Le jour commençait déjà à décliner lorsque le chuunin mena Sana-khan à travers le dédale des ruelles de Kiri jusqu’au lieu où il habitait, un petit bâtiment simple et propret qui passait inaperçu dans le centre ville et n’avait visiblement pas été touché par la guerre. Parvenu devant sa porte, il fouilla durant deux bonnes minutes dans ses poches pour retrouver ses clés, puis il invita la jeune femme à entrer et referma soigneusement derrière eux.

En se retournant, il surprit le regard de la jeune femme et le rouge lui monta aux joues.

"Heu… Je suis désolé pour le désordre, je ne suis pas très porté sur le rangement… J’ai honte de te reçevoir là-dedans…"

Il exagérait un peu, la petite pièce dans laquelle ils se trouvaient à présent comportait certes un joyeux fouillis par endroits qui illustrait parfaitement la vie que pouvait mener un jeune homme célibataire, mais elle restait agréable et accueillante. Sana-khan sourit.

"Tu aurais vu dans quels endroits j’ai déjà pu dormir, ou même mon installation ici, à Kiri… Tu es propriétaire d’un palace, à côté de ça !"

Rassuré, Nimuro sourit à son tour et empoigna sa bouilloire sur une étagère pour aller faire le thé qu’il lui avait promis plus tôt. Pendant ce temps, Sana-khan s’assit sagement sur un coin de canapé, à côté d’une pile de livres qui menaçait de s’écrouler et se mit à observer discrètement les détails de la pièce qui en disaient long sur la personnalité du chuunin. Rapidement, celui-il revint avec une théière et deux tasses et ouvrit des yeux ronds en voyant où elle s’était installée.

"Heu, attends, on va se mettre là, je vais enlever ça…"

Avec un certain empressement, il prit les vêtements qui traînaient sur les deux chaises de part et d’autre de la table et les posa un peu plus loin, faisant sourire Sana-khan de plus belle.

"Ne te donne pas ce mal pour moi, je suis très bien en compagnie de tes bouquins de médecine… Même si le titre de celui-là est un peu glauque…"

Elle fronçait les sourcils en lisant la tranche des fameux livres et s’amusait intérieurement beaucoup de l’attitude du jeune homme et de sa maladresse touchante. Il était sans aucun doute heureux de l’avoir avec lui, mais paniqué par l’idée qu’elle pourrait se faire de son petit monde. Pour ne pas le taquiner davantage, elle abandonna toutefois bien vite son poste et le rejoignit à la table où il leur servait le thé.

Un fois qu’ils furent tous les deux installés, Nimuro sembla se détendre un peu et se laissa tomber en arrière dans sa chaise avec un soupir. Sana-khan, qui tenait sa tasse à deux mains comme un bol à thé de cérémonie, la reposa et lui sourit gentiment.

"Tu as l’air fatigué… les gamins te mènent-ils la vie dure ?"

Le chuunin se redressa et se gratta machinalement la tête avant de répondre, dérangeant un peu plus ses mèches de cheveux blond cendré en épis. Ce réflexe enfantin n’échappa pas à la jeune femme, qui plissa les yeux pour ne pas sourire à nouveau et lui donner, peut-être, l’impression qu’elle se moquait de lui.

"C'est plus difficile pour eux que pour moi. Beaucoup font encore des cauchemars ; ils n'ont connu que l'orphelinat de leur vie, perdre leur seul repère les a marqué. Ajouté à ça le carnage de la guerre, les explosions et la ville à moitié en ruine, je comprends aisément qu'ils soient troublés ; mais ils grandiront et oublieront. Benitora est un peu plus calme et Yumi déteste toujours autant les shinobi à part moi... et toi je pense. Elle m'a demandé quand tu reviendrais, la dernière fois."

A ces mots Sana-khan fit légèrement la grimace, mais elle se reprit aussitôt, et, sans changer de ton, elle aborda un terrain plus délicat en posant une question qui lui tenait à cœur.

"Et les autres… ? Que deviennent-ils ? Ceux qui étaient avec moi en formation, Iba, Darok… la jeune Chihiro… Comment réagissent-ils par rapport au nouveau pouvoir en place à Kiri ?

Sans grande surprise, la visage de Nimuro s’assombrit à cette question, et il reposa lentement sa tasse sur la table.

"La situation est assez critique. Darok a abandonné tout espoir depuis la mort de Zabuza-sama, il n'est plus que l'ombre de lui même et semble avoir perdu toute combativité.

Zen est encore convalescent ; j'ai vu l'état de son bras et ce n'est pas très joli ; les médecins songent à l'amputation, son père et moi cherchons une autre solution, d'où le livre que tu avais en main tout à l'heure.

Chihiro, elle, a disparu. Shinji-sama pense qu'elle est partie dans l'espoir inutile de trouver une preuve que le Mizukage est encore en vie. Je lui avais soumis l'idée de la faire rapatrier et d'étouffer l'affaire ; il a dit que quelqu'un s'en chargeait déjà. C'est triste d'en arriver là ; j'ai vu le corps de Zabuza-sama... il nous a quitté définitivement.

Iba, quant à lui, semble peut être le moins démoralisé de tous. Les décès de Shinobu-sama, Shinzo-sensei et du Mizukage l'ont terriblement affecté, mais il vit encore pour son Nindo. Etrange que le plus jeune d'entre nous soit encore celui qui a le plus d'espoir, tu ne trouves pas ?"

Sana-khan secoua légèrement la tête. Non, elle ne trouvait pas cela étrange. Plus on vieillissait, plus les choses paraissaient complexes, et elle aurait bien aimé n’avoir elle-même encore qu’onze ou douze ans pour aborder les choses avez la spontaniété qu’elle possédait alors. Toutefois, elle ne formula par cette remarque, et Nimuro embraya sur autre chose.

"Et toi ? Tu ne m'a pas dit ce que tu as fait durant ton absence ? As-tu trouvé des indices sur l'homme que tu recherches ?"

Heureusement, Sana-khan avait mis à profit son insomnie de la veille pour avoir quelque chose à répondre à ce genre de question, sans la mettre dans l’embarras mais sans mentir pour autant, si elle devait croiser à Kiri quelqu’un de sa connaissance.

"Pour l’instant, je cherche surtout à me tisser un réseau de contacts hors de Kiri qui me permette d’avoir une compréhension globale de ce qui se passe ici, et de déterminer qui manipule qui… Ce n’est pas évident, je suis déjà allée assez loin sans trouver d’éléments convaincants pour le moment… C’est un vrai nid de vipères."

Sana-khan mit la main devant sa bouche et bâilla. Le voyage avait été long et les nouvelles récentes n'étaient pas pour la réconforter. Nimuro s'en aperçut et se leva, lui tendant la main pour qu'elle l'imite, ce qu'elle fit.

