantoufles poilues multicolores. Il pilait maladroitement sur ses pantalons de pyjama bleu pâle parsemés de pingouins. Silencieusement, enfin, le plus possible, il ouvrit la porte du réfrigérateur avec la même précaution qu’un ninja en mission secrète. Il aimait se prendre au jeu. Si sa mère se réveillait, il échouerait. Il se concentra donc pour ne pas faire craquer la troisième tuile à droite et de ne prendre que des aliments qui ne seraient pas bruyants : quelques yogourts, deux boîtes de jus et un gâteau, pour le dessert. Esquissant un pas vers le tiroir des ustensiles en vue de se procurer une cuillère, il y renonça, se disant qu’il utiliserait le dessus de ceux-ci comme récipients en transit vers sa bouche. La suite, retour au repaire. Pas après pas, la respiration contrôlée, il progressait vers sa chambre. Soudain, une lumière emplit le couloir. La porte de la salle de bain venait de s’ouvrir après le bruit de la chasse d’eau.

*Zut ! Aux abris !*

Tenson se dissimula derrière une statue décorative qui ornait le couloir. La respiration coupée, il espérait que sa mère ne regarderait pas dans sa chambre. Heureusement, elle était dans une sorte de transe entre le sommeil et l’éveil. Comme une somnambule, elle partit en ligne droite jusqu’à l’autre bout de l’allée, après avoir éteint la lumière de la chambre de bain. Tenson expira enfin. Il s’imaginait déjà en mission le stress qu’on devait ressentir en de telles situations. C’était plutôt intense ! Sans plus attendre, il rejoignit son territoire, déposa ses vivres sur sa table de chevet et retourna fermer sa porte, doucement. Le festin pouvait commencer.

Une fois qu’il eut tout dévoré, un bâillement lui fit ouvrir la mâchoire très grande. Il jeta ses déchets dans sa petite poubelle personnelle, se promettant de faire disparaître toute trace de son passage le lendemain matin. Ensuite, il se replia sous ses couvertures. Évidemment, il ne s’endormait plus du tout. Dans cette absence de fatigue, il repensa à sa journée de la veille. Il avait l’impression qu’une semaine entière s’était écoulée tellement il avait appris de choses. Comme pour se rassurer, il se concentra pour sentir le faible flux de chakra qui circulait en lui. Il était bien là, fidèle au poste. Tenson repensa aussi à Mlle Reiko, sa professeure à l’Académie. Elle avait un côté sympathique et un autre de ces regards que seuls les enseignants possèdent lorsqu’ils tentent de faire comprendre quelque chose à un élève, un peu plus sérieux. Il y avait aussi Kento, son compagnon de classe. Cet Uchiha plus âgé que lui avait l’air déterminé dans ses entraînements et Tenson lui accordait beaucoup de respect. Il aurait bien aimé l’avoir pour grand frère. Et puis finalement, Hiro, le monsieur au café, membre de l’équipe de Reiko-sensei. Ce type-là était bizarre. Mais bon, sans lui, Tenson serait sûrement arrivé en retard à son cours, le temps de trouver le local. Ensuite, petit détour pour les dango et direction le Trou. Après ça, le véritable entraînement avait commencé. Ses neurones avaient beaucoup travaillé, et il était fier du résultat. Bien sûr, il était loin de maîtriser l’exercice, mais il avait beaucoup progressé. Mlle Reiko serait sûrement très fière. Tenson sourit à cette idée. Son grand-père aussi serait fier, mais le petit s’était juré de lui révéler le tout seulement lorsqu’il aurait maîtrisé parfaitement la chose.

Il continua à songer ainsi jusqu’au petit matin, là où les rayons du soleil apparaissaient en même temps que le chant des oiseaux. La clarté enfin arrivée, il se mit sur pieds. Comme prévu, il ramassa ses ordures, question de principe. Cependant, un petit-déjeuner ne serait pas de refus. Deux tranches de pain dans le grille-pain, puissance maximale, deux minutes, et hop ! Deux toasts calcinées, exactement comme il les aimait. Alors qu’il croquait dans son pain brûlé, sa mère, un peu fripée dans son habit de nuit fuchsia, fit son entrée dans la cuisine.

[Raihai] – Bon matin, petit ninja.

Tenson sourit à ce surnom.

[Tenson] – ‘onchour ! répondit-il, la bouche pleine.

[Raihai] – Bien dormi ?

[Tenson] – Hum hum, répliqua-t-il en hochant la tête en signe d’affirmation.

Il avait l’air complètement revigoré. Le soleil levant faisait briller d’un éclat particulier ses cheveux déjà plutôt éclatants. Il était si mignon en engloutissant ses rôties noires. Elle l’interrogea à propos de sa journée de la veille et écouta attentivement tout ce qu’il relatait avec énergie entre deux bouchées. Avait-il cours aujourd’hui ? Apparemment oui… Une autre journée de solitude se profilait à l’horizon. Mais Kijou serait là pour lui tenir compagnie. Dans le pire des cas, elle s’achèterait un petit chiot, histoire de combler ses temps libres. Et ça ferait sûrement plaisir à Tenson, par la même occasion.

Tenson déglutit avec difficulté sa dernière bouchée, un peu trop grosse, avant d’aller s’habiller en vue d’une autre journée à l’Académie. Mais il aurait le temps de passer en ville, histoire d’aller dire bonjour aux marchands qui lui manifestaient un brin de sympathie. En attendant, il revêtit un T-shirt noir surmonté d’un chandail à fermeture éclair rouge, marqué d’un dragon, son préféré. De simples jeans allaient lui servir de pantalons. Un coup de peigne ici, un autre là et voilà, il était prêt. Après avoir embrassé sa maman sur la joue, il sortit en direction du Centre-ville.

Encore aujourd’hui, le soleil était d’une humeur joyeuse et diffusait lumière et chaleur dans tout le village. Tenson salua le monsieur qui vendait des dango, celui des râmen, la fleuriste, le vendeur de glaces et la dame qui travaillait au même magasin de vêtements que sa mère. Il déambulait ainsi, se réjouissant de la bonne humeur des gens. Il serait bientôt l’heure de partir en route vers l’Académie. Le petit se procura une bouteille d’eau pas trop chère en marcha tranquillement vers la bâtisse si respectée.

