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 Maison de Sana-khan

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Sana-khan

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MessageSujet: Maison de Sana-khan   Maison de Sana-khan EmptyMer 31 Mai - 2:19

*Enfin seule...*

En laissant tomber son sac par terre dans son nouveau logement, Sana-khan se sentit libérée d'un poids qui n'avait rien à voir avec la fatigue.
Elle ôta sa cape et l'accrocha au dossier d'une chaise bancale, puis s'approcha à pas lents de la fenêtre. Un morceau de verre brisé lui renvoyait l'image d'une jeune femme au physique assez passe-partout si l'on passait outre ces étranges yeux gris-bleu, et qui n'aurait pas paru avoir 21 ans si ses traits légèrement marqués et la cicatrice qui barrait sa lèvre ne trahissaient l'expérience d'une vie difficile.

Sana-khan porta son regard sur le ciel sombre en croisant les mains dans le dos. Avoir été acceptée à Kiri, même en trichant un peu sur les apparences, était une victoire en soi, mais sa situation restait précaire et compliquée. Ici ou ailleurs il fallait sans cesse calculer, anticiper, vivre sa vie comme un acteur sur les planches d'un théâtre.

Il aurait sans doute été plus simple de suivre la voie toute tracée pour les jeunes fille de son clan - en un mot comme en cent, devenir courtisane. C'était une façon très efficace de servir les siens en ramenant des renseignements utiles sur les puissants, et c'est sans doute ce à quoi avait tout naturellement pensé sa mère le jour où elle lui avait donné le joli nom de Sayuri. Mais de fait, les jeunes de son rang étaient tout à fait libres de faire ce qu'ils voulaient, et une fois en âge de prendre sa vie en main Sana-khan avait choisi de partir au loin comme les adolescents de sa génération, faisant la fierté de son grand'père et arrachant des soupirs d'exaspération à sa mère.


- "Elle finira comme son père ! Une fille, seule, sur les routes... c'est de l'inconscience !"

Un léger sourire se dessina sur son visage. Cette remarque acerbe avait amené la suite. Qu'à cela ne tienne, la jeune Sayuri qui avait naturellement des airs de garçon manqué était devenue un jeune homme aux yeux du monde, doté d'un nom qu'elle avait choisi elle-même autant pour sa sonorité que pour le nouveau départ qu'il représentait. Elle s'y était adaptée avec une facilité déconcertante, et à présent, il ne lui serait pas venu à l'idée de se faire appeler par son prénom de naissance.

Son regard revint à la tenue d'aspirant shinobi posée sur la table. A Kiri, ces précautions n'étaient peut-être pas d'une importance vitale, et cesser de se faire passer pour un homme lui faciliterait probablement la vie... Mais l'heure n'était pas à se poser des questions existentielles. La fatigue accumulée depuis des jours se faisait cruellement ressentir, et il y avait de fortes chances pour qu'un peu de repos suffise à rendre les choses bien moins compliquées.

Le vieux lit en fer qui occupait un coin de la pièce n'était pas particulièrement accueillant mais, habituée à la dure, Sana-khan s'en souciait assez peu : le tapis trouvé à l'étage du dessous fut prestement reconverti en matelas une fois aéré et installé dans le coin de la pièce le plus éloigné de la porte, tandis que sa vieille cape reprenait du service comme couverture.

Un instant d'écoute attentive acheva de balayer ses inquiétudes - on n'entendait que quelques conversations lointaines, vite étouffées par le bruit du vent, et soulagée de pouvoir enfin se permettre le luxe de dormir sans se contraindre à rester en état d'alerte, Sana-khan ferma les yeux et sombra rapidement dans un sommeil réparateur.
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MessageSujet: Re: Maison de Sana-khan   Maison de Sana-khan EmptyMer 28 Juin - 2:55

[fait suite au RP des sources chaudes de Kiri]

