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| | Sujet: Salle 216 Lun 2 Juil - 11:57 | |
| Iba déambulait dans les couloirs de l’Académie. Cela faisait un certain temps qu’il ne s’y était plus promené. Il songea avec nostalgie à tout ce qu’il avait vécut depuis qu’il avait été intégré aux rangs des shinobi de la Brume. Le dallage blanc cassé résonnait sous ses pas. Il était à la recherche d’une salle libre. Peu de temps avant, il avait déposé une annonce à l’accueil pour un dénommé Tenrou. Les directives venues d’en haut étaient tombées. En cette période de pénurie d’encadrants, les genins se voyaient binômés avec un étudiant et devenait officieusement leur sempaï. Sur le papier qu’il avait reçut, on lui indiquait qu’il devait s’enquérir de « l’adaptation et du bien-être de l’étudiant », rien que ça… Pour dire vrai, cela l’exaspérait au plus haut point, il n’avait pas que cela à faire de materner des nouveaux, ce n’était son métier, il n’était pas enseignant, combattant c’était déjà bien assez. Son aire d’entraînement l’appelait, pourtant il ne pouvait aller s’exercer, il était cloîtré dans ce grand bâtiment blanc aux tuiles bleu foncé. Il en venait presque à espérer qu’on le renvoie en mission… En fait non, il ne voulait pas retourner en mission, surtout si elle était comme la précédente. Le genin restait néanmoins étonné qu’on lui est quand même confié un étudiant, malgré son statut de Réprouvé. Son nom était honni de tous, même si maintenant il avait la certitude que les accusations envers lui et sa famille décédée étaient fausses. Il n’avait aucune preuve, si ce n’est sa parole, c’est-à-dire pour les autres, rien. Si cela se trouve ce « Tenrou » connaissant son identité, jugerait indigne de le côtoyer et ne viendrait pas au rendez-vous qu’il avait posé. Tant mieux, au moins il serait déchargé de ses obligations encombrantes et pourrait vaquer à des occupations plus intéressantes. Parce que de quoi allait-il parler, s’entretenir avec ce nouvel oiseau ? Sûrement pas de la pluie et du beau temps. Quoique s’il était à cours d’idées, se pouvait être une solution de rabattement.
Ridicule, tout cela était ridicule.
On lui demandait de papoter avec un élève…mais quelle perte de temps ! L’enfant finit par trouver une salle vide, un coup d’œil à gauche, un à droit. Personne, il rentra, se saisit d’une craie sur le tableau et marqua réservé sur la porte. Il s’en retourna à l’accueil pour indiquer le numéro dans la salle dans laquelle il attendrait. Vraiment c’était irritant, surtout que le garçon ne savait pas si l’autre en question viendrait. Il allait peut-être patienter plusieurs heures pour rien… Soudain, il eut une idée un peu espiègle. Il se ferait passer pour un élève. Avec son jeune âge sur le plan physique, il ne devrait pas avoir de mal à convaincre ce soi-diant « Tenrou », qu’il était lui aussi nouveau. Ainsi il pourrait l’observer à sa guise, sans le rapport hiérarchique entre eux, pour gêner. Il prétexterait que le sempaï est en retard, ce devrait passer. Il sourit, c’était quelque peu retord. Il se stoppa brusquement…
Il devait comme son maître et Hikke…un manipulateur.
Etait-ce vraiment une bonne idée ? Allons, cela ne nuisait à personne, il n’y avait pas de quoi s’en faire. De retour dans la salle, il se posa sur un siège. Il faudrait qu’il se présente sous un autre nom qu’Iba… Le premier qui lui vient à l’esprit fut : Aku, le nom de son grand frère disparut. Doucement il se mit somnoler en attendant son « disciple ».
[Tenrou, si tu as envie de faire du jeu…poste à la suite. On y va à l’impro^^] |
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| Sujet: Re: Salle 216 Lun 2 Juil - 20:37 | |
| Tenrou comme à son habitude tournait autour de l’académie. Toujours à l’affût de nouvelles informations qui pourraient le concerner. Une fois de plus, il avait raison de vouloir se tenir au courant. A l’accueil lui était destiné un petit mot. Le message ne disait pas grand chose si ce n’est qu’il devait se rendre dans une des salles de l’académie où il serait pris en charge par l’un de ses aînés. L’information saisie, le jeune garçon ne tarda pas plus longtemps dans le hall de l’académie. Il emboîta le pas vers la salle qui lui était désignée. Pour lui, cela allait être un grand pas en avant. Hormis son instructeur Takeo et quelque garde plutôt froid, il n’avait eût aucun contact avec des guerriers de Kiri. Il n’avait également croisé aucun de ses pairs à tel point qu’il aurait pût croire être le seul étudiant au sein de l’académie. Mais il savait très bien qu’il avait tord et s’il n’avait jusque lors rencontré personne c’était sûrement par un mauvais concours de circonstance. Quoi qu’il en soit, l’étudiant continuait d’avancer dans les couloirs de l’académie à la recherche de cette fameuse salle deux cents seize. Il commençait à bien connaître les lieux et ne tarda pas à toucher au but. Une petite pancarte sur laquelle était marqué un petit mot surplombé la porte. Tenrou s’avança lentement vers la porte et d’une main hésitante tourna la poignée ouvrant délicatement la porte. Il ne savait pas si son aîné était déjà arrivé ou s’il était en route. Mais il eût bien vite fait d’apercevoir un jeune garçon dans la salle. Qui était ce ? Tenrou n’en avait aucune idée. La seule chose dont il était certain c’est qu’il faisait parti des shinobi de Kiri. Son bandeau était là pour le lui faire remarquer.
Le garçon était sans aucun doute plus jeune que lui de quelques années. Les traits de son visage lui rappelait ceux de son petit frère Mitsui mais la ressemblance s’arrêtait là. Son petit frère avait les cheveux couleur argent et les yeux couleur or. Le garçon qui se tenait devant lui était brun et avait les yeux de la même couleur. Tout de noir vêtu, il semblait être en train de se reposer sur sa chaise. Tenrou pendant ce court laps de temps qui s’était écoulé avait gardé la porte entre ouverte. Il avait presque une attitude de voyeur. Conscient de la mauvaise interprétation que l’on pouvait faire, il poussa la porte pour l’ouvrir entièrement. Une pensé lui traversa alors l’esprit. Et si ce petit homme qui était assis face à lui était son sempaï ? Après tout le mot à son attention à l’accueil ne mentionnait rien sur d’éventuels autres étudiants qui pourraient être là. Il avait tout de même du mal à s’imaginer le garçon comme étant ce sempaï qu’on lui avait annoncé. Mais après tout cela ne restait pas non plus improbable.
« Heu…Bonjour, je me nomme Tenrou. »
L’étudiant se risqua à une intervention. Il ne savait pas vraiment s’il était écouté ou non mais cela lui importait peu. Il n’était pas d’un naturel méfiant et il n’avait pas raison de l’être maintenant. Il se contentait juste de prendre les choses comme elles venaient. Une fois encore, il ne dérogea pas à ses habitudes.
« A tout hasard, ce ne serait pas vous celui qui m’a convoqué…? Mon sempaï…? »
Ces mots sonnaient bizarrement dans la tête de Tenrou. Il n’avait pas vraiment l’habitude de tels courtoisie avec les personnes moins âgé ou du même âge que lui. Les mots qu’il avait l’habitude d’échanger avec son petit frère restait très agressif et dans la limite de la décence. Mais il ne s’agissait pas là de son petit frère et heureusement. Le cas contraire, une bataille rangée se serait déjà engagée dans la salle. Tenrou le sourire aux lèvres s’imaginait déjà la scène. |
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| Sujet: Re: Salle 216 Lun 2 Juil - 23:17 | |
| Il faisait sombre dans la salle, et pour cause, il n’avait pas allumer les néons suspendus au plafond, et le ciel se faisait orageux. Iba attendait patiemment, jouant avec une craie entre les doigts. Il s’amusait à essayer de la faire zigzaguer parmi ses petits doigts secs et fins. L’exercice demandait un peu de concentration et une grosse dose de dextérité. Toutefois, il commis une erreur et le long bâton tomba sur le dallage, ne manquant pas de se briser en morceaux. L’enfant étouffa un juron tel qu’on aurait jamais penser en entendre surgir un tel de la bouche d’un gamin de douze ans. Le genin se leva et ramassa nonchalamment les débris blancs. Dehors, il pouvait presque sentir les grondements de tonnerre retentir. Se serait pour bientôt, assurément. Il posa les reste de craies dans le rebord métallique en dessous du tableau, prévu à cet usage et retourna s’asseoir. Son « disciple » n’était toujours pas là, et le garçon avait bon espoir qu’il ne montre pas le bout de son nez. Ses yeux se perdirent dans l’immensité du ciel gris, seul une fenêtre au verre sale le séparait de l’extérieur. Il rongea son frein… A vrai dire, sa rencontre avec Ine jouait aussi peut-être beaucoup sur son attitude. L’affrontement que cette dernière avait provoqué ne l’avait pas laissé de marbre. S’il est difficile d’apprendre, enseigner l’est tout autant si, ce n’est plus. Heureusement, il ne devait pas expliquer, juste s’enquérir de l’état d’esprit de son nouveau « compagnon ». Dehors les arbres se pliaient sous le joug puissant du vent, les feuilles volaient, puis retombaient avec panache. Shinobu-sama l’avait-il toujours attendu ainsi ? Il avait été là dès le premier jour, mais maintenant ?
Beaucoup de questions assaillaient le garçon. Il s’efforça d’y répondre par lui-même, méthodiquement, sans se laisser aller à la fougue naturelle, inhérente aux jeunes gens de son âge. Devait-il saluer cordialement ce « Tenrou », voire pompeuse, ou bien lui lancer un salut avec une accolade amicale. Aucune de ses deux attitudes ne semblaient viables dans sa situation. Il essaya de se souvenir comment son maître l’avait abordé, néanmoins rien ne lui revint en mémoire. Le temps s’écoulait lentement, il avait l’impression de prendre la poussière. Se levant pour la seconde fois, il s’en alla prendre des feuilles sous un bureau proche du tableau et s’en retourna à sa place. Là il écrasa l’un des rectangle blanc pour en obtenir une boule, et lorsqu’elle ressembla correctement à une sphère, il la lança en direction d’une corbeille dans un coin. Il manqua sa cible. L’enfant décida de recommencer aussitôt, cependant le genin alourdit quelque peu son projectile, le gelant. Il avait l’impression de tenir une boule de neige dans la main. Iba la lança, elle heurta le mur et se brisa en petits copeaux. Le garçon grommela, et s’apprêtait à recommencer lorsque la porte s’ouvrit. Un jeune homme de taille respectueuse, aux cheveux azur, le fixait du regard.
Alors c’était lui « Tenrou » ?
L’individu avait l’air quelque peu endormi, et peina à l’interroger. Enfin, c’était bien, il avait pris les devants, ce qui évitait à Iba d’avoir à faire cette tâche laborieuse. L’étudiant confirma qu’il était bien celui que le genin attendait. Parfait, le jeu allait pouvoir commencer. Iba, habitué par les années de brimades, et son senseï, perçut une sorte de respect mêlé à de l’hésitation. Non pas parce que le jeune homme était impressionné, mais tout simplement déboussolé. Il ne savait pas vraiment à qui il avait affaire. En y repensant, Iba se dit qu’il aurait sans aucun doute agit de la même façon. Il sourit, se leva pour la troisième fois, et alluma la lumière.
«- Je trouve qu’il fait un peu sombre, pas toi ? »
Sans attendre la réponse, il dévisagea plus amplement le garçon. Son sourire disparut et sa face se fit neutre, presque placide, tandis qu’il tendait la main à Tenrou.
«- Je m’appelle Aku…et je ne suis pas ton sempaï. A dire vrai, je pense que nous sommes tout les deux dans le même bateau. »
Iba étudia son « disciple », il en apprendrait certainement plus ainsi que s’il s’était directement présenté en temps que supérieur hiérarchique. Il retourna s’asseoir et proposa à Tenrou de faire de même. Il roula une nouvelle feuille de papier, la gela sous les yeux de Tenrou et l’envoya dans la corbeille. Cette fois, elle atteint son but.
«- Tu veux que je te dise, je crois que le « sempaï », bah, il est à la bourre… »
Je souris pour me donner un air crédible, voire sympathique. Dehors l’orage avait éclaté. Je m’adossais confortablement sur le dossier de la chaise et demandais.
«- Cela fait longtemps que tu as été accepté à l’Académie ? »Sans lui laisser le temps de répondre, Iba enchaîna. «- C’est qui ton prof ? », le garçon n’aimait pas particulièrement se faire passer pour plus bête qu’il ne l’était, mais il fallait mettre Tenrou en confiance… Qu’allait-il lui répondre ? |
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| Sujet: Re: Salle 216 Mar 3 Juil - 0:21 | |
| Avant même de prononcer un mot, le garçon se leva. Il n’avait pas encore répondu à la question de Tenrou qu’il en posait déjà une autre. C’est vrai qu’il faisait un peu sombre dans cette salle mais il n’eût pas le temps de le lui faire remarquer qu’il avait déjà allumé la lumière. L’attitude du garçon le fit sourire intérieurement. Il avait agit puis posé sa question. Le contraire semblait plus naturel. Mais il ne faisait décidément rien normalement. Et posait des questions auxquelles il ne laissait pas de place aux réponses. Le garçon semblait amicale mais Tenrou ne savait toujours pas à qui il avait à faire. Pour sur, son attitude dépendrait beaucoup de la personne qui allait se présenter à lui. Le garçon s’était fait embarqué dans la même histoire que lui. Cela le rassurait de savoir qu’il n’était pas tout seul. Il empoigna avec enthousiasme la main de son interlocuteur sur lequel il pouvait enfin mettre un nom.
« Aku…Ravi de faire ta connaissance ! »
Des tas de questions submergeaient l’esprit du jeune étudiant. Il ne savait par quoi commencer. Il rencontrait enfin un autre étudiant comme lui et voulait pouvoir partager son expérience avec lui. Mais chaque chose en son temps. Il répondit positivement à l’invitation de son homologue et alla s’asseoir non loin de lui. Pendant ce cours instant, Iba réalisa une petite démonstration qui n’échappa pas à Tenrou. Il poussa un petit bruit d’admiration tant pour son adresse au tir que pour avoir gelé la boule de papier. Assurément, il devait être là depuis un peu plus longtemps que Tenrou car celui ci ne savait rien faire de tout cela. Ce fameux sempaï était semble-t-il en retard. Cela devait être pratique courante à Kiri d’être ne retard. Déjà quand il était arrivé son instructeur montra l’exemple. C’est pourquoi il ne s’inquiéta pas plus que ça de ce contre temps. Retard ou non, il n’avait pas d’autre choix que d’attendre et cette fois ci il ne le ferait pas seul. Iba était là pour patienter avec lui. Le temps se dégradait de plus en plus et le gennin repris son habitude. Il ne laissait toujours pas le temps à l’étudiant de répondre. Et lorsqu’il posa sa dernière question, Tenrou ne répondit rien croyant que son interlocuteur allait poursuivre. Mais il n’en fit rien. L’énorme grondement du tonnerre le fit revenir à la réalité.
« Mon admission est toute récente. Je pourrais pas vraiment te donner de date mais c’est assez neuf. D’ailleurs tu es le premier étudiant que je croise. Je commençais à me sentir bien seul ici moi. »
Iba le mettait plutôt à l’aise et Tenrou avait la parole facile. Il imita le gennin en s’adossant à son tour sur la chaise pour se mettre plus à l’aise. Sa jambe n’arrêtait pas d’osciller machinalement de droite à gauche alors qu’il parlait.
« Takeo, ça ne te dit rien ? »
Tenrou reprenant à son compte l’attitude de son interlocuteur ne lui laissa pas le temps de répondre. Son sourire s’affaissa quelque peu en évoquant ce nom. Il avait pris un ton quelque peu blasé.
« C’est mon professeur…Il est un peu comme ce sempaï qui nous fait attendre…Jamais à l’heure. Dès le premier jour et déjà il était en retard. Y sont vraiment pas sérieux les « gradés » ici. »
Tenrou tourna la tête vers la porte comme pour s’assurer que personne ne l’avait entendu. Ou pire encore que Takeo eût surpris ces quelques mots. Il ne voulait pas se créer de problèmes lui qui commençait tout juste à apprendre.
« Toi tu dois sûrement être ici depuis plus longtemps que moi. Je me trompe ? »Sans faire de pause, il reprit. « Ton petit tour de passe passe avec la boule de papier me le fait dire. Enfin je peut être dans l’erreur. En tous les cas je ne t’ai jamais vu dans l’académie ni même au sein du village. On aurait du se croiser pourtant. Je sais pas ce qu’il en est pour toi mais j’habite Kiri depuis que je suis tout petit. »
Tenrou avança son bras devant Iba. L’index tendu, il pointait derrière la fenêtre un pâté de maison sans plus de précision. Le ciel était couvert et ne permettait pas vraiment de distinguer avec finesse les détails de la ville. Il rangea aussitôt sa main pour la laisser pendre le long de sa chaise. |
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| Sujet: Re: Salle 216 Mar 3 Juil - 12:11 | |
| Les réponses arrivaient plus ou moins rapidement. Il semblait au garçon qu’il avait réussit à mettre en confiance son interlocuteur. Toutefois Iba devait redoublé d’attention s’il ne voulait pas éventer sa petite mise en scène. Le plus simple restait de coller le plus possible à la réalité en n’en déformant qu’une partie. Il sourit. Etait-ce parce qu’il commençait à s’amuser au dépends de Tenrou ou bien la montée de stress et d’adrénaline ? Il ne savait pas. Une seule question restait importante à ses yeux, comment mettre fin à la supercherie, maintenant qu’il s’y était jeté à corps perdu ? Il trouverait bien…
J’appris que l’admission de l’étudiant était récente. Bien. Il ne devait donc pas savoir grand chose des arts ninja et avait très certainement noté mon coup de frime de tout à l’heure. j’avais donc d’or et déjà clarifié les frontières entre nous. Non pas que me retrouver au rang d’un simple étudiant me gênait, loin de là. Disons que j’étais presque certain déguisé plus amplement son intérêt en me montrant un petit peu supérieur à lui. Sa première question me surprit, je ne pensais pas qu’il commencerait par là. Enfin…
«- Takeo ? Non, cela ne me dit vraiment rien. »
Je le laissais continuer. J’avais beaucoup parlé, c’était à mon tour d’écouter et de glaner des informations. L’allusion aux professeurs peu sérieux me fit quelque peu sourire. C’est vrai qu’il n’avait pas connu les entraînements harassants de Zabuza-sama, ni même l’omniprésence de Shinobu.