[Tenson] – Ikimashou !

[HRP : Ikimashou : Allons-y]

[ Suite à l'Académie]

Tenson : +5 XP RP.

[ENFIN !! Ça fait plus d'une semaine que je bossais sur ce post XD Mais là il est TERMINÉ!!! WAOUH!!! Fêtons. ]

En fin d’après-midi, Tenson se rendait chez lui à pied. Un coup d’œil au poignet lui indiqua qu’il était trois heures et demie. Dans l’autre main, il tenait le livre de Kento sur la maîtrise du chakra. Il était impatient de le feuilleter, avec ses vieilles pages jaunies qui lui donnaient un air mystérieux, comme s’il renfermait un secret vieux comme le monde. La couverture était blanche, le titre en noir, et était plutôt jolie – enfin, elle l’avait déjà été, l’âge oblige – avec sa simplicité professionnelle et efficace. Non loin d’où se trouvait le jeune shinobi se dissimulait le Trou. Il hésita un instant.

*Tranquille au Trou ou confortable à la maison ? La forêt est plus proche…*

Cinq minutes plus tard, il se trouvait à l’entrée de sa cachette. Un dernier coup d’œil aux environs pour s’assurer qu’il était seul puis il pénétra dans l’obscurité de la place. Il était temps de mettre ses apprentissages en pratique. Il chercha à tâtons une des trois torches plantées dans les fissures du roc.

[Tenson] – Ah, te voilà. Quel sort veux-tu subir ? Un simple embrasement ou un véritable Katon ? Tu sais que je pourrais facilement te réduire en miettes ? Oh tu dis qu’un ninja ne doit utiliser ses meilleures techniques qu’en dernier recours ? C’est vrai, tu as raison. Je peux parfaitement t’allumer sans exagérer le spectacle puisque personne ne nous regarde de toute façon.

Le garçon mit donc le gros bout de bois au-dessus de sa paume droite en malaxant son chakra. Il se concentra puis fit s’embraser l’air entre ses doigts. Avec l’effort qui convenait, il réussit à allumer la première torche. Pour les deux autres, il les alluma à l’aide de la première. Enfin, il y voyait plus clair. Cette simple expérience d’allumage lui rappelait encore sa première visite, où son père avait fait la même chose pour éclairer et réchauffer l’endroit. Un beau souvenir. Dès maintenant, plus besoin de voler les allumettes de maman (ne vous inquiétez pas, elle ne fume pas, elle s’en sert pour décoller le foyer), il n’aurait qu’à se ressourcer dans son sanctuaire intérieur.

Mais le livre, qui attendait patiemment sur la verdure, l’empêcha de multiplier plus longtemps ses nouvelles possibilités. Sans plus attendre, il le ramassa et regarda une fois de plus - et ça donne un sacré nombre, croyez-moi – la couverture. Lentement, il tourna la première page. Et la deuxième, puisque qu’elle était blanche. Et aussi la troisième, qui affichait seulement le titre et les diverses informations concernant la publication du livre. Il était donc à la cinquième page (oui, cinq et pas quatre, j’ai vérifié). C’est là que se trouvait un dessin du système circulatoire du chakra. Il était suivi d’un texte d’introduction.

« Le chakra est, en résumé, une forme d’énergie qui, semblable au sang, circule dans tout le corps. Il existe deux types de chakra […] »

À partir de là, Tenson reconnaissait les explications de Mlle Reiko. Là où les choses commencèrent à devenir intéressantes fut lorsque les yeux du Saishi parcoururent le mot « Tenketsu ». Le livre parlait de points précis dans le corps, soixante-quatre exactement, qui servaient de point sur les artères de chakra. C’était par ceux-ci que le chakra s’expulsait hors du corps. Il prit le temps d’examiner les différents points représentés sur l’illustration. Il continua ainsi sa lecture du bouquin, apprenant divers exercices possibles afin de contrôler le chakra même s’il connaissait déjà la plupart d’entre eux. Il y en avait cependant, qui semblaient plus ardus. Le premier était intéressant. Il s’agissait de faire tourner un shuriken, ou une arme quelconque dans sa paume. En gros, utiliser le chakra en un mouvement rotatif. Tenson avait du mal à s’imaginer exécuter une telle chose. Un autre, encore, consistait à empiler des balles dans sa main et à les garder en équilibre le plus longtemps possible, ou avec le plus grand nombre d’objets courbes. À cela se rajoutait les difficultés supplémentaires telles que l’essayer avec la main gauche, la paume au sol, avec les yeux fermés, sur une autre partie du corps, etc. Même qu’à la limite, le livre proposait d’essayer de les retenir à l’horizontale ! Il y avait tellement de façon de se perfectionner, c’en était hallucinant !

Après presque une heure de lecture non continue – quelques fois, entre deux explications, il essayait des trucs avec des roches -, il décida de rentrer chez lui, tiré par le ventre. Avant de partir, il prit soin d’éteindre les torches dans un trou de terre de son invention, aménagé spécialement. En chemin, il se dit qu’il serait sympa s’il pouvait s’acheter des armes de ninja, pour s’entraîner. Ses économies allaient enfin se rendre utiles. Il irait au magasin d’armes une autre fois. Pour l’instant, il voulait manger. Justement, Tenson, le livre et les gargouillements intestinaux venaient tout juste d’arriver à destination. Il était temps, parce que le livre menaçait le garçon de se déchirer les pages si les gargouillements ne cessaient pas bientôt. Et pour compléter le cercle vicieux, Tenson râlait contre son estomac, qui redoublait d’ardeur à chaque fois. La solution ? De la nourriture, bon sang !
Il n’en pouvait plus…

Une poignée après l’autre mais presque en même temps, il ouvrit la porte d’entrée puis celle du frigo et enfin celle du garde-manger. Raihai tardait à aller faire l’épicerie. Par chance, il restait du pain ! Pas la peine de le faire rôtir, il l’engloutit aussitôt. Il avait soif aussi, un verre de lait aurait été apprécié mais… Plus de lait. Un verre d’eau alors. Il le cala d’une traite et s’en versa un autre immédiatement. Entretemps, il avait ramassé le livre qu’il avait laissé tomber sur le plancher à son arrivée. Une fois calmé, le petit s’installa dans le sofa pour prendre le temps de respirer un peu. Il avait encore une boule dans l’œsophage en conséquence de sa hâte à la consommation. Ce n’est qu’à ce moment qu’il remarqua l’absence de sa mère.