Une fois revenue chez elle, Sana-khan s’étira plusieurs fois et troqua ses vêtements contre un yukata un peu élimé mais parfaitement propre qu’elle avait trouvé abandonné dans une armoire en farfouillant dans les étages inhabités la veille. Elle s’attela ensuite à arranger un peu son intérieur, en tirant hors de la grande pièce le lit en fer dont elle n’avait pas l’usage et en partant à la recherche de vraies couvertures. Elle revint avec trois épaisses couvertures dépareillées en laine et deux lampes à pétrole trouvées en chemin, qu’elle alluma et disposa dans deux coins opposés de la pièce. Les lumières trop vives ne lui plaisaient pas beaucoup, et elle préfèrerait de loin la lueur diffuse de ces vieilles lampes qui ajoutaient un certain cachet au dépouillement de l’endroit. Comme matelas, elle garda le tapis sur lequel elle avait passé sa première nuit, doublé de l’une des couvertures. Puis elle sortit son jeu de shôgi, épousseta la planche avec sa manche et la posa précautionneusement sur la table basse au centre de la chambre avant de disposer les pièces dessus et de se redresser pour parcourir son installation du regard. Le tout avait déjà l’air plus avenant une fois nettoyé et un peu arrangé, et ça n’était pas sans lui rappeler certaines auberges plus ou moins bien fréquentées perdues au fond de forêts ou à flanc de montagne, où elle avait passé des nuits dignes de devenir des contes à raconter le soir aux jeunes du clan une fois qu'elle ne serait plus en âge d’accomplir son office. Cette conclusion l’emplit d’une certaine satisfaction.

Dehors, la nuit était tombée. Sana-khan se doutait bien que la journée suivante serait difficile, mais le sommeil ne se faisait pas encore suffisamment pesant pour qu’elle se décide à se coucher. Traversant la pièce, elle ramassa son sac et tira d’un sachet un petit cube brun qu’elle mit dans un bol à thé en céramique grossière avant de revenir s’agenouiller devant la table basse en ramenant son yukata sur ses jambes pour remplir le récipient d’eau. Le mélange obtenu lui fit faire la moue. Il fallait vraiment qu’elle pense à acheter un flacon de saké au village, pour éviter de devoir ingurgiter trop souvent cette boisson, saine mais répugnante.

Le jeu de shôgi lui fit cependant bien vite oublier cette petite contrariété. Elle posa le menton sur ses mains jointes, les coudes sur la table, et se concentra sur le déplacement de ses pièces. L’exercice se compliquait, maintenant qu’un Général d’Argent manquait à son jeu. Le Mizukage avait dit aimer le shôgi, peut-être lui rendrait-il la pièce gravée si elle lui proposait une partie, quand l’occasion s’en présenterait ? Elle eut un léger sourire en coin à cette pensée. Peu importait le partenaire, il était temps qu’elle se trouve des adversaires de jeu dans le village, ou ses petits talents risquaient de se rouiller.

Le silence qui règnait dans le bâtiment était idéal pour la réflexion nécessaire au développement d’une stratégie, et Sana-khan corsa progressivement ses combinaisons, en avalant de temps à autre une gorgée de liquide amer pour garder l’esprit clair. L’activité de l’esprit lui était indispensable, elle lui accordait une d’importance égale à celle de l’exercice physique. Plus encore, c’était comme si après un effort particulièrement intense son cerveau demandait à être stimulé dans les mêmes proportions pour maintenir la balance.

Alors qu’elle se faisait cette réflexion, un léger bruit se fit entendre. Bien qu’installée là depuis peu de temps, Sana-khan l’identifia immédiatement comme le craquement des marches de l’escalier sous le poids d’un visiteur. Mais celui-ci devait s’être arrêté net, car le silence retomba aussitôt, pour être à nouveau rompu un peu plus tard. L’identité du nouveau venu n’était pas un réel mystère, et sans lever les yeux de sa planche, Sana-khan décida qu’il était inutile de laisser le petit garçon continuer à errer dans le bâtiment tout en faisant des efforts surhumains pour ne pas être entendu.


"Inutile de monter jusqu’au grenier, Kentarô", fit-elle d’une voix suffisamment forte pour être entendue sur le palier, "je suis ici, tu peux entrer…"

Il y eut de nouveaux craquements de parquet, le silence alors que gamin hésitait, puis la poignée de la porte tourna lentement et il passa sa tête brune à l’intérieur. Sana-khan l’invita d’un signe à entrer et il s’exécuta, ses sandales à la main, avant de refermer doucement la porte derrière lui.