«- Si cela peut te rassurer, je peux t’affirmer qu’ils ne sont pas tous en retard. Mon précepteur était, aussi étonnant que cela puisse paraître, toujours présent là où le besoin se faisait sentir. »
Ma voix était quelque peu mélancolique, je m’arrangeais pour retrouver promptement un ton neutre. L’utilisation du passé n’était pas anodine. Je laissais des pistes. J’avais cessé d’osciller sur ma chaise.
«- J’ai mis du temps à comprendre qu’il utilisait des clones pour répondre à toutes ses obligations. »
Je continuais le jeu. Le « clonage » remémorait-il quelque chose à notre étudiant ? Ou bien ne l’avait-il pas encore aborder en cours ? Je devais éviter de poser des questions de front, qui me serait presque systématiquement retournées, et pourrait me prendre à défaut, en cas d’inattention. Je m’étonnais moi-même d’être aussi retord. Etait-ce le Destin de tout maître de l’Eau de pencher sur cette voie dangereuse qu’est la manipulation ? Fallait-il s’arrêter ? Pas avant d’avoir finit ce qui m’était demander par mes supérieurs. Enfin vint la question qu’avait du suscité mon petit tour de passe-passe : depuis combien de temps étais-je ici ? Je décidais de ne pas mentir…
«- Cela fait plus d’un an et demi que j’ai intégré l’Académie… Enfin pour le petit truc, tu l’apprendras bientôt, si ce n’est déjà fait. Il s’agit de manipulation de chakra.»
Sur le dernier point, je mentais. Pas beaucoup, certes, mais quand même. J’avais condensé l’eau environnante de la boule puis fait chuter la température, de manière à ce qu’une fine pellicule de givre la recouvre. Tout maître Ninjutsu qui se respecte devait pouvoir le faire. Il était vrai que j’avais quelques facilités…
Le jeune homme continua sur sa lancée, les difficultés commençaient à montrer le bout de leur nez. Il allait falloir être rusé.
«- J’ai pour coutume de ne pas me faire remarquer. Ma présence n’est pas toujours désirée. Enfin tu sais, je suis sûr que tu découvriras plein de nouvelles têtes presque chaque jour. Pour ma part, j’ai l’impression qu’à l’accueil, il change de standardiste toutes les semaines.
Je devais orienté la discussion sur un autre sujet, moins dangereux, plus simple d’approche.
«- Etudiant depuis peu donc ? Cela te fais quoi ? |
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| Sujet: Re: Salle 216 Mar 3 Juil - 13:16 | |
| [Bon, tout marche comme sur des roulettes pour toi, Iba, alors, corsons tout ça ] Takeo marchait paisiblement dans un des tortueux couloirs de l’académie. Il avait enfin réglé toutes ces histoires de dossier, et il n’avait pas d’élève à qui enseigner pour le moment. Aussi profitait-il de ce moment de calme pour faire un tour dehors. Il était tantôt sorti de sa salle des professeurs, où il passait depuis peu plus de la moitié de ses journées. Et il trouvait cela dommage, d’être constamment enseveli sous une montagne de formalités alors que des petits jeunes attendent un maître qui pourrait leur enseigner une nouvelle technique.
Mais l’administration ne laissait aucun repos aux pauvres enseignants. Takeo était un pauvre enseignant. Alors qu’il allait franchir le seuil de la porte de l’académie, afin de prendre l’air et de se balader, un de ses collègues l’interpella. Tsubari… Un autre Chuunin, du même âge que le médecin. Ils avaient beaucoup de points communs et s’entendaient d’ailleurs à merveille. Sauf que vu sa frêle corpulence, on l’imaginait mal encaisser les chocs et encore moins se spécialiser dans la médecine. Non, Tsubari maîtrisait le Genjutsu, l’art des illusions et à vrai dire, il pouvait être extrêmement effrayant et persuasif.
Tsubari raconta entre autre qu’il venait tout juste de recevoir une bonne pile de polycopiées dont il se ferait un plaisir de partager avec Takeo. Ne sachant refuser une si noble proposition (par peur que cela s’ébruite), c’est avec la tête basse et le dos voûté que Takeo se résolut à suivre son pair. Ils décidèrent cependant d’un commun accord que, comme dans leur salle habituelle règne un « sérieux » trop professionnel, ils iraient à deux dans une salle annexe où ils pourraient rigoler de leur malchance.
C’est donc dans cette perspective que le Chuunin suivit l’illusionniste, traînant des pieds. Ils cherchèrent une salle qui n’était pas prise, et qu’ils condamneraient pendant plusieurs heures. Au début, ils commencèrent à discuter, du type de feuille qu’ils allaient remplir, mais ce sujet s’épuisa vite. Alors qu’ils passaient devant une salle, Takeo entendit son nom. Une voix d’enfant venait de pénétrer sa tête. Elle venait d’une salle, mais les murs étaient si fins qu’on pouvait entendre les pets du voisin. Sûr que ce garçon faisait son éloge, il demanda à Tsubari de s’arrêter pour écouter la conversation des deux gamins.[ ? ? ?] « Takeo, ça ne te dit rien ? » Takeo sourit, fier. Il commençait à être connu parmi les étudiants. « C’est mon professeur…Il est un peu comme ce sempaï qui nous fait attendre…Jamais à l’heure. Dès le premier jour et déjà il était en retard. Y sont vraiment pas sérieux les « gradés » ici. »Tsubari ne pu s’empêcher de rire en voyant la tête de son camarade, déconfit de cette cuisante humiliation. L’illusionniste se moquait royalement qu’on le considère comme un « gradé » et donc non sérieux , mais Takeo, si sûr de lui, était devenu rouge. Essayant de se rattraper« Ils plaisantent là ? Non parce que… »[ ? ? ?] «- Takeo ? Non, cela ne me dit vraiment rien. »Mais savaient-ils que Takeo écoutait et se moquaient-ils en conséquence, ou bien leur conversation et la venue de Takeo était parfaitement fortuite ? N’était-ce qu’une coïncidence ? Takeo n’en supportait pas davantage, il détestait autant les sarcasmes de Tsubari qui étouffait son rire, que ces deux chenapans qui se payaient sa tête. Il hésita un court instant, les deux gamins continuaient leur discussion. Puis finalement, il succomba à son désir de revanche, et il ouvrit la porte, après avoir toqué bien sûr, la politesse restait seule maîtresse. Il découvrit une salle banale avec deux gosses assis, dont les regards se dirigèrent vers lui.[Iba] « Désolé, la salle est déjà prise. »Takeo en reconnut un, son élève, et l’autre était connu dans le village. Il avait une bien triste renommée. Et c’était ni plus ni moins un Réprouvé qui s’était payé sa tête… Il avait maintenant deux choix, repartir comme si de rien n’était, en croyant que la salle n’était pas occupée, ou bien régler cette affaire infantile, complètement puérile.« Alors, Hiyori, c’est toi qui te payes ma tête ? » Iba fit mine de ne pas comprendre. Il haussa un sourcil. « J’ai beau ne pas être sérieux et arriver tout le temps à la bourre, cette fois-ci, je suis arrivé pile au bon moment apparemment. »Le silence régna dans la salle. Il avait choisi la deuxième solution. Tenrou plissa les yeux et regarda son sensei qui avait fait irruption dans la salle. Le respect qu’il devait avoir por lui devait être passé de quasi inexistant à nul. Mais une ramrque le titilla.[Tenrou] « Hiyori ? »« Bah oui, il s’appelle Iba Hiyori. » |
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| Sujet: Re: Salle 216 Mer 4 Juil - 2:38 | |
| Tenrou était plutôt à l’aise avec son interlocuteur. Il se laissait aller à la conversation sans se douter que le gennin se jouer de lui. Mais qu’importe pour lui, il se contentait juste de saisir l’instant. Après tous, les mensonges avant d’être découvert était la vérité. Et pour l’instant Tenrou ne suspectait rien. D’autant plus que de par sa nature et son manque d’expérience, il restait plutôt naïf.
Iba ne connaissait pas l’instructeur de l’étudiant ce qui ne l’étonna pas plus que ça. Etant tout deux étudiants, ils avaient chacun dû être assigné à un professeur différent. Le cas contraire il se serait déjà croisé avant. Enfin c’est ce que pensait Tenrou. Ce qui l’étonna plus c’est de voir la manière dont il évoqua son précepteur. Le gennin était très calme, presque emporté par l’image de son protecteur. L’étudiant trouvait tout de même curieux qu’il emploie le passé pour parler de son professeur. Il devait tout comme lui être à la charge d’un instructeur. Mais bizarrement il semblait se détacher complètement de ce personnage qui l’avait semble-t-il un temps encadré. Tenrou se contenta d’hocher la tête. Il l’interrogerait plus tard. Ce fameux précepteur l’intriguait de plus en plus. D’une part parce qu’il était toujours à l’heure contrairement à l’image que Tenrou avait des gens de l’académie et d’autre part de son utilisation habile de clones pour l’épauler dans sa tâche. Clones dont l’étudiant n’avait toujours pas appris à maîtriser. Il avait déjà eût vent de la généralisation de cette technique au sein des shinobi mais il en avait là une application subtile.
Décidément ce jeune garçon lui en apprenait un peu plus à chaque seconde. Que ce soit plus tôt avec la boule de papier et la manipulation de chakra ou encore avec cette histoire de clones. Tenrou les sourcils relevés, oscillait la tête d’avant en arrière comme pour marque son admiration. Ils étaient tout deux étudiants et pourtant un grand fossé semblait les séparer. Tenrou commençait à comprendre d’ou venait cette différence qui s’affichait au fil de la conversation. Le gennin était là depuis près d’un an et demi alors que Tenrou ne devait quant à lui pas être la depuis plus d’un mois. Un an et demi et toujours étudiant ? Cela paraissait bien excessif. Et puis le jeune âge de son homologue le préoccupait encore plus. Il devait être vraiment très jeune lors de son admission comparé à lui. Le jeune garçon lui paraissait de plus en plus mystérieux. Chacun de ses mots suscitaient chez Tenrou tout un tas d’interrogations. Le gennin préférait apparemment resté discret dans ses actions. Pourquoi sa présence ne serait-elle pas désirée? Qui refuserait d’ouvrir ses portes à un jeune étudiant en quête d’apprentissage ? Le gennin l’intriguait décidément de plus en plus. Mais Tenrou resta muet jusqu’à ce qu’il eût fini et posé sa dernière question.
« Et bien tu sais, pas grand chose à vrai dire. Je n’ai pas vraiment eût encore l’occasion de mettre à profit ce nouveau « statut ». C’est tout de même satisfaisant de savoir que l’on a réussi là ou d’autre ont échoués. »
Tenrou bâcla sa réponse. Il essaya de condenser le plus possible ses propos sans pour autant passer à la trappe la question de son interlocuteur. Il ne voulait surtout pas paraître grossier. Il avait d’autre sujets qui brûlaient dans sa tête. Il voulait juste clarifier quelques points sans être pour autant méfiant. Il était juste très curieux.
« Mais dit moi, ce précepteur ça m’a l’air d’être un homme bien. Un homme ponctuel en plus de ça. J’aimerais bien savoir qui il était. Il ne s’occupe plus de toi apparemment. Que s’est il passé ? »
Tenrou ne savait pas trop si ces questions étaient déplacé ou non. Il ne l’espérait pas en tout cas. Mais le jeune garçon qu’il avait en face de lui avait l’air plutôt ouvert et compréhensif. Enfin c’était l’impression que l’étudiant avait pu se faire durant ce bref échange. Tenrou sans s’arrêter, repris. Il n’avait pas fini de questionner son interlocuteur et voulait en savoir plus.
« Ca fait tout de même un an et demi que tu as intégré l’académie…Tu es sur de toujours être un étudiant ? Enfin, tu m’as l’air plutôt jeune pourquoi pas. Mais un an et demi…Tout de même. Ce me paraît un peu exce… »
Tenrou s’interrompit lorsque il entendit quelqu’un taper à la porte. Il dirigea instinctivement son regard vers celle ci comme son homologue qui s’empressa de signifier que la salle était déjà prise. Sans faire attention à la remarque du gennin, l’homme pénétra dans la salle. Le jeune étudiant eût vite fait de le reconnaître. Ce n’était autre que son instructeur attitré et dont il avait fait le portrait quelques minutes plus tôt. Tenrou crispa sa mâchoire, il espérait bien que le chunnin ne l’ai pas entendu. L’attitude de Takeo ne laissait rien deviner et l’étudiant ne savait pas trop qu’elle position adopter. Devait il la jouer franc jeu ? Ou plutôt innocent ? A sa surprise, l’instructeur ne fit aucune remarque sur le moment mais s’en pris à son « compagnon » de classe. Sur l’instant, l’étudiant poussa un petit soupir de soulagement. Au fond de lui, il était rassuré. Il se disait qu’il avait sûrement évitait là un mauvais moment de sa vie. Tenrou inclina légèrement sa tête sur la droite et pris un air plus songeur. Quelque chose avait fait comme un « Tilt » dans son cerveau.
« Hiyori ? »
Le chunnin confirma son interrogation. Tenrou commençait peu à peu à se rendre compte de la situation. Il ne remettait pas en doute les dires de son instructeur. L’étudiant savait qu’il n’était pas homme à mentir pour des choses aussi futile qu’un prénom. Depuis le début tout n’avait donc était que mensonge. Tenrou voulait tout de même laissait une dernière chance au gennin de se refaire. Il se retourna vers le jeune garçon, les yeux grands ouvert, il prit la parole. Le ton employé était froid et on sentait dans sa voix que Tenrou était quelque peu déboussolé.
« Tu ne t’appelle donc pas Aku ?! Rassure moi, depuis le début tu ne fait pas que me mentir ?! »
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| Sujet: Re: Salle 216 Mer 4 Juil - 18:24 | |
| La discussion semblait bien entamée, et Iba avait réussis à amener Tenrou sur un terrain de confiance. Il jouait à un jeu risqué, et il le savait. Le jeune garçon se confortait dans l’idée qu’il suivait les directives qui lui avait été imposées. Toutefois son interlocuteur avait l’esprit plus vif qu’il ne l’avait crut aux premiers abords, il devait redoubler de prudence. Après tout, Tenrou était l’un de ses pairs, ce ne devait pas être sans raison. La réponse sur son nouveau statut vint, et confirma l’état d’esprit dans lequel Iba imaginait son « camarade ». Il n’avait pas encore fait de mission, ni même tué, arraché violemment la vie à un de ses opposants. Le garçon pouvait le sentir, son homologue était neuf, bon et surtout ignorant. Néanmoins il ne pouvait lui reprocher, tous étaient passés par cette étape, et Iba doutait encore d’en être sorti complètement. Cependant la dernière mission avait été un électrochoc puissant l’éveillant, même partiellement, de ce monde naïf et innocent auquel il croyait appartenir. Cela avait été rude et éprouvant, il en serait de même pour Tenrou. En fait s’il était là, c’était pour une seule raison, la vraie, l’unique. Celle connue de tous, et pourtant jamais prononcée, jamais énoncée, ni même murmurée, susurrée : serait-il brisé ? Par l’entraînement, par les missions, par l’ennemi…par la Peur. Etrange qu’on lui demande de faire cette évaluation. Peut-être était-ce le manque de gradé depuis la guerre entre Suna et Kiri… N’était-ce pas le rôle de Takeo de le sonder, lors du choix de l’accepter ou non à l’Académie ? Pourquoi demandait-on un deuxième verdict ? Y avait-il quelqu’un derrière tout cela ou est-ce de coutume ? Il devenait paranoïaque, réfléchissant trop, éparpillant son raisonnement dans trop de directions. Voilà donc ce qui l’attendait et qui avait rongé son maître…
Il le devenait, maintenant que les verrous psychique avaient commencé à céder. Saori avait libéré involontairement une part de sa vraie nature, de sa conscience propre, rompu l’emprise d’Hikke sur sa psyché. Dans ses gènes étaient ancrés son comportement, celui d’un maître de l’Eau. Il était Iba Hiyori, survivant du massacre du Fort du Fleuve rouge, dix huit années écoulées depuis sa naissance et pourtant un corps de douze. Il était le pantin et souhaitait devenir le marionnettiste. Sa capacité d’abstraction le surprenait, il réfléchissait alors même que Tenrou lui parlait. Son sourire disparut, et son visage se crispa légèrement lorsque l’étudiant lui demanda ce qu’il était advenu de son maître, Shinobu. Le ton se fit froid, amer, ses épaules s’affaissèrent un peu, et son regard devint lointain, quoique glacial.
