Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

Partagez
 

 Salle des Professeurs

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant
Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


Salle des Professeurs - Page 3 Empty
MessageSujet: Salle des Professeurs   Salle des Professeurs - Page 3 EmptySam 15 Mar - 14:31

Rappel du premier message :


La salle des professeurs de Konoha est le lieu immanquable pour chacun d'entre eux. Ils y passent presque tous, au moins une fois par jour. Certains y restent même plus longtemps qu'en cours ! Vaste, un mur est entièrement occupé par les casiers qui brillaient par leur diversité : d'aucun sont entièrement personnalisé, avec des autocollants ou des citations, certains sont ouverts et laissent s'échapper quantité de documents sans doute très précieux, d'autres sont verrouillés à l'aide d'un demi-douzaine de cadenas et autres systèmes de sécurité. On peut reconnaître le professeur sans même lire le nom (parfois illisible, hélas) : Tsubaki a plus de vêtement et de nécessaires de beauté que de documents officiels, Ran possède quantité de sucreries et autres objets sans doute volés à ses étudiants ("empruntés", s'empresse-t-elle de préciser), le casier propre et parfaitement rangé de Koi Masamune...

Il est facile d'y accéder, l'entrée est autorisée aux étudiants. Si la salle est enfumée, Daiki est là. Si un chat trottine, Toraneko n'est pas loin. Il suffit généralement d'un coup d'oeil pour savoir ce dont on a besoin, et il y a toujours quelqu'un pour accueillir les étudiants. La prise de rendez-vous se fait ici également, tout simplement parce que c'est l'endroit le plus simple pour voir son professeur ou bien pour parvenir à son casier et y laisser un mot. Selon le professeur, le mot a plus ou moins de chance d'être suivi d'effets.

La salle des professeurs est l'occasion de voir des choses extraordinaires comme, par exemple, les passionnantes discussions entre Yukenshi et Toraneko, où environ trois mots sont lâchés en tout et pour tout ; ou bien encore les agressions sauvages de Ran, qui s'accroche sur tout dos, musculeux ou non. Elle a une préférence pour celui de Sasaku qui se laisse faire par gentillesse (ou stoïcisme, impossible d'être sûr), mais rien ne l'empêche de s'agripper à celui, beaucoup plus délicat, de Tsubaki qui promet alors mille et une mort plus horrible les unes que les autres. Puis la belle jeune femme s'assied sur une chaise et jette des regards mauvais sur la petite fille, toute rayonnante, qui chantonne une comptine aux paroles hasardeuses.

Certains enseignants fréquentent ces lieux de façon occasionnelle, c'est le cas de Hiryuu Gesshoku qui, lorsqu'il est de passage, empreinte assez facilement les allumettes de Daiki sans jamais penser à les lui rendre. Hakuba Soba, quant à lui, brille par son absence. Pour le trouver il vaut mieux se lever de bonne heure... enfin... façon de parler, car le jeune homme ne se lève généralement pas aux aurores, en revanche, il est assez régulièrement l'hôte de la forêt externe où il s'entraine... à moins qu'il ne soit occupé ailleurs, dans une bagarre vraisemblablement. Mais dans la bande de ceux qui ne sont toujours occupés ailleurs, il y en a une qui a une bonne excuse : c'est Yasu Nakagawa, l'Anbu qui passe lorsqu'elle est de permission.

Et puis il y a les assidues, les "petites jeunes encore pleines d'espoir" comme aime à se moquer Hiryuu. Yoko Omoshiroi fait partie de celles là, ces jeunes filles pleine d'espoir et d'énergie... trop peut être. A l'opposé, il y a Uchiki Matsuda, la nouvelle prof de ninjutsu qui aimeraient bien ressembler à une souris pour pouvoir se cacher des énergumènes qui fréquentent ces lieux. Il y a aussi un autre ninja qui ne voit pas (sans faire de mauvais jeu de mot) le temps passer lorsqu'il est en salle des profs, c'est Yamiyo Shimizu, le Jounin qui est un artiste de l'illusion.

Heureusement pour tous, certaines heures sont plus calmes. Ainsi, lorsque Saya rentre, il est rare qu'elle adresse la parole à quiconque. Elle pose la tête sur la table, un café fumant devant elle et attend. Elle s'entend curieusement très bien avec Sayuri Uchiha, avec qui elle discute avec plaisir. Ou avec Reiko aussi. Mais celle-ci ne passe pas souvent.

Chaque enseignant a une façon différente d'enseigner. Il est important d'en tenir compte pour trouver celui qui correspond le plus à l'idée que l'étudiant se fait des shinobi. Mais d'une façon générale, les professeurs se succèdent dans les classes et parfois, les élèves ont la surprise de voir qu'aujourd'hui encore, c'est Daiki Senjago qui va s'occuper du cours.


Dernière édition par Akogare Hyuuga le Sam 7 Nov - 19:31, édité 6 fois

AuteurMessage
Uchiha Kenji

Uchiha Kenji


Salle des Professeurs - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Salle des Professeurs   Salle des Professeurs - Page 3 EmptyLun 14 Sep - 2:33

L’atmosphère qui régnait dans la pièce était étrange. Les regards cyniques se mélangeaient à des gestes ironiques. Tout n’était qu’illusion, des attitudes qui ne trahissaient pas les pensées réelles des deux protagonistes. Leur carapace fait de mensonge et de certitude ne se fissurait pas. Ils se jaugeaient sans faiblir, l’un analysant l’autre sans jamais trouver de réponse. C’était un jeu où personne ne gagnait. Il n’y avait que des matchs nuls et sans raison d’être car juste deux murs se faisaient face sans faiblir. L’ambiance n’était pas encore tendue mais on ressentait que cela n’allait tout de même pas fort.

Kenji se passa lentement une main dans les cheveux tout en observant Iki. Ce dernier semblait avoir d’autres préjugés sur la vie que les siens. Mais ce n’était pas grave, Kenji n’était pas ici pour discuter des goûts et des couleurs qu’ils pouvaient bien avoir. Chacun pouvaient bien penser comme il le voulait après tout l’Uchiha n’en avait que faire. Ce qu’il voulait c’était des informations plus précises sur les techniques interdites. Mais le professeur n’avait pas l’air enclin à les lui donner. Au lieu de cela, il parlait de la gloire de Konoha. Des paroles qui sonnaient peut-être le glas d’une victoire certaine dans le cœur des patriotes mais pour Kenji cela n’était qu’une vague propagande. Ils ne s’attachaient à rien, une idée, une conception ? Ce n’était pas concret comparé au nombre de vie humaine qui tombaient. Fou qu’ils étaient à croire que se battre pour rien était une bonne chose.

