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| | Sujet: Appartement de Sabi Sam 13 Déc - 20:09 | |
| ~°¤¤ Rencontre inattendue ¤¤°~ Lorsque mes pas … … me guident… … vers ceux que je n’aurais alors jamais aimés. Rencontre inattendue. Le sujet parle de lui-même. Ce fut un de ces jours tranquilles, vous savez, où l’on reste au lit sans être vraiment fatiguer. Sans vraiment comprendre pourquoi votre couette vous attire tant, comme si elle allait vous révéler des secrets princiers. Vous apercevez le soleil se lever, filtrés par les carreaux de la fenêtre. Les quelques rayons qui apparaissent à travers les volets, s’évanouissent dans l’air pour se poser sur le meuble, à côté de vous. Et chaque fois que vous tournez la tête pour leur souhaiter la bienvenue, vous vous apercevez qu’ils ont bougés. Ils descendent, lentement, léchant avec amour la fibre du bois, comme s’ils voulaient s’en imprégner. Lorsque midi arrive, à Konoha, le soleil est à son apogée. Le paroxysme de sa puissance, n’a de comparable que son incroyable hauteur, et sa divine lumière. L’astre est éternellement pris de part et d’autres des pensées, mais n’est-il pas le plus fier symbole de ce village ? Il marquait sa puissance, sa violence, sa sereine personne, survolant tout les problèmes du monde.
L’eau chaude roucoule doucement dans la théière. De peur de s’éclabousser par l’onde enfantine qui se prend de jouer avec l’homme, le jeune garçon retire rapidement ses mains du métal. Le gaz fut coupé, la tasse approchée, prête à recevoir la sentence d’une belle eau bouillante, aux arômes variés et confinés dans un petit sachet que Sabi détestait avoir à retirer. Ce sont ces petites choses bien futiles de la vie quotidienne qui font que l’on apprécie, ou non, le temps, et ses enfants. Il n’est pas question de juger, ce dont ils sont capables, tous ces petits bonhommes, qui chaque matin font chauffer la même eau, le soir la même nourriture, et qui, guidés par leurs pieds, reflètent toujours les mêmes chemins. La porte se fit entendre. C’est rare, que le tapotement qui amenait une personne chez vous, ne se fasse pas suintant, violent, vous sortant généralement d’une torpeur étrange. Celui-ci fut doux, léger, d’une main souple. Ce n’était pas Keïko.
Sabi posa la tasse sur le bord de la table. De bonne humeur, il prit sa serviette et essuya son visage encore humide d’une douche agréablement chaude. Son pas nonchalant feutrait le parquet, parfois remplacé par quelques pans de moquette, annonciateur d’une pièce un peu plus intime. Il lança la serviette à travers sa chambre, continuant son chemin dans le couloir qui n’avait pour unique issue la grande porte de bois. Le verrou aurait été heureux qu’on l’enlève, mais avec négligence, ou une trop bonne confiance, Sabi n’avait pas daigné se cloitrer entièrement son lieu d’habitat. Et puis, en face, n’y avait-il pas Riku ? Encore que leur voisin commun devait sûrement être la plus horrible des choses qui puissent exister. Oui, c’était ridicule, le seul danger possible venait de son propre palier, lorsque Ginko pénétrait sauvagement chez eux, cassant quelques carreaux, vagabondant sur les toits avec la même habilité que Midona, modelant ses formes sous le soleil de Konoha. ; ou encore lorsque le voisin recevait du courrier qui leur était destiné ; bref, tous ces petits incidents qui mettent dans la vie, un piquant d’originalité. Sa main se posa finalement sur la poignée avec une assurance inhabituelle. Le ciel ravissait le village de son bleu profond, le soleil les illuminait de sa sainte vérité, et donnait à l’azur un peu plus de justesse encore. L’air tiède apaisait les cœurs, son ombre animait les mœurs, c’est tout une population qui profitait d’un tel bonheur. Il était midi, et pourtant Sabi n’était plus fatigué, il n’avait pas les paupières lourdes comme à chaque grasse matinée, les membres malhabiles, le visage creusé par l’amertume de ses précédents rêves oubliés.
Sabi – Oha…
La bonne humeur incarnée siégeait sur le palier. Keïko, toujours le même rictus, me fit un petit signe de la main, histoire de bien préciser que c’était lui, et pas une vulgaire copie qui aurait dénigré ce geste stupide. Cela ne ressemblait pas vraiment au chuunin d’avoir autant de tact, mais soit, Sabi n’en prit pas acte, et dégagea le passage pour le laisser entrer. Devant lui, un enfant de la taille de Sabi passa d’abord, sans qu’il ne se rendit vraiment compte que son cousin venait accompagné. Il haussa un œil, fit un pas en arrière, mais ne dit rien, prit d’une tourmente un peu bizarre. Keïko ne manqua pas de relater chez son cousin une attitude étrange, particulière, dont il avait déjà deviné la prononciation.
Keïko – C’est sympa chez toi ! Mignon ce petit bureau, j’aime bien.
Le jeune homme fit la moue alors que le bras tendu il montrait au garçon la direction de la cuisine. Il referma la porte derrière lui, sans prendre la précaution de mettre le verrou, pour les mêmes raisons qu’à l’accoutumée. Quoi que pour le moment, il était plus en danger chez lui qu’à l’extérieur. Trois chaises accueillirent d’un singulier craquement les postérieurs de chacun, et enfin Sabi reprit sa tasse de café, sans dire un mot, comme si tout allait normalement. D’ailleurs, qu’est-ce qui clochait ? Le bonhomme qui lui faisait face et qui avait sur son visage, un coup d’œil presque semblable au sien, un air serein et moyennement appréciable. Bref, il demandait à voir. Mais ce n’était, en soit, pas une mauvaise nouvelle, Keïko avait le droit de fréquenter qui il voulait tant qu’il ne faisait pas ce dont son esprit désirait plus que tout avec. Sans quoi il arracherait le jeune homme à son ami, et foutrait son cousin dehors. C’était amusant comment dans les problèmes de la vie quotidienne, les shinobis n’utilisaient que très rarement leurs qualités. Il n’y avait pour les satisfaire ce que tout un chacun pouvait utiliser pour faire monter le ton du problème, engueulade, gifle, chantage ; tout ce qui relevait d’une futilité intéressante et abjecte, dont toute la population faisait usage s’en même en être conscient.
Il posa ses lèvres sur le café. Le temps n’avait plus vraiment de prise, et dans sa plus grande des qualités, le genin les laissa s’imprégner de leur substance. Puis, sans en boire une gorgée, il reposa la tasse sur la nappe, une petite goutte tombant le long de la terre cuite.
Sabi – Keïko-san, tu me dis toujours la même chose à chaque fois. Cet appartement n’a pas changé une once de fois depuis ton dernier passage. C’était quand déjà ? Il y a deux jours ? Non, hier.
Keïko – Tu ne nous proposes pas de café ?
Sabi soupira, abattu devant le caractère imperturbable de l’Uchiwa, et mima un léger sourire affirmatif.
Sabi – Si bien sûr.
Keïko – Tu étais moins grognon hier.
Il eut le mérite d’accentuer le sourire de l’enfant. Il n’était pas grognon, il se demandait ce qu’il se passait chez lui, et ce qu’il avait fait au bon dieu, si dieu existe, encore faut-il qu’il soit bon, pour que Keïko se sente obligé de passer tous les jours chez lui. Encore heureux qu’aujourd’hui, Mia ne soit pas dans son lit, il aurait encore fallu parler pour ne rien dire des dizaines de secondes durant. Mais effectivement, il n’y avait aucune raison d’être bougon ce matin, si l’inconnu ne devait pas apporter le malheur. Parce qu’il y avait toujours ce visage qui souriait lorsqu’ils croisaient leurs regards, devant lui, sans nom, indivisible du tout. Keïko sourit un peu plus encore – ce qui commençait à devenir impossible – lorsqu’il se rendit compte que les deux garçons se cherchaient. Malgré son grand sadisme, il parut avoir peine de ses deux petits protégés, et prit plaisir à se mettre en paroles.
Keïko – Bon, je ne suis pas venu juste pour faire refroidir ton café. Je voulais te présenter quelque, mais je me suis dit : Keïko, tu ferais bien mieux de le lui amener directement, tout sera – sûrement – plus facile. Je ne pense pas m’être trompé. Bon, tu es presque torse nu, tu sors du lit, et ton café devient tiède, mais pour le reste, la journée n’en est-elle pas plus belle ?
C’était une façon de voir les choses. Ce que Sabi remarqua surtout, ce qu’il parlait mais qu’il ne disait rien. Comme d’habitude. Le jeune garçon pouffa de rire, ce qui eut pour mérite de le rapprocher de Sabi, et de l’éloigner dangereusement de Keïko. Effectivement, dans ses yeux, le genin lut les mêmes pensées. La même réflexion. A vrai dire, ni pour l’un, ni pour l’autre, Keïko ne devait avoir de visages différents, et pour tous deux, c’était avec le même amusement qu’ils retrouvaient un espèce de personnage un peu particulier mais qui avait le mérite de les faire sourire, parfois à son insu, souvent par sa seule et réconfortante présence.
Le jeune homme tourna ses yeux dans ses cavités, plissa son sourire de manière blasée.
Keïko – Voila, c’est Izumi Uchiwa, mon petit frère, il a ton âge, enfin je pense, à quelques mois près. Et lui, le gnome qui bougonne tout le temps, il se tourner vers Izumi, c’est Sabi, c’est une sorte de cousin, mais on ne sait pas vraiment si on ne serait pas plus parents ou oncles. Enfin, je me verrais bien en père, mais je ne pense pas, quand même.