[Tenson] – Maman ? Tu es là ? …

Aucune réponse. Le garçon se leva donc de sa chaise et vérifia toutes les pièces, mais toujours aucune trace de sa mère. Avant d’entreprendre une enquête à l’extérieur, il se dirigea vers le frigo pour aller voir le calendrier. Qui sait, peut-être qu’elle avait rendez-vous quelque part. Il n’y avait rien d’indiqué sur le calendrier, mais juste à côté, un bout de papier était fixé à l’aide d’un aimant en forme de coccinelle.

Spoiler:

*Chez grand-père ? C’est vachement loin ! Mais bon je vais pouvoir lui montrer ce que j’ai appris ces deux derniers jours. Et il pourrait s’entraîner avec moi ! Je pourrais même aller m’acheter des armes et il me montrerait comment m’en servir. Ok, let’s go ! *

Après un détour dans sa chambre pour récupérer ses économies, Tenson prit le chemin menant au magasin d’armes. Il était quatre heures trente-cinq. Il aurait le temps de se rendre avant le souper. Arrivé en face du magasin, un grand ninja musclé sortait avec une sorte de chaîne assez effrayante. Tenson fut complètement terrorisé quand l’homme posa son regard sur lui. Il avait des sourcils broussailleux et un barbe mal rasée. Une cicatrice parcourait sa joue gauche. Pour compléter le portrait de grosse brute, il cracha par terre. Tenson était figé. Le costaud le fixait, une pointe de malice dans les yeux. Et plus encore, il osa lui adresser la parole.

[Grosse brute] – Hey petit, tu va faire quoi dans un magasin d’armes, tu joues au ninja ? lança-t-il d’une voix rauque et moqueuse.

[Tenson] – Et ben je… En fait, c’est que…

Que devait-il répondre ? Il semblait avoir perdu l’usage de la parole.

[Grosse brute] – Ha ! Ha ! Ha ! Non mais sérieux, t’as quoi, 8 ans ? 9 gros max ?

Tenson détestait qu’on ne le prenne pas au sérieux, surtout par rapport à son âge. Il était très mature pour son âge et bien que ses très jeunes traits trahissaient un âge peu avancé, son regard, lui, était différent des autres enfants de son âge, qui, eux, prenaient encore la vocation de ninja comme un simple jeu, ou la mort n’est qu’une partie d’action de plus.

[Tenson] – J’ai dix ans et je suis un vaillant ninja de Konoha. J’aime mieux commencer à m’entraîner plus tôt, c’est tout.

[Grosse brute] – Hum, hum… Intéressant… Mon nom est Takero Fujiru, souviens-en toi. Qui sait, peut-être qu’un jour je pourrais t’écrabouiller la cervelle en m’amusant un peu…

Le vilain prenait un malin plaisir à faire tinter sa chaîne. Dès qu’il sentit l’agressivité grimper, le jeune ninja retrouva sa mobilité, poussé par l’adrénaline. Avoir eu quelques années de plus, il l’aurait bien attaqué, le baveux, mais pour l’instant il se contenta de filer à l’intérieur du magasin sans un mot de plus, sans un mot de trop. L’homme ne portait aucun bandeau de ninja, et encore moins de Konoha. Ça n’inspirait pas confiance.

Une fois dans la boutique, le jeune ninja examina les étalages. Des shurikens, des kunaïs, de tous les modèles possibles. Mais les plus impressionnants pour le shinobi restaient les Fuuma Shurikens. Ils brillaient de leurs quatre lames tranchantes accrochés et bien mis en évidence. Quel son lorsque les lames s’ouvrent ! Schlik ! Dangereuse attraction et en plus ils étaient plus chers. Aussi bien commencer par la base. Au bout du compte, il s’acheta cinq petits shurikens et deux kunaïs bien affutés pour la belle somme de 150 ryos. Fier de son achat, il fit tourner un shuriken dans son doigt tout le long du trajet. De temps en temps, il le lançait contre un arbre, essayait d’y planter les pointes. Le résultat fut… inattendu : des égratignures sur deux doigts et une petite tache de sang sur son beau gilet blanc ! Mais bon, grand-maman pourrait facilement arranger cela. Enfin, au bout du chemin, se dressait les pignons du domicile de Sentetsu et Ikoda.

Deux doigts dans la bouche, Tenson frappa à la porte. Il pouvait voir, à travers le vitrail flou, quelqu’un se diriger vers l’entrée. Les contours un peu larges laissaient soupçonner qu’il s’agissait de sa grand-mère. Et c’était le cas.

[Ikoda] – Oh bonsoir Tenson ! Allez, entre.

Elle était toute souriante et elle savait accueillir les gens chaleureusement. Une gentille grand-mère. Les rides en patte d’oie du coin de ses yeux indiquaient une humeur toujours joviale. Elle portait une veste de laine blanche surmontée d’un petit foulard violet, tricotés de sa propre main. Une jolie grand-mère.

[Ikoda] – Mais, dis-moi, pourquoi as-tu tes doigts dans la bouche, comme ça ?

Et en plus elle s’inquiétait.

[Tenson] – Ah ch’est chusse un chtit ’o’o.

[Ikoda] – Allez, montre-moi, j’ai déjà vu du sang dans ma vie, crois-moi.

En effet, sa grand-mère était une kunoichi retraitée. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait vu la mort en face. Lui faisant entièrement confiance, Tenson lui tendit ses doigts humectés de sang et de salive. Elle prit sa main dans la sienne et positionna son autre au-dessus. Elle ferma les yeux et une étrange lumière verdâtre ressemblant à du chakra vint recouvrir la blessure. Les yeux ronds, Tenson assistait à sa guérison avec stupéfaction. Lentement, la plaie se refermait sur elle-même, en accéléré. Ça picotait un peu, comme un désinfectant, mais c’était efficace. Après une petite minute, plus aucun bobo !