"Tu as l'air exténuée ; nous ferions mieux d'aller dormir, demain tu as de la route à faire et moi je travaille avec les enfants."

"Je veux bien..."

En se remettant sur ses pieds, Sana-khan regardait d'un air critique ses vêtements de voyage poussiéreux et elle ôta machinalement une feuille morte de ses cheveux rebelles et ébouriffés. Comme s'il comprenait le message muet, le jeune homme lui désigna le fond de la pièce.

"La salle de bain est là, tu peux aller te rafraîchir si tu le souhaites, moi je vais mettre d’autre draps sur le lit…"

"D’autres draps ? "

"Heu.. oui ! Et moi je dormirai sur le canapé…"

Sana-khan, qui avait suivi son mouvement, se retourna et le toisa de toute sa hauteur, aussi amusée qu'incrédule.

"Sur le canapé… Et pourquoi pas dans le parc, tant que nous y sommes ? Nous sommes un couple, non… ?"

Avant que Nimuro, rouge comme une pivoine comme lors de ses premières rencontres avec la jeune femme, n’ait pu répondre, elle enchaîna avec un clin d’œil ;

"A moins que tu n’aies peur que je te compromette ? Rassure-toi : ce n’est pas mon genre !"

Lorsqu’elle ressortit de la salle de bains, fraîche et propre, Sana-khan eut beau survoler la pièce du regard, Nimuro n’y était pas. Un peu surprise, elle passa la tête dans la chambre attenante et l’y trouva à demi-couché sur le futon et, à son grand étonnement, avec une cigarette au lèvres. Entrant sans bruit dans la pièce, elle s’assit sur le lit derrière lui.

[Sana-khan]
- Eh bien… quel est ce vice caché… ?

- Oh, ce vice-là n’est plus très marqué… Mais tu ne le diras pas aux enfants, n’est-ce pas ?

[Sana-khan]
- Pourquoi le ferais-je ?

Nimuro se retourna pour faire face à la jeune femme. Il avait l’air plein d’amertume. Un peu inquiétée par son attitude, elle attendit qu’il se décide à exprimer ce qu’il avait sur le cœur.

- Je dois te paraître ridicule…

Sana-khan haussa les sourcils, puis elle se rapprocha de lui et lui prit gentiment la cigarette des mains pour tirer à son tour une bouffé de tabac avant de s’allonger en croisant les jambes, comme une gamine vautrée sur un lit de camp en colonie de vacances.

[Sana-khan]
- Me paraître ridicule… pourquoi ?

- … Je ne sais pas…

[Sana-khan]
- J’ai déjà vu pas mal de facettes de ta personnalité… Plus que pas mal de monde, je pense. Tu n’es pas qu’un jeune homme un peu timide à mes yeux… Je t’ai vu rire avec Kentarô, je t’ai entendu te confier, je t’ai vu te battre seul contre les créatures de l’ombre qui nous agressaient, je t’ai vu fou de rage et de douleur, j’ai partagé ta peine… En quoi devrais-je te trouver ridicule ?

Nimuro ne répondit pas, mais son expression avait changé.

[Sana-khan]
- Par deux fois tu es venu à mon secours, et par deux fois, tu m’as sauvé la vie. Qui pourrait oublier cela ? Aujourd’hui, je te demande de me faire confiance, et même si je ne peux pas toujours répondre à tes questions, sois sûr que s’il y a quelqu’un que j’estime et que je ne trahirai pas, c’est bien toi.

Nimuro se retourna en direction de Sana-khan, toujours allongé. La jeune femme tourna la tête vers lui et le regarda dans les yeux ; ils se sourirent mutuellement, puis il passa un bras autour de son cou et l'attira vers lui. La jeune femme ne montra pas de resistance et posa la tête sur le torse de son compagnon. Ce dernier descendit le bras et posa la main sur le dos de Sana-khan qui, en retour, agrippa l'autre manche du Chuunin entre ses doigts et la serra.

"J'ai confiance en toi moi aussi. je sais que si tu as quitté le village c'est pour une bonne raison. Je ne te poserai pas de questions sur les raisons pour lesquelles tu agis ; après tout, nous sommes des shinobi et les secrets font partie intégrante de nos vies.

Cependant, je ne peux m'empêcher de me faire du souci pour toi quand tu n'es pas là. Avec les tensions actuelles, j'ai peur que tu ne sois la cible de kiréens d'un bord ou de l'autre, et je m'en voudrai de ne pas pouvoir te protéger..."

Sana-khan enfonça la tête dans le cou de Nimuro et lui murmura quelque chose à l'oreille. Ce dernier lui sourit et passa la main dans ses cheveux, tendrement, ce qui fit ronronner la jeune femme. Il la serra un peu plus fort contre lui.

"Fais attention à toi. J'attendrai ton retour le temps qu'il faudra, même si je préférerais te savoir à mes côtés. Je te demande juste une chose : reviens en vie..."


[Sana-khan : +10 EXP pour ce RP et celui sur le QG.]

Ine, en sortant de son premier cours à l'Académie, avait plus de questions à l'esprit qu'en y entrant plusieurs heures auparavant. Elle était tout particulièrement heureuse d'avoir Zen pour professeur, même si elle restait inquiète devant le bras inerte de celui-ci.

De la même façon, elle ne parvenait à chasser de ses pensées l'étrange comportement de Ren'ai la nuit passée. Comment une blessure vieille de plus de cinq années pouvait être brûlante à ce point ?

Ine ressassait ces questions tout en se baladant le long de la plage. L'air marin lui faisait du bien après l'enfermement dans la salle de classe. Habituée au grand air, il lui était un peu difficile de se tenir tranquille aussi longtemps dans un espace aussi petit, quand dehors le soleil d'automne brillait, bien que pâle, et la brise fraîche appelait l'hiver prochain. Et donnait faim ! Ine sentit son ventre gargouiller, lui rappelant qu'elle n'avait rien avaler depuis le matin.

*Comme on s'habitue vite au confort !*, songea-t-elle. Elle remonta sur le quai, s'enfonça un peu plus dans les ruelles du village de la brume, et s'arrêta pour acheter un bol de ramen. Quand la serveuse le lui déposa devant elle, elle fut prise d'une impulsion qui donnait suite à son esprit torturé, et demanda :

"Pardonnez-moi, mais sauriez-vous où habite Nimuro à Kiri ?"

La vieille femme sourit affectueusement.

"Bien entendu, petite. Nouvelle ici ? Sa maison n'est pas très loin d'ici. Il est très compétent."

Ine écouta la matrone lui indiquer plus précisément où elle devait aller, se dépêcha de contenter son estomac, et laissa quelques pièces sur la table.