La scène semblait un peu désagréable. Qu’est-ce que ça faisait ? Il n’allait pas lui serrer la main, lui demander comment il allait, alors qu’ils étaient assis ici depuis deux minutes. Keïko avait l’art de mettre les gens dans des postures un peu particulières, et de tout rattraper, passant pour un saint sauveur alors qu’il n’en était rien. D’une pensée commune, ils levèrent tous deux les yeux au ciel, un sourire fin sur leurs lèvres. Keïko soupira légèrement, mais ne dit rien.
Sabi – Je peux savoir, pourquoi, tu ne me le présentes que maintenant… C’est ton frère, c’est pas n’importe qui…
Keïko – Eh bien, tu sais, enfin, tu vois… Depuis que tu es parti du Domaine, j’ai préféré ne pas trop impliquer d’Uchiwa dans nos relations. Il me semblait que la présence de Sayuri et la mienne satisferait la plupart de tes désirs. Mais, à bien y réfléchir, j’ai trouvé ça stupide, de te priver de tout, pour une si petite chose.
Pour une fois, Keïko parlait sérieusement et son raisonnement fut réfléchi. Izumi approuva d’un bref mouvement de la tête, et s’il n’avait pas dit grand-chose – à vrai dire rien – Sabi devinait à quoi s’en tenir quant à son nouveau compagnon. Il avait toujours trouvé étrange de juger quelqu’un sur les seules marques du visages et de l’esprit, mais après tout devait-il menacer chaque possibilité de trouver ceux qui allaient peupler sa vie et ses aventures futures ? Il aviserait, rien n’était jamais définitif. Non, pas même son exil du Domaine et du clan. Après Keïko, Sayuri, le genin recevait une troisième bonne nouvelle. Celle que tout le monde ne l’haïssait pas là-bas, et que d’une certaine manière, il restait encore une large vallée entre les monts de l’administration et ceux des membres, qui finalement gardaient un semblant d’indépendance. Plus le temps passait et moins Sabi pourquoi Takeshi l’avait ainsi écartée. Bien sûr, son investissement pour le jeune genin aurait du l’intégrer entièrement dans le clan. Cependant la réalité des Uchiwa qu’il connaissait parut tout autre que celle vécu ces quelques années au domaine du Cygne. Alors, non, rien n’avait pour caractère l’éternel, sinon le blanc du soleil, bien au chaud, tout là-haut. Il se serait presque mis à rêver…
Izumi – Keïko m’a beaucoup parlé de toi. Je ne suis pas bien sûr que tout soit réellement juste, mais je pense qu’en triant un peu, on peut trouver une bonne description de toi.
Le chuunin rougit un peu, leva les yeux vers le plafond, parce que pour lui, le ciel ne se dévoilerait pas, et se leva, un immense sourire blanc sur les lèvres. Il passa chacune de ses mains dans leurs cheveux, et fit tourner ses poignets comme de vulgaires toupies. Sa gêne ne l’embêtait pas, il reprenait facilement le dessus, et trouvait toujours une bonne excuse pour s’enfuir, ou retourner à son avantage tout chose désagréablement odieuse à sa personne.
Keïko – Bon, je vous laisse. J’ai plein de trucs vachement difficiles à faire, j’ai pas vraiment de temps à papoter. Je suis un peu… pris, ces derniers temps. On se retrouvera une prochaine fois. ~°¤¤ ... ¤¤°~
Dernière édition par Sabi le Sam 17 Jan - 21:04, édité 3 fois |
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| Sujet: Re: Appartement de Sabi Jeu 18 Déc - 2:18 | |
| ~°¤¤ … ¤¤°~ Devait-il comprendre, qu’il passerait demain ? Sûrement. Keïko était une bête adhésive, qui se collait à vous, pour ne jamais vous lâcher et profiter du fait que vous ne l’attendiez jamais pour ainsi se montrer. Mais il n’avait jamais été d’une mauvaise compagnie, à vrai dire, et si Sabi s’amusait à le repousser et bougonnait un peu plus fort à chaque fois, c’était juste pour lui montrer combien il l’appréciait. Effectivement, c’était une manière un peu étrange d’exprimer son amour, mais elle lui était toute réservée. De la même et loufoque passion, son cœur ne voguait jamais deux fois dans le même sens. Sans aucun doute, le chuunin le laisserait-il en paix, lorsqu’il se rendrait compte que son cousin n’avait ni besoin de lui, ni besoin d’aide. Ce qui n’était guère le cas, et pour trouer ses pensées avec une telle précision, il se devait de le remercier.
Sabi – Il viendra un jour où je vais le laisser devant la porte. Sans qu’il ne comprenne ni pourquoi ni comment.
Izumi prit une tasse et se servit lui-même du café encore chaud. L’arôme amer se dissipa dans la cuisine déjà imprégné de toute sorte d’odeurs agréables.
Izumi – Ce jour là, tu me préviendras, j’ai envie de voir ça.
Leur commun sourire ne fit que les rattacher. Pourtant ni l’un à l’autre ne se connaissaient vraiment, mis à part ces quelques impressions vagues et floues, que l’esprit s’amuse à envoyer. Ils replongèrent rapidement dans un sérieux décomplexé de toute gêne. Ses lèvres trempèrent une seconde fois dans le liquide noire, et d’un geste du poignet, il pencha la tasse de sorte que la liqueur tombe dans sa bouche. Il avala avec facilité malgré la douce température. Ils restèrent ainsi, plusieurs minutes durant, l’un assis, Izumi, l’autre debout, épiant les mouvements du soleil à travers le verre des carreaux. Parfois il baissait les yeux, pour réfléchir à on ne savait pas vraiment quoi, ou pour ignorer les regards curieux de tout passant. Le reflet de la lumière sur la vitre projetait une tâche blanche sur le sol, un peu plus bas sur le pavé, que les passants ne manquaient pas de remarquer, se demandant quelle pouvait être l’origine d’une telle agressivité.
Izumi – Qu’est-ce que tu penses du clan, après toutes ces années à ne plus y être attaché ? Cela doit être étonnant comme vie, de rester les pouvoirs en mains tout en regardant la beauté du monde extérieur.
Sabi – Tu ne sors jamais du domaine ?
C’était navrant, mais Sabi lui aurait répondu si le temps lui en laissait la possibilité. Izumi feignit de sourire, se repositionna sur sa chaise, et réfléchit quelques secondes.
Izumi – Si, bien assez pour te poser cette question. Elle ne me serait guère venue à l’esprit si l’on m’avait enfermé dans un processus comme celui que tu as vécu. Ou subi…
Le genin baissa les bras, apposant l’entière partie de la paume de ses deux mains sur la tasse, chaude. Il faisait beau dehors, et pourtant il fut traversé d’un frisson inexplicable. Quelques aprioris s’envolaient, mais d’autres subsistaient encore. C’était fou comme l’on pouvait s’attacher si facilement à des croyances, qui gouvernent notre esprit et nos pas. Chacun de nos mouvements sont dirigés en ce simple sens, incrédule façon de voire la vie. Quand on a le privilège de s’en rendre compte. Le jeune garçon aux mèches brunes se retourna, et constata avec perplexité que son homologue n’avait pour seule couleur, qu’un blanc magnifiquement pur. Sabi n’avait jamais réussi à dire s’il pouvait le comparer à la neige fraîchement déposée, il ne se souvenait pas avoir vu, un jour, les nuages descendre assez bas pour que le ciel couvert se perle de mille flocons. Le soleil de Konoha empêchait une température agréable à la formation de ces pellicules qui recouvraient le sol, comme un immense drap que l’on ne pouvait arrêter.
Sabi – Bon, puisque ça te tient à cœur.
Il déglutit difficilement reprit sa respiration alors coupée par un semblant malaise qui le prit à la gorge et retombant jusque dans le bas du ventre.
Sabi – Le clan, m’importe peu. Je vous parle, toi, Sayuri-chan, Keïko-kun, comme toutes les autres personnes que je connaisse. Il n’y a rien qui vous différencie des autres, mise à part cet œil qui fait notre puissance. Mais ce n’est ni un nom, ni un sang, qui vous permettra de vous croire supérieur. J’ai assez de problème pour que ça te préoccupe, en fait. Tu pourras toujours mettre toute ta volonté, pour le monde tu restes un Uchiwa, alors que je n’en suis guère un par ce dôjutsu qui comble ma vie, mes rêves, mes cauchemars, et mes pensées.
La mine déconfite d’Izumi faillit le crisper. Il n’en fut rien. Le jeune homme, de la même trempe, sourit, dévoilant deux rangées de belles dents blanches, et se leva.
Izumi – Ah ? Tu le prends comme ça ? Dans le fond, je suis d’accord avec toi mais…
Il se leva subitement, le même rictus carnassier se dessinant sur son visage. Ses sourcils se relevaient comme fixant leur proie, pour ne plus jamais la lâcher. Sabi se sentit confus, indécis, ne savait vraiment comprendre la réaction d’un cousin qu’il découvrait en tout et en partie, sinon que la fourchette qu’il avait dans la main devenait de plus en plus menaçante. Il termina d’une traite le fond de café qui colorait sa tasse, et épia les moindres mouvements brusques de l’Uchiwa. Il restait calme, mais bientôt…
Izumi – Mais qui t’as donné la permission de me parler sur ce ton là ?
Ses lèvres s’élargirent un peu plus encore, pour finir par un sourire rageur et heureux, d’un sadisme un peu fou, mais trop sur-joué pour être vraiment crédible. Que Sabi devait-il voir là-dedans ? Un simple jeu, un plaisir de gamins en manque d’adrénaline ? Ou le sérieux de la chose était-il de mise ? Son bras se tendit, les trois pointes de la fourchette se risquant vers la peau bronzée du genin.
Sabi sourit.