«- Il est mort…en voulant me sauver. », le garçon laissa échapper une phrase qu’il n’aurait pas voulut énoncer, dite à mi-voix. «- Je ne sais même pas s’il a réussi… », conscient de son erreur, il enchaîna rapidement, espérant que Tenrou ne noterait pas son anecdote. «- C’était un homme avec ses défauts et ses mystères, drapé d’ombres et de secrets. Plus j’y pense et plus je me dis que je ne savais presque rien de lui. Une chose reste certaine, il a vu en moi ce que les autres refusaient obstinément de regarder. Il m’a donné ma chance, m’a soutenu, porté, aidé..., sa voix devint plus faible, il se laissait maîtriser par ses émotions, ce n’était pas bon. Il devait rapidement changer de sujet, il n’était pas encore assez doué pour cacher pleinement ses sentiments qui touchait de si prêt l’ordre affectif. Le garçon avait les yeux rivés sur la perle incrustée dans sa main droite, symbole de la passation de pouvoir que lui avait offert Shinobu. «- Sauvé ?…En fait, oui, il l’a fait dès le premier jour, en me tirant de la détresse et la misère où j’étais plongé. Je suis à jamais redevable à cet homme. Mais j’ai eut si peu de temps… » Il y eut un silence, puis Iba reprit. «- Passons, veux-tu… », ce n’était nullement une question. Le genin ne laissait pas le choix à son interlocuteur. Ce dernier sembla comprendre et enchaîna sur sa période passée en tant qu’étudiant. Le garçon se rendit compte de son erreur, il aurait dû diminuer le laps de temps. Il pouvait toujours prétexter qu’il était mauvais ou ne s’était pas levé le jour J du passage de grade, mais les deux réponses concordaient mal avec son petit tour de passe-passe, ni même le reste de sa « présentation ». C’est à ce moment précis que Takeo décida d’entrer dans la pièce. Immédiatement le genin sut que son supérieur allait tout faire capoter. Dommage, il aurait bien aimé continuer le jeu plus longtemps. Comme à l’accoutumé, dans des situations stressantes, le cerveau du garçon se mit à fonctionner à grande vitesse. Il allait devoir s’expliquer devant Tenrou. Le mieux était de ne rien cacher et d’expliquer le but de la manœuvre, après il pourrait le prendre comme il le souhaitait. Bien ou mal, cela n’importait pas à Iba, car il savait que dès que son identité serait révélée, l’étudiant se mettrait à le haïr, non pas pour sa supercherie, mais pour son nom…
Dans tout les esprits, Hiyori était encore synonyme de honni…
Takeo appartenait aux Enfants de la Brume, c’était pour cela qu’Iba le connaissait, de vue. Il essaya de jouer l’ignorant un instant. Cela ne prendrait pas, il le savait. Vaincu, il ne broncha pas. Il se leva de sa chaise, et son visage perdit tout air enfantin, il devint mature et réfléchit. L’enfant retirait son masque de tendre stupidité et d’écœurante bienveillance pour redevenir le shinobi qu’on avait formé.
«- Je m’appelle bien Iba…et je ne pense pas Takeo qu’il te soit impossible, à ton collègue et toi de trouver une autre salle de libre dans le bâtiment. », le ton était légèrement sec, voire abrupt, ce que ne manquerait pas de lui rappeler son supérieur hiérarchique.
[Takeo] «- Pour qui te prends-tu pour me parler ainsi ?
L’enfant éluda la question, par une autre. Il était vrai que l’on sentait l’irrespect poindre dans sa voix.
«- Pour qui te prends-tu pour me gêner dans mon travail ? »
[Takeo] «- Ton travail ? », le second chuunin semblait prêt à intervenir.
«- Des directives ont été donné aux genins pour encadrer les étudiants. Cela doit être mentionné quelque part dans toute la paperasse que vous transportez.
Les regards se posaient sur le genin, sans trop comprendre. Ils attendaient des explications.
«- Les genins se sont vus demandés d’éprouver les capacités des étudiants, et de fournir un rapport sur leurs aptitudes ainsi que leurs ressentis suite à leur intégration aux troupes de Kiri no Kuni. »
Le visage de Takeo s’illumina d’une lumière de compréhension. Iba hésita à placer une petite pique, mais finalement décida que ce n’était pas le moment opportun. Tenrou lui restait dans l’expectative d’une réponse. L’enfant se tourna vers lui.
«- Je t’ai mentit trois fois pour te sonder. Mon grade, ma boule de glace, et mon nom. Te mettre en confiance pour pouvoir parler franchement était mon objectif. »
Iba savait que l’étudiant devait détester son attitude calculatrice et ce moyen détourné d’en apprendre plus sur sa personne. Il avait lu le dossier de Tenrou, une famille nombreuse, cela décida l’emploi de ses mots.
«- Aurais-tu parler de la même façon à ton sempaï ou à ton « frère » d’arme ? »
Iba savait d’avance la réponse…il ne faisait que mettre les points sur les « i ». |
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| Sujet: Re: Salle 216 Mer 4 Juil - 22:41 | |
| Tenrou regardait stupéfait le changement s’opérer chez le gennin. Il avait complètement changé de visage et arborait ce regard froid que certain ninjas possèdent. Il s’appelait bien Iba. Pas de doute la dessus, il l’avait lui même confirmé. Mais alors pourquoi toute cet mascarade ? Pourquoi avoir menti sur son identité ? La réponse allait venir sous peu. Pour le moment, le jeune étudiant était plus choqué par le ton employé par le gennin pour s’adresser à Takeo que par les mensonges qu’il avait proféré depuis leur rencontre. Tenrou ne se serait jamais permis de parlé ainsi à son supérieur et à son instructeur qui plus est. Il était quelqu’un de conciliant et aurait assurément changer de salle pour éviter toute confrontation direct et désamorcer le conflit. Mais le gennin ne l’entendait pas de la même oreille. A vrai dire, il n’avait pas les mêmes informations en mains que Tenrou. Il était là dans le cadre de son travail. Ce dernier élément changeait quelque peu la donne mais ne justifiait pas réellement ce manque de respect dont le gennin faisait preuve.
Toutes les pièces du puzzle commençaient à s’imbriquer dans la tête de Tenrou. Il attribuait à chaque nouvelle information saisie une connexion avec ce qu’il savait déjà. Il essayait de discerner le vrai du faux, la vérité du mensonge. Il remontait doucement le réseau qu’il avait constitué dans son esprit pour donner un sens à tout ce qu’il venait d’apprendre. Cette remarque sur le sempaï en retard, cette boule de papier…Tout avait été mis en scène pour l’amener là ou il le voulait. Aku l’étudiant n’était en fait qu’Iba le gennin, son sempaï depuis le début. Et si Takeo n’était pas arrivé, il ne s’en aurait peut être jamais rendu compte. Qui sais quel mensonge, il aurait pût encore lui faire avaler ? Le gennin lui avait tout de même laissé quelques pistes mais Tenrou avait été trop naïf, trop naturel. Il aurait pu comprendre le subterfuge s’il avait été plus malin ou peut être plus méfiant. Mais finalement, il n’avait aucune raison d’être méfiant. Il n’avait pas à s’en vouloir, il avait bien agit. Il devait plutôt en vouloir à ce garçon qui l’avait manipulé depuis le début. En tous les cas, il aurait dû…
L’altercation entre le chunnin et le garçon avait pris fin. Un sursis sûrement, rien de plus. Takeo semblait avoir saisit quelque chose qui échappa complètement à Tenrou. C’est pourquoi, il ne répliqua pas au gennin. Trois mensonges, le gennin les avait comptabilisait. Mais l’étudiant ne savait plus vraiment quoi croire. Etait ce encore une de ses ruses pour mieux l’amadouer ? L’arrivée de Takeo était elle vraiment imprévu ? Qu’attendait-il de lui ? Tenrou commençait à devenir paranoïaque. Il secoua la tête et se chassa toute ces mauvaises idées de l’esprit. A trop se méfier de tout, il finirait par en perdre la raison. Mais c’est justement ce trop plein de confiance qui l’avait mis dans cette situation. Il lui fallait juste trouver un juste milieu sans pour autant sombrer dans l’excès. L’étudiant pris ses distances par rapport au gennin et s’en alla vers l’arrière de la salle écoutant cette dernière question qui lui était posée. La réponse était évidente. C’était plus pour la forme qu’elle était posée mais Tenrou tint tout de même à y répondre. Il posa son épaule contre la vitre et tourna la tête vers celle ci. Il observait le pâté de maison qu’il avait montré plus tôt.
« Bien sûr que non, j’aurais eût une attitude différente et c’est tout à fait normale. Je ne parle pas à ma mère comme je parle à mon frère. Ca tombe sous le sens. Mais ça ne justifie pas toute cette mascarade. Même si j’arrive à le comprendre… »
Il n’était pas vraiment habitué aux mensonges. Dans sa famille, on ne se cachait rien. Enfin c’est ce qu’il pensait tout du moins. Les petits mensonges passaient encore. Ou bien ceux de sa petite sœur qui de peur de se faire gronder pour avoir cassé une chaise niait l’évidence. Mais tout ceci était vraiment peu de chose devant l’épreuve qu’il avait subit. A peine était il rentré à l’académie qu’on l’éprouvait déjà. A son admission, on le questionnait déjà. On lui fit passer toute sorte de tests à son inscription. Et une fois encore, on venait à l’éprouver. Un test d’une autre envergure, une mise à l’épreuve déguisé sous forme de dialogue convivial. Mais au final, c’était toujours la même choses. Des tests et encore des tests. A croire qu’on ne lui faisait pas confiance, que cela durait jusque la fin. L’étudiant détourna son regard des habitations de Kiri pour le poser sur le gennin. Son expression était calme et son attitude détendue.
« Tu t’appelle donc Iba Hiyori… »
Tenrou marqua un temps d’arrêt comme pour réfléchir à ce qu’il allait dire. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, ce nom ne lui évoquait rien de plus. Pour certain, il était répertorié comme un Réprouvé mais pour Tenrou c’était juste un garçon qui lui avait menti.
« Tu es gennin… »
L’étudiant fit une de nouveau une pause. Il se décolla de la vitre afin de se mettre plus à l’aise. Il s’assit sur le rebord d’une table sans quitter des yeux son interlocuteur.
« Est ce que je dois savoir autre chose ? Tu ne m’aurais pas aussi menti sur ton précepteur décédé à tout hasard ? Je ne sais pas vraiment quoi croire alors tu m’excuseras. »
Le ton employé était quelque peu narquois. Tenrou avait senti le gennin sincère lorsqu’il avait parlé de son senseï mais l’étudiant ne savait trop à quoi se fier. Il se demandait si c’était peut être une de ses ruses pour lui faire baisser sa garde. Il sentait qu’il se trompait mais sa question était légitime et c’est ce qu’il le confortait dans sa décision. A ce moment là, Tenrou croisa les bras et les jambes. Un petit sourire se dessina sur son visage.
« Je ne suis pas quelqu’un de rancunier. Si j’avait été à ta place j’aurais peut être fait la même chose. » Tenrou leva un court instant les yeux au ciel et secoua la tête. « En faite non, je n’aurais sûrement pas fait la même chose.» L'étudiant secoua une seconde fois la tête tout en poussant d'inaudible rires. « Ah oui, sûrement pas. Enfin chacun est comme il est. Mais dit moi, tu as dit que tu était là pour me sonder. Au final, qu’est ce que tu en retire…? De mon examen de conscience ? » |
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| Sujet: Re: Salle 216 Mer 4 Juil - 23:20 | |
| [Etant donné que je pars demain, je vous donne l'EXP. Vous pouvez faire jouez Takeo je compte sur vous.
Iba et Tenrou: + 11 EXP RP Darok: + 2EXP RP.
Bon jeu.] |
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| Sujet: Re: Salle 216 Ven 6 Juil - 15:10 | |
| [Pour faire avancer le RP, je joue piètrement Takeo, histoire de ne pas le rendre obsolète et de le laisser dans le fil de l’action…]
Iba se rendait bien compte qu’il y avait quelque chose de différent. Il ne réagissait plus de la même manière, il fut un temps, il aurait juste courber l’échine sans rien dire. Pourtant aujourd’hui il avait répondu… Effronterie ? Quelque chose de nouveau s’exprimait en lui, peut-être sa vraie personnalité qui finissait après six longues années de sommeil à reprendre ses droits ? Non, ce n’était pas cela. On déteignait sur lui, d’une manière qui lui était inconnue. Etait-il possible qu’en l’absence de Shinobu, Hikke sape son mental ? Là encore pas de réponse. Il fallait aussi dire que le chuunin, même s’il ne pouvait prévoir, l’avait mis en rogne. Il avait tout fait raté, et là, non seulement il allait devoir plus ou moins s’expliquer, mais en plus il n’avait pas finit de sonder son étudiant. C’était plus que rageant…
Le chuunin semblait avoir saisi rapidement la situation. Le genin était presque certain d’avoir vu un sourire sarcastique au coin de sa bouche. Il alla s’asseoir dans un coin de la salle et lança à l’encontre de jeune garçon.
[Takeo] «- Tu sembles t’être puni tout seul… »
Le regard du chuunin se posa ensuite sur son partenaire. Ce dernier était resté sur le pas de la porte.
[Takeo]"- Les papiers peuvent bien attendre deux minutes."
Iba ne dit rien. Il était inutile d’en rajouter, il aurait déjà fort à faire avec Tenrou. Celui-là s’était éloigné vers une fenêtre. Il répondit à sa dernière question. Le garçon sourit, en rhétorique, le genin ne s’en sortait pas trop mal. L’étudiant aura fort à faire pour le coincer.
"- En ce qui concerne cette « mascarade », je n’ai à justifier de rien. On m’a laissé carte blanche quant à la manière d’en apprendre plus sur toi. L’une des règles d’or des shinobi, apprise à mes dépends, c’est que la fin justifie les moyens."
Le regard d’Iba se porta sur Takeo, puis sur son compagnon.
«- Tes supérieurs n’auront que faire de tes excuses, seul les résultats comptent à leurs yeux. »
Tenrou semblait amer et déboussolé. Iba gardait le dos droit, les épaules en arrière, ce n’était pas maintenant qu’il flancherait. Il voulait suivre la voie de sa famille, l’exemple de son senseï, il se devait de devenir froid. Non sans compassion, mais voiler ses sentiments derrière un masque de neutralité absolue comme son maître savait si bien le faire. Viens alors la question sur Shinobu. Elle était légitime, pourtant froissa le garçon, qui réagit au quart de tour. Ses yeux lançaient des éclairs de fureur. Son poing droit se ferma, comme pour contenir une explosion, l’air de la salle se rafraîchit brusquement. De la buée commençait à se former sur les vitres. Takeo intervient, rappelant à l’ordre le garçon qui dépassait les bornes.
[Takeo] «- Iba !… »
Doucement, l’ambiance redevint normale. La mâchoire d’Iba se desserra.
«- Le premier qui manque de respect à Shinobu-sama…»
L’ami de Takeo s’apprêtait à dire quelque chose, mais l’autre chuunin l’arrêta. Tenrou continua, sur la justesse et l’utilité d’utiliser un tel procédé. La dernière question se voulait-elle déstabilisante ? Très bien, Iba n’allait pas mâcher ses mots, l’étudiant l’avait cherché, non ? Ou bien était-ce lui qui faisait preuve d’une mauvaise foi à toute épreuve ? Peut-être était-ce autre chose… Enfin peu importe.
«- Ce que je retire de ton examen de conscience ? Pour l’instant, tu n’es pas fait pour être shinobi… »
La réponse était tombée, comme un couperet. Elle était fracassante, blessante et semblait injustifiée. Pourtant…
«- A l’arrivée de Takeo, je me suis dis qu’il avait tout fait raté et que je n’ai pas eut assez de temps pour me forger une bonne opinion de toi, mais en y regardant de plus prêt, grâce à lui, j’ai put voir tes défauts apparaître. »
Takeo semblait surpris par la déclaration d’Iba. Le chuunin était certainement en train de se demander comment il allait retourner la situation pour arriver à la conclusion qu’il venait dénoncer.
«- Ta vision est manichéenne, tout blanc ou tout noir. Voilà ce que je vois au travers de ta réaction face à la découverte de ma petite manœuvre. Tu t’offusques pour rien, que se passera-t-il lorsque se sera important ? Le monde est gris, en plus ou moins sombre, c’est tout. Fais-toi à cette idée. »
Il marqua une pause pour éviter de faire un long monologue. Takeo l’écoutait, attentif. Une respiration, et il reprit.
«- Que se passera-t-il lorsque l’on te demandera de mentir, à tes amis, à ta famille ? Lorsqu’après une mission d’infiltration, on te demandera de trahir ceux que tu avais appris à considérer comme tes pairs ? Lorsque l’on te demandera de tuer, sans considération d’âge, de sexe ? Tu vas t’opposer aux ordres, et dire que c’est immoral, que « tu comprends mais que tu n’aurais sûrement pas fait cela » ? Un shinobi ment, trahis, possède l’ennemi, et tue, parce que ton ennemi qui a une femme et trois enfants, lui, n’hésitera pas une seconde pour pouvoir rentrer chez lui, vivant. Aussi détestables soient les méthodes que nous employons, il n’y a pas de place pour les bons sentiments sauf si tu tiens à mourir. »
Beau discours, mais encore un peu inutile. Pas assez proche du sujet, disons qu’il s’agit d’une introduction en la matière. Pas de réaction, bien , continuons…
«- En ce sens, j’ai agis comme n’importe quel shinobi le ferait, minimiser le temps et récolter le plus d’informations possibles. Maintenant, tu vas peut-être me répondre que nous sommes du même bord et que je n’avais pas raison d’avoir recours à de telles méthodes…quant à moi je n’irais pas me cacher derrière une excuse impropre, tel que : c’est pour te former. »
Nouvelle pause. Les trop longs discours sont les plus abracadabrants. Iba se laissait le temps de peser ses mots.
«- Sache qu’en étant du même bord, il est courant de se mentir, ou plus exactement de ne pas savoir toute la vérité. Lorsque tu partiras en mission, il se pourra que ton chef d’unité ait reçu un ordre de mission différent du tien, ou que le tien soit incomplet. On ne t’a pas menti, mais on ne t’a pas dit toute la vérité. Comment réagiras-tu ? Tu bouderas ? »
Le garçon se voulait tranchant. Autant informer rapidement l’étudiant de la galère dans laquelle il avait décidé d’embarquer. Il se rassit…il devait continuer à le questionner, cette fois, cartes sur table, pour finir le travail qu’on lui avait demandé d’accomplir.
« - Dernier point, à Kiri no Kuni, en généralisant on peut dire qu’il existe deux factions qui se battent pour le pouvoir et le commandement de la cité. Peu importe que tu prennes parti ou pas, tu as passé le pas de l’Académie, se faisant tu es devenu un pion de l’échiquier. De ce fait ne t’attendant pas à ce que ton cursus ici soit teinté de rose et de bonnes intentions. »
Le garçon s’était quelque peu calmé. Il respirait normalement, une expression placide sur le visage. Takeo attendait patiemment dans un coin de la salle.