[Ikoda] – Et voilà, c’est mieux comme ça. Oh non, ne me dis pas que tu as taché ton beau chandail blanc ! C’est dommage, mais je peux t’arranger ça si tu me l'amène une autre fois.

Tenson acquiesça. Pour l’instant, ce n’était pas bien grave, il faut dire que la tache était minime, un pétale de rose sur une toile blanche, rien d’énorme.

Au bout du couloir d’entrée se trouvait la cuisine aux murs contrastés de bleu marin et de jaune pâle, les couleurs d’un soleil se reflétant sur la mer. Dans l’air, un doux effluve de pâté à la viande, un classique, rôdait de nez en nez. Sur la gauche, il y avait la grande table à manger, et un plus loin, une causeuse et un fauteuil nous tournaient le dos, orientés vers le foyer. Du fauteuil dépassait quelques cheveux blancs que Tenson reconnut tout de suite.

[Tenson] – Bonjour grand-père ! Ça va bien ? Moi oui, j’ai passé une excellente journée à l’académie ! Ma professeure est géniale ! C’est Mademoiselle Reiko Kairi ! Elle m’a appris plein de trucs ! Et aussi…

[Sentetsu] – Ho ! Ho ! Calme-toi, Tenson, tu me raconteras ça pendant le souper, avait dit le vieillard en se levant de sa chaise. Il avait coupé Tensondans son élan, mais l’enthousiasme du petit l’avait tout de même fait sourire.

Sans plus attendre, Ikoda annonça que le souper était servi. Entre deux bouchées, Tenson plaçait quelques mots – enfin, quelques centaines – par rapport à ses nouvelles connaissances. Après avoir raconté au moins trois fois tous ses cours en entier, Il prit une pause avant de faire sa demande.

[Tenson] – Euh… Grand-père ? Dis, tu voudrais bien t’entraîner avec moi ce soir ?

Son interlocuteur eut une réaction quasi immédiate.

[Sentetsu] - Haha ha ! Je suis un vieux crouton rouillé, tu crois vraiment que je pourrais t’entraîner ?

Tenson ne s’était pas attendu à cette réponse. Pour lui, Sentetsu était super puissant et possédait une vitalité sans commun. Mais il devait bien se faire à l’idée qu’il se faisait vieux et qu’il n’était plus dans sa forme optimale…Alors que Tenson commençait à s’excuser de ne pas y avoir pensé, Sentetsu reprit la parole.

[Sentetsu] – Mais voyons, ne fais pas cette tête là, tu sais bien que je plaisante ! Bon, ok, j’avoue que je ne pourrai pas m’entraîner avec toi, mais il y a toujours moyen pour que toi tu t’entraînes sous ma supervision, non ?

Le cerveau de Tenson mit quelques secondes à réaliser le revirement de situation. Sentetsu affichait un sourire moqueur.

[Tenson] – Donc, ça veut dire que… oui ?

Déjà, il souriait en regardant ses grands-parents s’esclaffer. Les joues rouges, il rejoint leur rire.

Une fois les assiettes vides et les estomacs pleins, Ikoda ramassa la vaisselle et entreprit de la laver. Voyant son grand-père se diriger vers le lavabo pour l’aider, Tenson fit de même. Une serviette à la main, il s’efforça de faire disparaître la plus petite trace de mousse savonneuse avec minutie. Une fois la tâche accompli, le vrai travail allait débuter. Sentetsu emmena son petit-fils à l’extérieur. Derrière la maison reposait un petit lac où toute la famille allait se baigner les jours trop chauds d’été. Un escalier avait été construit pour descendre sur la plage. Avec ses armes toutes neuves, Tenson suivit se grand-père jusque là.

*Pourquoi on vient ici ? On aurait pu aller dans la forêt, s’entraîner à lancer sur les arbres ou encore y grimper… Ici il n’y a que du sable et de l’eau. De l’eau… Je sais ! Il veut me faire marcher sur l’eau, comme expliquait Mlle Reiko ! Ça tombe bien, il n’y a pas beaucoup de vagues. Pour le lancer des armes par contre… Mais est-ce qu’il sait au moins que je veux m’entraîner à lancer mes shurikens ?*

En effet, il lui avait demandé tout simplement un entraînement, rien de spécifique. D’un autre côté, personne ne lui avait demandé de détails.

[Tenson] – Grand-père, pourquoi on vient ici ? Ça aurait été beaucoup plus efficace avec les arbres pour me pratiquer à lancer les shurikens, non ?

[Sentetsu] – Fais-moi confiance, j’ai ma propre façon de fonctionner.

Le garçon ne posa plus de questions. Son grand-père regardait à l’horizon. Le soleil commençait à vouloir se coucher, sollicité par quelques stratocumulus fatigués. Il faut dire que le temps était beau, certes, mais ennuyeux à mourir, aucun vent, aucune précipitation, la mer si calme qu’on l’aurait cru immobile. Il fallait mettre un peu de vie dans le paysage. Ils étaient là pour ça.

[Sentetsu] – Bon, je t’explique le plan. Mon entraînement consiste en trois parties : le renforcement musculaire et l’endurance physique, l’accroissement des facultés mentales, le contrôle du chakra et l’utilisation des armes. Par quoi tu veux commencer ?

[Tenson] – Euh… Et bien je ne sais pas… n’importe lequel.

Sentetsu eut un sourire en coin, étrange.

[Sentetsu] – Dans ce cas… Tu vas faire les quatre en même temps.

Le visage de Tenson se contorsionna en un air d’incompréhension.

*Les quatre en même temps… Sur une plage… Mais qu’est-ce qu’il va me faire faire ?*

Le jeune ninja intrigué comprenait de moins en moins où son grand-père voulait en venir.

[Sentetsu] –Donc, allons-y étape par étape pour commencer. Tiens, attrape ce caillou plat.

Tenson le saisit au vol et observa attentivement son grand-père pour connaître la suite.

[Sentetsu] - Tu vas pratiquer ton lancer avec des cailloux comme ça d’abord, avec les shurikens ensuite. Le but est de faire les faire ricocher le plus loin et le plus de fois possible. Le truc, c’est un transfert de poids avec le coup du poignet qui fait tourner le caillou ou le shuriken. Regarde.

Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix…. Le caillou n’était même plus visible.