Il décala rapidement son poignet, ouvrant la tasse vers son adversaire. L’ustensile de cuisine se figea dedans, et le temps s’arrêta comme leurs attaques. Leurs deux regards hargneux se rencontrèrent, pour clore un plissement de leurs deux sourires, devenus crispés par l’évènement, mais d’un commun accord. Izumi retira sa fourchette de la tasse et la renvoya vers le cou de son cousin. Sabi para, de la même manière. Se mit en place, un jeu un peu subtil devinant une agilité et une justesse sans faille – sinon celle de la peau lorsqu’elle serait trouée par le métal – et dans ses mains le couvert avait une forme de véritable kunai. Ils s’échangèrent une dizaine de coups de la même manière, jusqu’à que les deux partis firent un bon en arrière. La dangereuse fourche de métal fendit les airs, Sabi se baissa d’un violent coup de rein, et tourna la tête pour voir l’arme se planter dans le mur.
Sabi – Si tu le prends comme ça… Alors, amusons-nous.
Ils se jetèrent dans un même temps en avant. Les deux corps se liaient avec une majestueuse justesse, les membres se pliaient et se dépliaient sans cesse, sans qu’aucun mouvement, enchaînement ne touche jamais. La parade de puissance mettait la cuisine sans dessus-dessous, mais finalement cela n’avait plus aucune importance. La grâce de leurs esquives, et la célérité de leurs gestes donnaient au tableau un charme dont aucun œil aguerri ne pouvait dénigrer.
Izumi – Voila de bonnes paroles.
La main de Sabi glissa sur deux baguettes de bois, qui frappèrent rapidement les genoux de son adversaire, puis ses coudes, avant que Izumi ne réplique, se protégeant d’une assiette, qu’il voler dans les airs à la manière d’un frisbee. Il percuta fébrilement son tibia, et déjà ils se remettaient de leurs émotions. Sabi concentra un peu de chakra dans la paume de ses mains, à l’intérieur de la plante de ses pieds et s’enfuit sur le mur. Se servant de tout ce que la cuisine leur mettait à disposition, ils commencèrent à la ravager. Le genin jouait au singe, ses membres collant aux murs, l’autres jetait tout ce qui lui passait sous la main et obligeait le premier à entreprendre de périlleuses esquives. Peu à peu la cuisine devint inutilisable, comme un champ de bataille, où sous le feu des armes, il n’y avait ni arbre derrière lequel se cachait, ni trou où se réfugier, plus aucun mur pour recharger, bref, un champ terreux où la pelouse verte aurait laissé place à une boue grisé par le sang et par le feu. Alors comme dans toute bonne stratégie, les combats se déplacèrent, et passant par le couloir, ils se retrouvèrent finalement dans la chambre. La cuisine n’était plus qu’un vaste ramassis de verres cassés et de métal planté dans les murs. Quelques chaises cassées tenaient compagnie à la table retournée, le café gisant comme une flaque de sang bestialement brun.
Les lattes furent projetées dans tous les sens alors que le matelas rebondissait déjà contre un mur, demandant à Izumi une esquive de dernière instance. La pièce était bien moins riche en armes que la précédente aussi utilisèrent-ils seulement leurs mains. Jusqu’à ce que le pommeau de douche fit irruption sans vraiment savoir comment et inonda Sabi. Il se rapprocha au corps à corps d’un bond, saisit le fil et l’enroula autour des hanches de son adversaires puis le balança contre les carreaux de la petite douche. Le pommeau tomba au sol et les arrosa tout deux, imbibant la moquette d’un shampoing qui venait de se faire décapiter, et la tête à l’air libre, diluait ses immondices sur le sol.
Quatre coups, un peu plus sourds, se firent entendre. La première fois, le remue-ménage qui régnait dans l’appartement les couvrit. La seconde, ils s’arrêtèrent, dans une position un peu incongrue. La troisième, le jet d’eau s’arrêta, la main de Sabi sur le robinet. La quatrième, ils sortirent du placard étanche qui servait de douche, et s’engluèrent dans la moquette qui bullait d’une odeur trop forte pour être vraiment paradisiaque. La cinquième, la chambre se vida des deux seules âmes qui habitaient les lieux. La sixième, Sabi posa sa main sur la poignée, d’un froid délicieux. La septième… ~°¤¤ … ¤¤°~
Dernière édition par Sabi le Sam 17 Jan - 21:05, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Appartement de Sabi Mar 30 Déc - 22:13 | |
| ~°¤¤ … ¤¤°~ Il y avait toute sorte de croyances en ce monde. Mais jamais Sabi n’en avait entendu une plus intéressantes que les autres. Il n’y avait ni religion, ni pentacle, rien de plus fort que l’obéissance à son village, qui était en soit, une doctrine bien assez forte. Sabi s’y pliait, comme tous les autres, sans que le choix ne leur soit donné ; on ne l’évoque même pas, cela fait partie des coutumes, que tout un chacun porte à la volonté générale, sans que cette dernière ne remplisse vraiment ce dont tout un chacun désirerait. Sabi en était arrivé à la conclusion que, protéger le village pour le bien de tous, était un principe absurde. Simplement parce que, dans sa boulimie d’opulence, les villages poussent toujours un peu plus loin encore les ébats. Si bien qu’une fois le village en sécurité, il ne l’est plus, de par la simple croyance qu’il l’est. En gros, se reposer sur ses lauriers après une grande victoire, ressemble vraiment à la première défaite de la prochaine guerre. On lui avait toujours expliqué que sans eux, les shinobis, il n’y aurait dans ce monde, que des bêtes. Que si les murs de Konoha se moquaient du soleil, hauts et fiers qu’ils étaient, ils ne restaient qu’une barrière de roche, si aucune âme ne s’en emparait pour en jouir.
Les instructeurs prenaient des exemples faciles, dont la remise en cause demandait un raisonnement bien plus poussé qu’eux-mêmes ne pourraient le développer. Les montagnes, ne sont que des altitudes géographiques, des éléments géologiques et biologiques, aux caractères assez distincts de tout autre particule pour qu’on leur donne un nom particulier. En quoi une montagne est-elle plus forte qu’une plaine ? Ni océan ni rivières ne peuvent s’opposer. Le monde ne peut se donner un ordre hiérarchique. L’homme, le pourrait. Et lorsque l’homme construit des barricades le long des flancs des hauts monts, bordant les falaises saillantes et les vallées obstruées, il en est vite arrivé à la seule conclusion qu’une plaine n’est qu’un vaste plateau de jeu sur lequel on agence des pions, tous à égalité, sinon par les armes ou par leur état physique et psychologique. Ainsi, lorsque l’homme fait vivre – par la guerre, Sabi n’avait jamais vraiment compris ce paradoxe – la nature, il en convient que s’il faut se défendre, la montagne sera bien plus intéressante que la plaine. Mais s’il s’agit d’attaquer, il devient plus équitable de se contraindre à parader sur ces dernières.
Mais c’était clair. Aucune forteresse n’était imprenable. Et par la survie du village, les précepteurs entendaient évidemment, le don de la vie pour une cause. Et s’il faut la vie pour la remplir, c’est que cette cause est bien étrange. Mais Sabi avait déjà assez remis en question ce système, et finalement tout cela devenait d’une évidence si simple qu’il ne comprenait pas même pourquoi il devait tant y réfléchir pour trouver des réponses. Il n’y avait rien de simple, il le savait, mais parfois il préférait s’en convaincre.
Il en fut cependant arrivé à un point assez important pour qu’il prenne les quelques secondes qui leur restaient à se demander s’il n’y avait tout de même pas matière à hausser la voix. Ni lui ni Izumi n’avait de vie à eux. Elle était toute tracée, cela ils en étaient conscient, et il s’en voulut de tourner autour du pot. Cependant, ils avaient encore des petits moments pour eux. Et cela, Konoha se fichait pas mal du comment il les comblait. Tant qu’ils étaient de la même efficacité, et à l’heure… Il n’y avait plus de question à se poser. Alors pourquoi ce fichu voisin grimaçait-il devant le palier de sa porte ?
Sabi – Sept coups, vous voila devenu impatient mon ami.
Il grimaça un rictus affreux et poussa la porte de sorte qu’elle lui laisse un angle de vue suffisant pour comprendre ce qui provoquait tout ce marasme.
Sabi – Je peux faire quelque chose pour vous, peut-être ?
Il sourit vainement et pointa son doigt près du nez du jeune homme, comme s’il avait voulu le soulever, juste par la narine. Avec un doigt. C’était extravagant, mais Sabi préféra en sourire. Vraiment. Izumi épiait la scène, encore inconnu de vieil homme. Hikito fit un pas en avant, lorsque le bras de Sabi bloqua définitivement l’entrée. C’est alors son visage qu’il colla à celui du Genin, et sans autre forme de procès lui fit partager les restes de poissons à la sauge accompagnée de grumeaux jaune qui devaient dans une autre vie, représenter une pomme de terre. Le tout dans un relan assez désagréable. Pourtant aucun des deux ne broncha, ni Sabi par dégout, ni Hikito par politesse.
Hikito – Vous connaissez la notion de respect ? C’est bien les jeunes ça, ils ne pensent qu’à eux, sans se dire qu’autour d’eux il y a des gens.
Izumi – Si vous voulez on peut allez chier sur votre palier, ça sera plus amusant, et aussi désagréable pour vous…
Sabi haussa les sourcils, imaginant Izumi sortit de derrière son dos. La tête d’Hikito en disait, de toute façon, long sur celle de l’autre Uchiwa. Il voyait son sourire amusé, mais pourtant sincère. C’est vrai, ce n’était peut-être pas la bonne manière de le dire, mais ils pouvaient faire bien pire.
Hikito – Ecoute moi bien petit chenapan ! Je… Je….
Il réfléchit quelques secondes, avant de se dire qu’il faisait face à deux genins, et que de l’autre côté du palier, Riku somnolait quelque part. Et qu’il serait aisé de le réveiller. Il pointa un doigt rageur entre leurs deux visages qui ne s’étaient pas décollés et maugréa quelque chose d’un peu plus réfléchi.