Pour Iki c’était différent. Il ne voyait pas comment accorder sa confiance au village alors qu’il n’avait rien fait pour lui. L’intérêt personnel avant la réciprocité. Il ne pouvait le lui reprocher mais cela appuyait la théorie de l’Uchiha concernant le profit personnel avant de donner aux autres. Même lui s’en servait alors. C’était navrant. Toute cette société qui tournait autour du prêté et du rendu, tout cet égoïsme quelque fois si bien caché qu’il pourrait le faire mentir. Un monde pourrit par l’individualisme et les croyances des soi-disant leaders.

Le fait que Kenji est ironisé sa réponse montrait qu’il n’avait pas de réel but pour apprendre ces techniques interdites. Iki le voyait bien. Il n’était pas sociopathe mais reconnaissait les sentiments de l’Uchiha. C’était un début et Kenji était prêt à ne plus ironiser pour parler de chose sérieuse. Mais le principal problème était qu’il ne savait vraiment pas pourquoi ces techniques l’attiraient autant.

Et pourtant, Iki semblait attendre une réponse. Il s’assit tranquillement sur une table tirant à nouveau sur cette cigarette que Kenji détestait tant. Il observait le jeune garçon comme on regardait un animal dans un zoo. On analysait ses gestes, on essayait de voir s’il ne se trahissait pas. Pour au final voir qu’il n’était qu’un humain parmi tant d’autre.

Un petit son de cloche sonna. Il retentit à travers tout l’établissement coupant la conversation entre les deux protagonistes durant un certain laps de temps. Kenji en profita pour se rapprocher de quelques pas du bureau où l’enseignant se pavanait. Il s’y arrêta et se posa avec délicatesse contre la table du premier rang. Il se passa doucement une main dans les cheveux et prit la parole d’une voix neutre et quelque peu dégagée.

[Kenji] – Konoha ? Un simple lieu. On ne se bat pas pour quelque chose qui n’est pas concret. Se battre pour les habitants de Konoha, je pense que cette phrase a plus de sens. Je comprends cette idéologie même si je ne l’accepte pas plus que l’autre. Il sourit. Tu as raison, je n’apprendrais pas ces techniques pour la gloire de Konoha.

Il n’avait que faire du village. Pour le moment il ne pouvait rien faire pour lui et c’était réciproque. Ils étaient seuls l’un face à l’autre, et peut-être qu’un jour l’un des deux feraient le premier pas. Le problème pour Kenji était de savoir s’il avait réellement envie de faire ce premier pas. Comme une prostituée qui l’aguichait, elle essayait de lui faire miroiter une belle vie durant de court instant. Ses atouts mis en valeurs elle cachait ses défauts par de douces propagandes. Mais l’Uchiha n’était pas un marin qui revenait sur terre et passait son temps à jouer et à se faire plaisir.

[Kenji] – Je m’en fou des notions de supériorités.

Non. Non, Kenji venait de perdre son sang-froid. Il était pourtant quelqu’un de calme et rationnel. Et ce terme fou venait tout gâcher. Il n’avait que faire des autres. Mais il n’aimait pas qu’on parle de supériorité, d’enfant prodige ou autres stupidités dans le même genre. Il reprit son calme rapidement. Ce n’était pas lui qui avait parlé, peut-être qu’Iki comprendrait. Mais ce n’était qu’un professeur, il connaissait l’Uchiha au travers d’un dossier fait de papier. Il ne savait pas ce qu’il avait vécu et dut subir. Personne ne savait ce qui se cachait au fond de son cœur froid.

Son visage se ferma quelques secondes avant que son regard noir tombe à nouveau sur l’enseignant. Kenji souffla quelques mots avec un léger sourire avant de se passer une main dans sa chevelure sombre.

[Kenji] – Peut-être par défi…

Kenji ne savait même pas s’il croyait en ses paroles. De toute façon c’était soi ça soi rien. Si Iki ne répondait pas, il partirait. Déçu peut-être ou simplement conscient qu’il demandait quelque chose de bien trop précieux. Pauvre genin qui devrait baisser la tête et ne rien dire. Patienter que ce village le voit et commence à lui accorder une once d’intention. Ce n’était pas pour tout de suite.
Invité
Invité
Anonymous


Salle des Professeurs - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Salle des Professeurs   Salle des Professeurs - Page 3 EmptyLun 14 Sep - 17:50

C’était une occasion bien rare. Il s’était rapproché volontairement d’un individu qu’il savait ne pas être le grand ami que tout gamin cherche tout au long de sa vie, mais prenant sur lui, il avait fait ce premier pas qui l’affligeait d’étonnement à l’égard de ceux qui le connaissaient un peu mieux que cela. Au regard de Yasu notamment. Il s’était intéressé au personnage avec une franchise qu’il découvrait lui-même et pensait avoir réussi à garder un ton qu’il aurait ressorti à toute personne se trouvant en face de lui à ce moment précis. Non, peut-être aurait-il embrassé Hizu ou aurait-il ignoré d’un sourire mesquin Yasu.

Mais tous les autres, tous ceux qui se greffaient au décor et qui composait son entourage proche, ceux qui croyaient le connaître mais qui ne voyaient de lui que la face visible d’un iceberg bien trop souterrain pour être réellement compris. Il ne leur en voulait pas. D’ailleurs il considérait que c’était bien mieux ainsi. Iki n’aimerait pas connaître chacune des passions et des ignorances de ses congénères. Il y avait quelque chose de malsain là-dedans. Ils bossaient ensemble.

Ce n’était pas un groupe de potes qui jouaient aux cartes.

[Iki] – Hum. Pas très métaphorique comme bonhomme, pas vrai ?

Il gloussa et écrasa sa cigarette contre le rebord de la table de bois brun qui servait habituellement de bureau. Mais que le chuunin avait momentanément recyclé en un vaste cendrier incinérable.

[Iki] – Ceux qui vivent ici ont payé cher pour être en sécurité. C’est Konoha qui leur a promis. C’est Konoha qui a promis la paix, qui a promis l’avenir à toute une génération d’enfants. Ceux qui jouent, dehors, comme les gamins qu’ils sont. Ni toi, ni moi, n’avons le droit de laisser cette idéologie de côté. Ce n’est pas un cours de moral… Même si ça y ressemble étrangement. Mais si j’arrive à faire la part des choses alors…

Alors tout le monde devrait savoir la faire.

[Iki] – D’habitude je renvois les gens à la vie qu’ils avaient avant de me rencontrer. Je me rends compte combien c’est gênant. Et exténuant de leur répondre.

Oui, c’était fatiguant. Mais à la fois moralement satisfaisant. Iki n’avait jamais ressenti le bonheur, sinon en touchant du bout des lèvres le corps désinvolte d’Hizu. Et c’était un plaisir bien trop récent à son gout. Cette sensation de vide qui pesait sur ses hanches l’avait abîmé en bien. Ses jamais flanchaient comme si le haut de son corps s’était vidé de sa substance. Comme s’il l’avait partagé avec un autre et que dans un intense moment de confiance, on la lui avait dérobée. C’était à peu près ça. Il s’était étalé sur son matelas et s’était endormi, d’un sommeil réparateur.

