Et demain je dois me battre avec toi Chihiro... j'imagine que toi aussi tu me dévoile tes sentiments aujourd'hui tout en sachant que demain tu ne voudras pas te laisser battre.

Tomohiko fit un léger sourire... Il regarda Chihiro et lui dit alors en se levant de sa chaise:

"Et bien je pense que je vais devoir y aller... je vais passer chez moi faire une ou deux choses avant demain... car demain on va devoir se battre et je tiens à être prêt!"Il se tourna vers Akioski: "Bon et bien Akioski j'ai été ravi de te rencontrer. vraiment!"

Il serra la main d'Akioski et fit signe de la main à Chihiro un peu timidement et lui dit:

"Ca m'a fait plaisir de parler un peu de notre passé ensemble. J'espère qu'on pourra continuer notre discussion une autre fois... "

Cela dit il se dirigea vers la porte en lançant un dernier regard chaleureux aux deux autres étudiants. Il poussa la poignée et sortit dans la rue. Il marcha à travers le petit village pour se diriger chez lui.

[suite dans la maison de Tomohiko ; et au fait on va dire que ça se passe avant le combat contre Chihiro comme ça ça parait plus logique... ^^]

La kunoichi baissa les yeux et fixa son attention sur les lames régulières du parquet. Les émotions et les pensées tourbillonnaient en elle, à tel point qu'il lui semblait qu'elle risquait de se faire emporter par le courant impétueux de ses réflexions.

« Je ne dois pas laisser mes idées vagabonder, même si une multitude de questions se pressent dans ma tête. Pour une fois, réfléchis et ne dis pas de bêtises ! » s’ordonna-t-elle.

Ses yeux s’étrécirent tandis qu’elle remettait de l’ordre dans les informations qu’elle avait obtenues sur son passé.

Lorsqu’il était étudiant, son père, Rokuro, avait sympathisé avec Zabuza, alors rejeté de tous. Rokuro, le démon de Kiri et celle qui allait devenir la mère de Chihiro, Yuhi, formaient une équipe redoutable. Après une période belliqueuse, ils accédèrent au grade envié de jounin. Mais Yuhi abandonna son poste en apprenant qu’elle était enceinte de Rokuro. Cet enfant à venir n’était autre que Chihiro. Lorsque la puissance de Kiri déclina, sous la gouverne d’un Mizukage faible, le père de la jeune fille et Zabuza tentèrent un coup d’état, qui échoua. Après cela, le démon de Kiri tua Rokuro à la demande de ce dernier, afin d’endosser sa responsabilité pour sauvegarder son honneur et épargner Chihiro et Yuhi. Cette dernière profita de son deuil pour partir de Kiri avec sa fille, et vécut pendant sept années en ermite. Poursuivi par des Anbu, Zabuza ne les laissa néanmoins pas seules et leur rendait visite quand il le pouvait. Malheureusement, les Anbu ne s’étaient pas laissés trompé et finirent par retrouver la piste de Yuhi. Après un rude combat, le démon de Kiri et la mère de Chihiro, mortellement blessée, s’enfuirent avec la jeune fille. L’experte en Genjutsu effaça la mémoire de sa fille avant de la confier à la rivière, avec un jeune loup qu’elle avait élevé et qui se nommait Oni. Zabuza mit un terme à l’agonie à sa propre demande, après qu’elle lui ait fait promettre de protéger Chihiro. Le démon de Kiri se déchaîna et régla le compte des Anbu, ainsi que celui de toutes les personnes susceptibles de savoir quelque chose sur cette affaire.