« - Je dois finir mon « questionnaire »…si tu veux partir tu peux. Je ne mettrais rien de plus que ce que je viens de te dire dans ton dossier. »
Cela pouvait-il être pris comme du chantage. Un peu… Iba préférait considérer qu’il donnait une seconde chance à Tenrou pour changer l’impression qu’il lui avait fait. Maintenant les rôles venaient de s’inverser, se serait à Iba de déceler si Tenrou bluffait et lui disait ce qu’il voulait entendre, ou s’il était sincère…à condition bien sûr qu’il ne décide pas de sortir de la salle. |
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| Sujet: Re: Salle 216 Dim 8 Juil - 23:48 | |
| La salle de classe était devenu un véritable auditoire. D’un côté de la pièce se tenait le juge, juge de toutes les actions de l’étudiant. Un juge qui n’avait pas peur de contourner les procédures. Les méthodes importaient peu à partir du moment ou elles produisaient des résultats. Plus loin se tenait l’accusé. Toujours à côté de la fenêtre, il se tenait là écoutant le verdict. La sentence rendu était quelque peu brutale. Mais il ne s’attendait à aucune clémence après ce qui s’était passé de toute manière. Et enfin, il y avait les jurés. L’un se tenait sur le seuil de la porte plutôt en retrait. Et l’autre, le chunnin médecin avait pris place dans le fond de la salle observant l’échange entre les deux étudiants. C’était pour lui aussi l’occasion de récolter des informations. Les protagonistes en place, l’action pouvait continuer.
Tenrou de sa place écoutait patiemment ce qu’avait à lui répondre le gennin. Ce dernier n’y allait pas de main morte et ne mâchait pas ses mots. Pour lui, l’étudiant n’était pas encore prêt…Il n’avait pas l’étoffe d’un shinobi. Peut être avait-il raison après tout. Ces mots étaient dur à entendre et sûrement plus facile à dire. L’étudiant était devant le fait accompli. Il ne savait pas vraiment comment le prendre et le gennin n’avait pas fini de l’enfoncer. Là ou d’autres se seraient arrêtés après avoir été découvert, après que leurs mensonges soient dévoilés, Iba lui, en profita pour rebondir la dessus. Le fait d’avoir été démasqué lui semblait apparemment plus positif que s’il n’en avait rien été. Son discours fini, Tenrou se redressa pour reprendre point par point les remarques de son homologue. Il laissa un petit blanc et se gratta la tête juste avant de prendre la parole.
« C’est vrai, je ne suis pas fait pour être shinobi…pour l’instant. Si je suis là, c’est pour apprendre. Je ne suis pas né ninja. Mais je compte bien le devenir. Je pense que personne n’est fait pour être shinobi. On le devient avec le temps. »
L’étudiant jetta un coup d’œil furtif du côté de Takeo. Celui là même qui était son instructeur et le mènerai vers le chemin de la connaissance et l’aiderai sûrement à devenir un shinobi digne de ce nom.
« Connaissance, expérience,…Voilà comment on devient un shinobi. Je ne possède rien de cela…pour l’instant. Dans un an et demi peut être que c’est moi qui serait à ta place et un autre étudiant prendra la mienne. Du temps, c’est surtout ce qu’il faut pour devenir un shinobi. »
Tenrou marqua une pause. Lui aussi n’aimait pas les longs discours. Il préférait prendre le temps de poser les choses. Il commençait à sourire. Non pas qu’il se moquait de l’assemblée qui était dans la salle mais simplement qu’il était content. Au fond de lui, il était content que le mensonge du gennin ait été découvert d’une manière ou d’une autre. S’ils avaient continué leur petite discussion, ils n’auraient peut être jamais eût l’occasion de parler ainsi.
« Il n’y a pas de mode d’emploi pour devenir un ninja. Chacun à sa propre conception de cette voie. Et si je suis là aujourd’hui, étudiant de cet académie c’est justement pour éviter à ce père de famille de venir risquer sa vie, éviter tout ces mensonges, éviter toute ces luttes de pouvoir inutile…Nous ne somme pas là pour créer des conflits mais plutôt pour les prévenir, les empêcher. Nous nous devons de préserver la vie et non de la prendre. La violence appelle la violence. Les mensonges en appelle d’autres. Et tout cela n’en fini jamais. »
Tenrou présentait là sa vision de la chose. Une vision bien utopique du monde dans lequel il vivait. Mais il savait bien que rien n’était comme il le disait. Et il sentait bien que son discours idéaliste et quelque peu niais ferait réagir. Il ne laissa pas le temps à ces détracteurs de répondre quoi que ce soit qu’il reprit.
« Oui, je suis quelqu’un d’optimiste. Peut être même un peu trop. Mais ou est donc le mal ? Si l’on pense que le monde peut changer alors il changera. Cela ne se fera certes pas s’en mal mais avec l’effort de chacun, c’est possible. Si chaque personne arrivait à en convaincre une autre…Une seule personne ce n’est pourtant rien. Encore une fois, du temps est nécessaire…Mais c’est toujours la même chose, sans ce temps qui tourne rien ne pourrait avancer. »
Le jeune garçon virevoltait encore une fois avec sa vison utopiste des choses . Contrairement à d’autres, il avait eût une enfance des plus heureuse, une enfance normal. Puisque lui avait put vivre dans la joie tout ce temps, pourquoi pas d’autres ? Après tout il n’était pas plus différent que les gens de son âge. C’était cette idée qui le confortait dans son argumentation. Mais peut-être avait-il tort, Rien n’est jamais comme on le souhaite après tout.
« Encore une fois, oui, le monde est plus ou moins sombre. Mais il est comme cela parce qu’il y a des gens pour le penser. Il peut changer. Et il changera en même temps que les gens changeront. Je ne dit pas qu’il deviendra tout blanc mais il sera certainement beaucoup moins sombre qu’il ne l’est maintenant. Plus il y aura de personnes pour penser que le monde est blanc et plus il s’en approchera. Chacun réagit à sa manière. Ce qui est important pour toi ne le sera pas forcément pour moi. Comme ton… »
Tenrou se coupa net dans son élan. Il allait évoquer quelque chose qu’il ne fallait pas. La dernière fois qu’il avait fait une remarque sur le précepteur du gennin, ce dernier changea complètement d’attitude. Il était apparemment très important pour lui et l’étudiant préféra ne pas l’offusquer une fois de plus.
« Enfin bref…Chacun ressent les choses à sa manière et je soutiens qu’au contraire, les bons sentiments ont leurs place surtout si tu tiens à la vie. Nous ne sommes pas des machines. Nos sentiments ont un rôle à jouer dans tout cela. Peut être ai-je tort ? Mais même si c’était le cas, c’est ce que je pense au plus profond de moi. »
L’étudiant n’avait pas bougé depuis un moment. Le temps lui semblait apparemment long. Il n’était pas debout depuis cinq minutes qu’il était déjà fatigué. Il contourna une chaise qui était devant lui pour s’asseoir sur le rebord de la table. Il jeta au passage un petit coup d’œil vers les deux chunnin pour reposer son regard sur celui qui l’intéressait le plus en ce moment.
« La vérité est parfois difficile à dire et les mensonges si facile à être énoncés. Et pourtant l’un comme l’autre sont difficile à entendre. Mentir et ne pas « dire toute la vérité » sont deux choses sensiblement proche. Dans un cas, on oriente vers le faux et dans l’autre on omet des informations. Dans les deux cas, celui à qui on aura menti ou pas dit toute la vérité au lieu d’aller tout droit dévira de quelques mètres ou pire encore ira en sens inverse. Tant que le mensonge n’est pas découvert, il reste vrai. A son utilisateur de le préserver. »
Le jeune garçon en avait bientôt fini. Mais déjà il se posait d’autres questions. Qui était ces deux factions qui se battaient pour le pouvoir ? Lui qui avait toujours vécu à Kiri n’en avait jamais entendu parlé. Cela devait sûrement être récent quoique, les civils ne sont en général pas plus mis dans la confidence dans ce genre de situation. L’heure n’était pas de toute manière aux questions. Il en serait certainement plus un peu plus tard.
« En intégrant l’académie, je n’ai jamais pensé que ce serait facile. C’est maintenant que je m’en rend compte mais j’avoue avoir un peu sous estimé le niveau d’exigence. On ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre avant d’avoir essayé… »
Le choix appartenait maintenant à l’étudiant. Soit il décidait de rester et prolonger cette discussion. Soit il décidait de partir et mettait fin à tout dialogue. Les éléments ne jouaient pas vraiment en la faveur d’Iba. Il lui avait menti, l’avait rabaissé au point de lui dire qu’il n’était pas fait pour la voie qu’il avait choisit et maintenant le « menaçait » de laisser tel quel son dossier. Tenrou avait les mains posés sur la table sur laquelle il s’appuyait. Il regarda un moment la porte ou se tenait le chunnin qui avait accompagné Takeo. C’était plutôt tentant. Partir, ne plus avoir à répondre de quoi que ce soit. En finir pour de bon avec toute cet « examen de conscience » et ne plus penser à rien. Cela aurait sûrement était tentant pour quelqu’un d’autre que Tenrou. Lui, préféra rester et prolonger cet échange qui avait pris en quelques instants une tout autre tournure. La conversation qui avait commencé gaiement avait pris des allures d’interrogatoire. L’étudiant détourna son regard du seuil de la porte et pivota la tête vers le gennin. Là, il pencha sa tête sur le côté, leva les sourcils tout en souriant et en haussant les épaules.
« Je suis plutôt curieux alors j’ai envie de savoir comment cela va se finir. Et puis de quoi j’aurai l’air si tu devais rendre un rapport comme celui ci ? Si Takeo nous laisse le temps…Alors, continuons. »
L’étudiant c’était retourné vers son instructeur l’air interrogateur. De lui dépendrait la suite des événements.
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| Sujet: Re: Salle 216 Mar 10 Juil - 23:22 | |
| Iba était assis. Serein, le maintien droit, le visage se voulant ferme, mais l’expression figée qu’il y maintenait se révélait trop exagérée pour être vraie. Il s’en rendit rapidement compte en jetant un prompt coup d’œil dans une des vitres longeant l’extrémité de la classe. L’orage avait cessé, et le soleil, timide, se débattant avec les nuages, reprenait ses droits légitimes.
Le garçon était surpris, quoique confiant. Son premier état était dû à l’attitude de Tenrou envers son long discours ; beaucoup d’autres l’aurait couper pour se défendre, débattre, émettre, renier, mais le garçon avait su faire preuve de…de…
Le mot ne venait pas, était-ce du respect pour lui ou bien la peur hiérarchique qu’il inspirait qui avait retenu les mots de l’étudiant ? Difficile de juger. Si le garçon avait su faire preuve de retenue, il marquait un point. Plutôt j’avais dit qu’il était confiant, ce qui peut sans encombre s’expliquer par l’attitude de Tenrou. Iba aimait à se dire qu’il l’avait mené où il souhaitait, bien qu’il y ait quand même un grand facteur « chance »… Il aurait très bien put sortir, mais il ne l’avait pas fait. Un point pour le genin. Il essayait de démonter ses arguments précédemment énoncés. D’or et déjà le test continuait. Finalement l’arrivée de Takeo, bien que désagréable, avait été bénéfique. Il pouvait pleinement étudier les capacités rhétoriques de son étudiant, car outre les facultés physiques, un ninja doit pouvoir haranguer, convaincre, persuader, baratiner. En tout et pour tout, nous sommes des guerriers de l’Ombre.
La question que se posait maintenant le genin, c’était : Vais-je le couper ? Il aurait été très intéressant de voir sa réaction à ce moment là. Se mettrait-il en colère ? Si oui, jusqu’où irait-il ? Sûrement pas plus que des insultes dans le pire des cas, son senseï était là. Partirait-il ou retournerait-il la situation à son avantage en se servant de son impolitesse ? Tenrou possédait-il de telles finesses verbales ? Peut-être mais le garçon estima que le jeu n’en valait pas la chandelle. Il en apprendrait bien plus en continuant à tirer les ficelles qu’en observant son…
Il pensait à « pantin »…
Le garçon déglutit, Tenrou parlait. Qui devenait-il ? Les choses changeaient si vite…Pensait-il comme l’étudiant à son arrivée ? il ne sut se répondre. Allait-il sauter la barrière et passer définitivement du côté des manipulateurs. C’était si simple, il suffisait juste d’avoir un peu plus d’esprit que les autres. Grisant même, de se savoir supérieur. Pourtant l’éthique ? Quel shinobi se soucit de cela ? Il allait trop loin dans sa réflexion, tentant de démêler des fils qui n’avaient pas lieu d’être évoqués dans cette situation. Un court instant, ses yeux dérivèrent de la position où était Tenrou alors même que ce dernier continuait son exposé, puis le genin passa sa main sur ses globes oculaires. De la fatigue ? Non, certes pas. Lassitude ? Se rendant compte de sa faiblesse apparente, l’enfant la combla en rivant derechef son regard sur son interlocuteur. Ironique, le manipulateur manipulé. Il jouait sur Tenrou comme on jouait sur lui. Avaient-Ils décidé qu’Iba deviendrait si « subtil » ? Depuis petit, il savait qu’il tournait au milieu d’intrigues en tout genre. Pour lui-même, il en était une. Pourtant il n’y trouvait rien de drôle. L’tudiant semblait avoir finit, et Takeo n’avait rien à ajouter. Alors niveau oral, verdict ?…Pas encore…
«- Je pense qu’il est inutile de continuer le débat. Notre sujet a déjà fait couler beaucoup d’encre et de sang. Aucun de nous n’est assez fort, verbalement, pour convaincre l’autre de son bon droit…et surtout je n’ai pas envie d’essayer. »
C’était un combat perdu d’avance, non pas parce qu’il était sans argument, mais parce qu’il n’avait ni l’envie, ni le temps d’en débattre, ici et maintenant. Le garçon souffla un coup. Pourquoi ressentait-il un brin d’excitation dans une pareille situation ?
«- J’espère que tu conserveras ton nidô… »
Une simple phrase, il aurait put rajouter tellement. Mises en garde, piques ou bien préparation du terrain. Pourtant il avait choisit rien. Concis et sobre, cela lui semblait suffisant, et le genin espérait que Tenrou comprendrait seul.
«- J’aimerais toutefois revenir sur deux points. Je suis sûr que si ton senseï ne t’en a pas parlé, il l’aurait fait tôt ou tard. »
Pas de réaction, normal, Iba avait brossé dans le sens du poil.
«- Tu dis ne pas être encore prêt, ne pas être un shinobi, mais suivre une formation. Tu as raison, et pour le devenir il te faudra faire abstraction de tes sentiments, qui sont les sources de conflits, intérieurs comme extérieurs. Ils sont générateurs de ces affrontements que tu abhorres. Seule la réflexion reste… »
Iba sentait déjà poindre la question de son interlocuteur : « alors tu ne ressens plus rien ? ». Le garçon sourit intérieurment.
«- C’est un chemin long et douloureux, et je suis très loin de l’avoir parcourut en entier. »
Il laissa échapper un petit soupir.
«- Autre point, l’art des guerriers de l’Ombre n’apprend pas à défendre, mais à tuer. Le village de la Brume forme des assassins en devenir. C’est nos mains qui sont tâchées de sang pour que d’autres puissent vivre en paix. On t’enseigne l’art de prendre la vie, pas de la donner. Va voir les yeux emplis de haine d’un fils que tu as privé de père, et explique lui que tu te protégeais, que tu te battais pour protéger les « faibles et les opprimés ». Tu auras bon avoir tout le bon droit pour toi, rien ne l’empêchera de souhaiter ta mort et de vouloir te la donner, par lui-même… »
Une nouvelle pause…
«- Comprends-tu que par ta seule intégration au corps des shinobi, tu contribues à ce que le monde ne devienne pas plus blanc ? Tu empêches qu’il ne devienne noir pour ceux que tu veux protéger. Réponds si tu le souhaites à mes deux derniers points de vue, après je pense que nous débattrons d’autre chose.»
Terrible accusation. Elle sonnait vraie aux oreilles d’Iba. Ce dernier décida de répondre à l’ultime question de l’étudiant.
«- Franchement je crois que dans l’immédiat cela ne changera rien. Ni pour toi, ni pour moi. Tout ce que j’ai put faire et tout ce que tu as put dire ne sera peut-être jamais lu. Si je mettais un avis dépréciateur cela retarderait, au pire, de quelques temps une promotion, pour que les supérieurs étudient plus amplement ton cas. L’avis positif aurait l’effet contraire. L’un dans l’autre, je ne pense pas que ceux d’en haut se soucient vraiment de nous. »
Je me tourne vers Takeo.
« - Enfin ta future promotion dépendra surtout de Takeo-san… »
Il hocha la tête pour confirmer. Puis de but en blanc, Iba lâcha :
«- Puisque tu préfères jouer franc jeu…pourquoi veux-tu devenir ninja ? »
Parviendrait-il à le déstabiliser Quels types de réactions son revirement d’attitude provoquerait-il ? Iba était impatient de voir… |
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| Sujet: Re: Salle 216 Mer 11 Juil - 20:05 | |
| L’étudiant était resté debout depuis l’arrivé de Takeo. Il n’arrivait pas à rester en place ressentant sans cesse le besoin d’occuper l’espace. Cette fois ci, il s’assit sur une chaise décidant de ne plus se relever avant d’avoir fini d’être « testé ». Au fil de la conversation ce petit détail était sorti de l’esprit de l’étudiant. Devait-il adopter une position particulière ? Dire à son interlocuteur ce qu’il voulait entendre ? Il ne le savait pas vraiment lui même. Tenrou se contentait d’entretenir la conversation et de répondre lorsqu’on lui posait des questions. Il n’était pas un manipulateur ni un très bon acteur d’ailleurs. Peut être l’un expliquait-il l’autre. Il se remis vite dans le contexte et se rappela que celui qu’il avait en face de lui contrairement à lui était homme à manipuler les gens. Et il lui avait déjà démontré au cours de leur échange de quoi il était capable. Se posait la question de savoir s’il était encore maintenant manipulé. Le gennin devait sûrement s’amuser à l’amener là ou il le voulait au dépend de l‘étudiant. Mais si le gennin y trouvait son compte, l’étudiant aussi. A vrai dire, il n’avait pas besoin d’être si calculateur pour lui soutirer quelconques informations.