Elle n'eut en effet aucun mal à dénicher la petite habitation. Elle se rendit compte qu'elle commençait réellement à prendre ses marques à Kiri, et s'en trouva enchantée. Arrivée sur le perron, elle n'eut cette fois aucune hésitation, et frappa énergiquement. Le jeune homme déjà rencontré à l'Académie se présenta à la porte.

"Ine, c'est cela ? Que me vaut ta venue ?

-Je viens au sujet de deux personnes, dont Zen. J'ai..." elle hésita un peu, "j'ai quelques questions à poser. Puis-je entrer ?"

Nimuro était plongé dans la lecture d'un énième livre de médecine. Depuis qu'il avait accedé au grade de Jounin, il croulait sous le travail et n'avait plus une minute à lui. Il fut tiré de ses études par le bruit de quelqu'un toquant à sa porte.

*C'est peut-être Sayuri... Je devrais ranger tout ce capharnaüm avant de la faire rentrer...*

"J'arrive ! Juste une minute !"

Le Médecin ramassa une pile de livres et la cacha sous la table, puis jeta toutes les feuilles qu'il avait froissées en boules à la poubelle. Il posa la main sur la poignée de la porte et s'arrêta net, réalisant qu'il était encore en petite tenue. Il se précipita vers sa chaise et enfila son pantalon tout en retournant vers l'entrée de son habitation et ouvrit la porte.

"Voilà, je suis là !"

Nimuro fut un peu déçu de ne pas trouver sa dulcinée, mais il ne se dépara pas de son sourire ; après tout, il avait rarement de la visite et il n'était pas sorti de chez lui depuis l'incident à la Fleur Polaire. Il reconnut la jeune fille à qui il avait fait passer un test d'entrée récemment.

"Ine, c'est cela ? Que me vaux ta venue ?"

[Ine]
"Je viens au sujet de deux personnes, dont Zen. J'ai... j'ai quelques questions à poser. Puis-je entrer ?"

"Oui, bien sûr ! Ne fais pas attention au rangement, je ne suis pas doué pour ça !"

La kunoichi entra et se posa sur la chaise que le Jounin venait de tirer pour elle. Ce dernier mit de l'eau à chauffer sur son réchaud et prit place face à la jeune fille.

"Alors, explique moi. En ce qui concerne Zen, j'imagine que c'est en rapport avec son bras ? Et le reste ?"

Le réchaud se mit à siffler ; Nimuro se leva et s'en saisit, sortant deux tasses de son placard.

"Du thé ?"

Nimuro adressa un chaleureux sourire à la jeune fille et souffla sur sa tasse avant de prendre une gorgée de thé. S'inquiéter pour ses camarades, c'était une attitude noble et que l'on n'avait plus vu depuis longtemps à Kiri.

*On dirait bien que la roue tourne ici...*

"Bien, comment t'expliquer... ? Je n'étais pas présent en ce qui concerne "l'accident" de Zen, tout ce que j'en sais c'est ce qui nous a été dit par le nouveau Kazekage, un Médecin de génie.

Zen a été blessé par l'ancien Kazekage, Satsushiki, mort au combat en même temps que notre Mizukage, Zabuza-sama. Pendant la guerre, nous tentions de resister aux forces de Suna en attendant le retour de notre chef. Zen, Darok et les autres se sont tous tenus face au maître des Ombres mais le bras de ton senpai a été broyé par les ténèbres du Kazekage.

Zabuza lui a donné le meilleur des remèdes : une écaille de dragon, censée soigner tous les maux, mais malgré ce, son bras n'a pas guéri ; telle est la puissance des Kage... Son père, Hazama et moi avons tenté de le soigner avec toutes nos connaissances en Médecine et le savoir du nouveau Kazekage sur le pouvoir de l'Ombre. A présent nous n'avons rien trouvé, mais je ne désespère pas ! Les livres que tu vois là contiennent peut être le moyen de sauver son bras !"

[Ine]
"Nimuro-san..."

"Etant moi même handicapé, je peux comprendre ce que ressent Zen... Je ne le laisserai pas dans cet état !

Les livres qu'il lisait la dernière fois contiennent sûrement des méthodes pour lui permettre de réaliser des sceaux à une seule main. Pour lui, la réussite a une double importance : pouvoir continuer sur son Nindo et assurer la position de son père à la tête du village.

Ne t'en fais pas, Zen est un des rares génies que je connaisse, il y parviendra et t'enseignera tout ce dont tu as besoin."

Rassurée, Ine prit à son tour une gorgée de thé, serrant sa tasse à d eux mains. Nimuro posa les coudes sur la table et mit son menton sur le dos de ses mains en souriant.

"Quelle est l'autre personne dont tu souhaitais me parler ?"

Nimuro adressa un chaleureux sourire à la jeune fille et souffla sur sa tasse avant de prendre une gorgée de thé. Ine se sentit rassurée. Elle n'avait pas débordé.

"Bien, comment t'expliquer... ? commença le jeune et séduisant médecin, Je n'étais pas présent en ce qui concerne "l'accident" de Zen, tout ce que j'en sais c'est ce qui nous a été dit par le nouveau Kazekage, un Médecin de génie.

Zen a été blessé par l'ancien Kazekage, Satsushiki, mort au combat en même temps que notre Mizukage, Zabuza-sama. Pendant la guerre, nous tentions de resister aux forces de Suna en attendant le retour de notre chef. Zen, Darok et les autres se sont tous tenus face au maître des Ombres mais le bras de ton senpai a été broyé par les ténèbres du Kazekage.

Zabuza lui a donné le meilleur des remèdes : une écaille de dragon, censée soigner tous les maux, mais malgré ce, son bras n'a pas guéri ; telle est la puissance des Kage... Son père, Hazama et moi avons tenté de le soigner avec toutes nos connaissances en Médecine et le savoir du nouveau Kazekage sur le pouvoir de l'Ombre. A présent nous n'avons rien trouvé, mais je ne désespère pas ! Les livres que tu vois là contiennent peut être le moyen de sauver son bras !"


La jeune kunoichi ne put s'empêcher de laisser échapper un "Nimuro-san..." qu'elle regretta immédiatement. Elle-même détestait la compassion quand elle était gaijin. Elle ne voulait certainement pas commencer à agir comme l'aurait n'importe qui à son égard, quelques temps auparavant. Elle se pencha un peu pour écouter Nimuro terminer :

"Ne t'en fais pas, Zen est un des rares génies que je connaisse, il y parviendra et t'enseignera tout ce dont tu as besoin."