[Tenson] – Wow ! Mais c’est génial ! Je veux essayer !

Sans plus attendre, le petit se mit à lancer les cailloux, assez maladroitement, toutefois. De gros « plouf » résonnaient alors que des cercles concentriques se formaient à partir d’un seul et même point sur le lac. Entre chaque tir, il fallait trouver un nouveau caillou plat, plutôt rares. Chaque fois, Sentetsu essayait de trouver le conseil juste pour que le petit s’améliore, peu à peu.

Après environ une demi-heure, le nouveau record était de cinq rebonds. Tenson était fier de ses progrès qu’il jugeait assez rapides. En plus, c’était amusant pour lui d’avoir son grand-père pour l’encourager et l’aider à avancer. Puisque les cailloux plats étaient en voie d’extinction et que Tenson commençait à bien se débrouiller, Sentetsu jugea que le moment était venu de passer aux choses sérieuses.

[Sentetsu] – Tu progresses vite ! Ça te dirait de l’essayer avec tes shurikens ?

[Tenson] – Euh… ouais, ok !

Tenson sortit les cinq shurikens du sac dans lequel ils avaient été emballés au magasin. Le coucher de soleil les faisait reluire d’un reflet orangé. La lame neuve était tranchante.

*Comment je fais pour le lancer sans me couper ? Ça va être impossible de le faire tourner, sinon je me coupe le doigt !*

Alors qu’il essayait tant bien que mal de positionner l’arme de façon appropriée, son grand-père se porta à sa rescousse. Pour lui expliquer, il prit un des shurikens à 4 branches dans le sac.

[Sentetsu] – Regarde, c’est comme ça qu’il faut le prendre. Tu mets ton pouce dans le trou du milieu, ton index dans le sens d’une des pointes et tu fais attention pour pas te couper, surtout.

Spoiler:

[Tenson] – Ok, je comprends.

[Sentetsu] – N'oublies pas, un petit coup du poignet, c’est la clé. Et tu vises avec ton index. N’oublies surtout pas de le lancer à l’horizontale, sinon il ne rebondira pas.

Les deux pieds dans le sable, le regard au loin, Tenson se concentrait pour parvenir à accomplir l’exercice. Un des conseils de son grand-père avait été de faire l’exercice au ralenti dans sa tête avant de l’entreprendre réellement. Dans les moments d’immobilité où il semblait se reposer, il réfléchissait à son prochain mouvement.

*Reculer sur la gauche, revenir en tendant le bras, déposer le pied et petit coup de poignet. Ok, je suis prêt.*

L’étoile était lancée. Elle semblait suivre la bonne trajectoire quand soudain elle se mit à dévier dangereusement vers la droite. Une fois inclinée, impossible qu’elle rebondisse. Ploc ! Dans l’eau ! … Dans l’eau ?!

[Tenson] – Mais grand-père, comment je vais faire pour le récupérer ? Il est là-bas dans l’eau !

Tenson était très contrarié que son grand-père ait omis de lui mentionner ce détail. Il avait l’impression qu’il s’amusait à ses dépends. Depuis le début, il semblait nébuleux et le jeune Saishi avait peine à voir où il voulait en venir. Il fixa Sentetsu directement dans les yeux, en quête d’une explication.

[Sentetsu] - Bon, le véritable entraînement peut enfin commencer. Tu te souviens des quatre aspects dont je t’ai parlé ? Il est temps de les mettre à exécution. Ton shuriken est dans l’eau, t’as qu’à aller le chercher. La nage est un bon moyen pour accroître ton endurance physique.

[Tenson] – Mais l’eau est super froide ! Et je n’ai pas de maillot de bain, je vais être tout trempé !

[Sentetsu] – Et tu crois vraiment qu’un ninja ne devient jamais tout trempé lors de ses missions ? Hein ? Et bien laisse moi te dire que pour chaque mission que j’ai faite où il a plu, et bien tu as lancé un demi-caillou ! Et puis pour le froid, c’est fait exprès. En tant que bon ninja, tu dois savoir utiliser ton chakra pour te réchauffer. C’est pas très compliqué, suffit de le faire circuler dans ton corps ! Ça, c’est pour la partie contrôle du chakra. Si tu es capable de t’en servir en même temps que tu te sers de tes muscles, c’est déjà un bon début.

Enfin, de la lumière ! Tenson y voyait plus clair maintenant. Son grand-père était bel et bien extraordinaire. Il avait su imaginer une façon de l’entraîner de multiples façons à la fois. Il allait améliorer son contrôle des armes, renforcir sa musculature et améliorer son contrôle du chakra en même temps. Mais un nuage brumeux restait, un nimbocumulus qui viendrait tout chambouler. Mais l’orage n’avait pas encore éclaté, seule la pluie glaciale perturbait l’atmosphère.

N’ayant pas trop le choix s’il voulait survivre, Tenson conserva ses vêtements sur lui pour aller récupérer son shuriken. Heureusement, la déviation due à l’inclinaison du shuriken avait fait en sorte que l’arme était tombée à seulement quelques mètres de la rive. Il n’avait eu qu’à concentrer son chakra dans ses jambes le temps qu’il trouvait l’emplacement exact où il avait atterri, enfin, amerri. La difficulté consistait à rester en mouvement et à chercher des yeux en même temps. Toutes les fois où il s’était servi de son chakra, il l’avait fait en étant très concentré, immobile et, la plupart du temps, les yeux fermés. Souvent, il ne pensait plus à ses jambes parce qu’il cherchait le shuriken. Heureusement, la simplicité de l’exercice lui permit de s’y habituer assez rapidement. Après quelques minutes de recherche, il trouva le shuriken à moitié recouvert de sable. Il prit le soin de faire circuler son chakra dans son bras et surtout dans sa main pour éviter la désagréable sensation du froid. Tenson détestait l’eau et le froid. Rien de pire que d’être trempé jusqu’aux os et de grelotter en même temps. En plus, le soleil était à moitié disparu, ce qui renforçait l’image de l’opposé du feu. La flamme éclaire et réchauffe, en bon élément tandis que l’eau froide ne cherche qu’à nous voler notre chaleur, donc notre propre énergie, sale sangsue. D’ailleurs que serait l’eau sans feu ? Les plages perdraient tout leur idéalisme sans soleil pour augmenter la température des flots. Plus de sources thermales sans noyau terrestre pour les chauffer. Le feu est l’énergie.