Hikito – Je vais en parler au propriétaire, tu verras qui on retrouvera sur le palier !
Sabi – Et tu vas lui dire quoi au propriétaire ? J’ai encore le droit de casser ma vaisselle et mes meubles, c’est quand même moi qui les ai payés… Par contre je pense que je vais demander ma caution, j’avais pas prévu que je serais dérangé constamment par des voisins qui préfèrent faire chier les gens que chier eux-mêmes.
Quitte à rester dans ce lexique très pauvre et pourtant si consistant. Il rougit comme une tomate qu’on a envie d’éplucher, ou un bouton qui giclerait d’un instant à l’autre, si l’on appuyait dessus. Hikito avait toujours été une pustule énorme, pire que Keïko, qui se figeait partout, et répandait son pu partout.
Hikito – Ah c’était donc ça les… les… euh… Les bruits ?
Izumi – Je crois que les os ne sont pas bien cassés encore, Sabi-kun.
Devant la décomposition du visage de son voisin, Sabi crut mourir de rire. Il écouta d’une oreille incertaine les pas feutré de l’Uchiwa esquiver les franges d’assiettes et de chaises gisant sur le sol, pour pénétrer dans la cuisine. Un craquement sourd et net se fit entendre, et le rouge du vieux rictus passa soudainement à un vert guimauve, un peu blanchâtre par endroit. Hikito se retourna, grimpa à l’étage au dessus et vomit tout ce qu’il pouvait sur son paillasson. Quelques gloussements façon dindon des terres équatoriales l’interloquèrent : il se retourna. Entre les barreaux qui soupesaient la barre de l’escalier, les visages fins et bronzés des deux Uchiwas pouffaient de moquerie. Il jura quelque chose d’assez incompréhensible pour être injurier et leva son poing en l’air, comme les maudissant. Pris dans sa fureur et dans les prémices de rhumatismes – l’âge où le temps commence à faire son effet – il bascula en arrière et tomba fesses à plats sur le palier. Une odeur nauséabonde le prit avant qu’il ne se rende compte qu’il gisait dans son poisson fraîchement avalé, et les quelques patates mal mâchées qu’il avait ingurgité quelques heures auparavant.
Sabi – Vous voyez que c’est désagréable, Hikito-san. Mais là, c’est de votre faute, pas de la notre.
Il jura sur le ciel qu’il se passerait quelque chose d’assez exceptionnel pour que la vie de tous les enfants de la terre redevienne la plus ressemblante possible à la sienne et comme, évidemment, les vieux ont toujours plus soufferts au même âge que les autres, il ne doutait pas de la cruauté de son geste. Il referma la porte sans se soucier de la soupe aux croutons qui s’imbibaient sur le tapis.
Ils redescendirent dans l’appartement, et traversèrent ce qui ressemblait à un champ de bataille en version miniature et culinaire. La baie-vitrée de la cuisine s’ouvrit laissant échapper un air chaud et vivifiant. Le soleil battait son plein, alors que midi approchait. Le carrelage à l’ombre les accueillait, alors que la petite terrasse s’élevait au dessus du sol. Assis comme exténués, ils se plongèrent dans des songes que seul le ciel ne pouvait accueillir. Il était étonnement bleu aujourd’hui. Profond. Et sage. Sabi laissa ses genoux pointer vers le plateau azuré, et regarda l’intérieur de ses mains : deux paumes plus blanches et tout aussi fine, à l’image de son corps sculpté, plus par grâce que par force. Izumi sortit un tube blanc et l’alluma.
Izumi – Ca ne te dérange pas ?
Il se tourna lentement vers le jeune homme et sourit.
Sabi – Non.
S’il s’était écouter, il lui en aurait demandé une. Mais il savait ce qui serait arrivé. Et il préférait l’éviter. Il aurait toussé, et il ne se serait jamais relevé d’une telle expérience. Le tabac, ça ne l’intéressait décidemment pas. Il ne fut pourtant pas choqué de voir la fumée grisâtre s’échapper de sa bouche, comme un nuage un peu plus compact. Il semblait qu’on pouvait le sculptait à ses souhaites, formant cœur, ou rond, selon l’humeur. La respiration de Izumi restait souple et pure. C’était comme un petit privilège qu’il s’offrait. Rare et intense.
Izumi – Je ne fume pas souvent, ni beaucoup. Mais parfois, il faut savoir décrocher de toute cette merde, fermer les yeux et penser à autre chose que ce que nous pourrions faire si nous avions une arme entre les mains. La cigarette, l’alcool et les femmes sont d’autres dangers qu’il ne faut pas chercher à toujours éviter, sinon la vie n’a plus aucun sens.
Une phrase lui vint à l’esprit, écoutant comme obligé le discours du genin, dans lequel il ne pouvait que se retrouver.
Sabi – Etre fort pour protéger sa vie. Je préfère avoir une vie à protéger. Sinon rien n’aurait de sens. Non, absolument rien.
C’était devant Yosuke qu’il avait eu ce même raisonnement. Izumi sourit et laissa une grosse bouffée de fumée s’étendre dans l’air de Konoha.
Izumi – Tu sais, Uchiwa n’est qu’un nom, qui lie les membres d’une même famille. Je n’ai rien de moins que toi et je ne vois rien de plus chez toi qui me soit supérieur. Tu fais partie de cette famille, orphelin, ou exclu. Tu as un sang, le notre. Mais il n’est écrit nulle part que nous devions tous avoir le même. Tu es un Uchiwa. Mais tu es Sabi avant tout, n’est-ce pas ?
Ses deux paumes paraissaient se creuser, et dans ses yeux le film de ces trois dernières années repassait, sautant, crépitant parfois, comme un vieux disque rayé. L’image n’en était que plus belle.
Sabi – File-moi ta veste.
Il obéit. Izumi délaissa les manches longues du tissu noir. L’éventail rouge et blanc passa d’une main à une autre et termina sur les épaules de Sabi. Il étendit ses bras : les manches étaient parfaites. Dans son dos, la chaleur du soleil se faisait plus pressante encore. Il renifla l’air chaud de Konoha. Une douce sensation de bien-être l’envahit et finalement…
Sabi – Finalement, ça ne change pas grand-chose.
Il sourit, plissement sincère. Izumi l’imita. De la paume de ses mains, une lueur blanche apparut. Le fragment étincelant provoqua un crissement strident qu’ils supportaient avec une étrange simplicité. Le courant électrique s’échappa jusqu’à son coude, puis se rabattit jusqu’au poignet. Peu à peu le chakra s’amplifia, formant un bourgeon dans le milieu de sa main. Une pointe blanche parut en sortir, et s’élever de quelques centimètres avant que la décharge ne se fit et envahisse l’air comme une immense toile d’araignée.
Izumi – C’est comme si c’était fait.
Ils se levèrent et enjambèrent le muret qui séparait la terrasse du vide. Disparu, l’appartement restait dans le chaos innommable qu’on lui avait attribué, les deux Uchiwa filant à travers Konoha comme deux éclairs. L’éventail Uchiwa flottait dignement dans les ruelles du village, jusqu’à ce que le soleil ne disparaisse. Il était midi. ~°¤¤ End' ¤¤°~
Dernière édition par Sabi le Sam 17 Jan - 21:06, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Appartement de Sabi Jeu 15 Jan - 17:44 | |
| Je ne sais pas vraiment pourquoi je lui ai demandé cette veste. Pourtant, je n’ai pas envie de m’en séparer. Cela fait bien longtemps que je n’avais pas vu cet insigne, l’éventail des Uchiwas, rouge et blanc, flottant dans mon dos, sans que je ne puisse rien avoir à en redire. Je vois en Izumi, une toute nouvelle personne, comme je n’en avais jamais connu. Finalement, il était bien différent de son frère. De Keïko. Sabi – A ton avis, pourrais-je un jour revenir là-bas ? Il me lança un regard étrange en guise de réponse. Là-bas ? Qu’est-ce que cela signifie ? C’est un tout, un conglomérat sans nom ni précision, duquel on pouvait tirer toute sorte de lieu. Pourtant il ne tressaillit pas. Izumi – A mon avis ? Sabi – Oui. Il s’arrêta subitement au bord du toit d’une grande maison. Mes pieds faillirent glisser sous la tuile humidifiée par la rosée. Un pas de plus, et c’est la chute qui nous attend. Terrible, mais réelle. Du haut de notre perchoir, j’aperçois encore le grand dôme rouge sur lequel je me suis adonné à une étrange course, avec une fille, dont je préfère taire le nom. J’ai dit oui, il me semble. Je ne m’en souviens plus. Alors je répète. Sabi – Oui. Izumi laisse son regard plonger vers le sol. En bas, une fine ruelle aux marchands discrets et aux fenêtres protégées du soleil par les hauts murs qui se distinguent de par et d’autres du trottoir. Il se retourne subitement, je manque d’être déséquilibrer. Izumi – Pourquoi pas ? Je t’y emmènerais… Plus tard. Je ne sais pas si j’attendais une réponse précise. Je ne peux pas savoir ce que je pense aujourd’hui de tout ce passé qui me démange. Il y a tant de choses que j’aimerais pouvoir revivre, si je le pouvais, pour changer du tout au tout le cours de la vie, de l’avenir. Le destin. Ce qui me satisfit le plus, c’est sûrement l’engouement du genin. Le sujet, il semble le connaitre, sinon il ne répondrait pas. Et Keïko n’est pas ce genre de personne à présenter sans avoir préparé. Il peut toujours rire de tout et n’importe quoi l’Uchiwa, il reste un excellent shinobi. Et de shinobi, nous avons d’abord des qualités humaines. Ou non. Mes lèvres se plissent, et je n’ose répondre. Continuons. Nos pieds reprennent leur danse, la cadence accélère, et nous longeons la bordure du toi, prêt de la gouttière, laissant notre ombre se muer en bas, léchant les passants, les étalages, et les pavés, redondants de vieillesse. Deux âmes qui courent, sans que rien ne puisse les arrêter, ondulant sur le relief marqué d’obstacles. Nous sautons, de toit en toi, parcourant les terrasses et les grands draps qui recouvrent les commerces. Nous sommes fins, agiles, justes dans notre observation. Peu à peu je me retrouvais à divaguer entre les nombreuses branches, grandes comme des troncs, dans l’immense forêt de Konoha. Le calme chaud qui y règne est insatiable, rien ne peut briser ce silence divin. Nous