Les deux interlocuteurs se lançaient la balle. C’était maintenant au tour d’Iba de prendre la parole. Tenrou toujours attentif pris le temps d’écouter son homologue jusqu’au bout. Ce dernier ne fit pas de long discours. Juste une phrase, une simple phrase. Tenrou n’avait pas choisit la voie la plus facile. Un chemin moins compliqué aurait été d’emprunter la voie du carnage. Ni codes ni règles. La route serait sûrement longue pour l’étudiant mais il ferait tout pour conserver cet état d’esprit…le plus longtemps possible en tous les cas. Le gennin en prononçant ces mots semblait avoir des doutes quand à la longévité d’un tel nindo. Peut être était-il passer par là lui aussi à ses débuts.
« L’art que l’on m’enseignera ici, je l’utiliserai le plus justement possible. Même si l’on m’enseigne à prendre la vie, il ne revient qu’à moi de la prendre ou non. Je n’ai pas vu les même choses que toi ni même vécu les même moments. Et apparemment tout ce cheminement que tu as suivit jusque maintenant t’a amené à penser de cette manière. Ou peut être étais-tu déjà comme cela…? Mais je le répète encore, cet art n’est pas destiné a prendre la vie ni à la donner. Il est juste là pour la préserver… »
Tenrou commençait déjà à gigoter sur sa chaise. Il se posait des questions. Des interrogations traversaient son esprit. Qu’est ce qui amène un Homme à penser comme cela ? Voir les choses de manière si pessimiste, parler de meurtres aussi facilement…Pour lui cela restait un mystère. Il ne comprenait pas non plus comment des Hommes en arrivaient à se haïr et à s’entretuer. Pouvoir ? Vengeance ? Aucune raison ne lui semblait valable même si le gennin voulait lui faire croire le contraire. Dans le monde qu’il se visualisait, l’étudiant n’aurait jamais eût à tuer ce père. Et ce fils n’aurait ainsi jamais eût personne à venger. La vengeance…Une excuse de plus pour pouvoir déverser le sang. Si les gens faisaient preuve d’un peu de clairvoyance, il verrait bien qu’il y a d’autre solutions, d’autres méthodes que de tuer. Mais la nature humaine est complexe.
« Il y a d’autres alternatives que le meurtre…comme la détention, la dissuasion ou encore la discussion. Ôter la vie d’un Homme est un acte fort qui me semble complètement banalisé. Le temps s’arrête, il n’y a pas de retour en arrière possible. On doit pouvoir faire autrement c’est certain. Il faut forcer la paix en rendant la guerre trop coûteuse pour l’attaquant. On peut même empêcher quelqu’un de commettre un crime par la peur des conséquences potentielles. Il y des solutions, il faut juste y réfléchir. »
Tenrou croisa une jambe sur l’autre. Takeo n’était pas intervenu depuis son arrivé. Il préférait apparemment laisser les deux garçons « faire connaissance ». L’étudiant restait tout de même curieux. Il aurait bien aimé savoir ce que son instructeur en aurait pensé. Sûrement se disait-il la même chose qu’Iba. Après tout ils étaient du même corp. Tenrou se rappela à cet instant la manière froide et carré dont Takeo avait fait preuve en lui présentant la voie de shinobi. Il s’en rappelait car cela contrastait totalement avec le personnage. D’ailleurs, c’était la même chose pour le gennin. Et Tenrou était apparemment le seul « choqué » de voir un garçon de douze ans évoquer la mort avec autant de légèreté. Au fond, Takeo et Iba devait sûrement concevoir cet art de la même manière.
« Si je devais considérer les shinobi comme toi tu le fait, alors là, oui ; je ne contribuerai pas à rendre le monde plus blanc et je contribuerai même à le rendre plus noir pour ceux que je ne protége pas. En revanche, pour ceux que je veux protéger, j’aiderai justement à ce qu’il devienne plus blanc. On voit le verre à moitié plein ou à moitié vide…Pour moi, il est à moitié plein. Pour toi, il ne doit sûrement y rester presque plus d’eau… »
L’étudiant décroisa les jambes. C’était une mauvais idée, la position était plutôt inconfortable. Dehors le ciel c’était calmé et le jeune garçon ne tarda pas à le remarquer. Il n’était pas encore l’heure de sortir. Il se demandait ce que faisait sa petite sœur à cet instant. Cela faisait maintenant un moment qu’il ne l’avait pas vu. Il rentrait toujours trop tard ou partait toujours trop tôt. Sa mère l’avait rassurée. Elle lui avait dit quelques jours plus tôt qu’elle s’occuperait d’elle. Mais l’étudiant savait bien qu’elle aurait pût dire n’importe quoi pour lui éviter de se faire du soucis. Tenrou commençait à taper du pied. Il s’impatientait. Quand pourrait-il voir sa petite sœur ? Il n’en avait aucune idée. Pour l’instant il était dans cette pièce. Peut être plus tard serait-il dans une autre. Il n’en savait rien.
Il avait eût un moment d’égarement, un passage à vide. Une question vint le sortir de sa torpeur. Il ne l’attendait plus. L’étudiant pensait bien que le gennin allait commencer par là. Pourquoi voulait-il devenir ninja ? Sûrement pas pour les mêmes raisons que son interlocuteur. Il pensa un instant à sa mère, à sa famille, au village de Kiri puis à lui. Ce n’était pas le genre de décision que l’on pouvait prendre à la légère. Il n’avait aucun parent proche de ce milieu. Ce n’était donc pas pour lui une affaire de famille, d’acquis ou encore d’hérédité. Il avait pris cette décision seul. La veille de franchir le pas avait été une journée normal pour l’étudiant. Aucun fait n’était venu troubler ce jour. Le matin venu, il était allé s’inscrire à l’académie et il se tenait maintenant dans cette salle face au gennin qui lui rappelait à ses tout premier pas. Premier pas qui ne remontaient d’ailleurs pas à si loin. Alors que c’était il opéré chez l’étudiant pour qu’il veuille suivre cette voie ?
« Pourquoi je veux devenir ninja ? Je m’attendait à ce que tu le demande…Et pour faire bref, si je souhaite devenir ninja, c’est pour tuer, piller et voler. »
Surprise…Qu’était-il arrivé à l’étudiant ? Lui qui depuis le commencement prôner la paix et le bien être. Il venait là tout chambouler et remettre en question ce qu’il avait dit. Était ce une simple manœuvre destiné à répandre la confusion ou une confession qui se voulait sincère de la part de l’étudiant ? L’étudiant marqua une pause et leva les sourcils tout en fixant son homologue.
« C’est ce que je devais répondre non ? »
Tenrou poussa un petit soupir.
« Enfin, je devrais plutôt dire que c’est tout ce pourquoi je ne veux pas devenir ninja. Et le contraire saurait dire pourquoi je le veux. »
L’étudiant porta son regard vers le centre actif de Kiri. Il hésita une première fois à prendre la parole. Sa tête ne fit qu’un quart de tour en direction du gennin pour revenir sur la fenêtre. Il resta ainsi quelques secondes avant de se décider à faire de nouveau face au gennin.
« Bon, même si c’est moi le « testé », je pense que je peux quand même poser quelques questions…Je me demandais juste si tu avait toujours été aussi pessimiste et si tu t’étais vraiment fixé comme but de ne « plus rien ressentir ». Ah oui, et aussi j’aimerais te retourner ta question. Pourquoi as-tu décidé de devenir ninja ? Tu n’es pas obligé de répondre bien sûr… »
Tenrou attendait maintenant patiemment assis à sa place alors que le beau temps revenait. |
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| Sujet: Re: Salle 216 Dim 15 Juil - 12:58 | |
| La discussion semblait bien engagée, et forcé de constater qu’elle aurait put être bien plus ennuyeuse. Tenrou, malgré ses idées idéalistes, respectait l’avis d’Iba, ce qui permettait d’avoir un débat construit, bien que peu utile. Le jeune genin s’amusait moyennement du nouveau jeu. Il ne devait pas perdre de vue son objectif qui était, ni plus, ni moins d’évaluer son interlocuteur. La rhétorique de ce dernier n’était pas trop mauvaise, mais branlante par moment, ce qui reflétait parfaitement son manque d’expérience du terrain et des terribles réalités au monde auquel ils appartenaient. D’une certaine manière, Tenrou était maintenant prévenu, et même si pour l’instant il refusait de voir la vérité en face, elle le rattraperait tôt ou tard.
Utopique…
Détenir un ninja supérieur contre son gré sans le torturer, le pousser à bout psychologiquement et physiquement, c’était impossible. Comment retenir quelqu’un capable de briser des murs à mains nues, capable de créer des boules de feu gigantesque, ou encore d’invoquer des animaux de plusieurs mètres ? Quelle prison serait capable de cet exploit ? Aucune…c’est d’ailleurs pour cela que les conventions sur les droits de détention des prisonniers n’avaient jamais abouties. Si on maintenait les prisonniers en bonne santé, peu loin du maximum de leur capacité, leur emprisonnement devenait obsolète et illusoire. La dissuasion et la discussion étaient des solutions, c’était certain. Un embargo économique ou encore un conseil inter-village pouvaient faire changer les choses, mais qu’avaient-ils fait lors de cette dernière décennie ? Rien, absolument rien. Kiri no Kuni avait dû affronter les shinobis de Kumo, il y a de cela dix ans, et il y a moins de six mois, les ninja de Suna. Alors la discussion et la dissuasion, Iba asseyait dessus sans complexe, ni regret. Son regard se perdit dans le vide, pendant de courtes secondes, et il lâcha un faible :
«- C’est déjà si dur de protéger ce que l’on aime… »
Son regard se fit alors plus dur et plus insistant sur Tenrou, il disait clairement : « Et toi, tu voudrais me faire croire que tu peux protéger tout le monde, même tes ennemis ? ». Le monologue continuait.
Il ne reste plus beaucoup d’eau.
Qui es-tu pour me juger, moi et ma façon de penser ? Voilà e qu’il aurait put lui répondre. Pourtant, s’insurger était stupide. Ce que pouvait penser l’étudiant de lui, au fond, lui importait peu. La seule chose d’important c’était de ne pas avoir de regrets… Vivre en faisant de son mieux, vivre en accomplissant ce qui nous semble juste. Ce n’est pas si simple que cela de se faire un avis sur une personne sans avoir toute les cartes en main. Mais rien n’est insurmontable…
Puis l’étudiant arracha un sourire à Iba.
Sa réponse sarcastique et effrontée était inattendue, mais si peu crédible. Le jeune garçon attendrait que son confrère est fini avant de répondre. Tenrou venait de faire une nouvelle erreur et Iba s’en frottait déjà les mains. Après tout la question était faite pour cela… Iba se demanda alors s’il s’était rendu compte de son « ânerie », car sa seconde question était à tout point de vue bien mieux menée que les autres. Tenrou avec cette dernière allait complètement inverser les rôles des protagonistes. Le juge deviendrait l’accusé et vice versa. Hors de question de rentrer dans son petit jeu…toutefois chaque chose en son temps.
«- Tout d’abord, j’aimerais revenir sur tes motivations. Aucune de tes deux réponses ne me satisfait, et ne satisferont tes supérieurs car elles impliquent toutes les deux que tu pourrais faire passer ton nindô avant les ordres, ce qui n’est en aucun cas acceptable. »
Voilà une belle réponse bien imprimée dans l’esprit conditionné des shinobi. Devançant toute réponse de Tenrou, il continua.
«- Quoi que tu en dises, tu n’es pas encore à un grade où l’on peut se permettre de remettre en cause les directives et leurs biens fondés. »
Nouvelle pause. Ses motivations ? et puis quoi encore, c’est lui qui pose les questions et pas l’inverse.
«- Comme tu le fais si bien remarquer, je suis en droit de ne pas répondre, et je le prends… »
Non et puis quoi encore, ce n’était pas son test, ce n’était pas lui que l’on évoluait. Il ne devait rien à personne, peut-être parce qu’on lui avait déjà tout pris. C’est à ce moment précis que Takeo choisit de mettre son petit grain de sable et faire s’enrayer la machine.
[Takeo] «- Allons Iba qu’est-ce que cela te coûte après tout ? Disons que c’est du donnant-donnant…
Le ton était amusé, Iba le savait et pourtant ne répondit rien. On ne lui permettrait pas de faire un deuxième écart avec la hiérarchie. Il devait prendre sur lui. Il devrait juste s’adapter à ce nouveau retournement de situation.
«- Donc…ai-je toujours été pessimiste ? Disons que je ne me trouve pas pessimiste, juste réaliste. Quant à l’expression que je cherche à donner c’est voulu. Face à l’adversaire, on cherche tout signe de faiblesse possible à exploiter. Ton mental en est une, il ne tient qu’à toi de ne pas la dévoiler. Ici, je m’entraîne en terrain connu, en quelque sorte.
Il marqua un arrêt, apparemment cela ne semblait pas suffisant à son auditoire. Il aurait put partir maintenant, prétextant que l’entrevue était terminée. Il n’y aurait eut que Tenrou, cela aurait put passer car il n’aurait rien eut à redire, mais c’était une autre histoire avec les deux autres chuunins. Bien, il voulait une histoire, Iba lui raconterait une histoire, il dirait la vérité, mais pas en entière.
«- Toute ma famille proche faisait parti des forces de Kiri… Donc lorsque j’ai put intégrer l’Académie, je l’ai fait, c’est tout. »
On pouvait difficilement faire plus vague. Iba allait par suite enchaîner sur un autre sujet.
«- Bien maintenant que j’ai satisfait ton caprice, retournons à nos affaires. Vers quelle voie d’enseignement comptes-tu te tourner et pourquoi ? » |
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| Sujet: Re: Salle 216 Dim 15 Juil - 18:04 | |
| Sans nul doute, Tenrou était un idéaliste. Il était de ceux qui pensait qu’en voulant quelque chose, on pouvait l’avoir. Non sans effort mais avec une volonté de fer, les portes s’ouvriraient plus facilement. Assurément la réalité était beaucoup plus dur. Mais il continuerait sur cette voie tant qu’aucun événement ne viendrait le contredire. Il n’avait pas pour lui la connaissance ni l’expérience de son homologue qui lui permettait de s’avancer. Il avait seulement de son côté l’innocence de ses débuts et un trop plein d’optimisme. Si pour certain cela apparaissait comme un défaut de taille, pour lui c’était une qualité essentielle, une preuve de son humanité. Plus la conversation avançait et plus il se rendait compte justement que les ninjas semblaient avoir abandonné cette part d’humanité en eux. Renier leurs sentiments pour mieux réaliser leurs objectifs. L’un n’était apparemment pas compatible avec l’autre. Pourquoi les shinobis devaient-ils donc tous suivre ce destin ? L’espace d’un instant un frisson parcouru le corps de l’étudiant. Une pensée traversa son esprit. Et si lui aussi devait un jour devenir comme cela ? Non, cela n’était pas concevable. En tout cas pas vu son état d’esprit actuel.
La conversation continuait. Personne n’avait bougé de sa place. Tenrou était apparemment le seul à ne pas pouvoir rester en place. Cette fois ci, il avait fait un effort. Assis, il écoutait son interlocuteur. L’étudiant fût quelque pût surpris. La réplique du gennin sonnait bizarrement dans la tête de Tenrou. Lui qui avait une expression si rigide, un regard si peu amical avait aussi des gens qu’il aimait ? Des gens à protéger ? L’étudiant l’aurait plutôt imaginé seul, à l’écart des gens. Comme beaucoup d’autres ninjas d’ailleurs. Des ninjas que l’étudiant voyait distant, froid, sans attache…En d’autre terme seul. Un nouveau frisson parcourut l’étudiant. Avait-il devant lui une image de son avenir ? Une fois de plus, la réponse était négative. Il se le matraquait dans la tête. Il ne serait pas genre de shinobis. Au delà de ces interrogations que se posaient l’étudiant, le gennin avait vu juste. Protéger les personnes qui nous sont chères n’ait pas chose aisée. Rien ne se passe jamais comme on le veut. On est parfois si impuissant face aux problèmes que lorsqu’ils surviennent, on ne sait jamais quoi faire.
Un bruit assourdissant résonna dans la tête de l’étudiant. Le bruit d’une chose qui tombe avec force au sol. Il se rappela succinctement de quelque chose. Quelque chose qu’il préféra ne pas faire ressurgir pour le moment. Il secoua alors la tête.
Comment espérer protéger des inconnus, un village alors que l’on n’est même pas capable de protéger ceux qui nous sont proche ? C’était le véritable défi. Et celui qui avait trouvé la réponse n’était sûrement pas encore né. Mais ce n’était pas non plus la prétention de Tenrou. Il espérait juste en protéger le maximum. Comment ? Il n’en savait encore rien. Il en saurait sûrement un peu plus en continuant d’apprendre à l’académie. Pour le moment, il ne pouvait même pas se protéger lui même. N’importe qui aurait pût le briser facilement.
Le ciel était presque complètement dégagé, les rayons du soleil perçaient. L’étudiant avait maintenant droit aux remontrance de son vis à vis. Il devait obéir, encore et toujours obéir. Les ordres avant tout. L’étudiant savait se plier à cet exercice. Il n’avait pas vraiment de problème vis à vis de l’autorité. Mais la nature des ordres qui lui seront donnés à l’avenir pourrait bien le faire fléchir. Quoi qu’il en soit, cet avenir proche ou lointain n’était pas vraiment sa plus grande préoccupation sur l’instant. Pour le moment, ce qu’il voulait c’était des réponses à ses questions. Le gennin allait-il l’éclairer ou non ? Il le serait dans peu de temps. C’était négatif. Iba ne voulait pas devenir le testeur « testé » et refusa donc logiquement de se plier au petit exercice. Tenrou quoique déçu s’en était quelque peu douté. Pourquoi le gennin se serait amuser à prendre du temps pour céder à son caprice ? Il y avait bien une raison. Et cette raison se nommait Takeo. L’instructeur qui avait plus de pouvoir que l’étudiant fini par convaincre le gennin.