Les mots prenaient un sens particulier dans la bouche de Kenji. Ce ton neutre ressemblait parfois au discours engagé d’une coquille vide. Malgré tout son passé, le genin paraissait rempli d’un dédain dont il n’arrivait pas à se séparer. Quelles que soient ses ambitions, il resterait toujours celui qui n’avait que faire des autres, même s’il affirmait le contraire, et sûrement avec justesse. Iki était presque certain que l’Uchiha devait être bien meilleur dans le rôle qu’on lui avait demandé de jouer avant qu’il ne s’en affranchisse. Et qu’il affiche ce visage détaché. Détaché de la réalité.

Soudainement il parut enclin à se livrer. A partager. Ce n’était certes pas de la meilleure des manières, mais son intonation avait changé, et les mots qu’il avait utilisé se différenciaient par la toute la colère qui émanait d’eux. L’émail rouillé qui recouvrait le genin s’effritait peu à peu pour laisser entrevoir quelque chose de plus sordide, de plus violent. Mais de plus vrai à la fois.

Iki dessina un rictus sérieux sur son visage. Il réfléchissait à la réponse qu’il pourrait donner à son congénère. Puis il afficha un sourire satisfait.

[Iki] – Bien. Retrouve-moi demain matin, lorsque le soleil illuminera la lisière. L’arène sera un lieu parfaitement à même de régler ton petit problème.

[La suite ici.]
Invité
Invité
Anonymous


Salle des Professeurs - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Salle des Professeurs   Salle des Professeurs - Page 3 EmptyLun 14 Sep - 17:54

Kenji : + 40 XP
Iki : + 57 XP
Naisen Uchiha

Naisen Uchiha


Salle des Professeurs - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Salle des Professeurs   Salle des Professeurs - Page 3 EmptyJeu 7 Avr - 22:26

Naisen se réveilla de plutôt bonne humeur. Il s’étira longuement dans son grand lit et scruta son plafond durant quelques secondes, comme pour immerger. Là, un sourire amusé modela son visage et sans en attendre davantage, Naisen se leva et passa une main rapide dans son dos. L’odeur alléchante du thé se répandait jusque devant la porte de sa chambre et l’accompagnait dans le couloir. Attiré jusqu’à la cuisine, il se délecta de voir la tasse fumante que Tomoro avait laissé à son égard avant de partir, probablement. Ses pensées furent pour son frère. Depuis quelques semaines, Tomoro avait mystérieusement disparu de sa vue. L’espace d’un instant, il avait cru qu’il ne faisait plus partie de sa vie, mais non, décidemment, cette idée semblait folle, dénuée de sens. La relation qui les liait était saine, presque idéale. Tomoro avait toujours été cette formidable transition entre la vie quotidienne du clan et celle militaire que son ainé abordait avec de plus en plus de rigueur à mesure qu’il grandissait. Avec un plaisir vivace, il partageait régulièrement chacune de ses expériences, des plus pitoyables aux plus mémorables. La première fois que Naisen posa les pieds dans l’Académie de Konoha, étrangement, il n’y fut pas tellement dépaysé, les récits de son frère toujours bien inscrits dans sa mémoire. L’idée était parfois fausse, ou mal maîtrisée, quelque part alambiquée, mais pourtant l’essentiel était bien là. Tomoro était à la fois un modèle et un exemple. Loin d’être un piètre shinobi, quoi que trop jeune, lui avait-t-on dit, il était celui qui l’avait converti à cette passion. Une passion que le clan développait depuis sa naissance, une passion qui n’était pas nécessairement inscrite dans leurs gênes. L’enfant jeta son regard sur le liquide qui fumait à l’intérieur de sa tasse et sourit, quelques parcelles de souvenirs lui revenant à la mémoire.

Mais non, décidemment, Tomoro avait quelque peu disparu. Mais Naisen mima de ne pas le remarquer et avala une première gorgée de la boisson, s’étirant à nouveau dans on long bâillement. Posant sa tasse encore pleine sur la table, il se dirigea rapidement vers la salle de bain et se plongea dans une douche qu’il voulut rapide. L’eau brûlante s’écrasa sur son corps et dégagea une buée dense qui remplit la petite pièce assez rapidement. Il en sortit éveillé, quoi que maugréant quelques pensées hasardeuses envers son lit, qu’il côtoyait de trop loin, à son avis. Il enfila un haut brun, puis une petite veste noire qui portait discrètement l’insigne du clan dans le revers de ses manches. Contrairement à son père dont la fierté d’appartenir à la grande famille des Uchiha, Naisen s’était toujours plutôt réservé. Il accordait un grand crédit aux valeurs de son clan, c’était indéniable. Mais Naisen n’avait jamais vécu que dans un quartier en proie à un conflit malsain qui avait effacé sa famille de l’histoire. Il ne leur en voulait pas, non, mais paradoxalement, il se faisait bien plus pragmatique quant à l’approche qu’il portait envers ces valeurs. Comme nombre d’autres enfants de sa génération, il n’avait connu qu’une haine sordide qui les empêchait de s’amuser tranquillement dans les ruelles du village. Ce n’était rien, vraiment, trois fois rien, mais c’était tout à fait le genre de choses que les enfants retenaient avec une aisance formidable. Sans hésiter, il plia l’ourlet de ses manches et, le sourire aux lèvres, quitta la maison de son père.

Comme à son habitude, un soleil de plomb frappait le village de Konoha. Sa chaleur était à son paroxysme, d’une sécheur presque salvatrice. Une faible brise traversait les rues avec un petit côté sympathique tandis que les quelques passants que l’enfant croisait cherchaient le côté ombré des rues. Il n’était pourtant pas tôt, l’astre allait bientôt pointer haut dans le ciel et c’était justement l’heure où la population fermait ses volets, ouvraient grandes ses fenêtres et restaient dans la fraicheur de leur appartement. Naisen s’occupa d’éviter les grandes artères, préférant rafler les murs de pierres des petites ruelles sinueuses qui s’escarpaient dans tous les sens. Il salua sobrement quelques marchands qui discutaient ça et là, attendant que la chaleur ne tombe et que les habitants de Konoha ne sortent enfin de chez eux pour venir faire leurs achats.