ne parlons pas. Aucun mot ne sort de nos deux bouches aspirant l’air sec du village et de ses alentours. *** Ma main tendue, les doigts collés uns contre les autres, effleure sa joue, laissant une fine entaille de sang. Il attrape mon poignet et tourne. La clé de bras se dessine dans mon esprit, devinant du mouvement les conséquences qu’un tel mouvement peut provoquer chez moi. La défaite. Etrangement, je ne la supporte plus. Un jour, on m’a rappelé que de l’échec on tire tout un tas de renseignements. Sur nous-même, sur notre adversaire, sur notre style. Inévitablement, la défaite apporte un manque, par rapport à celui qui fait face. Les hommes expliquent souvent qu’il n’est nul besoin de pleurer de l’échec, et qu’il n’est pas en question la faiblesse de nos coups, mais bien de la supériorité en certains, ou en tout point de l’ennemi. Mais tout cela est faux. La force existe seulement parce que la faiblesse le veut. Et que d’un ultime sursis, lorsque la faiblesse réveille la colère du cœur et du corps, et qu’elle se transforme en un puis sans fond d’une liqueur brumeuse de nouvelles forces, alors les relations s’échangent, et les rapports évoluent. Il est facile de renverser un combat, il ne suffit que d’un peu de motivation, et d’une hargne sans pareil. Je n’aime pas la hargne. Elle amène bien trop souvent la colère. J’en suis à me dire que je n’aime pas grand-chose sur ce monde. Mais c’est bien évidemment faux. De la défaite à la colère, il n’y a que les bassesses des hommes qui me répugnent. La défaite, non, n’a rien de cruelle. Elle est digne de tout homme. Je dois seulement voir en elle, ce qui motive la réussite. Et que de ma haine contre elle, apparaitra la seule victoire de l’âme. Puis celle du corps. En résumant ce où la vie a bien voulu me mener, je n’ai pas connu tellement de revers que je ne puis l’imaginer. Je n’ai guère non plus de réussite à mon actif. Mais des premières comme des secondes, j’en ai bien assez pour appréhender les unes, et non les autres. Il n’est plus question de perdre. Cela fait bien trop mal. Mes pieds impulsent un saut d’une rotation particulière. Izumi ne lâche pas mon poignet mais ne peut le tenir entre ses doigts, sinon il tombe. Derrière lui, je me redresse, ma cheville le balaye, un sac roule sur le sol. Nous nous sommes encore battus sans mot dire. Cela devient une habitude. Une mauvaise habitude. D’un tout autre point de vue, je n’ai jamais vraiment compris comment il était possible d’engager la mise en scène spectaculaire qu’est un combat, avec un mot, ou deux. Parler ne signifie pas toujours dire quelque chose, et dans ce genre de situation, je préfère souvent me taire. Quitte à perdre, autant le faire avec respect et dignité. Je ne considérais pas le chuchotement suintant d’un départ amer des corps comme quelque chose de bien honorable… *** Cette marche me pesait. Nous avions deux semaines. C’était et trop court, et trop long. Deux semaines pour entrevoir les brides de projets, et ne plus avoir le temps de les concrétiser. Deux semaines pour profiter d’un repos bien mérité, et ne plus vouloir se réveiller. Ce sont ces expériences qui nous me font comprendre, à quoi point on est bien chez soit, de temps en temps. Et que si la routine envahit parfois nos têtes, imaginant enfin le plaisir qu’on aurait à sortir, exécuter une mission, ou relever le faible niveau d’adrénaline qui peuple mon corps lorsque ni entraînements, ni sorties ne peuvent me faire oublier le reste de ce que la vie me prépare. Et nous prépare à tous. Ce sont ces moments-là, qui nous détermine shinobis. Je me résume intérieurement le bilan de cette première épreuve. Pas de combat, pas de sang, aucune blessure jusqu’à présent. Peut-être Kenji, avait-il subi un sordide sort, mais je n’ai rien remarqué qui nuirait à sa vie. Plutôt à son honneur. Pas de sang, non, pas cette fois-ci. Qu’est-ce qui peut expliquer cette fatigue pesante qui encombre mes jambes et mon esprit ? Peut-être la passion avec laquelle moi et mon collègue nous sommes débarrassé du sujet. Avec quel force nous nous sommes investi dedans, et comment le moindre mot que nos deux bouches ont pu sortir étaient travaillés sans fin. La seule tension qui nous a abimés, a fatigué mon corps. Une folle envie de dormir. Et de ne rien faire d’autre. Pendant deux jours. Deux, longs, jours. J’ouvre sans peine la porte de mon appartement. Quelqu’un se rue sur moi. Je ne peux dire mot. Mes lèvres sont prises. Autre part, dans un monde, ailleurs. Je ferme mes yeux. *** Je piétine. Mon pieds accroche une racine, je trébuche, posant un genoux à terre. Le premier. La main d’Izumi se remplit d’énergie, sans que je ne comprenne vraiment de quoi il était question. Une seule sensation, une émotion qui me met en garde. C’est dangereux. La lumière vacille, elle m’éblouit. Je rebondis. J’aime surprendre l’adversaire quel qu’il soit. Qu’importe la nature de cette technique, rester bouche bée devant tant de puissance n’était jamais bon signe. Je m’éclipse, sur le côté. Izumi me voit, il réagit, et pivote. Alors arrêté, il se relance, et notre course reprend. La paume de ma main s’ouvrir, je ne sais pas pourquoi. Pourtant la peau blanche et finement plissée s’offre à moi. Le blanc foudroyant prit une toute autre tournure, et se rapprochait peu à peu de lui, tournant au gris. Puis au noir. J’ai toujours en tête, la sombre présence électrique que développait Akogare lors de mon entraînement avec lui, et avec Kyuza. Pourtant, cela ne ressemblait en rien à ce que Izumi préparait. Nul doute. Mon chakra se diffusa. Rapidement. Je n’ai pas de temps à perdre. Tout va trop vite. Nous avançons dans la forêt, et heureusement, elle n’a aucune frontière. Sinon celle du danger, quelques dizaines de kilomètres plus loin. Mes jambes détalent, gonflées de chakra, prenant appui sur les troncs, les branches, les grandes racines courbées qui sortent des profondeurs de la terre. D’un côté comme de l’autre, le crépitement se fait entendre, un peu plus fort chaque seconde. La foudre étire mon bras, condensée d’un puissant courant. Il est bien pâle, le cri de l’oiseau, qui chuchote, à l’intérieur de mon bras. Derrière moi, il rugit, l’oiseau, il piaille jusqu’à ce que cela en devienne énervant. Deux chidoris, dans un si grand endroit soit-il, ne peuvent que perturber l’ordre naturel de choses. Et surtout, au-delà de la force avec laquelle Izumi déployait son arcane, il y a cette couleur. Le noir. Il est noir. *** Je ne me lasse jamais assez de ses baisers. Les pleurs qui surgissent de ses yeux glissent doucement sur mes joues. Je suis allongé, sur le sol. Dans ma tête, un vide étrange, le néant. Complet. Comment pouvais-je lui dire que la seule chose qui me faisait envie maintenant, tout de suite, sur l’instant, c’était de dormir ? Comment expliquer tout cela à une femme qui comprend l’importance de la chose, pour moi, et pour elle, dans ce village, pour notre place. Pour ma place. Elle saisit si bien la complexité du moment, que lorsqu’enfin je rentre, elle en est si heureuse, qu’elle ne veut, ne peut me lâcher, me laisser aux doux bras de Morphée. Je me laisse aller, mes mains le long de ses hanches. Elle le sent, je suis vidé, de toute substance, et je ne pourrais jamais la satisfaire assez. Pas ce soir du moins. Pourtant elle ne s’arrête pas, elle continue de m’embrasser comme si nos deux vies en dépendaient. Je soupire, elle se relève, doucement, toujours assis sur mon ventre. Mia – C’était comment ? C’était bien ?Mon regard se posa sur elle, dans l’obscurité de la nuit. Aucune lumière n’était allumée et ne pouvait nous éclairer. Tant mieux. Je soupire, une deuxième fois. Sabi – Je ne sais pas. C’était… Fatiguant. Mia – Tu veux dormir ? J’aperçois facilement son sourire, perturbant son visage grave. Peu à peu il s’ouvre, et le bonheur se lit sur ses lèvres. Sabi – Oui. Je ne pense pas qu’elle s’attendait à cette réponse. Elle préfère que je la réconforte puisqu’elle n’est à le faire pour moi. Je suis désolé. Sabi – S’il te plait. La moue qui vient d’apparaitre sur son visage disparut, et laisse place à une neutralité décevante. J’aurais bien souris, lui dire que tout va bien. Mais est-ce que tout allait pour le mieux ? Je réfléchie, quelques rapides secondes. Il n’y a rien de vraiment contraignant, c’est vrai. Mais je ne peux pas bouger, tout devient si difficile. Je m’allonge sur le grand lit. Sa mollesse m’a plus manqué que je ne l’ai pensé. Oui, qu’est-ce qu’on est bien, dans son petit confort. Mais pour savoir l’apprécier, il faut parfois endurer la réalité de la vie. Je retire le peu d’habits que j’ai sur moi, et m’étire, doucement. Mia se posa doucement le long de mon dos, sa peau chaude sur la mienne, meurtrie, tendue. Sur la dossier de la chaise, j’aperçois l’éventail Uchiwa, derrière la veste que je portais durant la première épreuve. Elle me rappelle Izumi. C’est la sienne, après tout. Il me dirait qu’elle n’est plus à lui, mais bien à moi maintenant. Oui, à moi… Je me souviens être heureux de la porter. Je ne sais pas si je la remettrais une seconde fois. J’ai peur, qu’elle me fasse revenir à un passé que j’ai pendant de longues années éviter. Pendant de nombreuses autres, ne l’ai-je pas vécu ? Le visage serein et joyeux d’Izumi apparait alors sur le plafond. Les rêves commencent à me prendre, Mia roucoule déjà de sommeil. Qu’y avait-il dans sa main déjà ? Je ne me souviens plus. C’était noir. C’était puissant. Un sourire se dessina sur mes lèvres. D’accord Izumi-kun, je la mettrais. Pour toi. Mes yeux se fermèrent sur cette veste noire, à l’insigne Uchiwa largement inscrit dans son dos, entaillé par l’expérience. Je dors.