"Onee-san… j’ai fini de travailler aux bains et je m’ennuie tout seul là-bas, il n’y a personne… Je peux rester un peu chez toi ?"

Il avait l’air à la fois penaud et plein d’espoir. S’il travaillait à un si jeune âge, il devait vivre dans un monde d’adultes, et Sana-khan, bien que n’ayant jamais connu cette situation, comprenait combien elle devait être inconfortable pour l’enfant et justifiait son besoin de repères. Comme elle s’y attendait, il l’avait suivie à distance lorsqu’elle était sortie de l’établissement thermal pour mémoriser le chemin à prendre afin de parvenir chez elle, et il y était revenu un peu plus tard, une fois délivré de ses obligations par son redoutable employeur.

"Je crains de ne pas avoir grand-chose d’intéressant à te proposer, mais tu peux rester si tu veux. Tu as fait un petit bout de chemin pour arriver ici depuis chez toi… tu as prévenu quelqu’un ?"

Kentarô faisait le tour de la pièce en regardant partout avec curiosité tout en parlant d’un ton égal.

"Non ! Mais ce n’est pas si loin, et je suis parti très vite quand tout était en ordre… Celui qui t’a prise pour un garçon tout à l’heure, c’est mon oncle, Tanaka-san. Je vis avec lui et les gens qui travaillent aux bains depuis que je suis tout petit, je ne me souviens même pas de papa et maman…"

Il se retourna et ajouta avec son grand sourire habituel :

"… mais c’était des ninja ! J’espère devenir comme eux plus tard. Je voudrais m’entraîner tout de suite ! C’est nul d’être petit… "

Il se rapprocha de la table et regarda tour à tour le jeu de shôgi et Sana-khan, qui était toujours penchée au-dessus de sa planche et semblait absorbée par ses calculs.

"Mon oncle a presque le même… ça sert à quoi, ce jeu ?"

"à gagner de l’argent… ou à en perdre, c’est selon."

Kentarô ne releva pas la remarque laconique et s’assit à son tour devant la table, à distance respectueuse et en évitant soigneusement de toucher à quoi que ce soit.

"Je gagne aussi de l’argent… Tanaka-san m’en donne toujours un peu, pour le travail. Il crie beaucoup, mais il n’est pas méchant. C’est parfois difficile, il y a beaucoup de choses à faire et on travaille tard, mais j’aime bien. Je resterai là jusqu’à ce que je puisse commencer mon entraînement et faire des missions !"

"Les missions seront difficiles et dangereuses. Beaucoup de gens préfèreraient travailler dans un établissement de bains… Est-ce vraiment la vie que tu souhaites ?"

"Oui !! Je m’entraîne déjà quand personne ne regarde, pour être prêt le plus vite possible !"

Il avait dit ces mots avec tant de ferveur que Sana-khan délaissa un instant son jeu et releva la tête. Une idée lui venait à l’esprit. Croisant les bras sur la table, elle plongea ses yeux clairs comme de l’eau dans le regard du petit garçon.

"Si tu es si motivé, nous pourrions peut-être faire quelque chose ensemble… Moi, je ne sais pas utiliser mon chakra et je ne pourrai rien te montrer en ce domaine. Au contraire, c’est toi qui m’as appris à m’en servir. Mais je peux te montrer d’autres choses en échange, qui te seront sûrement utiles… Que dirais-tu d’effectuer une petite « mission », pour moi ?"

Les yeux du gamin s’agrandirent de surprise.

"Viens, je vais te montrer…"

Sana-khan se releva et se dirigea vers une étagère où elle prit un objet qu’elle tendit à Kentarô avant de lui expliquer en chuchotant ce qu’elle souhaitait qu’il fasse. Le garçon hochait la tête tous les trois mots pour bien montrer qu’il comprenait où elle voulait en venir, l’air ravi.

"… ça paraît tout simple, mais il ne faut surtout pas que tu te fasses voir. Et bien entendu, cela doit rester un secret entre toi et moi !"