Malgré son calme latent, Konoha s’était habillée de quelque chose de bourdonnant. Depuis quelques jours, les discussions incessantes s’étaient accaparées des sujets biens différents de ceux habituels. Les regards que l’on tournait vers la mairie se coloraient d’une attente devenue insupportable tandis qu’on observait plusieurs mouvements de troupes avaient été notés ça et là dans les rues du village. Le soleil, le vent, les arbres ; ils restaient tous égaux à eux-mêmes mais il y avait bien quelque chose de changé, quelque chose de nouveau qui avait pris Konoha à la gorge et qui, apparemment, le dépassait. On racontait que des hommes étaient partis, qu’ils allaient faire de grandes choses et qu’enfin, on pourrait rajouter un visage sur la grande falaise qui bordait le village. On narrait également les frasques du clan Uchiha, le rassemblement des grandes familles fondatrices, la refonte d’une politique et tout un tas d’autres choses qui étaient censés bouleversés Konoha et que Naisen ne comprenait pas bien. Néanmoins, il avait bien compris qu’on le devinait Uchiha et il y avait à son sujet plusieurs sujets de conversations qu’on lui cachait. Il haussait généralement les épaules, ne portant que très peu d’attention à ce que les ragots pouvaient décrire à son sujet, et souriait innocemment. D’ailleurs, n’était-il pas qu’un enfant ? Une petite chose de onze ans qui ne valait pas rien, sinon de porter un avenir qu’on décriait comme intéressant, comme une grande majorité des autres personnes de son âge. Non, les gens ne lui jetaient pas des regards méchants, et c’était en cela que la nouveauté était étonnante. Ce n’était rien non plus de sympathique ou de pleinement heureux, mais il y avait de l’attente et de l’impatience, une incompréhension et un désir perceptible de connaissances.

Le grand bâtiment de l’académie était enfin visible. Naisen décrocha un regard à son égard mais reprit très vite sa marche vers son entrée. Les petits jardins qui l’entouraient défilèrent rapidement et l’Uchiha pénétra dans le hall de l’entrée avec satisfaction. La dernière fois qu’il avait mis les pieds ici, c’était pour qu’on lui délivre un bandeau au cours d’une épreuve qu’il avait trouvé simpliste. Ce passage, relativement bref, de sa vie, lui était paru anecdotique, presque inutile. Les connaissances qu’il avait engrangées lui semblaient pauvres et les relations qu’il y noua se retrouvaient quelque peu déstructurées par une demande trop peu pressante. L’enfant se dirigea immédiatement vers la salle des professeurs. Efficacement indiqué, Naisen s’arrêta devant sa porte et y frappa par pur politesse avant de l’ouvrir. Il y passa la tête et jeta un regard vif, tentant de faire une analyse rapide des personnes qui s’y trouveraient.

[Toraneko] – On peut t’aider ?

Naisen ouvrit la porte en entier et s’avança jusqu'à ce qu’il puisse la fermer. Assise devant une petite table, la jeune femme tournait quelques pages d’un petit livre. Lorsqu’on avait frappé à la porte, elle s’était aussitôt stoppée, attendant avec une patience presque sadique de voir qui en sortirait. Le visage tendu, un sourcil haussé, elle semblait attendre une réponse, une bonne réponse, tandis que son index et son pousse pliait le coin d’une page avec insistance.

[Naisen] – Je cherche Sayuri.

Ses deux sourcils retombèrent et se froncèrent. Dans un soupire exagéré, elle fixa son regard un peu plus intensément sur le visage de l’enfant tandis que sa main tordait littéralement la page que ses doigts agitaient plus tôt.

[Toraneko] – Tout le monde cherche Sayuri. Tout le monde aime Sayuri. Et Sayuri aime tout le monde. Qu’est-ce qu’elle peut faire pour toi la demoiselle ?

Il y avait quelque chose de nauséabond dans sa façon de présenter les choses. De nauséabond, et de jaloux, également.

Naisen cligna des yeux.

[Naisen] – Cela ne vous regarde pas. Je cherche juste Sayuri. Elle n’est pas là ?

Chiyoko se leva. Elle afficha d’abord un regard intriguée, mais lorsqu’elle fut intimement convaincue qu’elle venait bien d’entendre ce qu’elle avait entendu, il vira aussitôt en un rictus sévère et colérique. Ce n’était pas tant la remarque, qu’elle avait d’ores et déjà qualifiée d’insolente, qu’elle prit mal, que le ton neutre et appliqué, sérieux, de la phrase et le visage impeccablement livide de l’enfant qui restait droit devant elle. Si elle jugeait encore sur l’insouciance de Naisen ou sur sa parfaite provocation, elle était presque certaine de passer une mauvaise journée. Encore une autre. La chuunin se rapprocha dangereusement de lui mais Naisen n’esquissa pas un mot, pas un mouvement. Il se contenta de la regarder se déplacer dans sa colère sans que cela ne l’amuse ni ne l’effraie.

Parmi les rares professeurs que l’Uchiha avait rencontrés, il savait qu’il en existait de toute sorte et que certains n’étaient pas tout à fait des tendres. Néanmoins, il préféra ne pas se disperser par les personnalités complètement différentes du corps professoral et avait décrété pour lui-même – et pour les autres – qu’il serait bien plus simple d’aller droit au but.

[Toraneko] – Et si elle n’était pas là, comment aurais-tu fait ?

Naisen haussa les épaules.

[Naisen] – Je serais revenu demain. Est-ce que cela veut dire qu’elle ici ? Il sourit. J’aimerais vraiment lui parler vous savez.

Le visage livide de Toraneko n’était pas particulièrement beau. Ce fut la première chose qui vint à l’esprit de Naisen tandis qu’il tentait d’esquiver du regard le corps de la professeur qui était maintenant juste devant lui, afin de trouver au fond de la grande pièce la silhouette, devenue réconfortante par nécessité, de Sayuri. Lorsqu’il se rendit compte que, définitivement non, elle n’était pas visible, il se reporta sur le regard devenu terrible de Chiyoko.

[Sayuri] – Aller, Chiyoko, ne fais pas l’enfant. Regarde, n’est-il pas trognon ? Le visage basanée de Sayuri apparut subitement derrière l’épaule de Toraneko, un large sourire dévoilant deux rangées de petites dents blanches parfaitement alignées. Ah, et ton chat … Il est en train de dévorer ton livre de chevet.

La professeur fit un grand pas sur le côté, surprise et fusilla sa collègue du regard. Mais très vite, son attention se porta sur le félin qui s’était attaqué au livre qu’elle était en train de lire et dont elle s’était défaite avec l’apparition de Naisen. Après un soupire fatiguée, ses épaules tombèrent mollement et la jeune femme se dirigea sans broncher vers sa table de travail. Naisen la suivit du regard, toujours interrogé par la personne qu’il venait de découvrir. Il ne se posa guère plus de questions et se reporta alors sur Sayuri, dont le visage fin et féminin s’était discrètement collé au sien. Il recula d’un pas, amusé et lui lança un sourire satisfait.