C’est avec cette image en tête que Tenson put continuer à maintenir la température de ses pieds à un degré raisonnable jusqu’à atteindre le rivage. Mais avant qu’il ne puisse recommencer l’exercice, son grand-père rajouta une difficulté supplémentaire.

[Sentetsu] – Bravo, je croyais que tu allais revenir ici en courant tellement l’eau est froide. Tu sembles bien te débrouiller alors ajoutons tout de suite le dernier volet. Tu vas devoir lancer tous les cinq shurikens avant d’aller les chercher et ne faire qu’un seul aller-retour. Dans l’idéal, ils arrivent tous au même point. Sinon, tu dois mémoriser leurs emplacements, question de développer ta mémoire. Tu comprends ?

[Tenson] – Oui mais… J’ai le temps de dépenser tout mon chakra si jamais ils n’arrivent pas au même point ! Et si je les perds ? Ils m’ont coûté cher ! Je les ai payés moi-même !

[Sentetsu] – Ne t’inquiète pas, je suis là pour ça. Ne fais jamais un tel entraînement seul, c’est trop risqué. D’un autre côté, c’est souvent en situation de réel danger que l’on peut accomplir de véritables exploits… mais la prudence avant tout. Et pour tes shurikens et bien mon meilleur conseil est : Organise-toi pour qu’ils arrivent au même emplacement. Après un combat, tu n’as pas nécessairement le temps de récupérer tes armes. C’est d’ailleurs pourquoi il faut toujours en garder en réserve. C’est stupide de tout dépenser si ensuite tu n’as pas le temps de tout ramasser. Si jamais tu en as l’occasion, prend les armes de tes adversaires, ça revient moins cher.

Suite à quoi il sourit à la manière d’un prof qui prend soin de ses étudiants. Ses explications étaient bourrées d’expériences personnelles. Sans aucun doute, Sentetsu avait beaucoup appris par lui-même, à force d’essais-erreurs. Tenson aimait bien s’entraîner en solitaire, mais quant à découvrir la théorie tout seul, ça n’allait pas. Il avait besoin de quelqu’un pour lui indiquer quel chemin prendre, quelle recette suivre, un mode d’emploi. Mais une fois lancé, il préférait se perfectionner en solo. D’ailleurs, il avait déjà commencé à viser. Il ne s’était pas fixé de point précis, il s’ajusterait avec le premier tir. Ce qui était amusant avec les étoiles tranchantes était qu’elles ricochaient beaucoup mieux que les cailloux, trop difformes. Tenson arrivait facilement à neuf rebonds. Le désavantage, cependant, c’est qu’ils se rendaient plus loin. Par conséquent, il devenait plus ardu de les lancer en un même endroit, la marge d’erreur étant plus grande. En plus, il aurait une plus grande distance à parcourir dans l’eau. Soudain, une idée malsaine lui traversa l’esprit.

*Je pourrais tricher et en lancer quelques-uns juste au bord, comme ça, je m’éviterais d’avoir à mourir de froid tout de suite.*

Comme prévu, il lança son premier shuriken, « manqua » le deuxième tir, le troisième aussi mais il s’efforça de lancer les deux derniers convenablement. Par chance, ils étaient tombés près du premier. Alors qu’il s’apprêtait à aller récupérer les deux shurikens qui étaient tombés à moins de deux mètres du rivage, son grand-père s’avança et les ramassa pour lui.

[Tenson] – Pourquoi tu…

[Sentetsu] – Je n’aime pas les tricheurs.

Après avoir tranché sèchement, il lança les deux shurikens à au moins 30 mètres ! Il avait vu clair dans le jeu de Tenson. Lui qui emprunter un raccourci, il avait finalement récolté le contraire !

[Tenson] – Mais… C’est pas juste ! Pourquoi tu fais ça ? Et puis d’abord comment t’as fait pour savoir que j’ai fait exprès ?

[Sentetsu] – Tu croyais vraiment que je n’allais m’apercevoir de rien ? Ne me sous-estime pas, Tenson. Sous-estimer quelqu’un amène toujours de fâcheux évènements, crois-moi, j’ai déjà vécu l’expérience. Ce sacré Fujihiro, il avait plus d’un tour dans son sac… Et si tu veux savoir pourquoi je les ai relancés, c’est une sorte de correction, pour ne pas que tu recommences.

Il avait encore ce même sourire mais avec quelque chose du plus moqueur au travers. Après un soupir pour se redonner courage, Tenson mit les pieds dans l’eau et avança vers les shurikens les plus près. La différence, cette fois-ci, était qu’il devait s’immerger complètement dans l’eau s’il voulait les atteindre. Une fois arrivé au premier shuriken, son chakra circulant activement pour le réchauffer, il commença par mettre le pied sur l’arme avant de plonger la chercher avec ses mains. Comme ça, il n’avait pas à ouvrir les yeux une fois sous l’eau. Il devait se dépêcher de tous les ramasser, car le soleil allait bientôt donner son dernier soupir pour la journée. Il n’eut pas trop de misère à récupérer les trois premiers, mais ceux qui étaient supposées être les plus faciles à ravoir se révélèrent être les plus problématiques. Une chance qu’il savait nager, ça lui aurait été fatal. Quand finalement il réussit à ramener les cinq shurikens à la berge, il haletait, il avait froid, ses vêtements étaient tout trempés et sa réserve de chakra parvenait à sa fin. Voyant l’état déplorable de son petit-fils, il décida qu’il était temps de rentrer.

[Sentetsu] – Tu as fait du bon travail. C’est assez pour ce soir. De toute façon, il fait trop noir, tu n’y verrais plus rien.

[Tenson] – Grand-père ?

[Sentetsu] – Oui Tenson ?

[Tenson] – Merci…

Il lui répondit d’un sourire qui, cette fois, avait quelque chose de beaucoup plus bienveillant.

[Sentetsu] – Allez, rentrons. Ta mère doit être sur le point d’arriver.

Derrière lui, Tenson laissait une traînée mouillée, souvenir d’un bon entraînement.