"… et si je rate ? Tu me donneras une punition à faire ?"

"...Si tu échoues là-bas, tu te feras disputer ; ça sera la punition et tu devras la subir à ma place."

Le garçon fit la grimace.

"Si c’est que ça c’est pas grave, j’ai l’habitude…"

Il fourra l’objet sous sa tunique et la rajusta pour bien s’assurer qu’on ne voyait rien, puis récupéra ses sandales et s’apprêta à partir. Sana-khan jeta un coup d’œil par la fenêtre ; il faisait nuit noire.

"mmmh… tu vas rentrer seul à cette heure-ci ? Les rues de Kiri sont peut-être sûres, mais ce n’est pas une heure pour se promener seul…"

"Je le fais tout le temps ! Quand je n’ai pas envie de dormir je passe par la fenêtre et je sors, mon oncle ne voit jamais rien, il ronfle dans sa chambre au bout du couloir…"

Il était déjà sur le seuil, où il remit ses sandales avant de se retourner et de saluer Sana-khan en faisant de grands gestes du bras.

"J’y vais ! Je viendrai au rapport, onee-san !"

Et sur ces mots, il dévala les escaliers aussi discrètement que possible et partit en trottant dans la rue. Sana-khan le regarda depuis la fenêtre jusqu’à ce qu’il soit hors de vue, puis elle alla éteindre les deux lampes, finit sa boisson et s’apprêta à se glisser sous ses couvertures. La journée suivante apporterait sans doute son lot d’émotions, et elle se devait d’être au mieux de sa forme physique pour poursuivre son entraînement.
Zabuza Momochi
Mort
Zabuza Momochi


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MessageSujet: Re: Maison de Sana-khan   Maison de Sana-khan EmptyMer 28 Juin - 9:16

[Sana-khan : +5 EXP RP]
Sana-khan

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MessageSujet: Re: Maison de Sana-khan   Maison de Sana-khan EmptyMar 4 Juil - 23:56

[suite, le lendemain soir]

Quand Sana-khan rentra après avoir arpenté le village, elle trouva le petit Kentarô assis sur le pas de la porte. Il avait pris sa mission tellement à cœur qu’il devait être installé là depuis un moment, pressé de raconter comment il s’était débrouillé. Il avait réussi, elle le savait pour être passée derrière lui là où elle l’avait envoyé, mais elle le fit entrer, s'absenta un instant pour se changer puis le laissa parler avec animation sans l’interrompre.

" …et elle n’a rien vu, onee-san, j’en suis sûr ! D’ailleurs pour repartir je suis passé par derrière, normalement on n’a pas le droit de prendre cet escalier-là, mais la porte n’était pas fermée à clé…"
"Par contre… il y avait un autre livre sur le même sujet, il était tout au fond ! J’ai failli le prendre et te le ramener, mais comme tu ne me l’avais pas demandé, je l’ai reposé…"


Il se balançait légèrement d’avant en arrière en regardant Sana-khan en coin pour guetter sa réaction. Ils étaient de nouveau face à face devant la petite table, le jeu d’échecs (complet) entre eux.

"Tu as bien fait. Bien que tu le considères comme tel, ça n’est pas un jeu. Si tu l’avais pris, que tu aies l’intention de le restituer ou non, cela aurait été considéré comme du vol. Et le vol mène à ceci !"

Elle releva assez haut la manche de son yukata et mit sous le nez du garçon son avant-bras droit où un symbole assez étendu apparaissait en relief, profondément gravé dans la chair.

"Sais-tu ce que signifie ce signe, dans d’autres contrées ? C’est celui qui marque à vie un maraudeur ou un voleur qui a été pris sur le fait. J’avais 17 ans quand j’ai été attrapée… mais j’ai eu de la chance, mes bourreaux ont eu pitié de moi. Normalement, c’est dans le visage qu’on le porte, que cela soit visible de tous, jusqu’à la fin ! Et celui qui récidive, ma foi…"

Elle laissa sa phrase en suspens et couvrit à nouveau la marque de sa manche. Kentarô avait enfoncé un peu plus le nez dans sa tunique.

"Et... et alors, tu ne t’es plus jamais fait prendre…?"