[Sayuri] – Le fils d’Okane, devant moi, une chance inouïe ! Elle accompagna sa tirade d’un sourire sincère qui venait essuyer l’ironie dont la jeune femme semblait raffoler. Viens, entre, fais comme chez toi.

Elle n’attendit pas sa décision et s’enfonça aussitôt dans la grande pièce. Une multitude de tables étaient comme posées. On y devinait facilement une première et ancestrale organisation, chahutée par les allées et venues des professeurs depuis la nuit des temps. Quelques cendriers mal vidés empestaient encore la cigarette, trois petites plaques dégageaient des flammes qui chauffaient des tasses remplies d’eau en continu tandis que la chatière de Toraneko était posée en évidence au milieu de la salle. Le long du mur, au fond, les casiers s’entassaient tandis que trois étagères parfaitement alignées étaient remplies de livres un soupçon moins bien rangés. Naisen évolua dans ce monde qu’il trouvait à part, annexe et dont il imaginait déjà les histoires affriolantes ou effrayantes qui s’y étaient déroulées depuis toutes ces années.

Sayuri l’emmena un peu plus loin, derrière la petite bibliothèque. Sur une grande table entourée d’une multitude de chaises, elle avait posé quelques bouquins, trois tasses de cafés, un cendrier vide et son dévolu. Là, elle s’effondra sur son siège plus qu’elle ne s’y assit et, du regard, invita Naisen à s’en accaparer une. Sans faire attention à lui, elle versa un peu de thé dans les deux tasses et en poussa une négligemment vers lui tandis qu’elle portait la sienne à ses lèvres.

Elle la reposa et se tourna finalement vers lui.

[Sayuri] – Ton père va bien ?

L’enfant sourit et acquiesça d’un signe de la tête.

[Sayuri] – Tant mieux ! Cela fait longtemps que je ne l’ai pas vu, j’espère qu’il s’occupe bien de toi. Elle leva un sourcil intéressé. Ca fait un bail que je ne t’ai plus vu ici non plus. Toujours pas repris les cours ?

Naisen haussa les épaules, d’un sourire gêné.

[Naisen] –Pas eu le temps. Il s’est passé de drôles de choses au clan ces derniers temps …

Sayuri s’enfonça un peu plus dans son siège et, malgré son visage décontracté, Naisen crut lire un peu de sérieux dans son regard. Du peu qu’il s’était intéressé à la réforme du clan et des évènements qui l’avaient agité les jours précédents, il n’avait pas aperçu Sayuri. Il ne portait pas de conclusions spécifiques à cela. Naisen était très loin d’être au courant de tout ce qui s’y était déroulé. Il n’avait d’ailleurs jamais émis le souhait de s’y intéresser. Sans se soucier de quoi que se soit, il avait néanmoins été plongé des ces troubles, entraîné bien involontairement par son père.

Sayuri soupira, tandis qu’un bref sourire s’empara de ses lèvres.

[Sayuri] – Il parait oui. Ce ne sont pas tout à fait le genre de choses qui m’intéressent tu sais. Et je pense que quelqu’un de ton âge ne devrait pas y porter une attention quelconque. Elle se redressa. C’est pour me parler de ça que tu es venu me voir ?

Naisen s’empara de sa tasse et l’entoura de ses mains. Il haussa une nouvelle fois les épaules, indécis.

[Naisen] – Je ne sais pas. J’aimerai comprendre. Beaucoup de monde s’agite et … Il réfléchit une seconde aux mots qu’il allait employer. Je suis trop proche de tout ça pour comprendre ce que j’ai à y faire.

Okane avait été très explicite sur la question. « Reste en dehors de ce merdier, mon fils. » Cela lui avait paru un tantinet compliqué à assimiler. Les conséquences de la réforme fouettaient sa famille de plein fouet. Sa famille proche comme éloignée. C’était tout le Domaine du Corbeau qui s’était mis en émoi, et ceux voisins également. Le tourbillon qui avait pris le clan emportait dans un bourdonnement explosif chacune des personnalités de ces domaines et avec elles, leurs proches. Okane, oui, avait été stricte et sincère. Naisen ne savait pas s’il ne s’était pas rendu compte de la tâche que cela représentait mais l’impression de voir un fossé se creuser entre eux l’effrayait. Si bien que Naisen, pourtant délié de toute responsabilité, s’efforçait de le suivre du mieux qu’il pouvait.

De ne pas le décevoir.

[Sayuri] – Hum, écoute. Ton père n’est pas un … un crétin. C’est même quelqu’un de plutôt intelligent, voir même de particulièrement … Bref. Il y a plusieurs choses qui sont en train de changer, dans le clan, dans le village aussi. Tu ne le vois pas, tu le ressens peut-être, je ne sais pas, moi-même je ne suis sûr de rien sinon d’une chose : tu n’as rien à faire.

[Naisen] – Cela ne me concerne pas ?

Sayuri eut un petit rire amusé devant les questions de Naisen. Elles lui paraissaient particulièrement simples et pourtant, elles trouvaient leurs réponses si complexes à construire.

[Sayuri] – Tu sais, il y a des hommes et des femmes à qui l’on a donné le pouvoir de nous diriger. Pour que ça soit plus simple. Ils prennent des décisions pour toi, pour moi, pour nous, pour savoir comment nous allons vivre, comment nous allons évoluer et vers où nous allons tourner nos efforts. Alors si, cela te concerne. Ou te concernera un jour, pas maintenant, rien n’est encore fait. Elle but une gorgée de thé et continua. Son ton se voulait simple et articulé. Le clan n’a pas fait que des belles choses et il y a des gens, dont ton père, qui font en sorte, aujourd’hui, d’effacer ces choses-là pour en construire de nouvelles, plus belles. Ce n’est pas facile, tu sais, c’est même très compliqué, ça va prendre du temps et surtout, ça rend les gens particulièrement nerveux. Certains comme toi ne comprennent pas, d’autres ont peur, c’est tout à fait compréhensible. Il faut leur laisser un peu de temps et tu verras, tout rentrera dans l’ordre. Ce jour-là, je pense que tu saurais vers où aller. Mais tu n’as que onze bonhomme, tu ne devrais pas te poser ce genre de questions.

La main de Sayuri s’enfonça dans ses cheveux bruns et les fit voltiger sympathiquement. Le sourire de la jeune femme revint aussitôt qu’elle eut terminée sa tentative d’explication. Elle n’y sembla, aux premiers abords, pas tout à fait satisfaite, mais sa personnalité joyeuse et sympathique reprit très vite le dessus. Naisen eut un rire succin et plongea son regard dans le creux de sa tasse. Là, un mélange effrayant de peur et d’incompréhension s’y mêla.