Le gennin se disait réaliste. Après tout, pourquoi pas. Malgré son jeune âge, il avait bien plus d’expérience que Tenrou et pouvait légitiment le persuader de la chose. C’était son point de vue en tous les cas. Et une fois de plus, l’état d’esprit de l’étudiant était remis en cause. Sa façon de penser représentait une faiblesse en soi aux yeux de son auditoire. C’était plutôt étrange pour lui qui pensait le contraire. Plus étrange la seconde réponse d’Iba. Il était resté dans le vague sur ses motivations. Pourquoi ne voulait-il pas tout dire ? Pourquoi ne voulait-il pas être franc cette fois ci ? Peut être était ce trop personnel pour en parler ou peut être ne voulait-il tout simplement pas s’exprimer sur le sujet par manque d’envie. Tenrou devait déjà s’estimer heureux d’avoir eût ce fragment de réponse. A la base le gennin ne voulait même pas répondre. C’était finalement une bonne chose que Takeo soit là bien qu’il ne l’ai jamais remis en cause.
Quelque chose d’autre encore avait retenu son attention. Quelque chose dont il n’avait pas fait attention sur l’instant. Sa famille FAISAIT parti des forces de Kiri ? Cela voudrait donc dire qu’ils ne le font plus. Une question en amener une autre. Pourquoi ? Comment ? Autant de questions auxquelles l’étudiant ne trouverait pas de réponse en tout cas pas pour l’instant. Il aurait beau retourner la question dans tous les sens, si elle n’était pas formulée directement à la personne concernée, l’étudiant n’en retirerait aucune réponse satisfaisante. Tout juste des hypothèses mal énoncée. Sa réserve de question était limitée. Il savait qu’une autre interrogation serait mal accueillie par le gennin. Et cela même si Takeo était là. Iba lui n’était pas soumis à des contraintes de ce genre et avait relancé l’étudiant avec une nouvelle question.
« J’espérais bien pouvoir poursuivre sur ma voie tout en suivant l’enseignant des shinobis. J’espérais mal…Encore une fois, j’ai été un peu trop optimiste. »
L’étudiant marqua une pause. Le ton était devenu sec
« Je sais obéir si c’est ce que tu veux savoir. »
La réponse était claire et on ne peut plus honnête. Il savait obéir et c’était certain. Mais on ne lui avait jamais ordonné de commettre un meurtre ou une action de ce genre. Restait donc à savoir comment il réagirait dans ce type de situation. L’étudiant avait bien une petite idée mais il était inutile de s’avancer pour le moment. La dernière question du gennin était plus intéressante et reposait en plus la question sur le pourquoi de l’entrée de Tenrou à l’académie. L’étudiant n’y avait pas vraiment répondu la première fois c’était l’occasion pour lui de se rattraper. Voulu ou non, le gennin faisait là d’une pierre deux coups.
« La voie que j’ai choisi est la Médecine. Je pense que tu l’avais déjà deviné. C’est un art qui n’est pas destiné à nuire mais à guérir. Un art qui même dans cette institution qu’est les ninjas trouve sa place pour venir en aide aux autres. Je n’en pas encore commencé l’apprentissage. Takeo qui est mon instructeur s’efforce à m’apprendre les bases pour l’instant. On ne peut donc pas dire que je sois vraiment d’une grande utilité pour le moment. Enfin, chaque chose en son temps. »
Venait maintenant le temps de révéler pourquoi il avait choisit cette voie. Il avait déjà dû en faire part à son entrée à l’académie. C’était d’ailleurs Takeo qui lui avait posé cette même question. Ce jour là, il lui avait répondu franchement, lui avait parlé de sa mère et de ses problèmes. L’étudiant avait d’ailleurs justement appris ce même jour que Takeo avait lui aussi examiné sa mère comme nombre de médecins sans plus de succès. Aujourd’hui, il préférait raccourcir l’histoire. Sa voix se faisait plus mélancolique et son regard plus pensif.
« Si j’ai choisi cette voie et par la même occasion choisi de devenir ninja, c’est pour la même et unique personne… J’espère en poursuivant ce chemin pouvoir un jour lui venir en aide… »
Dans son égarement, une pensée enfouie au fond de lui fit surface. La voix était quasi inaudible. Sans s'en rendre, compte il se laissa aller.
« Je hais tous ces médecins incapables... »
Il savait que le chemin allait être long et il n’en avait même pas gravi la première marche. Sa plus grande peur aurait été que cette personne qui lui est chère ne tienne pas jusqu’à ce jour annoncé. On ne revenait encore une fois à la même logique Il lui fallait du temps. Peut être même beaucoup plus qu’il ne le pensait. L’étudiant releva la tête reprenant son attitude habituelle, il se tourna vers le gennin. Même s’il n’avait pas vraiment l’opportunité de poser des questions, il ne voulait pas se contenter de répondre. Sa nature curieuse l’empêchait de rester silencieux.
« Si j’en crois ta petite démonstration de tout à l’heure, tu as dû choisir le Ninjutsu. Je me trompe ? »
Sans plus de confirmation de la part du gennin, Tenrou enchaîna.
« J’aurai très certainement été mauvais dans cette discipline. Je n’ai jamais été vraiment très habile de mes mains de toute manière. »
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| Sujet: Re: Salle 216 Lun 16 Juil - 15:04 | |
| Le jeu continuait et ne semblait pas vouloir s’arrêter. Petit à petit, Iba arrivait à percer à jour Tenrou et bientôt il pourrait avoir une idée plus précise sur sa mentalité. Il avait cessé de pleuvoir, et le temps se mettait au beau, bien que le ciel restait constellé de nuages ci et là. De toutes les réponses de l’étudiant, une seule retint son attention et ce n’était pas le fait qu’il obéirait. Chez les shinobi c’était plutôt du « marche ou crève », Tenrou n’aurait pas vraiment le choix. Non, ce qui avait vraiment marqué le genin c’était…
Chaque chose en son temps…
Il avait donc affaire à un individu se montrant comme posé. Un bon point pour Tenrou, cette attitude étant en effet les prémisses d’une réflexion approfondie, ne laissant pas de place aux éléments superficiels. Toutefois, cela ne faisait qu’accroître la méfiance du genin. Il devait rester le plus objectif possible et ne pas se laisser guider par ses impressions et à priori. Iba se devait d’être méthodique et consciencieux. Tenrou lui expliqua alors qu’il avait choisi la médecine comme voie principale. En effet cela correspondait au personnage et à sa mentalité, enfin il s’agissait sans aucun doute, de l’enseignement le plus proche de sa philosophie. Iba trouva cependant le garçon assez moralisateur, ce qui commença à l’exaspérer quelque peu. Non pas que le genin se sentait détenir la vérité absolue sur son confrère, mais que ce dernier se trompait sur nombres de points. La différence est mince… Ironiquement, Iba se dit que l’étudiant ne devait même pas savoir l’élément décisif qui avait décidé les autorités à former des médecins shinobi. Tout simplement l’augmentation du taux de réussite des missions à haut risque, celles où il faut se battre et donc… Bien sûr on pouvait se cacher derrière des prétextes comme quoi les médecins ninja aidaient la populace, néanmoins ils sont peu nombreux, pour ne pas dire inexistant, car la majorité est réquisitionnée pour les combattants ; ou encore œuvre pour le bien de tous. Les médecins n’en restent pas moins des soldats aguerris et meurtriers. Le jeune garçon se souvenait encore de Nimuro capable de briser un mur en béton armé à mains nues, il était inutile de se demander ce qu’il se passerait lorsqu’il frapperait un homme…
Non, décidément, le garçon était bien loin des réalités de ce monde.
Une autre phrase attira son attention… Elle avait été à peine susurrée. Le garçon éprouvait du ressentiment envers les médecins ? Pourquoi ? Iba jeta un regard interrogateur sur Takeo. Celui-ci ne répondit pas… Le genin devrait trouver par lui même. La cause la plus plausible restait qu’un de ses membres de sa famille proche avait eut un différent ou un problème avec le service hospitalier. « incapable » sous-entendait que cette personne n’avait put être sauvée, soignée correctement. Peut-être était-elle estropiée à cause d’un « raté » ? Peut-être n’était-elle plus de ce monde ? Un instant le garçon se demanda s’il serait assez vicieux pour demander plus de détails à son interlocuteur. Peut-être pas de front, il risquait de trouver de l’opposition, mieux valait biaiser.
Habile, c’est ce que venait de penser Iba de Tenrou.
Le genin savait que Tenrou n’oserait plus poser de questions sur son passé, il avait posé ses pions pour empêcher l’étudiant de réitérer une telle manœuvre. Pourtant, maintenant que le jeune garçon venait de trouver une faiblesse, son homologue parvenait quand même à renvoyer la balle, faire dériver le sujet. Iba redevenait l’accusé, et cela malgré les entraves rhétoriques de Tenrou. C’était plutôt fin, mais était-ce prémédité ? Le garçon allait continuer d’acculer son interlocuteur, ainsi il saurait… Mais d’abord, il fallait retourner la situation à son avantage.
«- Effectivement, je pratique le ninjutsu. »
Simple, efficace et pas d’informations supplémentaires pour Tenrou. Voilà une nouvelle modalité qu’Iba pouvait rajouter au test : est-ce que l’étudiant parviendrait à « le coincer » pour lui faire dire quelque chose sur son passé ? Certainement pas, sauf si Takeo intervenait encore. Passons à l’offensive.
«- Pas très doué avec tes mains ? C’est pas légèrement gênant pour être médecin ? Je croyais que l’on devait être capable de pratiquer des opérations chirurgicales complexes, on m’aurait menti ? »
Sarcastique, il n’avait laissé aucun mot au hasard, surtout le dernier. Trèves de plaisanteries, ce n’est pas en continuant sur ce chemin qu’il parviendrait à obtenir des résultats concrets et positifs. Takeo ne semblait avoir apprécié que moyennement le trait d’humour noir du jeune garçon. Dommage… Enchaînons.
«- Toutefois, comme tu l’as dit précédemment, la maîtrise viendra avec le temps et l’expérience.
Nouvelle pause. Il devait dorénavant aborder prestement un sujet plus général pour espérer revenir sur des éléments personnels de Tenrou.
«- Il n’y a pas une voie qui prévaut sur une autre. Toutes se valent, car elles ont toutes une utilité au sein d’une équipe. Le rôle de chaque spécifique de chaque membre dépends de sa voie. En tant que médecin tu te devras de « protéger et soigner » les membres de ton escouade.
Première concession de la part d’Iba. Qu’est-ce que cela pouvait bien caché ? Le garçon se surpris à sourire très faiblement. Il avait ferré le poisson, il ne restait plus qu’à tirer sur le ligne.
«- Tu sais, une équipe c’est un peu comme une seconde famille… »
Tenrou devait à cet instant avoir deviné où voulait en venir le genin, à moins qu’il ne soit plus bête que ce qu’il avait estimé. Le jeune garçon était calculateur, ses yeux trahirent une certaine malice qui n’était pas encore malsaine, juste espiègle.
«- D’ailleurs, j’ai crut lire quelque part que tu avais une famille nombreuse… Tu entretiens de bons rapports avec eux ? Approuvent-ils ta décision de rentrer dans les forces du village de la Brume ? »
Il y avait une pointe d’amertume dans la voie d’Iba. Une famille… |
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| Sujet: Re: Salle 216 Lun 16 Juil - 22:35 | |
| Le gennin ne laissait rien au hasard. Le moindre mot mal utilisé par l’étudiant était retourné contre lui. Il se devait de faire plus attention aux phrases employées. A ce petit jeu, l’étudiant était assurément moins doué que son homologue. Et la situation dans laquelle il se trouvait l’empêchait de prendre toute les libertés qu’il voudrait. Il était celui qu’on interrogeait et aussi celui qui devait répondre. Iba lui, n’avait pas de tels choses à prendre en considération. Ses réponses ne pouvaient être plus courte et plus vague. Il ne semblait pas vouloir se prendre au jeu du question-réponse et préférait seulement les poser. Tenrou aurait pût nourrir plus d’espérance quand aux détails des réponses du gennin mais il n’en fît rien. Il n’était pas surpris mais juste un peu déçu. Il devrait se montrer plus percutant pour obtenir des réponses plus développées. Mais en était-il seulement capable ? Son interlocuteur aurait sûrement vite fait de prendre le dessus. Inutile donc de prévoir quelques coups à l’avance. L’étudiant n’aurait fait que surcharger son cerveau. Il n’était pas calculateur et n’allait pas le devenir au cours de cette conversation. Il préférait plutôt laisser libre cours à l’échange, une occasion se présenterait peut être d’elle même.
L’étudiant avait vu juste, le gennin était bien un adepte du Ninjutsu. Il n’y avait pas là raison d’être fière. Le gennin l’avait lui même fait savoir plus tôt en givrant la boule de papier. Givrer ? Les techniques de Kiri n’étaient-elles pas uniquement basées sur un déploiement aqueux ? La question traversa un instant l’esprit du jeune garçon. Il n’était pas assez instruit pour l’affirmer. Peut être était ce seulement une variante. Après tout cela ne changeait pas grand chose. Mais l’étudiant se rappela justement que le gennin lui avait menti sur ce point. Pourquoi ? Il n’en savait rien. Et c’était à ce moment là tout à fait inutile. Il lui avait fait croire que lui aussi pourrait un jour apprendre le faire, qu’il s’agissait simplement de manipuler du chakra. La vérité était plus complexe. Et d’ailleurs Tenrou ne pourrait jamais apprendre à le faire. Une question de plus qui restait en suspens…
Le ton devenait à présent moqueur. Les derniers mots de Tenrou n’avaient pas échappés au gennin. Ne pas être habile de ses mains pouvait être perçu comme un handicap pour un médecin. Et c’était bien le cas. Quel patient confierait sa vie à un chirurgien avec deux bras gauche ? Personne, bien sûr. Évidemment, ces mots n’étaient pas prononcés dans ce sens. L’étudiant parlait plus d’une habilité technique spécifique au Ninjutsu. Le gennin le savait lui aussi plus ou moins. Tenrou avait déjà eût à maintes reprises l’occasion de travailler avec ses mains notamment et surtout à la tannerie de son père. C’était un travail purement artisanale qu’il devait accomplir là bas. Il n’était pas le plus doué des employés mais il se débrouillait plutôt pas mal. L’étudiant ne prit pas la peine de répondre aux moqueries du gennin. Il se contenta juste de sourire en retour. Il n’était pas quelqu’un de rancunier et avait lui même l’occasion d’user de quelques moqueries envers ses proches.
Pour la première fois, le gennin semblait rejoindre l’étudiant sur certains points. « Protéger et soigner », tel était le rôle d’un médecin au sein d’une équipe. Bien que ces mots sonnaient bien à l’oreille de Tenrou, ils avaient moins de crédibilité en sortant de la bouche d’Iba Cela interpella logiquement l’étudiant. Le gennin n’avait-il donc rien à ajouter sur la fonction de ces médecins. ? Tenrou aurait plutôt eût tendance à penser que le gennin lui aurait dépeint un côté plus négatif de la profession. Apprendre à soigner le corps humain pour mieux le détruire. Ou encore n’importe quel autre aspect « dégradant » de la chose. Mais le gennin n’en fit rien. Le gennin n’était du genre à faire des concessions inutilement. S’il disait là ce que voulait bien entendre Tenrou c’est qu’il avait une idée derrière la tête. Le gennin avait également raison de dire qu’aucune voie ne prédominait sur une autre. Chacune était destinée à un but bien précis et devait également sûrement correspondre à une façon de voir les choses bien construite. Dans le cas de Tenrou choisir la médecine était un cheminement logique. Comme un aboutissement, une succession d’événement qui l’ont finalement amené à faire ce choix.
L’étudiant avait bien raison d‘avoir quelques soupçons quand aux intentions du gennin. La transition était plus qu’explicite. Une équipe, une famille…Voilà ou il voulait finalement en venir. Iba voulait en savoir plus sur son entourage proche. Les liens que l’étudiant entretenait avec eux, leurs problèmes, leurs vie au quotidien…Tout ce qui fait d’un jeune garçon ce qu’il sera plus tard. Comme le disait l’adage, dit moi avec qui tu traîne et je te dirais qui tu es. C’est sûrement ce que devait penser le gennin. Tenrou était maintenant prévenu. Iba exploiterait la moindre faille et la tirerait à son avantage pour mieux le cerner.
« En effet, nous sommes une famille nombreuse. Je t’épargne les détails sur qui est qui, ce serait trop long. En tout, nous sommes donc sept. »
Une phrase de préambule, elle était là pour confirmer les dires du gennin et apporter quelques précision supplémentaires. Certains auraient pût trouver cela encombrant. Autant de monde qui se trouve à la maison, le manque d’intimité…Mais pour Tenrou, il n’en était rien. L’esprit familiale était un moteur chez les Yoshiki. La machine était bien réglée. Aucun membre n’était de trop. Chacun avait sa place à occuper dans cet espace. Ils étaient chacun les pièces d’un mécanisme qui fonctionnait très bien. Un mécanisme qui n’avait failli qu’en de très rares occasions.
« Ma famille, c’est ma raison d’être. Ils me permettent d’avancer avec sérénité. Ils sont toujours là quand le besoin s’en fait ressentir, me soutiennent, me reprennent quand c’est nécessaire…Sans eux, je ne serais sûrement pas celui que je suis aujourd’hui. Alors, évidemment que j’entretiens de bon rapports avec eux. Sans cela, je deviendrais un homme seul et triste. Et ce n’est pas ce que je souhaite. Personne n’aspire à une vie solitaire, personne n’aime être seul…Même les ninjas…j’en suis sûr… »
L’étudiant respira un grand coup. Il se demandait si c’était le moment d’interroger le gennin. Sa famille…Lui aussi devait ressentir la même chose que Tenrou à ce sujet. Mais peut être valait-il mieux pour l’instant se contenter de poursuivre.
« Bien entendu, il y également des disputes. Mais c’est comme partout. Les disputes sont parfois nécessaires. Il n’y a pas de véritable amitié sans disputes. Et cela doit également être le cas pour toi, avec ta famille… »
Restait un dernier point. Tenrou avait jugé de bon de ne rien dire à sa famille au sujet de son entrée à l’académie. C’était son choix et c’est ainsi qu’il avait décidé d’opérer. Cela n’avait apparemment pas posé de problèmes lors de son admission à l’académie. Alors pourquoi y en aurait-il maintenant ?