"Si… mais en voyage, par des gens qui n’avaient pas le même sens de la justice. On réglait ça autrement."

Comme elle ne souhaitait pas en dire plus, Sana-khan allongea le bras pour atteindre sa bourse en tissu dont elle sortit quelques pièces et les posa sur la table devant le petit garçon.

"Tiens ! Va à la boutique d’en face m’acheter un flacon de saké, et prend quelque chose pour toi avec la monnaie."

Il acquiesca et se mit sur ses pieds d’un bond. L’argent en main, il fut dans la rue en un clin d’œil sans avoir même pris le temps de remettre ses sandales. Quelques minutes plus tard, il était de retour et il posa avec précautions le flacon sur la table avant de faire glisser l’argent restant vers Sana-khan.

"Tiens ? Tu n’as rien pris d’autre… ?"

Le garçon secoua la tête en se rasseyant.

"Je n’avais pas envie… Par contre… Hanae-san, qui travaille aux bains, dit toujours à mon oncle qu’il ne faut pas boire tout seul !"

Sana-khan approuva de la tête et se redressa pour prendre deux petites coupelles sur l’étagère. Elle en posa une devant Kentarô, dont l’air surpris trahissait qu’il s’attendait plutôt à ce qu’elle se mette à rire ou à se moquer gentiment de lui. En vérité, elle était effectivement beaucoup amusée par l’attitude du gamin mais entendait jouer le jeu jusqu’au bout. Cela serait le soir de toutes les leçons.
Tout en retenant sa large manche avec la main gauche, elle les servit tous les deux et reposa le flacon.


"C’est aussi clair que de l’eau et ça ne sent presque rien…", fit-il en fronçant les sourcils comme si on le trompait sur la marchandise.

"Ca n’en est pas, je te le garantis !", répliqua-t-elle avec un léger sourire avant de prendre sa coupelle à deux mains et de boire une gorgée de saké.
Après un bref coup d’œil, Kentarô l’imita et réprima une grimace. Il reposa immédiatement sa coupelle en étouffant une quinte de toux et se mit à se frotter les yeux. Sana-khan l’observait du coin de l’œil, tout en faisant mine de n’avoir rien vu. Vexé de s’être laissé surprendre la première fois, le garçon se reprit, but une nouvelle gorgée d’alcool et reposa sa coupelle vide sur la table avec un air de triomphe.


*Eh bien eh bien, voilà une affaire rondement menée ! J’en connais un qui ne rentrera pas tout seul cette nuit…*

En effet, quelques minutes suffirent pour que le gamin commence à ressentir les effets de l’alcool et se mette à cligner des yeux, signe qu’il voyait trouble. Sana-khan n’y prêta pas attention ; elle s’était remise au shôgi et continuait tranquillement à boire de son côté. Un quart d’heure plus tard, Kentarô dormait sur la table, la tête dans ses bras.

Quand elle se décida à aller se coucher, il n’avait pas bougé, et il lui fallait bien admettre que le gamin passerait la nuit chez elle. Le ramener aux bains dans cet état n’aurait pas manqué de soulever des interrogations… Aussi le porta-t-elle sans grande peine jusqu'au lit où elle le borda avec une des couvertures, avant de s’installer un peu plus loin avec l’autre. La situation lui semblait d’autant plus étrange qu’elle avait rarement côtoyé des enfants, et se retrouver à faire du baby-sitting d’un orphelin apprenti-voleur dans un village était à des lieues de tout ce qu’elle aurait pu imaginer.

Perdue dans ses considérations, elle mit un certain temps à s’endormir, et son sommeil fut rapidement troublé par une impression sourde de malaise, génératrice de cauchemars.

Dans son rêve, elle faisait face à un homme trapu vêtu comme une personnalité de haut rang, tandis qu’elle-même portait un élégant kimono fleuri, un peu trop criard pour être celui d’une dame. La scène se déroulait dans une vaste pièce au décor traditionnel digne d’une luxueuse demeure particulière. Elle écoutait avec une attention polie le récit de son hôte, qui malgré son apparence noble parlait fort et contait ses aventures avec une vantardise qui défiait tous les principes de l’humilité asiatique. Peu à peu, la situation dérivait et se faisait de plus en plus déplaisante. Sana-khan se crispa sur ses draps dans son sommeil.