Dernière édition par Sabi le Sam 17 Jan - 21:07, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Appartement de Sabi Sam 17 Jan - 1:04 | |
| Je remue. Doucement, ma tête s’enfonce dans l’oreiller. Mes yeux sont fermés. Je ne ressens plus grand-chose. Dans mon esprit, plusieurs visages s’affinent doucement. Je ne saurais dire le pourquoi de leur présence, je les vois, simplement. Celui solennel et concentré de Sho. Nagoshi Sho, quel étrange personnage dont il avait fait la rencontre. Elle n’avait pas été inutile, bien au contraire. Mais à le qualifier d’étrange et de personnage à la fois, j’en venais à me demander ce qu’il avait de plus, ou de moins que moi, pour supporter ainsi le péjoratif compliment que je m’amusais à lui adresser. Etait-il si particulier parce qu’il était unique ? Nous sommes, ainsi, tous des particuliers en puissance, des petites particules dans un monde bien complexe. Nous tous réunis, sur une même terre, nous formons le groupe. Nous sommes la complexité du genre humain, et je suis presque heureux d’en arriver à cette conclusion. Et pourtant nous nous modelons tous sur un même tableau, un modèle exécrable qui nous guide tous, régi par des règles idiotes et sottes dont nous n’avons cure de l’origine. Elles nous arrangent, c’est déjà bien assez. J’ai envie de dire que sans le groupe, nous, individus, nous ne sommes plus rien. C’est une relation un peu trop complexe pour que je m’y attarde. D’ailleurs, pourquoi je me pose toutes ces questions ? Sho est comme les autres, il est comme moi, comme Riku et comme Ginko : il est lui. J’entrevois le paradoxe de mon raisonnement. Philosophe nocturne je me relève sur mes deux coudes. Quelques gouttes de sueur viennent émousser le drap brun et s’étendent sans limites. Exténué par tout en ce moment, je ne suis plus vraiment moi-même. Cette sensation qui m’animait, comment l’avais-je nommé ? Le début de la fin. C’est plutôt glauque, mais je n’ai rien de vraiment attrayant. Ma seule raison de sourire, n’est pas du à une vie bien pourvue, ni à une satisfaction solitaire, seulement un outil parmi tant d’autre que je manipule aussi bien que je manipule mes sentiments. Je me suis toujours dis que l’émotion était un retard sur la progression de mon travail. Trembler devant la mort, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux. Trembler avant de donner la mort, c’est presque pire. Je manie mes lèvres avec subtilité, mais lorsque je n’en ai ni besoin, ni envie, mon visage reste neutre, profond. Comme si le néant m’habite. C’est faux, bien entendu. Je l’aime bien, elle. Cependant j’ai toujours vu l’amour dans l’équipe, dans l’adversité, face au danger, dans les moments d’amitié parfois trop poussé pour qu’on n’en reste là. Et pourtant je l’aime. Je ne le lui dis jamais, à défaut de devoir le lui prouver. *** Sayuri – Il va falloir que tu comprennes, mon chou, que les bisous ça va cinq minutes. Elle m’a toujours impressionné. Je viens lui rendre visite, chose qui ne lui traverse l’esprit qu’entre deux rendez-vous galants – mais qui n’ont rien de tel – comme si d’un cousin, elle oubliait jusqu’à la substance, dans les bras d’un autre. Sabi – Mais je ne parle de bisous. Mon incompréhension pour le sujet est grandissante. Elle pointe un de ses dix doigts fins vers mon front, et le repousse doucement. Sayuri – Ne fait pas le malin avec moi, ça se lit sur ton visage que tu es en manque. En manque ? Je recule d’un pas, lève les yeux vers le ciel et lèche discrètement la boule de vanille qui dégouline le long du biscuit qui sert de cornet. Ce n’est qu’en fait une farce, ce petit machin là. Juste une bonne arnaque pour payer un peu plus le support mou qui traine dans l’humidité depuis deux bonnes semaines dans les caisses de l’entrepôt. Sabi – Oui oui, je suis en manque, mais pas de… de… Enfin tu sais très bien de ce dont je veux parler. Non, non, je suis en manque de puissance ! Sayuri – C’est bien ce que je disais ! Attention ça coule là. Oui ou non, je ne sais pas, mais tu es en manque. Tu sais l’impuissance, ce n’est pas grave Sabichou, ça arrive à plein d’autres bonhommes. Tient regarde, la semaine dernière, j’ai rencontré un juunin, eh bien, il pouvait être monté comme il voulait il n’arrivait pas à…Je la coupe sur le champ, de peur d’entendre le nom du bonhomme en question, et qu’un sourire moqueur ne se dessine sur mon visage si, dans le plus pur des hasards, je devais le croiser. Sabi – Ca va aller, je crois que j’ai compris à peu près ce que tu essayes de me dire. Sayuri – Bien. C’est déjà ça. Je peux te recommander un très bon médecin, ils font des prodiges de nos jours. D’ailleurs elle s’appelle comment ta copine ? Miu ? Ayu ? C’est quelque chose comme ça…Je ne sais pas bien pourquoi, mais le visage de Ginko travestit celui de la juunin, et sa mémoire de tortue pour les noms prenant les devants. Sabi – Mia, mais c’est pas vraiment le problème. Son immense langue sort de sa bouche et agrippe avec elle un imposant morceau de glace qu’elle rapatrie sensuellement, goutant avec un plaisir infini aux délices de la noix de coco. Sayuri – T’es dur à comprendre, Sabi-kun. Très dur. C’est quoi ton problème exactement ? Parce que je peux t’aider en amour, mais pour le reste… Je soupire. Sayuri est toujours un cadeau de la providence. Seulement aujourd’hui, ce n’était ni le destin, ni le hasard qui m’amènent à elle, sûrement mon petit côté masochiste… Sabi – Dans deux semaines, la seconde épreuve du Chuunin Exam commencera. J’ai besoin de parfaire quelque cho…Sayuri – Tu sais que j’ai eu de très bon retours ? J’ai vu qui déjà ? Tsubaki ? Nan, impossible. Ginko ? Huuum… Elle était pas vraiment intéressée par le sujet. C’était qui, mince. Ran. Ah oui, Ran, cette gamine. Enfin bref, y’avait des jolies filles ? Comment lui dire que je m’en fichais un peu ? Pour ne pas dire beaucoup. Je n’ai pas vraiment envie de parler de Ran, ni de l’effet qu’elle a pu nous faire, ni même du déroulement de cette épreuve. Dans ma tête, tout est effacé, je ne voulais plus en reparler. Sabi – Sayuri-chan, existe-t-il d’autres formes du Chidori ? La boule de noix de coco rebondit contre sa main, et dévala sa chemise pour s’écraser sur le sol. *** Les images défilent, Je ne saurais dire comment ni pourquoi. Des ellipses particulières, que je revis, un ordre imprécis et aléatoire. Parfois je retrouve ces pas que nous faisions Izumi et moi, dans les grands bois de Konoha. Mais cette nuit, la première après cette journée à courir entre les branches et les racines, et à préférer la rhétorique même, l’aliénation des mots, de la forme de mon phrasé à la pure et simple expression de mes poings et de mes arcanes, cette nuit-là, où le corps chaud de Mia n’avait plus le même gout, cette même nuit, la lune comme une grosse orange derrière ma fenêtre, épiant un éventuel sourire. Je n’ai pas envie de regarder le monde en face, comprendre ce qu’il était vraiment. Les rayons du soleil de la veille fouettent le blanc à l’habitude laiteux de l’astre nocturne. Non ma belle, ce soir, malgré tes magnifiques attribuent, je ne peux que pleurer. Quoi, je ne sais pas bien, mais je préfère finalement ne pas en être au courant. Sur la plafond noir, le visage de l’Eisei-nin devint flou, filant ses traits poussés. Celui de la genin de Kiri se dessina alors, étrangement, sans que je ne sache vraiment ce qu’elle fichait dans ma tête. Dans ma mémoire, je n’avais que son prénom, pas une parole. Je ne me rappelle pas l’avoir jamais entendu dire mot. Soit. Mes yeux sont lourds. Peu à peu ils se ferment, et mes songes reviennent. *** Mon index touche le bout de sa main. Le chakra en fusion délivre un courant électrique puissant. Ils traversent nos deux corps, comme figés dans les airs. Le temps s’arrête. Nos deux regards se croisent. Le tableau est superbe. D’un côté, mon Chidori, milles oiseaux, tourterelles aux blanches parures, chuchotement un cri plaintif. Mon chakra s’essouffle rapidement, et se dévergonde vers sa cible avec la même agilité. J’ai toujours surpassé tous mes adversaires grâce à cet arcane. Sa puissance sans mesure n’a qu’une seule comparaison, sûrement celle du rasengan. Mais je ne connais que Yosuke pour pouvoir m’inquiéter vraiment d’une telle technique. Pourtant, la lumière m’inonde, inhabituelle. De l’autre côté, les aigles vivaces qui surpassent sans peine le moindre de mes volants, leur cri violent, poussif, assuré. Plus étrange encore, la couleur d’un noir parfait, profond. Je m’y morfonds et m’y plonge, sans la moindre retenue, n’ayant tête à ce que mon esprit m’indique. Le danger, je ne vois que cela. Un frisson parcourt mon corps. Comme un long couloir dont j’étais la lumière blanche