« Pour approuver, il faudrait déjà qu’ils en sachent quelque chose…J’ai préféré ne rien leur dire. Je sais bien qu’ils l’apprendront tôt ou tard, que ce n’est qu’une question de temps. Mais, plus ce jour tardera à venir et mieux ce sera pour tous. Je ne veux inquiéter personne… C’est un choix que j’ai fait de mon propre chef et je l’assume entièrement. »
L’étudiant se souvenait de ce matin où il avait pour la première fois aperçu les murs de l’académie. Il ne savait pas vraiment dans quoi il s’engageait en faisant cela et ne le savait toujours pas beaucoup plus maintenant. Mais il avait un objectif en tête. Un objectif qui lui permettrait sûrement d’avancer plus qu’il ne l’aurait pensé lui même dans ce monde qu’il commençait tout juste à découvrir.
« Toi tu n’a pas dû rencontrer ce genre de « problème »…Ta famille fait parti des forces de Kiri, ils connaissent déjà le métier et les risques qu’il comporte. Ils ont dû être des professeurs de choix pour toi. Ils doivent être fier de toi… Ce serait d’ailleurs sûrement enrichissant de pouvoir les rencontrer un jour. »
L'étudiant ne pensait pas à tord, il était réellement sincère dans ses propos. Rencontrer toute une famille qui a sût concilier leurs vies de shinobis et leurs vies familiale aurait assurément pût être quelque chose d’intéressant. Et cela, surtout pour Tenrou qui avait dû mal à s’imaginer la chose. |
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| Sujet: Re: Salle 216 Dim 5 Aoû - 20:00 | |
| Iba n’avait rien dit, par politesse, mais aussi parce que couper de tous moyens l’étudiant ne le mènerait à rien d’intéressant. Son esprit divaguait légèrement, jusqu’où devait-il aller ? Qu’elle était la limite ? Pour le moment, il pouvait faire un rapport correct, quoique peu consistant, qui plus est, Takeo avait déjà dû noter tout ce qu’il inscrirait sur son foutu papier. Une chose l’étonnait plus que tout, c’était le silence des deux chuunins. Son esprit tortueux lui chuchota qu’il était peut-être, lui aussi, évalué. Après tout, le test qu’il infligeait depuis une bonne demi-heure à son étudiant était d’une inutilité déconcertante du fait de son intégration récente, cependant il était plus intéressant de mettre à l’épreuve un shinobi qui commençait à avoir de l’ancienneté et surtout qui possédait un lourd passé. Les probabilités ne jouaient certainement pas en faveur de cette hypothèse, néanmoins un homme averti en vaut deux, ses précédentes aventures lui avaient enseigné que prudence était mère de sûreté.
Il devait rester concentré…
Le genin avait l’impression de chercher les aveux d’une quelconque culpabilité sur un sujet tout aussi quelconque de Tenrou. Ce dernier avait habilement déjoué sa tentative, pour en apprendre plus sur ses rapports familiaux. Ce n’était pas très grave, il avait tout le temps d’y revenir et possédait de multiples moyens de relancer le sujet. Ce qui le dérangeait plus était la tournure de la discussion. Volontaire ou non, l’étudiant s’aventurait sur un sujet douloureux et quasiment sujet à tabou. L’espace d’un instant, Iba crut qu’il allait être déstabilisé au point de devoir complètement éluder la question. Il l’avait déjà fait une fois auparavant. Cela pouvait être interprété de deux façons, soit du mépris pour son interlocuteur, ou une faiblesse apparente sur le sujet évoqué. Les deux cas étaient fort peu recommandable dans la situation du jeune garçon. Non pas que l’opinion que Tenrou pourrait lui porter était un souci, mais celui de Takeo si, en imaginant que ce dernier soit réellement là pour l’évaluer. Devait-il prendre les paroles de son supérieur pour des ordres ? Allons, du calme, il y avait forcément un moyen de retourner la situation à son avantage. Peut-être…Il lui fallait toutefois du temps, autant relancer sur le début de réponse de Tenrou…
«- Donc ta famille n’est pas au courant de ton enrôlement. Je me demande comment elle réagirait en l’apprenant ? Te soutiendrait-elle ou bien te dénigrerait-elle ? »
Iba marqua une pause, il devait construire son raisonnement et déjà des ébauches lui apparaissaient. Faire attention à ses phrases « inutiles », qui n’étaient usitées que dans le seul but de donner le change. Il ne fallait pas que l’on s’en rende compte qui cherchait ses mots et qu’il ne menait plus « l’interrogatoire » d’une main de maître, de fer. Ses éocutions devaient donc avoir un intérêt plus ou moins marqué. Le genin n’était néanmoins pas inquiet, il maîtrisait correctement ses respirations et son débit n’avait presque pas varié, de plus, n’ayant pas été attaqué de front, mais plutôt de manière officieuse, son visage était resté placide, malgré l’affluence de souvenirs d’une époque révolue et regrettée. Son esprit construisait encore et toujours son futur « discours », toutefois il lui fallait enchaîner, attaquer.
«- Cependant sa réaction n’a aucun intérêt, n’est-ce pas ? »
La question n’en était pas une. Il souhaitait juste voir la conséquence d’une telle annonce sur le faciès de l’apprenti. Bien sûr, il était gêné, bien sûr, la réaction de sa famille aurait de l’importance ; pour lui, puisqu’elle représentait tout son petit monde. Toutefois ce n’était pas ce semblant d’assaut qui visait à bouscule Tenrou une nouvelle fois. Continuons…
«- Tu appartiens aux forces militaires de Kiri, dorénavant ; c’est leur jugement qui est important. »
Impressionnant ce que cette phrase pouvait le vieillir, au bas mot trente ans de plus. Qu’importe, passons. Takeo semblait légèrement amusé, bien qu’il masqua tout sentiment du mieux qu’il le put. L’autre chuunin était une forteresse aux murs de granit et d’acier : complètement impénétrable.
«- Je vais peut-être t’étonner mais nous possédons quelques points communs. Moi aussi je me suis inscrit et présenté à l’Académie de mon propre chef. Je pense que nous avons été inconscients et courageux, d’une bravoure naïve, celle que n’ont que les fous et les suicidaires sur un champ de bataille. Seraient-ils fiers de toi ? »
Là encore, le genin ne voulait pas de réponse, juste se servir de sa question pour rebondir. Il lui fallait maintenant être précis, frapper juste. Rendre ses paroles incisives, et non larmoyantes, ni pitoyables. Conscient de sa propre faiblesse, le genin redoubla d’efforts, et l’on put presque croire son visage de glace, sculpté dans les tréfonds d’un glacier, mais son regard ne put s’empêcher de se faire un instant, lointain, perdu dans une rêverie revêtant des visages perdues depuis longtemps.
«- Sont-ils fiers de moi? Je l’espère. Je pense qu’ils approuveraient mon choix, celui de m’engager dans les effectifs du village de la Brume. Quant à savoir s’ils auraient été de bons professeurs…je pense que oui »
L’emploi des temps avait dû mettre la puce à l’oreille de l’étudiant. Il allait tester sa réaction, il était là pour cela et il ne devait pas se laisser distraire par les émotions, voilà ce qu’on lui avait appris. Il était sûr d’avoir capté l’attention de son interlocuteur, il pouvait le poignarder maintenant.
«- Les rencontrer ? J’aimerai bien moi-même. »
C’était équivoque. Tenrou devait se poser des questions. Il était temps de retourner la situation, assez parler de lui, on retournerait prochainement au sujet de cette entrevue.
«- Ils sont morts. Tous… »
Voilà c’était dit…Le silence s’était fait, suite à l’annonce froide et amère. Tenrou semblait incertain. Iba allait accentuer son doute.
«- La guerre contre Kumo, il y a douze ans de cela, me les a volé. »
La date donnée devait déboussoler un peu l’étudiant, mais qui pouvait donner à ce frêle corps d’à peine plus d’une dizaine d’années, gardé dans un carcan de glace pendant pas loin de six longs printemps, les dix huit qu’il possédait mentalement.
«- Il me reste certes de la famille éloignée, mais pour eux je dois être pire que la peste et le choléra réunis. Je suis un paria. Si ta famille venait à disparaître, que se passerait-il ?
Piquant parce que sûrement un peu jaloux de la chance de Tenrou, Iba continua avec cynisme. Il allait le plonger dans des situations qu’ils ne devaient imaginer que dans ses pires cauchemars. Il allait frapper dur, mais c’était les règles, il ne pouvait s’y soustraire.
«- Famille nombreuse donc. Et si l’on venait à tuer ton père, ta mère aussi, en l’ayant préalablement violée. Tes frères roués de coups, puis envoyés aux mines de sel, et tes sœurs mises dans je ne sais quel harem, bien sûr c’est dans le meilleur des cas, à savoir si le massacre les a épargné. Prêcherais-tu toujours la discussion ? Et une fois ton deuil fait, deviendrais-tu un ninja solitaire comme tu me l’as si bien dépeint, ou la vie te semblerait-elle tellement sans saveur qui tu y mettrais fin ?
Iba n’avait pas rit, ni sourit. On aurait dit que ses paroles étaient le blizzard même. Certainement parce que toutes ses questions, toutes ses situations, il les avait déjà imaginer et peut-être penser à les concrétiser. |
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| Sujet: Re: Salle 216 Mer 8 Aoû - 15:33 | |
| La discussion était déjà bien entamé. L’étudiant avait fini de parler et c’était maintenant à son tour d’écouter. Et bien que dans la pièce ou il se trouvait, il y eût quatre personnes, il y en avait seulement deux qui échangeaient des mots. Pourquoi les deux chunnin restait là sans rien dire ? Il n’en avait aucune idée. Au fond cela ne l’intéressait pas vraiment non plus. Sa discussion avec le gennin, si discussion on pouvait l’appeler retenait déjà toute son attention.
La question qui suivit tout de suite la fin du discours de l’étudiant laissa un moment de silence pour des raisons différentes et chez le gennin et chez l’étudiant. Tenrou lui même ne savait pas comment sa famille réagirait, c’est aussi peut être pour ça qu’il ne l’en avait rien dit. Au fond de lui, il se persuadait que ses proches l’accepteraient, le soutiendraient et l’aideraient même. Mais et si ce n’était pas le cas ? S’ils le rejetaient, l’excluaient ? Que ferait il alors ? Encore une fois, il n’arrivait pas à s’imaginer la chose. Ce n’était pas possible que sa famille réagisse ainsi. Mais il persistait toujours ce doute. Et si…
Personne avant lui n’avait pris ce genre d’initiative. Ni son grand frère, ni sa grande sœur ou alors il ne le savait pas. Cela ne l’aidait pour savoir comment l’annoncer ou comment ils le prendraient. Peut être finalement aurait-il dû en parler avec sa mère avant de s’engager. Mais elle aurait sûrement refusé la chose prétextant encore qu’elle allait bien alors que ce n’était pas le cas. Désormais il n’était plus possible de faire marche arrière et l’étudiant commençait à en prendre conscience.
Le visage de l’étudiant s’agrandit, l‘air légèrement amusé. C’était évident. Bien sûr que la réaction de sa famille avait de l’importance. Elle était tout pour lui. Sans elle, il ne lui restait plus rien. Et son interlocuteur devait bien l’avoir compris. Pourquoi posait-il alors une telle question alors qu’il en connaissait très bien la réponse ? Peut être parce que cela n’en était pas une. L’étudiant n’était en définitive qu’un objet qui devait obéir et exécuter des ordres sans réfléchir. C’est ce que le gennin essayé finalement de lui dire. Qu’est ce qui amène un si jeune garçon à penser de la sorte ? C’est ce que se demandait Tenrou sur le moment. Il n’arrivait pas vraiment à comprendre qu’on puisse en arriver à raisonner ainsi.
La discussion se précisait un peu plus tandis que l’expression du gennin se faisait plus froide et distante. Sa famille…Pourquoi en parlait-il au passé ? Il ne devait pas les avoir vu depuis un moment. Plus d’un an en tout cas date de son entrée à l’académie. C’est ce qu’en tout cas en avait compris Tenrou. Mais cela restait tout de même étrange, son interlocuteur lui avait lui même dit qu’ils faisaient parti des forces de Kiri. Il devait forcément les avoir au moins croisé dans l’académie. Une mission un peu trop longue ou alors était ce toute autre chose ?
Les interrogations de l’étudiant ne tardèrent pas à trouver de réponses. Ses yeux s’ouvrirent en grand et il laissa échapper un léger son venant du plus profond de sa gorge. Mort ? Tous ? Il n’arrivait pas à y croire. L’étudiant était rempli d’incertitude, il commençait à mieux comprendre. D’étranges sentiments se mêlaient dans l’esprit de l’étudiant. Il voulait exprimer sa peine envers le gennin mais il savait au fond de lui qu’il n’en voudrait pas. Cela ne ferait sans doute que rendre les choses plus compliquées qu’elles ne l’étaient déjà. L’étudiant était pris de mutisme et gardait cet même expression figé sur son visage. Iba ne lui laissa de toute manière pas le temps de prendre la parole. Il voulait déstabiliser l’étudiant jusqu’au bout même si pour cela, il devait occulter certains sentiments. Et il le réussissait bien. La mine de Tenrou se fit plus évasif. Il fronça les sourcils songeur et quelque peu perdu. C’était il y a douze, douze longues années que sa famille s’en était allées. La guerre les lui avait arraché. Tenrou avait à peine trois ans, trop jeune pour se rappeler de quoi que ce soit. Mais alors que dire de son interlocuteur ? Etait-il seulement né ? Il devait avoir tout au plus un an à cette époque peut être même moins. Il n’avait donc pas pût connaître sa famille. Ou alors peut être faisait il seulement plus jeune que son âge de quelques années tout au plus. Orphelin à la naissance…C’était cruelle à penser mais Tenrou se disait que ce devait être plus « facile » à vivre que de grandir avec sa famille puis de la voir mourir. Mais les épreuves dans chacun des cas ne sont pas les mêmes.
L’étudiant pris finalement la parole. Le ton employé était quelque peu attristé. Il parlait lentement. Par respect pour son interlocuteur, il ne préféra pas rien dire au sujet de sa famille. Aucune formule toute faite compatissante à sa situation. Iba n’en voulait certainement pas et il l’avait fait comprendre par le ton qu’il avait employé tout au long de son exposé.
« Coïncidence ou non, j’ai également quelques points commun avec toi. Ma famille éloignée ne me reconnaît pas. Ni moi, ni aucun autre de mes frères et sœurs d’ailleurs. Tantes, oncles, grands parents…Tous comme ils sont, ils n’ont pas voulu voir mes parents ensemble. »
C’était il y a bien longtemps de cela déjà et les deux amoureux n’avaient pas tenu compte de l’avis de leur entourage. Ils n’avaient jamais pris la peine de raconter toute l’histoire à leurs enfants. Tout ce qu’ils savaient, c’est que les premiers jours avaient été difficile pour leur deux parents. Et depuis cet époque, ils n’avaient jamais revu ni frères, ni sœur, ni même leur propre parents.
« Si ma famille venait à disparaître…Je pense que j’essayerais d’aller rencontrer ces gens là. Ils ne me voient ni comme la peste ni comme le choléra même s’ils ne m’acceptent pas. Je pense donc que j’irais les voir. Et s’ils venaient à me rejeter, je me tournerais vers les amis que j’ai. En tout cas, je ne resterais pas seul… »
Le regard de l’étudiant se déporta un instant vers la fenêtre. C’était tellement plus facile à dire qu’à faire. Comment s’imaginer sans sa famille alors qu’il a toujours tout construit autour de celle ci ? Un beau discours en soi mais qui mériterais d’être éprouvé en situation.
« C’est ce que je pense en ce moment même. Mais en ce moment même, ma famille est toujours bien présente… »
Finalement, il ne savait vraiment pas ce qu’il ferait. Peut être sombrerait-il tout simplement dans la folie pour finir ses jours seul dans une pièce monotone et vide. Le gennin n’en était pas resté là et la situation qu’il avait dépeint semblait encore plus incroyable que les pires histoires que l’étudiant avait pût imaginer. Le meurtre pouvait encore rester tolérable. Par tolérable, il fallait bien comprendre par rapport à d’autres circonstance. L’étudiant remis sa tête dans l’axe de celui du gennin, le point légèrement serré sous la table. Violer sa mère…C’était tout simplement impardonnable. Il ne pouvait rester calme rien qu’en imaginant cela. Sa respiration se faisait plus rapide et plus forte. Il s’imaginait bien dans sa tête en face de l’auteur de cet acte. Et ce n’est pas des mots qu’il échangeait avec lui. Heureusement, il ne faisait que l’imaginer. Quel horrible personnage aurait été capable de telles atrocités ?
L’étudiant repris une respiration plus normale et décrispa son poing. Il préférait encore voir ses frères et sœurs mort que les savoir en train de souffrir. Même si la pensée qu’ils puissent être toujours en vie quelque part soit positive, pas dans ces circonstances là. Les savoir mort lui permettrait de faire ainsi son deuil et de ne pas se ronger l’esprit plus encore.
« Qui prêcherait encore la discussion après cela ? Seul un fou pourrais garder son calme après avoir vu subir de telles atrocités. Et seul un fou pourrais commettre de telles actes. Ce n’est pas l’attitude de quelqu’ un d’humain. Mais j’essayerais tout de même de comprendre. Pourquoi, pourquoi à-t-il agit ainsi ? Peut être qu’en le comprenant, on pourra éviter à d’autre d’avoir à subir la même chose. »
La voix de Tenrou avait retrouvé son timbre habituel. La salle était calme et le ciel dégagé. Qui pourrait sincèrement vivre en portant cela sur le dos ? Aucun être humain ne peut se dire encore doué d’humanité après avoir agit ainsi. Et aucun Homme après avoir vu sa famille décimée ne peut tomber plus bas. Mais lorsqu’il se relève, il ne peut qu’en sortir grandit.