Mais le rêve tourna franchement au cauchemar lorsque l’homme, qui avait entrepris de la courtiser ouvertement et lui avait pris le poignet, s’arrêta net et lança d’un ton sec :


"Non mais qu’est-ce que… … c’est quoi, ça ?!"

« ça », c’était la fameuse marque, qu’il avait dévoilée en relevant la manche de son kimono. L’homme fronça les sourcils en la retenant par le bras. Prise au piège, Sana-khan essayait en vain de se dégager et de couvrir la marque ; son corps ne lui répondait pas. Le type releva brusquement la tête, comme si la réponse venait de lui traverser l’esprit.

'Je vois… alors comme ça tu viens du clan de l’est, hein… Courtisane, mon œil ! Quelqu’un a payé ta tribu de chiens galeux pour me porter préjudice et tu es là pour me doubler, petite garce !!"

Sana-khan ne pouvait pas faire le moindre mouvement, et le répugnant personnage l’attrapa par les cheveux.

"Hooo, mais attend voir, maintenant que j’y songe… tu me rappelles quelqu’un ! Je me disais bien que j’avais l’impression de t’avoir déjà vue quelque part… On est des traînées de mère en fille, chez vous, ça doit être une tradition !"

« des traînées de mère en fille » ? Que voulait-il dire ? Toujours incapable de bouger, Sana-khan sentait des larmes de rage et d’humiliation lui monter aux yeux.

"... mais si ça se trouve, tu ne sais même pas comment tu as été conçue, ma belle ? Je vais me faire une joie de te l’expliquer ! Viens-là ! Inutile de s’arrêter en si bon chemin… Et après cela je t’assure que je trouverai qui t’a envoyée ici, et je vous… Ah, mais lâche ! Lâche-moi donc !!"

L’homme la tenait toujours par les cheveux tandis qu’elle tentait enfin de se débattre et lui mit un violent coup de pied avant d’entreprendre de la traîner dans la pièce. Galvanisée par la rage et la douleur, Sana-khan cessa de tenter de lui faire lâcher prise et attrapa fébrilement dans le revers de son kimono le kunai donné par sa mère avant de rassembler toutes ses forces dans un bond en avant qui les projeta tous les deux au sol. Des sifflets retentirent à l’extérieur. Le bruit avait dû alerter les gardes. L’instant suivant, l’une des cloisons en papier de riz céda sous le poids de deux hommes qui firent irruption dans la pièce alors que Sana-khan retombait à genoux, incapable de se reprendre et de fuir.
La dernière image de son rêve fut celles de ses mains tachées de sang et du kunai ensanglanté qu’elle avait laissé tomber sur le sol. Elle se réveilla en sursaut, la respiration hachée, en sueur et tremblant comme une feuille.


*Oh mon dieu… Je n’étais pas censée avoir oublié tout ça ?*

Elle avait envie de vomir. Le fait d’avoir montré sa marque et d’avoir utilisé pour apprendre la Métamorphose des personnages laissés en arrière avait fait ressurgir d’autres souvenirs qu’elle pensait définitivement enterrés.

Un peu plus loin dans la pièce, Kentarô dormait toujours. Visiblement, si elle avait crié ou bougé, il ne s’était aperçu de rien. Se passant une main sur le front, elle prit une grande inspiration pour retrouver son calme, puis se leva pour aller prendre un verre d’eau. Il faisait encore très sombre.

Jusqu’à l’aube, elle ne retourna pas se coucher mais resta assise sur ses couvertures, le regard dans le vague, et ce n’est qu’aux premières lueurs du jour qu’elle s’approcha du petit garçon pour le secouer légèrement par l’épaule.


"mmmrh… ? Nee-san… je veux encore dormir…"

"C’est l’heure de te lever, Kentarô, si tu ne veux pas commencer ta journée en te faisant malmener par ton oncle !"

Le garçon se redressa, bâilla et se gratta la tête, les yeux encore à moitié collés par le sommeil. Sana-khan était déjà habillée et prête à sortir.