Ine se sentit infiniement rassurée. Elle aimait beaucoup son sensei, même si finalement elle ne le connaissait que peu. On lui avait dit qu'en mission le sentiment n'importait que peu, mais habituée à l'esprit d'équipe, à être soudée dans l'épreuve avec ses compagnons de la troupe, c'était un trait dont elle pouvait difficilement se séparer.

Elle avala une gorgée de thé. Elle sentit le liquide chaud transmettre de sa chaleur à son corps, ajoutant à une sérénité nouvellement retrouvée. Nimuro posa les coudes sur la table et mit son menton sur le dos de ses mains. Il souriait, l'encourageant à poursuivre sur sa lancée :

"Quelle est l'autre personne dont tu souhaitais me parler ?"

Mise en totale confiance, la jeune kunoichi n'hésita même pas avant de répondre :

"C'est plus... personnel. Je réside actuellement chez Kinjirareta Ren'ai. L'histoire est assez longue..."

Ine guetta la réaction du médecin. Celui-ci semblait prêt à l'écouter. Elle commença :

"J'y vais.

Il y a plusieurs années, j'étais encore chez mes parents, cultivateurs de riz dans le bas pays. Un jour, des shinobi kiréens nous ont ramené un chuunin blessé, Kinjirareta Ren'ai.

Il avait une blessure étrange au torse, qui lui barrait la poitrine. Mais elle était pas... normale. Des fois, elle avait un éclat vert. Son équipe n'a rien voulu nous dire, et est repartie en mission en nous abandonnant le blessé.

Il était très agité, tout le temps. Il a fini par se calmer, avec les soins constants que je lui donnais. Lui non plus n'a pas souhaité me raconter ce qu'il s'était passé.

Je viens d'arriver à Kiri no Kuni. Naturellement, je suis allé voir cet homme, ayant besoin d'un logement que l'Académie ne pouvait me fournir. Il a eu une réaction bizarre quand je lui ai appris que j'étais étudiante. Mais il m'a tout de même offert son toit."

Ine s'arrêta, soucieuse de voir si le médecin suivait son récit. Nimuro avait l'air intrigué, et son regard trahissait son envie de savoir la suite. Ine soupira, et se lança :

"Ce pourquoi je suis ici, Nimuro-san, a trait à ce qu'il s'est passé cette nuit. Je ne dormais pas, et j'ai entendu mon chuunin hurler dans la nuit. Naturellement, je suis allée voir ce qui n'allait pas. Et là, je ne sais plus très bien. Ren'ai était agité, comme quand je le soignais. Le plus étonnant, c'est quand j'ai touché sa cicatrice. Elle était brûlante..."

Ine fronça les sourcils. Ceci la dépassait, et elle détestait cela. Elle leva les yeux sur le médecin, espérant qu'il serait à même de lui expliquer :

"Qu'en pensez-vous, Nimuro-san ?"

Le Médecin resta silencieux quelques minutes, réflechissant tout en se frottant le menton. Le récit d'Ine semblait l'avoir troublé, et d'aussi loin qu'il se souvienne, il n'avait jamais entendu parler d'une telle affliction.

"C'est un bien étrange mal qui frappe ton ami... Je n'ai jamais rien entendu de tel. J'en déduis que ce n'est pas une maladie naturelle, mais c'est peut-être dû à l'utilisation d'un jutsu...

Quoiqu'il en soit, je ne peux pas me prononcer sans l'avoir examiné. Si tu veux bien me mener chez lui."

[Ine]
"Oui, Nimuro-san !"

Le Jounin et la jeune fille partirent alors en direction de l'habitation de Ren'ai, après que Nimuro ait rempli une besace de divers produits aux couleurs et étiquettes étranges, ainsi que quelques ouvrages.

Ine tapa à la porte, et cette dernière s'ouvrit quelques secondes après. Le Chuunin et le Médecin se fixèrent du regard un court instant.

[Ren'ai]
"Tu es là toi aussi... "

Nimuro venait de revenir dix ans en arrière. Ren'ai et lui avaient intégré l'Académie à la même période, peu avant la guerre contre Kumo. Tous deux avaient été envoyés au front alors qu'ils n'avaient pas d'autre expérience que celle des entraînements subis à Kiri. Ainsi, le Médecin n'avait pas été le seul à revenir invalide... Secouant la tête, il revint à la réalité.

[Ren'ai]
"Ne restez pas plantés là, entrez..."


[Suite : Maison de Ren'ai (Ine)]

[Ine : +5 EXP RP]

Zen parvint enfin devant ce qui devait être la maison de Nimuro. Il fit une grimace alors qu'une douleur violente lui traversait à nouveau le bras, puis s'avança jusqu'à la porte.
En vérité, il n'était jamais venu ici, il ne connaissait pas vraiment le médecin non plus, bien qu'il savait que ce dernier travaillait de concert avec son père pour le soigner. C'était d'ailleurs Shinji qui lui avait donné cette adresse en cas de problème. Et lorsqu'il lui avait confié le petit bout de papier, il avait ajouté sur un ton tout à fait sérieux que le jeune chunin pouvait avoir confiance en Nimuro … *on va voir ça tout de suite *

Zen frappa plusieurs fois à la porte et attendit d'entendre du bruit à l'intérieur. Son bras le faisait de plus en plus souffrir, et il le serra avec sa main valide.
Lorsque Nimuro ouvrit sa porte, la première chose qu'il remarqua fut le teint pâle et l'apparence fatiguée du jeune homme.

"-Salut doc' … je dois avoir l'air du dernier des junkies, et je n'aime pas vraiment ça mais … vous auriez pas de quoi me calmer un peu ?

Disant ça, il sortit de sa poche un flacon vide et le montra au médecin. Il s'attendait à être réprimandé pour ne pas avoir pensé à renouveler son ordonnance pour ses cachets, *où peut être qu'il va remarquer mes traits tirés avant ça *.
En effet, cela faisait pratiquement quatre jours de suite que le chunin s'acharnait sur ses livres jour et nuit, ne dormant que quelques heures par ci par là, mangeant à peu près n'importe quoi. Shinji, trop occupé par sa nouvelle charge, n'était jamais rentré chez lui ses derniers jours. Et Zen avait fait tout son possible pour cacher son état et ses motivations à sa mère, lors des rares moments qu'elle passait à la maison. Pas étonnant, dès lors, qu'il n'ait pas pensé à passer à la pharmacie ! Et tous ces efforts pour des résultat, au final, assez décourageants.

Peut être que Nimuro se demanderait pourquoi il était venu chez lui au lieu d'aller directement à l'hôpital. La raison en était que Zen devait absolument lui parler de certaines choses, aussi bien liées à son état qu'à la situation générale de Kiri no Kuni.

"Euh … est ce que je peux entrer ?

Pas très poli de sa part, mais le médecin ne sembla pas y voir d'insurmontable problème.