Une fois arrivés à la maison, la mère de Tenson sortit par la porte à travers laquelle ils avaient l’intention d’entrer. On pouvait lire sur son visage un mélange d’inquiétude et de fureur.

[Raihai] – Non mais je rêve ! Regarde-toi Tenson, tu es tout trempé ! Papa, à quoi as-tu pensé ? Franchement !

[Tenson] – Mais maman…

[Raihai] – Pas un mot ! Tu vas au lit dès qu’on est rentrés ! Va dire au revoir à ta grand-mère, j’ai quelques mots à dire à ton grand-père.

Même s’il avait voulu protester, Raihai possédait un caractère incontestable lorsqu’elle était fâchée. À contrecœur, Tenson entra dans la maison. Ikoda l’attendait sur le pas de la porte.

[Ikoda] – Ne t’en fais pas, comme je connais ton grand-père, il va trouver une solution.

Elle lui fit un clin d’œil, ce qui fit s’élargir ses lèvres en un sourire confiant. Aucun doute, il trouverait une solution. Lorsqu’elle eut terminé sa conversation avec son père, Raihai fit signe à Tenson, à travers la vitre, de les rejoindre.

[Raihai] – Ton grand-père a eu une idée… Puisque tu ne peux pas embarquer dans la calèche dans un état pareil et bien…

[Sentetsu] – Tu vas te rendre à pied jusque chez toi.

[Tenson] - Quoi ?! Mais c’est une blague il fait super froid et mes vêtements sont tout trempés !

[Sentetsu] – Rappelle-toi : Effort, patience, détermination. Les clés du succès. Est-ce que tu veux être un bon ninja plus tard ? Alors commence à affronter les mauvais côtés du métier tout de suite.

Tenson resta silencieux. D’un autre côté, s’il se rendait chez lui à pied, il n’aurait pas à subir les représailles de sa mère. C’est pourquoi il accepta. Cependant, il aurait du s’en douter, son grand-père rajouta un niveau de difficulté.

[Sentetsu] – Dans exactement 12 minutes, je vais téléphoner chez toi. Si après la troisième sonnerie tu n’as pas répondu, ta mère t’obligera à faire le ménage complet de ta chambre qui est, selon elle, complètement retournée ! Mais si tu réussis, j’aurai un petit cadeau pour toi. Tiens, n’oublies pas ton sac d’armes. Le décompte commence dans trois… deux… un… C’est parti !

Aussitôt, Tenson se mit en route au pas de course. Il voulait absolument réussir, il n’avait pas rangé sa chambre depuis au moins deux mois. Il n’imaginait pas comment il pourrait s’en sortir autrement que par victoire du défi. Depuis cinq minutes déjà (il chronométrait avec sa montre) il courait seul dans le village, la calèche l’ayant dépassé depuis longtemps. Il était épuisé, mais il s’obstinait à accomplir ce qu’il considérait comme une mission. Il ne devait surtout pas se mettre à marcher, car il lui serait alors impossible de recommencer à jogger. L’avantage, c’est qu’il n’avait pas froid, le mouvement faisant circuler son sang chaud, par le même principe du chakra qui le réchauffait dans l’eau froide. Pas à pas, il approchait de la maison. Pour passer le temps, il pensait à son entraînement et aux apprentissages qu’il avait faits.

*Je me suis beaucoup amélioré en tir de shuriken, je suis maintenant capable de me réchauffer à l’aide de mon chakra, j’ai appris qu’il est mauvais de tricher ne serait-ce qu’un peu, qu’il ne faut pas sous-estimer nos adversaires, qu’il faut que je me garde des armes en réserve et même que je peux prendre celles de mes adversaires ! Et aussi que ce n’est pas facile la vie de ninja… Mais je dois le faire, pour le village, pour papa… *

La pensée de son père lui redonna toute la vigueur dont il avait besoin pour effectuer le sprint final. À seulement quelques mètres de la maison, il ne restait plus que onze minutes. Chaque seconde était importante. À onze minutes et demie, il était dans sa rue. À onze minutes cinquante, il était devant la porte. À onze minutes cinquante-cinq, il cherchait le téléphone. À douze minutes, le téléphone sonnait. À la deuxième sonnerie, Tenson avait localisé le combiné. Juste à temps, il appuya sur le bouton de communication.

[Tenson] – Grand-père ? Fit-il, haletant.

[Sentetsu] – Juste à temps… Parfait ! Pour ce qui est de ta petite surprise, je l’ai donnée à te mère pendant notre conversation. Elle va te la donner demain. C’est une ceinture pour accrocher tes shurikens et tes kunaïs.

[Tenson] – Waouh ! Génial ! Merci grand-père !

[Sentetsu] – Tu la mérites très bien. Maintenant va dormir, tu en as besoin. Bonne nuit, Tenson.

[Tenson] – Bonne nuit grand-père. À la prochaine.

[Sentetsu] – À la prochaine.

Puis il raccrocha le combiné et se dirigea vers son lit. Il prit le temps de se déshabiller pour enfiler de nouveaux sous-vêtements et se glissa sous les couvertures avec un bâillement battant tous les records. En quelques secondes seulement, il était assoupi. Dans l’entrebâillement de la porte, sa mère veillait sur lui.

[Raihai] – Bonne nuit, mon chéri...

Tenson: +40 XP RP

[Tenson] – Non, pas ça… Je vous en prie… J’ai horreur de ça…

Tenson était attaché sur une chaise au fond d’une piscine intérieure vide. Derrière lui, une voix métallique le terrorisait.

[???] – Ressens-tu le froid … ? Tu grelottes, je t’entends... Hahahahaha ! Cette piscine est plutôt triste sans eau, non ? On devrait en ajouter un peu…

La voix qui faisait l’effet d’une craie sur le tableau glaçait complètement les veines de Tenson, rajoutant encore plus de pesanteur à la basse température de la pièce. Voilà maintenant que l’ennemi mystérieux déversait de l’eau à un rythme fulgurant dans la baignoire géante. Tenson avait beau essayer de se réchauffer avec son chakra, il n’arrivait à rien, comme si on lui avait retiré toute son énergie. Il se débattait de plus en plus, en vain, alors que le niveau de l’eau atteignait déjà sa gorge.