Il en fit abstraction comme il put et porta la tasse à ses lèvres avec un sourire innocent.
Naisen Uchiha

Naisen Uchiha


Salle des Professeurs - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Salle des Professeurs   Salle des Professeurs - Page 3 EmptySam 9 Avr - 4:57

Sayuri avait ce regard déconcertant.

Ses yeux se plongeaient dans les siens avec une force incroyable. Mais étrangement, ils fuyaient avec vitesse pour décrire d’immense cercles autour de lui, s’attachant à tous les éléments du décor qui les entourait. Elle ne perdait pas une miette de leur environnement, elle ne voulait jamais être déconnectée de sa réalité. Et pourtant, Sayuri semblait s’être attachée à une réalité brièvement différente de la leur. Si tant est qu’ils aient tous cette même conception. Elle avait gardé un peu d’enfant en elle, une curiosité vivace, une envie oppressante qu’elle sentait vouloir combler pour tous les moyens. Son assurance, sa sérénité mêlée à cette passion inestimable pour le moment présent répandait autour d’elle une aura de satisfaction difficilement descriptible.

Naisen cligna des yeux, étonné. Il scruta tranquillement le livre ouvert dont elle avait commencé la lecture avant son arrivée, probablement. Ou avant que le chat gris de Toraneko ne vienne la dérange et qu’elle l’est, d’une manière ou d’une autre, renvoyer à des vacations plus personnelles. Il semblait bien évident que ses malheurs n’étaient pas tout à fait anodin et que Chiyoko avait du récupérer son animal de compagnie avec une attitude proche de la colère, découvrant le visage ironique de la jeune femme. Naisen tentait d’imaginer la scène, il n’y parvint que partiellement et se reporta très vite sur le moment présent.

L’ambiance tamisée de la salle rendait leur rencontre tout à fait particulière. Naisen ne connaissait pas tellement l’Uchiha qui lui faisait face, avec ce même sourire amical et décalé à la fois. Il l’avait d’abord aperçu quelques fois dans les couloirs de l’académie tandis qu’il s’escarpait dans quelques cours pour commencer sa formation. Et puis, très vite, le clan les avait reliés. Ce n’était rien d’exceptionnel, ni de bien profond. Juste, un lien, un élément de leur vie, de leur être, qu’ils avaient en commun. Un nom, en somme, rien d’autre, mais cela provoquait généralement une symbiose idéale. Naisen ne se doutait pas qu’elle avait été souvent déçue par les membres du clan qu’elle avait du rencontrée dans le bâtiment, mais décrivant son visage attendrissant et détaché à la fois, Naisen n’hésita pas de concevoir cette déception comme anecdotique dans l’idée de la jeune femme. Mais il n’avait osé faire ce premier pas et il avait découvert une personne intéressante, agréable, caractérielle mais toujours sincère, rarement surjouée. Sayuri avait ce pouvoir incroyable d’être elle, et c’était un élément de sa vie que Naisen n’arrivait ni à comprendre, ni à assimiler. Ce n’était pas tant la façon de se jouer que celle de comprendre le principe du jeu. La sensation de n’être qu’une enveloppe vide l’envahissait régulièrement et ce vide l’effrayait. Ou du moins, l’incompréhension paradoxale de sa présence. Naisen était un enfant charmant, mais qu’était-il de plus ? Réellement.

[Sayuri] – Aller, accouche. Elle lui adressa un sourire impatient. On va pas y passer des heures tu sais.

Naisen parut surpris. Plongé dans ses pensées, il l’avait presque oublié. Le temps lui avait paru ralentir et s’il avait bien senti le regard insistant de la jeune femme, il ne s’était pas rendu compte que le silence s’était éternisé dans quelques interminables secondes et qu’il en devenait presque désagréable.

Sayuri posa son menton entre les deux paumes de ses mains réunies et laissa son visage se reposer de toute émotion, comme en attente. C’était à proprement parlé cela. Une espèce de curiosité latente qui la tenait en haleine et la ferme intention de ne pas vouloir attendre plus longtemps. Pour une raison ou pour une autre. Naisen ne doutait pas qu’elle en avait un nombre conséquent à lui proposer.

[Naisen] – Quelle est la barrière entre le monde des rêves et le notre ?

Surprenant. Quelle était la direction de la question, que sous-entendait-elle, Naisen ne semblait guère plus au courant que la professeur. Elle leva un sourcil intéressé, intrigué également, tout aussi impatiente de découvrir ce qui se tramait à l’intérieur et à l’extérieur de cette interrogation. La réponse, elle ne lui vint d’abord pas à l’esprit, préférant s’immerger dans une explication beaucoup plus complexe et certainement moins réaliste de sa cause.

Son buste pencha en avant et son visage se rapprocha dangereusement du sien.

[Sayuri] – Il n’y en a … Elle lui lâcha un rictus amusé, tout en gardant ce fond perplexe qui en demandait plus. Pas. Pas à proprement parler.

Là, elle se renfonça dans son siège et fit couler un peu plus d’eau dans le fond de sa tasse. L’air ailleurs, sa bouche resta muette et son esprit semblait s’être perdu dans quelques pensées agars.

Lorsqu’elle revint à elle, elle constata que la mine intéressée de Naisen n’avait pas évoluée. Elle échappa un soupire presque inaudible et étala ses bras lentement sur la table.

[Sayuri] – Qu’est-ce que tu veux savoir à ce sujet ?

Son visage devint tendu, presque trop.

[Sayuri] – Les rêves sont personnels. Si tu veux découvrir ceux des autres, tu es un voyeur. Si ce sont les tiens que tu essayes de comprendre, tu es bizarre. N’essaye pas de t’aventurer sur ce chemin-là, il est complexe et dangereux. Ce n’est pas une aventure pour bonhomme de ton âge.

Naisen ne comprit pas tout ce qu’elle voulut insinuer. Les rêves étaient une chose particulièrement floue pour lui, si bien que les explications, aussi incomplètes furent-elles, et les mises en garde de l’Uchiha lui parurent d’autant plus incompréhensibles. Néanmoins, il fit mine d’acquiescer.

La main de Sayuri se déplaça subitement vers son poignet et le serra.

[Sayuri] – Eh, petit homme. Fais pas l’idiot.

Son emprise devint presque brutale. Naisen sentit une faible douleur frissonner son corps tandis qu’il jeta un coup d’œil discret à la main de Sayuri. Sa poigne se referma un peu plus fort et l’enfant se retint de gindre un faible cri. Il mordilla sa langue inférieur en guise de compensation, mais doutait de pouvoir garder secret son malaise. Si tant est qu’il dut le garder ainsi.

[Sayuri] – Promets-moi que le jour où tu voudras faire quelque chose de stupide à ce sujet, tu viendras m’en parler.

Il haussa les épaules, nonchalant, toujours platement neutre devant un danger que la jeune femme semblait exprimer mais dont il ne saisissait pas même les grandes lignes.