Décidemment, Nimuro avait bien des visites ces derniers temps et cela le surprenait, lui qui vivait comme un ermite il y aavait encore quelques semaines de cela.

Le Médecin ouvrit la porte et fut surpris de voir Zen sur son pas. Le jeune Chuunin serrait son bras invalide et semblait en bien piteux état. Comme à son habitude, Nimuro ne montra pas son inquiètude. Il avait pris ce tic au fil de ses années de pratique, afin de ne pas alarmer ses patients.

[Zen]
"Salut doc' … je dois avoir l'air du dernier des junkies, et je n'aime pas vraiment ça mais … vous auriez pas de quoi me calmer un peu ?"

*Alors c'est ce que je pensais... Le mal qui te frappe empire de jour en jour au lieu de se résorber... Il faut vite faire quelque chose..."

[Zen]
"Euh … est-ce que je peux entrer ? "

Cette dernière phrase tira le Jounin hors de ses pensées. Se ravisant, il adressa un franc sourire à Zen et lui intima de rentrer. Le jeune homme ne put s'empêcher de sourire en voyant l'intérieur de la maison. Apparement, Nimuro et lui étaient deux véritables petits rats de bibliothèque, et aussi désordonné l'un que l'autre.

"Ne fais pas attention au désordre et allonge toi sur le canapé. Je te prépare ton calmant."

Zen était tellement épuisé qu'il ne rechigna pas. Il s'etendit sur le sofa, laissant échapper un soupir de fatigue. Une goutte de sueur froide perla le long de sa tempe alors qu'il desserait l'étreinte qu'il exerçait sur son membre malade.

De son côté, le Médecin avait mis des herbes à bouillir dans une casserole. L'odeur qui s'en dégageait était assez nauséabonde, mais le Chuunin s'y était accoutumé depuis la fin de la guerre. Nimuro s'approcha de lui et lui fit ingurgiter la mixture.

"Voilà qui devrait te calmer. Il en reste encore ; tu l'emporteras en partant. A présent fais moi voir ton bras, s'il te plait."

Zen n'en avait pas très envie. Cette blessure était pour lui un symbole de honte, peut être même la fin de sa carrière de shinobi. Nimuro déposa le bol sur la table et revint en direction du jeune homme. Ce dernier sentit une partie de son complexe le quitter à la démarche du Médecin. Il ne s'en était jamais rendu compte, mais il boitait.

Le fils du nouveau Mizukage tendit péniblement le bras, et le Jounin défit le bandage, révélant une bien vilaine affliction. La marque noire qu'avait laissé la blessure causée par Satsushiki s'étendait de plus en plus et remontait à présent jusqu'à la pliure du coude.

Nimuro passa une main chargée de Chakra au dessus de cette espèce de grangrène, apaisant la douleur de Zen. La mixture ne servait qu'à ralentir le processus de décomposition, mais n'atténuait en rien la douleur. Le Médecin le savait bien et comprenait l'attitude de son compatriote. Lui non plus, n'avait pas voulu qu'on le regarde avec pitié lorsqu'il avait perdu l'usage de sa jambe.

"Tu aurais dû aller à l'hôpital depuis plusieurs jours. Si tu ne prends pas ce médicament tous les jours, ton éat va s'aggraver d'autant plus vite..."

[Zen]
"Je sais, doc', mais j'avais besoin de vous parler avant..."

"Ne fais pas attention au désordre et allonge toi sur le canapé. Je te prépare ton calmant."

Zen ne se le fit pas dire deux fois et se dirigea prestement vers le sofa . Il s'y installa en grinçant des dents tant son bras le faisait souffrir, mais dès qu'il y fut confortablement callé, il parvint à relacher son étreinte et à se décontracter un peu. Il patienta quelques instants, le temps que le médecin lui prépare sa décoction habituelle. L'odeur qui se dégagea de la mixture aurait semblée abominable pour quiconque ne serait pas habitué à l'ingurgiter, mais lui, sachant le bien qu'elle allait lui faire, ne s'en incomoda nullement.

"Voilà qui devrait te calmer. Il en reste encore ; tu l'emporteras en partant. A présent fais moi voir ton bras, s'il te plait."

Il ne s'était pas attendu à autre chose, de la part d'un médecin. Cependant, il rechignait à découvrir son bras droit. D'abord, les bandages étaient assez agaçant à remettre, et assez douloureux aussi... et puis ... et puis il n'appréciait pas qu'on s'extasie devant sa blessure, voilà tout !
Le médecin se déplaça dans la pièce, et Zen remarqua pour la première fois sa démarche mal assurée.

*il boite ?*

Le chunin suivit la démarche de son hôte des yeux, se demandant comment ça avait pu arriver. Un instant, son esprit fut détourné de son propre handicap... et ça lui fit le plus grand bien.

Une fois le bras en cause mis à nu, Nimuro entreprit de calmer la douleur avec un jutsu médical. Sans vraiment s'en rendre compte, Zen suivit l'accomplissement des sceaux, puis le comportement du chakra sous sa forme bleue clair autours de sa peau, avec un grand interêt. Il se reprit au bout de quelques secondes, un peu inquiet de se savoir aussi obsédé par ce sujet...

"Tu aurais dû aller à l'hôpital depuis plusieurs jours. Si tu ne prends pas ce médicament tous les jours, ton état va s'aggraver d'autant plus vite..."

"Je sais, doc', mais j'avais besoin de vous parler avant..."
« - Je voulais savoir ... il hésita à poursuivre, comme s'il savait qu'il allait dire une sottise ... ou comme s'il avait peur de la réponse qu'il allait recevoir. Est-ce que vous avez trouvé quelque chose, toi et mon père, à propos de ça ?

Un coup d'oeil sur le membre gangrené suffit pour que Nimuro comprenne où le jeune homme voulait en venir.

« - Shinji (Zen avait réussi à perdre l'habitude de l'appeller « papa » devant d'autres Kiréens, mais il lui était toujours impossible de prononcer son nouveau titre) m'a dit qu'il vous en avait parlé, et que vous essayez de trouver une solution ensemble. J'ai fait quelques recherches moi aussi... à vrai dire, je ne comprends pas la moitié de ce que je lis dans vos damnés bouquins, j'ai déjà du mal à m'en sortir avec les traités sur la maîtrise du chakra, mais ce que j'ai pu déchiffrer me laisse penser que c'est possible, pas vrai ? Un sceau tatoué à même la peau, capable de canaliser le chakra, qui me permettrait de rétablir un certain équilibre au niveau de mon réseau ...
« - Pap... (*oups* ) Shinji cherchait aussi à bloquer la gangrène ... mais il n'a pas beaucoup le temps de s'y interesser vu ses responsabilités. Alors je me suis dit ... que peut être que vous auriez trouvé quelques chose...