qui apparait au bout. Seulement elle avance, je recule, elle s’éloigne, et mon espoir avec. Je tombe, l’herbe fraîche humidifie mon visage, la terre entaille ma peau, les rares pierres cisaillent ma peau basanée. Je respire. Bon point. L’air est chaud, le matelas sur lequel mon corps s’assoit est doux. Je ramène lentement ma main vers moi. Une brûlure tachait la peau d’un noir calciné. La foudre avait été si puissante qu’elle en avait mordu ma main. Et peut-être le reste de mon avant-bras. Je ne vis que ses deux pieds qui froissèrent l’herbe, à quelques centimètres de ma tête. Sabi – C’était… C’était quoi ça ? *** Sayuri – Comment tu sais ça toi ? Je suis intrigué. Elle est intrigante. Cela ne lui ressemble pas vraiment, Sayuri n’est pas ce genre de femmes qui se font surprendre par les évènements. Je baisse la tête, bloqué sur la boule de glace qui fond à même le sol, puis relève mon regard, insistant sur son air choqué. Sabi – Je ne sais rien, c’est bien pour ça que je te pose la question. Elle parut plonger dans ses pensées, et finalement s’y résout. A quoi, je ne sais pas bien, mais elle prit un air sérieux, terrifiant. C’est assez rare pour que cela fasse peur. Sayuri – Certainement oui, certainement. Tu veux bien me dire comment tu as appris ça Sabichou ? Qu’est-ce que tu as vu encore ? Je sens que le sujet est grave. Pas assez pour qu’elle se taise. Je suis peut-être un cousin bien éloigné, un ami, un membre de notre grande famille, Sayuri savait fermer ses grands airs lorsqu’elle en était contrainte. Je ne parais pas avoir transgressé d’interdit, mais simplement l’impressionner. L’étonner serait plus juste. Sabi – J’ai rencontré Izumi-kun. Elle ne semble pas comprendre. Il précise. Sabi – Izumi Uchiha. Sayuri – Ah, lui. Oui lui… Sayuri – Et ? Sabi – Son chidori était… différent. Il était noir, comme la nuit. Plus sombre encore que la nuit. Sayuri – Il était noir comment ? Noir grisé ? Noir méchant ? Il réfléchit quelques secondes. Sabi – Il était noir… comme le noir quoi. Il a surpassé le mien, bien largement. Sayuri – Izumi est un adepte des ninjutsu’s, c’est bien normal – elle hésita quelques secondes. Oui, bien sûr. Le Chidori que je t’ai enseigné – que Keïko t’as enseigné… - n’est qu’une forme basique de ce que les milles oiseaux peuvent fournir au shinobi. Ce que – cet imbécile de - Izume t’a montré, c’est le Kuroi Chidori, une forme plus affinée, plus saillante de la technique. Et effectivement, en condensant le chakra, l’alignant sur une nouvelle base, une nouvelle forme, la foudre devient noire. Plus ton Kuroi est sombre, mieux il est réussit. C’est une technique complexe. Si tu comptes l’apprendre, ne te fait pas trop d’illusions. Tu es sûrement un très bon élément Sabichou, un excellent élément – Takeshi aurait aimé te voir ainsi s’il n’était pas aussi borné celui-ci – mais tu restes avant tout un maître du corps à corps, et non un fin technicien du chakra…Il entrouvrit sa main, dévisageant la paume sous ses petits yeux. Ses pupilles s’élargirent comme pour trouver en son sein la force de remettre les risques énoncés par la juunin. Sayuri – Tu vas quand même l’apprendre, hein ? Enfin, tu vas essayez, Sabichou. Sabi – C’est un conseil ? Elle pouffa de rire. En fait, il la préférait bien mieux ainsi, malgré son caractère légèrement tendanciel. Un Sayuri qui fait la tête, ce n’est jamais bon signe. Et c’est souvent désagréable. On a l’impression que l’humeur du monde entier tourne sur son visage, et que de la plus heureuse à la plus triste des femmes, rien ne va plus. Sayuri – Je te connais juste assez pour me dire que tu vas y arriver. Et que tu vas y arriver. Têtu ! Elle lui tira la langue. Sabi crut bien qu’elle serait capable d’aller ramasser sa boule de neige pour continuer de la lécher de sa grande langue rose, mais elle n’en fit rien. Sayuri – Le Kuroi est un Chidori bien plus rapide, pas beaucoup plus grand, mais assez puissant pour contrer sa première forme. Mais je sais pas pourquoi je te parle de ça, je devrais pas. T’es méchant !Et voila, ça recommençait. *** Mes songes me ramènent dans des temps obscurs. Ceux où la rue était mon seul domaine. Pour tout l’or du monde, j’aurais payé l’oubli. Mais je ne peux pas. C’est impossible. On ne peut tirer un trait de son passé de cette manière. C’est ce que j’appelle. Le début. De la fin. |
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| Sujet: Re: Appartement de Sabi Sam 17 Jan - 21:13 | |
| Sabi se réveilla. Ses deux yeux s’ouvrirent doucement agressé par la lumière ambiante. Ce matin là, le soleil se dévergondait dans le ciel, bien seul, trop bleu, sans fin. Les nuages de la veille avaient disparu et l’on pouvait penser à un signe de renouveau. Depuis que les différents représentants des villages étaient arrivés à Konoha, les nuages, flammes de coton avaient conquis le plafond à l’habitude azur. Le blanc qu’ils amenaient n’avait pas de pire effet sur l’humeur générale. A Konoha, on est peu habitué à être couvert des rayons de l’astre. Cette journée sûrement bien meilleure que les deux précédentes s’annonçait, comme toutes les autres. Le tic tac régulier du réveil indiquait une heure déjà bien avancée. Sabi avait dormi toute la nuit jusqu’à tard dans la matinée. La pression de l’épreuve, quoi que pacifique, retombait violemment, et ses paupières se refirent lourdes.
Sur ses deux coudes, il plongea son regard à travers le verre de la vitre. Les toits du village apparaissaient, rosés de tuile, blanchis par l’astre divin. L’adolescent se laissa retomber sur le matelas et enfonça sa tête dans l’oreiller moelleux. Ce même plafond qu’il voyait au premier plan, lui rappeler de sombres rêves. Passant une main sur son front, il s’aperçut qu’il était sec. Dans son esprit se reconstituait encore les gouttes de sueur que la nuit lui avait provoqué, comme un effort nocturne dont il n’avait aucune souvenir. L’oubli était la pire des sensations, et pourtant de ses songes et ses cauchemars, il avait une expression qui lui revint en mémoire. Et sur son visage provoqua un trait tiré et craintif.
Le début de la fin.
Il tourna sur le côté, et lança ses bras sur toute la largeur du lit. La peau de Mia ne vint pas au contact de ses doigts fins et lisses. Absente, c’était étrange et inhabituel. Pourtant il n’en dit rien et ne chercha pas outre mesure où la jeune femme se serait cachée. Il était finalement trop fatigué pour cela. Ses deux pieds touchèrent la moquette chaude, et Sabi se leva enfin, alors que dehors, l’astre atteignait le paroxysme de sa hauteur. Le dieu retrouvait sa haute stature et rayonnait de son plein pouvoir , déchainant sur le village sa chaleur et sa lumière. Le soleil avait toujours été un signe, un ange que l’on suit, sans conscience aucune, mais à qui l’on peut déléguer toute confiance. Ne se lève-t-il pas au même endroit chaque matin ? Et ne se couche-t-il pas chaque soir derrière les mêmes vallées ?
L’eau de la douche coula répandant un nuage de vapeur humide et chaude. De nombreuses gouttes se formèrent sur le miroir et le long des parois de la salle de bain. La serviette tomba des carreaux qui la retenaient et Sabi sortit enfin, de longues minutes durant à regarder la vitre grisée de la douche, un regard vide, les pensées dans le néant. Son cœur rougissait de chaleur, ses mèches tombèrent le long de son front, et se collèrent à sa peau basanée. Le savon répandit une douce odeur de pèche dans l’appartement. Le genin passa une main dans ses cheveux, enfila son T-shirt et passa un bandage blanc le long de sa main et de son avant-bras. La brûlure avait quelque peu diminué en ardeur mais restait bien présente. L’amère odeur du café parfuma la cuisine, et Sabi y trempa ses lèvres, sans craindre de s’y brûler une nouvelle fois. Le liquide noirci le réchauffa d’un frisson rapide. Il entrouvrit la grande baie vitrée et sortit, sur la petite terrasse. Il y a deux jours, il avait entaillé sa propre peau, de sa propre lame, avec la même volonté qui l’avait animé durant toute la première épreuve.
Il n’y avait plus que ça pour le maintenir en vie. Il aurait préféré voir en Mia la seule chance de s’en sortir, mais il savait bien que cela ne se passerait jamais ainsi, et que s’il l’aimait, il n’y avait pas de doute là-dessus, ce sentiment ne pouvait sauver un shinobi. D’amour, il n’en avait que pour l’entraînement et pour le combat. C’est paradoxale lorsqu’on sait le regain de l’Uchiha à donner la mort. Plus forte encore lorsqu’il faut la recevoir. Pourtant, parfois, il pensait une rapide seconde que c’était peut-être la meilleure solution. Mais très vite il oubliait cette solution, qui n’avait rien de bien humain, sinon la lâcheté.