Naisen n’était simplement pas conscient de la question qu’il venait de poser. Ou, du moins, n’en comprenait-il pas lui non plus tous les tenants et les aboutissements. Dans son idée, s’il en avait une concrète et explicite, les rêves l’intéressaient autant qu’il les effrayaient. Cette conception floue, nébuleuse, aux aspects magiques, envoutants et chaotiques l’interrogeait. Il n’y voyait rien de matériel, bien sûr, c’était un rêve et il était assez grand pour le comprendre. Mais la réalité avec laquelle ses rêves mettaient un point d’honneur à préciser les descriptions le rendait perplexe. Cette sensation du réel si parfaitement retranscrite, ce sentiment d’être lu, compris, littéralement déchiqueté par une pensée bien au dessus de lui ; il ne trouvait aucun mot pour décrire cela. C’était une expression, une sensation. Un sentiment. Voila. Un sentiment, rien de plus. Aucun autre mot ne lui venait à l’esprit, finalement. Et malgré toute la bonne volonté de Sayuri, il n’aurait su mieux décrire son intention que d’en apprendre un peu plus, donner un autre nom, plus précis, à ce sentiment qui l’envahissait.

La main de l’Uchiha se raffermit un peu plus sur son poignet. Il grimaça sous la douleur grimaçante et d’un geste de la tête, acquiesça sobrement. Sans dire un mot de plus, elle le lâcha et reporta son attention sur la tasse qu’elle venait de délaisser. Un sourire nouveau rejaillit, un sourire pour en cacher un autre. Sayuri était difficilement lisible, d’autant qu’il ne la connaissait guère, sinon pour l’avoir côtoyé une ou deux fois. Elle l’avait aidé, un peu. Par sa simple présence, évidemment, elle lui avait rendu la vie bien plus facile.

Et il fallait croire qu’elle continuait. Même s’il avait plutôt la sensation d’être stoppé, net, pour une chose qu’il n’avait pas faite. La jeune femme lâcha un bref soupire qui reflétait un pan de son inquiétude.

[Sayuri] – Qu’est-ce qu’ils t’évoquent, à toi ?

Naisen leva des yeux globuleux. La question le troublait. Là, il comprit. C’était évident. Ce malaise qu’il ressentait à l’idée de répondre, elle l’avait ressentit elle aussi. Cela semblait être plus complexe, nécessairement parce que la juunin avait une connaissance des choses de ce monde bien plus poussée que la sienne et qu’elle devait avoir en sa possession assez de clés pour en comprendre les dangers et les menaces, mais l’idée première était-là.

Il prit le temps de réfléchir. Les pensées se bousculaient. Certaines lui vinrent rapidement à l’esprit, mais très vite elles furent renversées par d’autres, plus complexes, plus intimes. Ce lien, il ne l’avait pas assez étudié et Naisen se rendit très vite compte qu’il n’avait pas pris le temps ni la peine d’y réfléchir lui-même. Il aurait aimé, au fond de lui, que Sayuri lui donne une réponse claire, concrète, précise, mais lorsqu’elle la lui retourna, il saisit la complexité de la chose. Il n’y avait pas de définition de ce processus là. Il n’y avait rien d’autre que de vagues conceptions étranges, mystérieusement ensevelies par un brouillard mental dense et désagréable.

[Naisen] – J’ai l’impression d’être épié. Quelque chose en moi me regarde, s’accapare mes souvenirs et joue avec. J’aimerais comprendre, lui demander mais chaque fois que j’essaye …

Il eut un regard triste et amer.

[Naisen] – Il y a ce tourbillon. Il déchire tout. Je crie, et je me réveille.

On dirait qu’on m’en refuse l’accès, pensa-t-il.

Sayuri le regarda intensément. Elle cligna nerveusement des yeux et posa sa tasse sur la table sans dire le moindre mot. Quelque chose l’avait décontenancé. Non, peut-être pas. Intrigué. Inquiété peut-être, même si le mot semblait lourd, trop lourd. Elle semblait le sondé, il se sentit transparent, inexistant.

[Sayuri] – Il y a quelque chose en toi … Elle prit un air faussement grave. De ruisselant. Si, si. Je suis tout à fait sérieuse.

Là, elle se leva avec autant de détachement que l’intérêt qu’elle lui avait porté. Elle s’étira mollement et repris un air franchement décalé et posa deux doigts sur le front de Naisen. Elle le poussa en arrière d’un bref mouvement et émit un petit rire qu’elle voulut sinistre mais qui retentit comme un cri moqueur. Naisen répondit par un sourire intrigué mais préféra ne rien dire.

[Sayuri] – Va jeter un coup d’oeil dans la bibliothèque du clan, un livre devrait t’intéresser. Trouve-le, peut-être pourra-t-il t’aider. Elle enfila rapidement une veste d’un rouge pétant et passa une main dans ses cheveux en bataille. Je dois y aller bonhomme. Et n'oublie pas. Tu as promis.

Naisen la regarda partir avec mince sourire aux lèvres. Il sonda du regard le fond de sa tasse et avala le thé qui restait d’une traite. Là, il inspira péniblement l’air vicié de la salle et s’en imprégna jusqu’à s’être complètement reposé d’une discussion éprouvante.

Quelque part au fond de lui, pourtant, quelque chose s’était réveillé. Ce n’était pas bien distinct, ni réellement descriptible. Néanmoins, il trouva la force de se relever et sans adresser ni un mot, ni un regard à Toraneko, il passa le pas de la porte et s’enfonça dans un couloir.

Un œil au dessus de son âme.
Reiko Kairi

Reiko Kairi


Salle des Professeurs - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Salle des Professeurs   Salle des Professeurs - Page 3 EmptySam 9 Avr - 12:49

    Naisen ( Niveau 4 )
    : +0% Bonus Inclus
    : +37 XP

    : Sayuri est de sortie et ça faisait trop longtemps, j'ai envie de dire ! C'est un bon texte d'introduction pour Naisen. Sa naïveté enfantine nous inonde, ça change, et ça me plait =)
Uematsu Hashigara

Uematsu Hashigara


Salle des Professeurs - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Salle des Professeurs   Salle des Professeurs - Page 3 EmptyVen 15 Avr - 7:34

<=Précédent Prise en main de sa destinée - Intro

DEUX RENCONTRES SURPRENANTES

Il entra dans le grand bâtiment, c’est ici qu’étaient formés les plus grands shinobis de Konoha. Il repensait à ce que lui avait dit Ayumi en entrant dans l’académie, mais non ce n’était pas pour lui, ce qu’il voulait, lui, c’était savoir qui étaient ses parents, savoir d’où il venait réellement, car de plus en plus il avait l’impression de ne pas appartenir à ce village. Il avait essayé de sortir du village la veille, mais les ninjas de gardes à la porte d’entrée principale lui avaient dit qu’il n’était pas suffisamment entrainé pour entreprendre une sortie tout seul, il y avait peut-être des ninjas ennemis aux abords du village. C’était pour cela qu’il devait finir son apprentissage à l’académie.
Il se dirigea vers la salle des professeurs, il lui fallait prendre une décision sur les cours à suivre, arrivé devant le domaine des enseignants il frappa sur la porte entrouverte, celle-ci laissa de la fumée s’en échapper.