Nimuro ne répondit pas immédiatement. Rassemblait il ses idées ? Ou redoutait il d'annoncer une mauvaise nouvelle ? Zen l'ignorait, mais il manifesta rapidement son impatience.

Le médecin eut juste le temps de voir la main gauche du jeune homme former un signe qui lui était inconnu, puis, dans un souffle, une réplique a priori parfaite du chunin se tint debout devant lui.
... a priori seulement ... car le clone devint très rapidement instable et finit par s'évanouir de lui même en une gerbe blanche.

« - Voilà où j'en suis...

La fatigue nerveuse eut finalement raison du jeune homme qui, tremblant, lança au médecin « - Il ne me manque rien ! RIEN ! C'est à ma portée, je sais comment y arriver mais sans ce sceau, c'est peine perdue ! Je suis complêtement incapable d'avoir le moindre contrôle sur mon chakra. J'ai besoin de ce sceau !

Il s'interrompit brutalement, conscient d'avoir pu choquer son interlocuteur. Il posa son bras gauche sur ses jambes et s'efforça d'en maîtriser les tremblements.

« - désolé. »

Nimuro resta silencieux quelques longues minutes alors que Zen serrait son membre meurtri, un air contrit sur le visage, plus par honte de son comportement que par désespoir. Le Médecin fit le tour de la table, et ouvrit un livre en grand.

"En effet, j'ai peut-être une solution... Je me suis proposé pour mener à bien les recherches lorsque ton père m'a confié ses craintes..."

[Zen]
"Hein ? Ses craintes ?"

"Tu n'es pas sans savoir que depuis sa prise de pouvoir, il est surveillé de près par les politiciens, qui guettent la moindre occasion pour le destituer. Pour eux, ta blessure est une aubaine ; non seulement cela inquiète ton père, mais si en prime il délassait ses responsabilités pour toi, il serait accusé de favoritisme et pourrait perdre le soutien des civils."

[Zen]
"Je vois... Il est pieds et poings liés en somme... Pourtant son prédecesseur ne donnait pas cette impression..."

"Leurs démarches sont différentes. Ton père est un homme de paix reconnu, Zabuza-sama était un chef militaire craint. Il est toujours plus facile de s'en prendre à un homme qui répugne à se battre.

Ceci étant, viens voir par ici."

Tenant son bras, Zen obtempéra et se pencha sur le livre que Nimuro avait ouvert. Différents sceaux, comme il en avait déjà vus, étaient représentés, mais cela ne lui disait rien de plus que d'habitude.

[Zen]
"Je suis désolé, mais je ne comprends pas..."

"Je sais que tu as potassé tous les livres de Médecine de ton père, et c'est normal que tu n'aies pas trouvé la solution. Tout d'abord parce que ce sont des techniques complexes même pour un shinobi Médecin, et de deux, parce que peu de livres en parlent. Cependant, je pense que l'on peut faire quelque chose."

[Zen]
"C'est vrai ???"

Le jeune Chuunin venait de changer d'état d'esprit radicalement à cette dernière phrase. Il avait cherché sa solution un nombre d'heures incalculables sans rien trouver, et voilà qu'une échapatoire se présentait à lui.

"Je tiens à te prévenir cependant que les chances de réussite sont de 50 %. Il se peut que je ne réalise pas bien le sceau du fait de sa complexité, que je réussisse et que ton corps le rejette, ou pire, que tu y laisses la vie ou la raison.

C'est à toi de choisir si tu veux tenter ta chance ou pas..."

Zen écouta attentivement les explications du médecin à propos de la situation politique de son père. Tout ça ne présentait aucune difficulté pour lui, mais il s'étonna de ne pas s'être posé ce genre de questions plus tôt. Tout de même, curieux que ces "politiciens" ne se réveillent que maintenant. Est-ce que quelque chose avait changé après la guerre ?

"Je vois... Il est pieds et poings liés en somme... Pourtant son prédécesseur ne donnait pas cette impression..."

Et pourtant, comme Nimuro le démontra, cette agressivité de la part des politiques n'avait rien de surprenant, compte tenu de la nature de son père. Cette attitude désolante restait malgré tout logique. Et tant que cette situation perdurerait, il ne pourrait attendre aucune réelle aide de la part de Shinji, ou tout du moins rien de flagrant. En fin de compte, il avait bien fait de venir voir Nimuro plutôt que de se rendre directement à l'hôpital.

"Ceci étant, viens voir par ici."

L'homme ouvrit un livre devant lui. Ce qu'il y vit lui rappela vaguement le contenu des ouvrages médicaux de son père. Il lui sembla reconnaître certains des sceaux qui y étaient présentés, mais après un examen plus approfondi, il remarqua quelques différences par rapport à ceux qu'il avait déjà rencontrés. Pas vraiment surpris mais quand même un peu déçu, il se résigna à admettre que malgré ses longues nuits blanches passées à étudier, on n'apprenait pas une science aussi complexe que la médecine aussi facilement ... et sans aide. Il soupira :

"Je suis désolé, mais je ne comprends pas..."

Le médecin arrêta alors de tourner autours du pot et annonça sur un ton neutre qu'il y avait peut être quelque chose à faire. Bien malgré lui, Zen sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Et pourtant, compte tenu du temps qu'il avait passé à chercher lui même une solution, il n'osait croire que celle ci allait maintenant lui tomber entre les mains aussi simplement.

Mais … car il y avait un "mais" … Nimuro ne tarda pas à émettre ses réserves.

*une chance sur deux*

Curieusement, le premier réflexe du chunin fut de se dire *pas de problème, cinquante, c'est un bon pourcentage. Et puis j'ai assez attendu, je ne peux pas faire marche arrière maintenant que j'ai le moyen de recouvrer mes capacités* , puis seulement il se rendit compte de l'importance des paroles du médecin.

Si l'invocation fonctionnait, alors il était possible qu'il retrouve à terme son ancien statut, mais si elle échouait ?
Nimuro l'avait prévenu : il risquait ici sa vie, ou pire … sa raison. Il ne pouvait pas prendre cette décision à la légère.
Curieux. Il avait eut ce genre de pensée si souvent, il pensait avoir considéré ce problème sous toutes ses formes : le prix à payer pour pouvoir redevenir ce qu'il était auparavant. Il était conscient que ce prix pouvait prendre plusieurs formes, dont la plus sournoise était le "risque" … le risque de mourir, le risque de devenir fou. Et il s'était toujours dit qu'il payerait simplement le prix sans broncher, puisque, dès le départ, toute cette opération n'était rien d'autre qu'une tentative désespérée, sans aucune assurance de réussite, il le savait.