« La vie n’aura sûrement plus le même goût après. Il y aura sûrement des jours ou je voudrais mourir. Mais si j’arrive à surmonter tout cela, je pourrais alors rebondir. Si mon malheur peut servir aux autres alors je me dévouerais à cet cause. J’aiderai ceux qui en ont besoin pour que cela n’arrive plus jamais. »
L’étudiant pencha légèrement sa tête sur le côté. Il n’avait pas oublié tout ce que le gennin lui avait dit sur sa famille…C’était encore bien dans son esprit. Il se demandait bien comment il avait pu surmonter cette épreuve. Peut être que pour se protéger, il avait développé cette épaisse carapace ne laissant ni sentiment ni émotion transparaître. Était ce là, sa manière à lui d’avoir rebondit ?
« J’aurais une question à te poser… »
L’étudiant savait que les questions n’étaient pas vraiment les bienvenue de sa part. Il enchaîna alors rapidement.
« Je sais que ce n’est pas à moi de poser les questions mais celle ci sera la dernière. »
L’étudiant fixa le gennin et surenchéri le regard calqué sur celui de son interlocuteur.
« Quel âge as-tu ? » |
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| Sujet: Re: Salle 216 Ven 10 Aoû - 12:21 | |
| Iba avait créé un climat de malaise, et Tenrou en semblait clairement imprégné. Le genin devait s’avouer qu’il n’était pas tranquille. Il fut un temps où le simple fait d’évoquer la disparition tragique de sa famille l’aurait mit dans un état lamentable. Aujourd’hui il était juste mélancolique. Néanmoins, il n’en était resté pas moins observateur. Tenrou était bien comme il le pensait, sa motivation venait de sa famille, la médecine qu’il avait choisi comme voie d’apprentissage traduisait très bien son sens du dévouement pour les siens. Il voulait être à même de les soigner. Toutefois, il manquait encore de clairvoyance au goût du jeune garçon. Pour le genin, il était devenu évident que les shinobi ne pouvaient uniquement se contenter de faire le « bien ». Si on leur apprenait à se battre, ce n’était pas uniquement pour défendre, mais aussi pour tuer. Tant que l’étudiant n’aurait pas été confronté à ce choix, manger ou être mangé, il ne pourrait pas correctement appréhender les paroles de son sempaï. Ce dernier avait aussi noté une légère réaction de Takeo, l’autre était resté impassible, si ce n’est peut-être les mains, dont il pouvait voir les tendons se contracter très faiblement. Takeo, lui, s’était contenté de sourire. Ce n’était pas un sourire mesquin ou calculateur, ni même compatissant. Peut-être simplement de satisfaction. Iba ne saurait le dire, était-il lui aussi testé ou non ? De même lors de son évocation des horreurs de la guerre, en y mêlant les membres de la famille de son apprenti, la fureur s’était lue sur son front. Ses poings s’étaient serrés avec violence. Le garçon était beaucoup trop émotif, cela allait lui jouer des tours. Déjà Iba cherchait d’autres voies pour sonder son étudiant. Constant dans son attitude, le genin finit d’écouter son interlocuteur. Il aurait sûrement mieux fait de ne pas suivre sa ligne de conduite, car la dernière lancée de Tenrou laissa un blanc. Le genin ne put y répondre, car il ne possédait pas la réponse. C’était étrange de ne pas pouvoir répondre à une question aussi simple, aussi banale. Il ne pouvait pas l’éviter, puisqu’elle était fermée, c’est-à-dire n’attendait qu’une réponse simple, et éluder présentait toujours autant de risques vis-à-vis de Takeo. Le silence se posa durant quelques secondes, Iba conscient de son erreur, réfléchissait à toute vitesse, il pouvait de nouveau mentir à Tenrou…
«- Quel âge j’ai ? »
La réponse semblait à la fois évidente et absurde. Que dire, que faire ? Il ne s’était pas vraiment penché sur le sujet depuis son retour de mission avec Darok. Il avait préféré oublier, mettre ses événements absurdes dans un coin de sa mémoire, et ne pas les perdre cette fois-ci. Ce qu’il avait appris était déboussolant, surtout qu’il savait pertinemment qui lui manquait un bout du puzzle pour connaître l’entière vérité. Il restait trop de mystères et de tabous, sur sa vie, ses pouvoirs, la mort des siens, son nom…
«- A dire vrai, je ne sais pas. »
Voilà une réponse qui en désarçonnerait plus d’un. Tenrou ne ferait pas exception, pourtant Iba n’avait plus vraiment la tête au test. Ce n’était pas bon pour lui, il devait se ressaisir, mais comment ?
«- D’un point de vue purement historique je devrais avoir dix huit ans, bientôt dix-neuf. »
Puis il se montra du doigt à son étudiant. Non, il n’avait pas l’air d’un adolescent à peine rentrer dans le monde adulte, sa majorité obtenue. Il avait la corpulence et le faciès d’un enfant de douze ans, pas plus, peut-être un peu moins.
«- Pourtant… »
Il devait clore ce sujet et rapidement. Ressassant les paroles de son confrère vis-à-vis de la folie des combats, il se décida à relancer le sujet là-dessus. Il y redeviendrait maître et Tenrou le « cobaye ». Cependant, il savait fort bien qu’il ne ferait que tourner en rond, les points de vues divergeaient et il n’y changerait rien pour le moment. Il fallait laisser du temps au temps. Toutefois, le genin décida de resservir le couvert une fois, pour se laisser du temps.
«- Pour en revenir à la folie des hommes, je dirais que la guerre en est une. A partir de ce postulat, on peut considérer que tout ce qui se déroule lors d’un tel événement n’est qu’absurdités violentes et obscènes. Les massacres, les génocides et autres exterminations n’existent pas dans les livres. Tu t’es récemment inscrit, ce qui veut dire que tu étais dans les refuges pour civil lors de la guerre avec Suna, il y a six mois de cela. Tout les shinobi ont été réquisitionné pour aller au combat, sauf les plus jeunes étudiants. Nous avons vu la Mort, et l’avons donner. Il n’y a rien de sensé dans ses actes, mais je préfère être considéré comme fou plutôt que mort. »
Il marqua une pause et essaya de se remémorer exactement ce qu’il ressentait à chaque affrontement. D’abord il y avait la montée d’adrénaline, l’accélération du pouls, des tremblements éparses, parfois faibles ou démentiels, causés par l’effroi, la crainte, l’hésitation… Il se souvenait de ce qu’il avait ressenti face au Kazekage démoniaque. Balayé comme un simple fétu de paille…
«- Une chose est certaine, lorsque l’on se bat pour sa vie, tout les coups sont permis… »
Au cœur de la bataille, face à l’ennemi, plus puissant, plus nombreux, l’honneur n’est d’aucun secours. Iba voulait clore le débat. Il était temps de passer à un autre sujet. IL indiqua à son interlocuteur de patienter plusieurs minutes et le genin commença à se concentrer. Il accumula de l’eau dans sa main, tourné vers le ciel. De minuscules gouttelettes venaient s’y agglomérer, et la bulle d’eau croissait avec une vitesse exponentielle. Lorsqu’il jugeait qu’il possédait assez de matière première, le garçon ferma les yeux et commença à l’aide de son chakra à modeler un objet. Dès les premiers instants, il se rendit compte de la difficulté de ce qu’il était en train de tenter. Il demanda l’aide des Eaux, et sous ses paupières, ses yeux devinrent bleu argenté. Quelques gouttes s’étiraient le long de son front. La bulle d’eau ressemblait maintenant à un parallélépipède d’environ vingt centimètres, sur vingt, sur trois. Sur la face supérieure, visible par Tenrou, un damage commença à se former. Soixante quatre cases apparurent, puis la structure se cristallisa. Le plus facile avait été fait, Iba possédait un échéquier de glace, il ne restait plus qu’à avoir les pièces. L’exercice demandait pas mal d’énergie, mais sa symbiose avec les Eaux facilitait énormément les choses. Durant environ cinq minutes, il confectionna les pièces, toujours les yeux fermés. Il lui suffisait de se focaliser sur la forme de l’objet souhaité, de le modeler ensuite avec son chakra puis de le geler. En mois de dix minutes, le jeu était prêt. Iba essuya la sueur sur son front.
«- C’était la première fois que je me livrais à ce genre d’exercice. »
On aurait put croire qu’il cherchait à s’excuser. Il n’en était rien. Prestement Iba disposa les pièces dans une configuration donnée et expliqua les rudiments du jeu à son apprenti. S’il connaissait tant mieux, sinon…dans les deux cas, il estimait que ce n’était pas du temps de perdu que de rappeler les consignes du jeu. Il énonça la situation que l’échéquier lui mettait sous les yeux.
«- Commençons par faire simple. Le fou noir adverse attaque et a mis ton roi en échec. Ton cavalier blanc peut le prendre, mais il sera aussitôt pris par la tour. La seule autre solution sur la plateau est de déplacer le roi, pour fuir l’échec, néanmoins au coup d’après le fou noir peut faire une fourchette sur ta tour et ta dame, c’est-à-dire que tu ne peux sauver qu’une des deux pièces. Sacrifies-tu le cavalier ? »
Il réorganisa le damier. Les pièces avaient pris une toute nouvelle position. Il regarda Tenrou dans les yeux. Bien sûr, il avait déjà réfléchi au positionnement et savait qu’il n’existait pas d’autres choix que celui qu’il proposait.
«- Pour prendre la reine blanche, pièce la plus importante de l’adversaire, tu peux sacrifier trois pions, ou une tour et un pion. Quel serait-on choix ? Et expliques moi pourquoi aussi. » |
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| Sujet: Re: Salle 216 Mar 14 Aoû - 17:02 | |
| L’étudiant demeurait à la fois pensif et mal à l’aise. Il se demandait encore comment son interlocuteur pouvait rester aussi calme. Tenrou dans la situation du gennin se serait sûrement mis à pleurer en évoquant un sujet aussi douloureux que la mort des siens. Il était émotif. Il n’était pas pareil qu’Iba. Dans cette pièce, entouré de ces trois shinobi, cela aurait était vu comme un défaut, une faiblesse. Pour lui, cela restait juste un trait de caractère. Quelque chose dérangeait également l’étudiant. Il avait gaspillé bêtement la dernière question qu’il s’était octroyé. Iba n’y avait pas vraiment répondu. Au contraire, sa réponse au lieu de se suffire à elle même amenait de nouvelles questions. Mais le garçon l’avait dit, il n’en poserait aucune autre et c’est ce qu’il ferait. Il était tout de même étonné de voir que le gennin ne connaissait même pas son âge. Tout le monde connais son âge. C’était tellement évident. Et même s’il ne pouvait donner une date précise, il devait au moins connaître l’année de sa naissance. Mais non, rien de tout ça. Le gennin disait avoir presque dix-neuf ans. Mais qui pourrais réellement le croire ? Il avait dû mal à s’en convaincre lui même. Une fois de plus, Tenrou n’aurait pas de réponse, juste des questions en plus. Des questions qui elles mêmes n’auraient pas de réponse pour le moment. Peut être un autre jour…
La discussion s’était à nouveau braquée sur le « bien et le mal ». Tenrou croyait pourtant en avoir fait le tour avec son interlocuteur mais le gennin en avait décidé autrement. Après tout, c’était lui qui était maître de la discussion. Cette fois ci, Iba avait dit des choses qui avaient un peu plus percutées dans la tête de l’étudiant. Tenrou s’imaginait sur le champ de bataille et se demandait qu’est ce qu’il en ressortirait. Enfoncerait-il sauvagement sa lame dans la chair de son adversaire ? Il se voyait mal pris de cet instinct animal. Manger ou être mangé. Se laisserait-il tout simplement faire sans réagir ? Ce n’était pas non plus la bonne solution. Personne ne peut sincèrement renoncer de vivre sans rien faire. Alors qu’elle attitude adopter ? Comme à l’accoutumée, l’étudiant n’avait pas de réponse. En théorie, il savait tout de même ce qu’il ne ferait pas dans pareil situation. Mais en pratique, il n’avait aucune idée de sa réaction. Il n’avait jamais était confronté à telle situation et espérer ne jamais l’être. Pendant la guerre contre Suna, il était comme tous les autres civils réfugiés dans des abris. Cet épisode ne lui avait pas paru douloureux. Il n’avait assister à aucune scène et n’avait perdu aucun proche. Chaque jour après la guerre, il continuait de côtoyer les même gens qu’avant. C’était peut être pour cela que le débarquement Sunéens l’avait si peu marqué.
La guerre une fois qu’elle survient s’impose à elle même. Elle est à traiter différemment des simples missions d’assassinat ou autre. La guerre reste tout de même à éviter. Combattre ce n’est pas seulement prendre les armes. Mais une fois celle ci enclenchée, alors il faut qu’elle soit moralement correctement menée. Elle ne doit pas non plus éclater injustement. Ce que Tenrou reprochait le plus dans le discours du gennin c’est ce côté moral complètement occulté. Pourquoi mêler des civils aux combats ? Les combats ne doivent concerner que les combattants. Il faut mener une guerre « juste » si celle ci doit être menée. Tout ceci, l’étudiant ne l’avait pas dit. Il s’était contenté de le penser. Iba ne cherchait de toute manière pas de réaction.
Tenrou observait attentif ce que faisait le gennin. C’était fascinant, tout simplement fascinant. Décidément, Iba avait plus d’un tour dans son sac. Et il semblait faire cela avec tellement de facilité. Il paraissait avoir le contrôle sur toute forme aqueuse. A ce moment là, Tenrou se demandait bien s’il pourrait un jour arriver à un tel résultat malgré la voie qu’il avait choisi. Il aurait sûrement amusé Nina avec de tels tours. Ce n’était pas vraiment le but mais cela aurait fait un bon moyen de divertissement. L’attention de Tenrou commença doucement à chuter. A l’aide de son index, il commença à gribouiller quelques dessins sur la table qui était devant lui. Bien que rien n’apparaisse sur le pupitre, les dessins étaient clair dans la tête de l’étudiant. Il y avait là une maison grossièrement dessinée et un personnage allongé devant celle ci. Tout autour de lui se tenait trois autres bonhommes debout cette fois ci. Tenrou essuya d’un revers de main l’image qu’il s’était projetée sur la table puis poussa un petit soupir. Iba avait désormais toutes les pièces en main. C’était du travail bien fait et surtout pour un premier essais. Il n’y avait rien à redire. Le jeune garçon avait tout de même du mal à suivre ce que le gennin attendait de lui. Il voulait faire une partie d’échec ? Ici ? Maintenant ?
« J’ai déjà eût l’occasion d’y jouer mais un petit rappel des règles reste toujours une bonne chose. »
Tenrou ne se posa pas vraiment de question. Il se contenta de suivre le courant. La situation était maintenant énoncée. Son roi était mis en échec par le fou adverse. De là, la disposition des pièces lui offrait plusieurs possibilités quand à la marche à entreprendre. Après quelques secondes de réflexion, Tenrou pris la parole.
« Hum…Dans un premier temps, je dirais que je ne sacrifierais pas le cavalier. Je m’explique. Le fou noir met mon roi en échec. Je déplace ce dernier comme tu l’as suggéré. A partir de là, le fou noir se déplace également et peut faire une attaque double. Ma tour et ma dame sont alors vulnérable. Mais si le fou peut se déplacer en diagonale, ma dame aussi. Donc elle pourra l’éliminer au coup suivant et alors je n’aurais à subir aucune perte. Je n’aurais alors aucune pièce à sacrifier et j’aurais même éliminé le fou adverse en prime. »
Tenrou fronça légèrement les sourcils, une main sur la joue, il observait encore le jeu. Il se demandait si c’était bien là la bonne solution et si c’était la meilleur chose à faire. Il se demandait également s’il n’avait pas fait quelque part une erreur dans son raisonnement. Peut être quelque chose lui avait elle échappé ? Dans le doute, l’étudiant surenchéri.
« Tout ça ne peut marcher que si bien entendu le fou noir n’est plus protége par la tour une fois qu’il se déplace pour faire son attaque double. Le cas échant, la meilleur chose à faire est je pense de sacrifier le cavalier. De cet manière, je préserve ma tour de la fourchette du fou qui je pense est plus importante à ce stade que mon cavalier. »
Il n’y avait pas grand chose à rajouter. Iba changea la disposition des pièces une nouvelle fois. Cette fois, la situation était différente. Il ne s’agissait plus de défendre mais d’attaquer. Mais surtout de quel manière attaquer. Deux possibilités s’offrait à l’étudiant pour s’emparer de la dame adverse. Dans les deux cas, le résultat restait le même. Mais au final, l’une ou l’autre des possibilités influeraient sur la suite de la partie.
« Je sacrifierais les trois pions. »
Tenrou n’hésita pas un instant en donnant sa réponse. Pour lui, c’était clair. C’était ce qu’il fallait faire. Il regarda le gennin dans les yeux. Celui ci attendait une explication à ce choix.
« Les pions même s’ils restent utiles sont tout de même limités. En terme de potentiel pur, on ne peut pas dire que ce soit les pièces les plus importante du jeu. Qualitativement, on ne peut pas dire non plus que deux pions ni même trois d’ailleurs valent une tour. C’est un sacrifice utile. Je perds certes une pièce en plus mais ce n’est pas plus mal. Quantitativement, je serais peut être lésé mais ce n’est pas le nombre de pièce qui compte ici. »
Tenrou retira la main de son visage pour pointer de son index la dame de glace posée sur l’échiquier.
« C’est LA pièce la plus importante. Alors qu’est ce que trois pions quand on regarde le handicap que cela inflige ? Et puis même si je n’avais pas le choix, je sacrifierais tout de même ma tour et mon pion. Cela reste tout de même un « bon » sacrifice quand on connaît l’importance de la dame. On ampute ainsi l’adversaire d’une puissance de feu non négligeable. »
Tout cette histoire d’échec en avait fait oublier à Tenrou le malaise qu’il ressentait plus tôt. Il n’était plus question de famille, ni de combat, juste d’un jeu. Il en était même arrivé à oublier qu’il était toujours pris dans l’engrenage de ce test qui avait pris place dès qu’il avait franchi la porte de cette pièce. |
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| Sujet: Re: Salle 216 Sam 24 Oct - 15:28 | |
| [Peut-être reprendrons nous ce RP un jour, en attendant voici des XP. Je te contacte par MP pour savoir si cela te tente toujours =)]
Iba : + 81 XP (bonus Oï-nin inclus) Tenrou : + 70 XP (bonus Genin inclus) |
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| Sujet: Re: Salle 216 | |
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