"Je dois y aller, je suis attendue. Il y a de quoi te laver de l’autre côté du couloir. Ne traîne pas !"

Puis elle rajusta sa cape, prit son kunai et sortit dans la brume matinale en direction du centre du village.
Zabuza Momochi
Mort
Zabuza Momochi


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MessageSujet: Re: Maison de Sana-khan   Maison de Sana-khan EmptyMer 5 Juil - 0:04

[Sana-khan : +8 EXP pour ce RP fort intéressant et très fin ^^]
Sana-khan

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MessageSujet: Re: Maison de Sana-khan   Maison de Sana-khan EmptyMar 12 Sep - 0:31

A la fin du combat titanesque qui s’était déroulé sur la plage de Kiri no Kuni, Sana-khan avait regardé avec une étrange indifférence le Mizukage, Zabuza, être emporté par des volontaires vers l’hôpital où les shinobi médecins allaient tenter de le sauver. L’éclipse avait cédé la place à une aube orangée et le vent s’était levé, soulevant des nuages de sable et balayant, dans les rues, les débris de la guerre.

Peu à peu, les habitants s’étaient enhardis et commençaient à s’organiser pour sécuriser les bâtiments qui menaçaient de s’effondrer et chasser les voleurs qui profitaient de l’absence des propriétaires pour piller les boutiques. La situation dans laquelle se trouvait le pays de la brume avait attiré des gens de l’extérieur, qui mettaient à profit le chaos ambiant pour s’infiltrer au village et commettre leurs forfaits en toute impunité.

Les ruines, les gens qui passaient en criant le nom de leurs proches qu’ils avaient perdu de vue, les innombrables blessés qu’on acheminait vers l’hôpital ; rien ne semblait atteindre particulièrement Sana-khan, qui marchait au hasard des rues, sans but précis. C’était comme si le conflit avait provoqué un retour en arrière dans le temps et l’avait renvoyé à l’époque, pas si lointaine, où Kiri n’était qu’un village de plus sur sa route, ni plus avenant, ni plus remarquable que ceux qu’elle avait déjà traversés. A présent, elle avait l’impression de n’être plus qu’une spectatrice des ravages causés sur une terre qui lui était inconnue par une guerre à laquelle elle était étrangère.

Mais tout n’avait pas été oublié ; ses pas l’avaient guidée, sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, devant le bâtiment où elle logeait. Il était toujours debout. Un miracle. Montant l’escalier sans hâte, elle regagna la pièce qu’elle occupait. Le carreau déjà fêlé de la vitre avait cassé pour de bon, et le vent s’engouffrait par l’ouverture. Ses maigres affaires étaient rangées dans un coin, comme si elles l’attendaient.

Sans réfléchir, Sana-khan se changea, troqua en partie sa tenue d’étudiante abîmée contre ses vêtements de voyage et remit soigneusement son jeu de shogi dans son sac élimé. Elle hésita à conserver ou non son bandeau sur elle, puis elle l’accrocha à sa ceinture en songeant qu’il valait mieux clairement marquer qu’elle appartenait au village, en ces temps troublés.

Avant de sortir, elle enfila ses bottes de cuir - usées mais propres, ce qui était rare, et ramena sa cape sur ses épaules. Elle constata alors avec une certaine amertume qu’elle était déchirée, et tachée de sang séché en plusieurs endroits.


*On dirait qu’elle est au bout du rouleau, ma fidèle compagne… Il va falloir se résoudre à en trouver une autre !*

Cette réflexion faite, elle se retourna une dernière fois sur le seuil pour regarder la petite pièce bien rangée, comme prête à l’accueillir à nouveau le soir.

- Je ne reviendrai probablement plus… ça n’aura pas duré, mais c’était agréable. Je n’oublierai jamais les moments vécus ici.

Les lieux ont-ils une âme ? En tout cas, elle avait formulé son adieu à voix haute. Puis elle tourna les talons, reprit l’escalier en sens inverse et repartit dans les rues, son sac sur l’épaule et son col remonté bien haut, contre le vent.

[suite : ruelle de Kiri dès que je trouve le temps de poster]
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