[Tenson] – NOONN !!!!!!

Une porte s’ouvrit brusquement.

[Raihai] – Ça va mon chéri ?

Le jeune Saishi venait d’ouvrir les yeux. Il était essoufflé et désorienté. Le point positif, c’est qu’il était sain et sauf, bien au chaud dans son lit. Il expliqua à sa mère qu’il avait fait un cauchemar sans trop lui donner de détails. Ensuite, il se leva sans plus attendre, impossible pour lui de se rendormir. Un coup d’œil rapide vers sa montre lui indiqua qu’il était déjà dix heures, un peu plus tard que son heure de lever habituelle. Il faut dire qu’il s’était beaucoup entraîné la veille avec son grand-père. Il s’habilla en vitesse avec un chandail rouge et noir et des bermudas noirs puis se rendit à la cuisine.

Pendant qu’il déjeunait, Tenson feuilletait toujours le livre sur le chakra qu’il avait emprunté à Kento. Il commençait un nouveau chapitre sur les différentes formes du chakra.

« Le chakra peut prendre diverses formes et accomplir diverses fonctions selon la volonté du ninja. Les cinq formes de base correspondent aux cinq éléments soit le feu, l’eau, la terre, la foudre et le vent. Il en existe également d’autres types mais ceux-ci appartiennent souvent à des clans et se transmettent de génération en génération. Dépendamment des personnes, certaines sont plus aptes à manier tel ou tel élément. Pour connaître leur affinité naturelle, les ninjas concentrent leur Chakra dans un papier spécial qui réagit à la moindre émission de chakra. Celui-ci provient d'arbres particuliers qui poussent grâce au chakra qu'ils absorbent. La nature du chakra se révèle par le résultat de la réaction :

-Si le papier brûle, l'affinité du ninja est le feu.
-Si le papier s'humidifie, l'affinité du ninja est l’eau.
-Si le papier se désagrège, l'affinité du ninja est la terre.
-Si le papier se froisse, l'affinité du ninja est la foudre.
-Si le papier se coupe, l'affinité du ninja est le vent. »

*Et ben… Je me demande de quel élément je suis, moi. Sûrement pas l’eau en tous cas !*

À ce moment là, sa mère l’informa que Mlle Reiko donnait un cours dans l’après-midi sur la permutation. Tenson fut aussitôt intéressé, surtout si son cours devait se dérouler avec Reiko-sensei. Pour ce qui restait de sa matinée, Tenson décida d’aller s’entraîner à l’extérieur. En ramassant ses armes, Tenson se souvint du cadeau qui lui était dû.

[Tenson] – Maman, je peux avoir la ceinture que grand-père m’a donnée comme récompense ?

[Raihai] – Oh, donc comme ça tu as réussi, félicitations. Tu peux aller la chercher, elle est sur mon bureau.

[Tenson] – Ok, merci !

Il s’y rendit au pas de course et ouvrit la porte d’un coup sec. Sur la commode se trouvait, soigneusement disposée, la ceinture à armes dont Sentetsu lui avait fait cadeau suite à sa réussite du petit défi qu’il lui avait lancé. Il se l’attacha autour de la taille, l’ajusta et y disposa ses shurikens dans une petite pochette spécialement aménagée et accrocha ses shurikens de l’autre, dans des trousseaux épousant leur forme. Parfait, il était prêt à aller s’entraîner.

[Tenson] – À plus tard, maman, j’reviens pour dîner !

[ Suite à la forêt]

Tenson : +5 XP RP

C’est le son de la pluie qui réveille Tenson. Ce tapotement si régulier, si interminable. Le cycle éternel. Le ciel pleure pour ensuite nous assombrir de son élévation nuageuse. Il nous couvre de froid et d’humidité. Surtout, il nous prive de soleil. Les rayons bloqués rebondissent avant d’atteindre les visages nostalgiques qui regardent par la fenêtre et qui s’ennuient de leurs arcs-en-ciel matinaux. Ce doit être beau, là-haut. Une couche de nuage ouateuse sur laquelle on peut rebondir ou tout simplement flotter, dans un demi-sommeil. C’est peut-être la raison de l’évaporation. L’eau en a marre de devoir rester soit clouée au sol, dans les rivières et les lacs, dans une bouteille hermétiquement scellée ou bien sur une joue qui se sent seule. Donc elle s’envole, elle part en vacances profiter de l’astre chaud.

Tenson s’étire longuement avant de se résoudre à se lever. Il enfile ses pantoufles, se couvre d’un tissu léger et se dirige à petit pas vers la cuisine. Il dit bonjour, machinalement, par simple convenance. Il mange lentement, de petites bouchées. Même les œufs ont l’air mouillés. Dehors, les routes sont boueuses et tachées de flaques d’eau. Sa mère tente de lui remonter le moral :





Sa mère, assise en face de lui, porte une jolie chemise bleue assortie à ses yeux. Ses longs cheveux sont réunis en une queue de cheval, ce qui lu donne un air de sportive. Quel sport peut-elle espérer faire aujourd’hui sinon le ménage ? Tout compte fait, c’était sûrement ça. Elle ne lâche pas prise dans sa mission « Opération Sourire ».

Citation :

Cher Tenson,
je ne serai pas présente à l’Académie aujourd’hui comme à l’habitude. Tu auras tes cours avec M. Hiryuu Gesshoku, un Jounin de Konoha spécialiste en jutsus de feu. Tâche de bien te comporter avec lui, car il fait une exception en acceptant quelques élèves de plus dans sa classe aujourd’hui.

Bonne journée,
Reiko Kairi

Tenson lui répond en relisant mentalement pour une troisième fois le mot de Mlle Reiko.



Son petit lapsus fait bien rire sa mère, ainsi que lui-même. Mission accomplie. Sa bonne humeur à demi restaurée, il s’empresse de finir son petit-déjeuner et part s’habiller en vitesse. La curiosité l’emporte sur la morosité. Il a hâte de rencontrer ce professeur. Avant de partir, il n’oublie pas de mettre son imperméable en caoutchouc et de s’accompagner de son parapluie jaune, comme un remplaçant du soleil au-dessus de sa tête, à quelques différences près.



[Suite à l'Académie]

Tenson : +4 XP