Sayuri – Alors Sabi-kun, elle est pas là ta copine ? Elle s’arrêta quelques secondes et en voyant la tasse de café fumante et son air détaché reprit. Tu penses à quoi ?
Sabi – Je me demandais si un jour j’y arriverais.
Elle s’avança de quelques pas et posa ses deux mains sur le bord de pierre qui retenait les enfants malhabiles de tomber par-dessus bord, et de s’écraser quelques mètres plus bas, sur un trottoir un peu trop solide pour ramollir leur chute. La tête de la juunin se décala vers son visage, et fronçant les sourcils, elle attendit des explications.
Sabi – Tu crois que j’arriverais à devenir Chuunin ? Tu crois qu’une telle réussite résoudrait tous mes problèmes, Sayuri-chan ?
La jeune femme sourit de tout son plein. C’était presque une habitude, dans la branche des Uchiha que Sabi côtoyait. Keïko était pareil, quoi qu’un peu plus énervant encore. Sabi porta à sa bouche la tasse et en avala une gorgée. Il lança ses yeux vers le soleil et le profond ciel bleu qui l’entourait. Un calme remplie de plénitude l’envahit, et là haut, il voyait un avenir bien plus prometteur. Le futur était un fantasme dangereux, et pourtant s’il était maîtrisé avec justesse et sagesse, de quels maux pourrait-il délivrer les hommes ?
Sabi – J’ai besoin de cette technique, Sayuri-chan. Je sais bien que cela ne te plait pas, mais c’est nécessaire.
Sayuri – Il me semble qu’un jour, un imbécile de cousin t’avais insulté de génie. Peut-être qu’il avait raison. Peut-être pas. File-moi ta main.
Elle prit son poignet, et regarda avidement la paume de sa main. La peau blanche reluisait de lumière, éclairée par le soleil et par ses rayons. Sabi concentra son chakra, intense. Il s’immisça dans les méandres de son bras, pénétrant chacun des vaisseaux et des muscles et bientôt, sous la pression, il gonfla pour blanchir. Une aura pure se dégagea de son avant-bras et le courant commença a parcourir sa peau, de son coude jusqu’au bout de son index. L’Uchiha bougea ses doigts, se délectant de la pression que la technique impulsait sur son membre. Peu à peu le cri se fit entendre. Sortant des profondeurs de l’énergie, le courant électrique ne résistait plus, et bientôt, il explosait.
Les milles oiseaux battirent des ailes et s’envolèrent, un doux chant, grésillant et plaintif perçant l’air calme de Konoha. Cela faisait déjà longtemps que Sabi s’était habitué à ce son, qui traversait les tympans et qui restait cloitré dans l’esprit à jamais. On ne l’oublie jamais, il est trop impressionnant et strident pour que l’esprit se contente de ne plus en avoir cure. La rareté du Chidori faisait sa puissance, et de celui qui ne faisait que l’entendre à celui qui le voyait, il y avait un temps certains. Les effluves électriques qui s’en dégageaient donnent au doigté l’exceptionnelle sensation de pureté. Le blanc du cygne s’efface et donne la mort sans remords aucun. Et de celui qui est blessé, il le craindra un peu plus encore, la peur se lisant sur son visage, dévorant son esprit.
Sayuri serra son poignet. Au début la pression n’avait rien de gênant, elle était même bien moins inférieure à ce que l’arcane ne pouvait lui proposer. Puis, peu à peu, sa présence se raffermit, sa main également, et bientôt ses doigts traversèrent la couche de chakra qui brillait sur sa peau. Sabi plongea son regard dans celui de sa cousine éloignée, cherchant une réponse, qu’il n’eut évidemment pas. Il imaginait déjà la marque de sa main, de son emprise sur son poignet. Le chakra devint renfermé, une pression plus intense se chargeait dans sa main alors que son avant-bras se vidait progressivement, laissant une simple base de chakra qui s’étendait jusqu’au coude, et dépassant comme si on avait appliqué une large plaque de métal qui le protégerait de tout projectile ou autre danger du même acabit. Le long de sa main le chakra s’affina, prit une teinte moins pure, et ses contours se serrèrent, pour forme une lame qui rétrécissait jusqu’à son index, une petite pointe blanche perçant la peau du moindre adversaire qui se mettrait devant sa route, qui s’élèverait contre lui ou contre ceux qu’il protégeait.
Sayuri – Il va falloir améliorer tout ça, Sabichou. Plus saillant, plus violent. Et surtout plus rapide. Allez, où je continue d’appuyer.
Sabi lui lança un regard inquiet.
Sayuri – Tu sais que ça peut exploser ?
Il n’était pas bien sûr de la méthode mais si le stress avait nombre d’inconvénient, il avait également des avantages non négligeables. Confondre vitesse et précipitation n’était pas une bonne chose, mais parfois le danger révélait une nécessite que l’on n’aurait pu atteindre si l’urgence de la situation n’avait pas été présente. C’était un peu comme face à la mort, face à la nécessaire survie de sa propre personne, ou celle du groupe. Le corps développait cette force que l’on ne peut trouver l’âme libre et sereine, et qui décuple toute motivation connue jusque là. C’est le petit côté psychosomatique de la chose. La forme placebo du médicament. Sabi ne savait pas si son membre pouvait exploser sous la pression du chakra.
Mais il préférait ne pas parier dessus.
Il reprit lentement les indications de la Uchiha. Il impulsa une nouvelle dose de chakra qui se concentra doucement dans sa main. Le surplus demandait une certaine organisation. Le courant électrique était facile à comprendre. Des électrons, deux bases, une positive, une négative. Le chakra était circulant et base. Un circuit tout tracé dont il fallait augmenter la rapidité. La vitesse des électrons fixés sur les particules bleutés donnaient le ton du Chidori. Le tout était de savoir comment cette valeur pouvait être augmentée. Si la vitesse de l’électricité ne pouvait, en théorie, être accélérée, le chakra lui, avait possédait toute sorte de forme. Sabi ne se savait pas un grand technicien, il avait juste assez d’instinct pour voir et comprendre les choses du mieux qu’il pouvait. Il le lissa, ses deux énergies, corporelles et mentales se mélangèrent comme à chaque fois où le chakra devenait sa meilleur arme, son plus fidèle ami, un allié sans nom que l’on n’imagine jamais mais qui coule dans les corps avec la même et égale puissance. Tout ralentissait, Sabi démantelait chacun des paliers par lequel il était question de modifier la structure même de la technique. Le courant ne cessait de prendre de la vitesse, et son chakra, fermant et commençant à l’infini le circuit électrique emmenait la foudre à se stabiliser vers une base tournoyante. Sous la pression, les pores de sa peau expulsaient progressivement chakra et électricité et bientôt le Chidori se solidifia. Tournoyant dans les airs, entourant sa main comme une arme dont la puissance serait infinie, le cri des milles oiseaux se raffermit.
Enfin Sabi fut satisfait. Son visage se liquéfia lorsque, de seconde en seconde, le blanc de la foudre disparaissait, laissant place d’abord à un gris nuageux, une éclaircie sur un ciel bleu. Les nuages s’épaissirent, la foudre tournoyait, l’électricité confuse se laissait porter, par des électrons fous.
Sayuri – Je lâche.
D’un seul coup la main de Sayuri se retira, et le chakra se diffusa dans tout l’avant bras, fouettant avec violence sa peau. Sabi manqua de retirer un petit cri de douleur, mais il se retint. La douleur était factice il avait toujours appris à l’outrepasser, à lui résister pour que jamais elle n’ait d’emprise sur lui. Le courant s’étala, léchant sa peau et ses membres. Sayuri concentrait son regard sur Sabi, lui ordonnant de réagir. L’afflux de chakra fut rapide et intense, une masse informe venant compenser l’augmentation de la surface de contact sans que la puissance n’en soit diminuée. Un temps, la couleur resta stable, et bientôt elle reprit son obscure évolution.
Le chakra s’envola, dissipé. La foudre s’éteint soudainement, délaissant le courant vers d’autres horizons. Dans les yeux de Sabi et de Sayuri, la couleur du Chidori restait présente, et leur regard se perdait vers la main à présente libérée du chakra. Le bandage avait brûlé, ça et là, mais il était resté en partie intacte.
Sayuri – Il était noir comme ça le Chidori d’Izumi ?
Sabi – Il était noir comme ça oui…
Sayuri – Par contre je n’ai encore jamais une main explosé à cause du chakra mais bon… On ne sait jamais…
Elle sourit, élargissant ses deux lèvres pour faire apparaitre deux rangées de dents blanches. De réussite, je ne savais pas vraiment si je pouvais en parler ainsi, si le terme convenait. Cela faisait une semaine qu’il avait commencé à appréhender cet arcane, des prémices avec Izumi, à la perfection avec Sayuri, et il n’avait pas envie de gâcher cette seconde semaine de congé. La résultante, se tiendrait sûrement dans son prochain combat. Le noir qui était sorti de la foudre semblait parfait, stable, mais assez rapide pour révéler la hargne qui coulait en son sein. Le cri, autrefois plaintif et strident, devenait puissant et profond. Toute la journée passa, et progressivement Sabi n’eut plus besoin de l’effort de la main de Sayuri sur son poignet pour concentrer rapidement le chakra de telle sorte qu’il devienne une arme redoutable.
La juunin sortit en fin de soirée. Sabi s’allongea sur son grand lit, et encore tout habillé, il s’endormit alors qu’une ombre venait s’allonger à ses côtés. Une semaine. Encore une semaine. |
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| Sujet: Re: Appartement de Sabi Lun 19 Jan - 20:18 | |
| Sabi : + 80 XP (bonus genin inclus) - Technique validée. De toute façon, les Uchiha ça sait que frimer. J'en bouffe tous les quatre matins, moi |
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| Sujet: Re: Appartement de Sabi | |
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