Mais là, au moment de passer à l'acte, il hésitait. Prononcer les quelques syllabes qui déclencheraient la roue du destin n'était pas aussi facile qu'il l'avait cru.
Zen leva les yeux vers Nimuro, qui restait placide. Evidemment, le médecin devait en avoir vu d'autres…

*C'est une bonne leçon en tout cas … *

Puis lui revint le visage espiègle de Fujiwara. Il se souvint du pari qu'il avait tenu avec elle.

Ah ! Ce pari. Il avait fini par l'oublier. Pourtant, c'était la solution de son dilemme : puisqu'il avait déjà accepté de jouer, alors pourquoi hésiter maintenant ?

"- Ok Doc, quand est ce qu'on commence ?

Les mots étaient sortis sans qu'il y réfléchisse plus longuement. Inconsciemment, il savait que s'il tergiversait trop sur le problème, alors il finirait par s'embourber dans sa propre angoisse.

Au lieu de ça, il avait lancé cette petite bravade … un peu comme un joueur de poker qui n'a pas forcément la meilleure main mais qui n'abandonne pas la partie, juste pour voir les autres découvrir leurs cartes …

Ainsi, Zen avait fait son choix. Nimuro comprenait l'appréhension du jeune homme ; les risques de succès étaient minces, et il aurait préféré être assisté de quelqu'un de compétent tel que le docteur Azechi ou même Hazama, mais aucune de ces deux options n'était possible.

"Je pense que nous pouvons procéder toute de suite. Je vais aménager la pièce à côté ; pendant ce temps, enlève ton gilet et ta chemise et relaxe toi. Il faut que tu restes calme ; ce sera douloureux, même en atténuant les sensations avec mes jutsu..."

[Zen]
"Bien, doc'..."

Zen parvint tant bien que mal à se défaire de son gilet de protection et à dégraffer sa chemise d'une seule main, puis alla s'allonger sur le canapé, faisant le vide dans sa tête, ou du moins essayant.

Au bout de quelques instants, Nimuro sortit de la pièce adjacente. Lui aussi avait enlevé ses attributs de shinobi, qu'il avait troqué contre un simple pantalon et un débardeur des vêtements qui ne pouvait obstruer ses mouvements.

Zen se leva, déterminé. Passant devant la table basse, son regard se posa sur le bandeau frontal qu'il avait laissé là. Le Chuunin s'en saisit et le mit dans sa poche. Il n'avait mais vraiment été patriote et ne savait pas pourquoi il ressentait de l'attachement à cet objet sur le moment, peut être était-ce parce qu'il représentait tout ce que pouvait être sa vie...

Les deux shinobi pénétrèrent là où l'"opération" devait avoir lieu. Nimuro avait dessinné un grand cercle à la craie à même le sol. A l'extrêmité de chaque rayon, un symbole avait été tracé.

[Zen]
"Mais, ce sont des signes de Feng Shui ?"

"Absolument. Le Feng Shui est réputé pour réguler les énergies, et on dit que correctement manipulé, il permet de guérir. Combiné aux jutsu médicaux, les premiers Médecins ont réussi à créer des sceaux pour soigner certaines afflictions.

Dans ton cas, c'est plus complexe. Il faut à la fois soigner tes tenketsu et stopper la dégénrescence des tissus et des nerfs. Mais je ferai ce qui est en mon pouvoir. Allez, allonge toi."

Zen esquissa un sourire à cette dernière phrase. Apparement, il n'était pas le seul à Kiri à éprouver quelques difficultés quant à l'expression de ses sentiments.

Le Chuunin s'allongea au centre du cercle, et Nimuro s'accroupit à son côté, passant une main chargée de Chakra bleuté au dessus du corps de son compatriote. Petit à petit, ses muscles se détendirent et ses sens se firent moins aiguisés sous l'effet de l'anesthésie. Puis il traça un sceau sur le bras de Zen à l'aide du Scalpel, technique de Médecin si redoutée.

Le Jounin plaça alors ses mains au bord du cercle et fit circuler son Chakra à l'intérieur. Les symboles de Feng Shui réagirent et entrèrent en résonnance avec le sceau placé à même la peau. Lentement, la tâche noire s'en rapprochait, comme absorbée.

Zen fut prit de spasmes ; il commençait à ressentir la douleur dont Nimuro lui avait parlé précédemment. Il n'avait pas menti, elle était difficilement soutenable. Inconsciemment, le jeune homme voulut se saisir de son bandeau, mais son bras valide ne répondait déjà plus. Petit à petit, il sombra.

[Asuka]
*Mais c'est pas possible ! Qui m'a fichu un fils pareil ? Tu n'es même pas capable d'apprendre à nager, comment veux-tu un jour devenir un shinobi de Kiri ? Tu seras la honte de l'Académie !*

[Shinji]
*L'idée, c'est de te détendre. Et quand je dis "te détendre", j'entends que tu n'auras pas le choix. Il est probable que ton réseau de chakra soit encore beaucoup trop "crispé" pour être utilisé. De toute façon tu dois le sentir : tu as encore des maux de crâne ?*

[Zabuza]
*Chuunin Zen Azechi, vous serez chargé d'enseigner la tactique à vos compatriotes.*

[Ine]
*Je voulais te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi, sempai, bien que tu ne sois pas très en forme. Tu vas mieux ?*

*Tu me fatigues... Kiréen. Je me suis bien amusé de voir mettre en place ton plan mais les rôles s'inversent maintenant.*

Le sceau finit d'absorber la marque laissée par le Kazekage. Les spasmes de Zen cessèrent, et Nimuro tomba à genoux, exténué.

[hihi. Je m'initie au RP psychédélique ^^]

Allongé au milieu du cercle tracé par Nimuro, Zen commençait à ressentir les premiers effets de l'anesthésie. A mesure que ses sens perdaient de leur acuité, le monde autours de lui semblait sombrer dans un brouillard irréel. Juste avant que son esprit ne s'endorme à son tour, le chunin pensa qu'il aimerait bien être capable de produire un effet comparable grâce à l'un de ses genjutsu.

Plus tard, il ne garderait pratiquement aucun souvenir de ce moment, hormis la couleur bleue, lumineuse et reposante, qui semblait l'envelopper délicatement.

Dans son esprit défilèrent les signes du feng shui qu'il venait de contempler. Dans sa fièvre, il essaya de leur donner un sens, de les interpréter pour pouvoir les mettre plus tard au service de son but ultime.
Mais quel était ce but ? Son cerveau artificiellement endormi ne s'en souvenait déjà plus…

Il lui sembla qu'un liquide froid lui coulait sur le bras et remontait le long de son épaule. L'impression désagréable de se réveiller après un doux rêve accompagna la sensation de fraîcheur qui se transformait peu à peu en une morsure plus violente.