[ ?]Putain! Ferme cette putain de porte, connard!

[ ?]Crôôôa!

Il se dépêcha d’entrer, claquant la porte derrière lui, il ne savait pas ce qui l’avait poussé à réagir aussi rapidement, était-ce la voix grave du gars qui avait crié ou bien le cri assez terrifiant du rapace. La masse de fumée présente dans la pièce n’était pas celle de fumigène, c’était de la fumée de cigarette, il ouvrit avec difficulté ses yeux dont quelques larmes coulaient déjà, il ne vit qu’un seule personne, elle était assise à côté de la fenêtre. Assis sur une chaise, les pieds croisés sur le bureau, il s’agissait sûrement de Senjago Daiki l’un des profs de ninjutsu, il s’amusait à se tenir en équilibre sur deux des quatre pieds de sa chaise, à côté de son visage une masse noire, Uematsu observa longuement lorsque deux yeux rouges-sang apparurent, il comprit qu’il s’agissait du rapace qu’il avait entendu avant d’entrer. C’était le corbeau de Daiki, Obake, un animal qui était fidèle à son maître.

[Obake]Crôôôa!!

[Daiki]Qu’est-ce tu veux morveux? Et grouilles-toi je n’ai pas que ça à faire!

Le ton était plutôt menaçant, il n’avait pas craché sur sa réputation celui-là!

[Uematsu]Je…viens chercher…la liste des professeurs…

Il toussa, l’épaisse fumée présente lui obstruait les poumons, la réaction du professeur présent fut immédiate, il jeta un regard glacial au jeune étudiant, il attrapa le cendrier posé sur le rebord et le balança sur le mur frôlant le visage d’Uematsu, ce dernier resta tétanisé…Daiki prit un ton à la fois ironique et menaçant :

[Daiki]Excuses-moi! Il me semble t’avoir entendu tousser, je te jure, sale petite merde, que si tu recommences en ma présence, ce n’est pas sur le mur que le cendar’ se fracassera, compris la mioche?

Les yeux écarquillés Uematsu s’excusa, mais Daiki n’en avait que faire.

[Daiki]Ecoutes-moi bien sal petit con! La putain de liste de prof que tu cherches est sur la porte, alors maintenant tu dégages! Sinon, je te jure que j'explose!

[Obake]Crôôa! Crôôa!

[Uematsu]Mer…ci…

Uematsu sortit de la salle, il fut soulagé de retrouver un air sain, en refermant la porte il consulta la liste qui était bien affichée, il l’observa avec attention, il souhait apprendre le kido, le ninjutsu de combat, ce fut son critère de sélection. Deux noms sortirent du lot, il y avait Matsuda Uchiki, une jeune chuunin qui venait d’intégrer l’équipe d’enseignant, elle avait dix-sept ans, et était donc plus âgée que lui de deux ans à peine. Le deuxième était Nakagawa Nasu, âgée de vingt et un ans et membre des forces spéciales, elle profitait de son temps de permission afin de venir enseigner à l’académie. Le tout était de savoir où les trouver.
Il arpentait les couloirs à la recherche de l’une des deux enseignantes de ninjutsu de combat, à un croisement il aperçut Ayumi, qui discutait avec ses camarades, quand soudain il bouscula quelqu’un, ils tombèrent tous les deux par terre.


[ ?]Tu ne peux pas regarder où tu vas?

Une main sur la tête il comprit qu’il avait affaire à une fille, sans même la regarder il lui retourna sa réflexion :

[Uematsu] Et toi! Si tu étais si attentive pourquoi ne m’as-tu pas évité?

En relevant son regard s’arrêta entre les jambes de la fille qu’il venait de bousculer, elle était assise par terre face lui, les jambes un peu écarté, il avait les yeux bloqués sur la culotte, il se mit à rougir, lorsqu’elle leva la tête à son tour elle le vit se rincer l’œil, elle se releva directement :

[ ?] Hey! Je ne te permets pas! Petit pervers!

Uematsu se releva à son tour, le visage rouge de confusion,

[Uematsu] Je suis désolé, je ne voulais pas, ce n’était pas fait exprès.

La jeune femme rigola, elle était très jolie.

[ ?] Ah, ah, ah! Un élève maladroit et timide, comment t’appelles-tu?

[Uematsu] Je m’appelle Uematsu, mademoiselle!

[Tsubaki]Moi! C’est Tsubaki, professeur de ninjutsu élémentaire et de ninjutsu non élémentaire. Si tu as besoin de quoi que soit n’hésites pas!

Elle ramassa son livre par terre et reprit son chemin.

[Uematsu]Euh, mademoiselle Tsubaki?

Elle se retourna…

[Tsubaki]Oui ? Que veux-tu?

[Uematsu] Euh, et bien je cherche deux de vos collègues, Matsuda Uchiki et Nakagawa Nasu, sauriez-vous où je peux les trouver?

Tsubaki fit très vite le rapprochement et lui répondit :

[Tsubaki]Ninjutsu de combat c’est ça? Tu trouveras Uchiki dehors, elle préfère l’air de la nature que les salles de classe, quand à Nasu elle est en mission pour les forces spéciales, il te faudra attendre sa permission pour la voir!

Uematsu acquiesça de la tête :

[Uematsu]Merci beaucoup mademoiselle Tsubaki.

[Tsubaki]A plus tard!

Qu’elle rencontre surprenante, décidemment, le corps professoral de l’académie était vraiment composé de shinobis très différents les uns des autres, le contraste entre Daiki et Tsubaki en était la preuve. Au moins il était rassuré sur un point, ils n’étaient pas tous comme ce Daiki…Maintenant il savait où trouver Uchiki, mais pour Nasu ce n’était pas gagné, il décida donc de lui laisser un message dans son casier, cependant à y réfléchir il attendrait que ce malade de Daiki ait quitté la salle des professeurs. Il entreprit donc de sortir du bâtiment.

Contenu sponsorisé



Salle des Professeurs - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Salle des Professeurs   Salle des Professeurs - Page 3 Empty

Page 2 sur 3Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant

 Sujets similaires

-
» Salle des professeurs
» Salle des professeurs
» Professeurs
» Salle 216
» Salle 101.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ryoma - Le forum des Shinobi :: Ryoma 1.0 :: L'Académie de Konoha-