Une douleur sournoise et insidieuse le saisit doucement. Zen la ressentait, mais d'une façon diffuse, comme si ce n'était pas vraiment sa propre douleur. Il la sentit grandir de façon exponentielle, et dans sa tête il vit l'image d'une forme noire et visqueuse prendre rapidement de l'ampleur autour de lui.

Puis il y eut un choc, comme une brusque fracture. Sans doute l'anesthésie avait elle échoué, ou simplement dépassée par la violence de la douleur. Toujours est il que le chunin encaissa soudainement une formidable souffrance. Il voulu crier mais son hurlement resta bloqué dans sa gorge paralysée par la technique de Nimuro.

Il recouvra en un instant la totalité de ses perceptions, preuve que l'anesthésie avait été incapable de le préserver plus longtemps. Il sentit ses membres pris de spasmes heurter le sol avec force, mais, malgré ses efforts, il ne parvint pas à contrôler ses mouvements.

La souffrance qu'il ressentait allait crescendo, et son esprit fragilisé ne tarda pas à se réfugier dans les tréfonds de sa conscience, désordonnée par le choc. Certains souvenirs remontèrent à la surface, apparemment sans aucun ordre ni aucune logique.

Il se revit tout jeune, pleurant au bord de l'eau, terrifié par sa mère qui tentait de lui apprendre à nager.
Il se revit en compagnie de Shinji, son père, lors du dernier vrai contact familial qu'il avait eu avec lui, après l'incident dû à son entraînement.

Sa conscience, fuyant la douleur, jonglait parmis les images qui remontaient le plus vite, celles qui l'avaient le plus marqué.

L'apparence imposante de Zabuza lui revint en mémoire. Le voilà qui lui annonce son nouveau grade, ainsi que sa nouvelle fonction. Fierté ?

Pourquoi cette souffrance ? Zen est de moins en moins capable de penser avec clarté. Il tente de se débattre, au sein même de ses rêves, pour s'échapper.
S'échapper !
De la douleur ?
Fuir !

Au milieu de ce maesltrom de pensées diffuses, illogiques, presque animales, une question apparaît, flotte un instant puis s'évanouit, dévorée par la masse.
*est ce que je deviens fou ?*

Une jeune fille, jolie jeune fille. "tu vas mieux" ? non
Non non.
Fuir !
Pas vraiment…
Assez !
Héhé, je me suis déjà porté mieux…
Fais cesser ça papa, s'il te plait.
Ca me rappelle la fois où …
ASSEZ !
Où quoi déjà ?
Marrant, cette douleur est presque comparable à celle que j'ai ressenti lors de ***************** quand j'ai encaissé l'attaque de Tomohiko. Mais … qui était-ce ? Suna ?

Douleurmalsouffrancemauxterriblemalaisesangfureurterreuraffreuxnoirvisqueuxabominationplaieterreur

C'est noir

*Tu me fatigues... amusé de voir mais les rôles mettre en Kiréen. Je me suis bien place ton plan s'inversent maintenant s'inversent.*

Pas ça, pas encore !
C'est visqueux

*je devrais peut être faire quelque chose*

C'est vivant !
J'ai mal au bras. Ce truc m'a arraché le bras !
Je ne comprends pas. Il y a trop de bruit, taisez vous un petit peu. Je ne comprends pas.

Silence

Silence

Silence

…

merci, c'est gentil…

Zen ouvrit lentement les yeux. La lumière, bien que faible, l'aveugla. Peu à peu les pièces se recollaient dans sa tête, reprenaient leur place. Il tourna son regard vers l'homme qui était à genoux à côté de lui. Les questions se bousculèrent … enfin, pas tout à fait des questions. Le concept même de question ne lui était pas entièrement revenu, c'étaient plutôt des … curiosité ?

Le chunin se mit assis, doucement. Son regard faisait le tour de la pièce, sans vraiment sembler comprendre ce qu'il voyait. Il donnait l'impression d'être absent.

Nimuro s'alarma.

Zen remarqua le changement d'expression du médecin, mais il ne l'interpréta pas. C'est facile de procéder à une comparaison et de remarquer une modification, mais l'interprétation est un concept plus élaboré.
Il voulut parler, des mots lui vinrent à l'esprit, "ah" mais il s'avéra incapable de les articuler.

Il sourit.

Plus tard, lorsqu'il repenserait à ce moment étrange de sa vie, il remarquerait avec amusement que le sourire était devenu un réflexe chez lui, et qu'il n'avait pas besoin de vouloir sourire pour le faire…

Sa main gauche tressaillit. Oui. C'était pour ça qu'il avait subi tout ça, il se souvenait mieux maintenant…

[Zen : +20 EXP RP]

[Je réponds dans la semaine ]

Nimuro se releva péniblèment, vidé de ses réserves de Chakra par ce périlleux exercice. Lorsque Zen s'assit, une partie de ses doutes quant au succès de l'opération s'envola, mais le Médecin déchanta bien vite ; quelque chose clochait dans le comportement du Chuunin.

Il semblait complétement absent, son regard hagard faisant le tour de la pièce, sans vraiment chercher quoi que ce soit. Un instant, ses yeux se portèrent sur Nimuro.

[Zen]
"Ah..."

Le praticien se leva et s'approcha de lui. Zen sourit, sans raison apparente ; un frisson parcourut l'échine de son compatriote. Nimuro prit le bras du jeune homme et se mit à l'osculter. Un spasme agita la main malade, ce qui eut pour effet de sortir le Chuunin de sa torpeur.

"On dirait que l'opération a réussi. Essaye de bouger ton bras..."

Zen tenta d'obtempérer, mais ne put que bouger le bout de ses doigts, chose qui lui avait été impossible de longs mois durant. Un sourire qui se voulait satisfait se dessina sur ses lèvres.

[Zen]
"C'est... bien... Merci... Doc'..."

Lorsque Zen fut en état de marcher, Nimuro le raccompagna chez lui. Shinji n'était pas là, ainsi le Médecin griffonna quelque chose sur un bout de papier, qu'il laissa sur la table du salon. Il fallait absolument qu'il parle au Sanin...



Nimuro ne parvenait pas à dormir ce soir ; il pensait encore à l'expression de Zen après l'opération. Quelque chose n'allait pas dans son comportement, et il craignait de savoir pourquoi.

*Et si sa psyché n'avait pas tenu le choc... si la guérison de son bras lui avait coûté la raison... Zen était au courant que son esprit pouvait céder, mais pourtant il a accepté... Rester un shinobi est-il si important que ça pour lui... ?

J'espère être dans le faux... J'espère que ce ne soit que le contrecoup de l'opération... Zen...*