« En me réveillant sur cette plage… » se remémora Chihiro. « En me réveillant sur cette plage, je ne me souvenais que de mon nom, et de Kiri no Kuni. Je me rappelle de l’égarement et de l’incompréhension que j’ai ressenti à ce moment là. J’étais seule, perdue, totalement abandonnée à moi-même alors que je ne connaissais plus rien. Et ce vide en moi… Mon esprit était totalement vierge… Cette sensation que ma mémoire était bloquée était tout bonnement insupportable. Elle demeure encore, mais je sais à présent que je n’y puis rien changer. La technique que Maman a employée était sans aucun doute irréversible. Mais depuis ce temps, je me suis fait des souvenirs, pas comme ce jour où je me sentais comme nouvellement née. J’ai ensuite longé la mer, comme mue par une volonté autre que la mienne. Je ne savais pas où j’allais, mais mes pas m’ont menés d’eux-mêmes à Kiri. Peut-être des réminiscences de mémoire que Maman m’aurait laissé à dessein ? Pour que je ne me perde pas… Après avoir été acceptée au village de la Brume, j’ai commencé mon entraînement de kunoichi avec Full-senseï. Kiri était alors totalement différent. A l’opposé même de ce qu’il est aujourd’hui. Nous n’avions pas de Mizukage pour nous guider… C’était comme un jeu, comme si nous nous amusions à imiter les ninja. Bien loin du monde réel ! Nous nous comportions tous comme des enfants, ne pensant qu’à nous divertir. Il me suffit de voir à quel point j’ai changé depuis, même si j’ai encore des réactions de gamine de temps en temps. Peut-être que je le savais, au fond de moi, que cela ne correspondait pas à la réalité. Il est possible que ce soit une des raisons qui m’ait poussé à déserter. Aller voir ailleurs si je me trompais, ou si les choses étaient aussi différentes que ce que je croyais. La disparition de la plupart des habitants et le besoin d’aventure, ainsi que mon immaturité ont achevé de me convaincre de fuir à Kumo. Et les choses étaient bien différentes… »

La kunoichi se souvint de sa rencontre avec le Raikage. Comme il l’avait impressionné ! Elle avait été tellement intimidée par cet homme si jeune et qui pourtant avait de grandes responsabilités. Ses paroles, justes et réfléchies bien que sévères, l’avaient fait méditer sur ses actes. Et bien qu’elle ait été acceptée chaleureusement à Kumo, elle sentait que ce n’était qu’une terre d’accueil provisoire. Elle éprouvait un manque, mais à cette époque, elle ne savait pas encore à quoi il était du. Il avait fallu effectuer cette mission dans les souterrains…

« Mission que je n’ai jamais terminée, pour ma part. » conclut-elle en se mordillant la lèvre. « J’espère que les autres s’en sont sortis. Certainement… Ils étaient tous très doués ! Bien plus que moi ! »

Elle avait été emportée par le flot tumultueux de la rivière qui traversait les catacombes en tombant maladroitement à l’eau. Il lui suffisait d’y repenser pour ressentir à nouveau la terreur pure que lui avait inspiré l’idée de se noyer, avant de s’évanouir à cause du manque d’air. Elle s’était pourtant éveillée, vivante, sur une plage. Quel avait été son désarroi en s’apercevant de la perte de son bandeau ! Et elle avait enfin compris : elle aspirait uniquement à retourner à Kiri.

« Comment se fait-il qu’à chaque fois je revienne à Kiri ? » se questionna-t-elle. « Je suis liée de façon étroite, et étrange, à ce village. Peut-être Maman l’a voulu ainsi… Que je devienne kunoichi et sois dévouée à Kiri. Aurait-elle pu manipuler mon esprit à cette fin ? Etait-elle douée à ce point ? Est-ce réellement possible ? »

Bien que mal en point, elle avait traversé la mer grâce à son chakra. La mer était de plus en plus déchaînée au fur et à mesure qu’elle se rapprochait de son village natal. Epuisée, elle avait été finalement recueillie par le nouveau Mizukage, Zabuza. Les transformations avaient été nombreuses durant son absence, et la politique du village de la Brume avait changée de direction. Le démon de Kiri apporterait la puissance, dirigeant d’une main de fer les shinobi qui lui étaient aveuglément fidèles. Il s’était occupé de son apprentissage, d’une manière dure, mais de façon à annihiler ses faiblesses. Il l’avait orientée vers le genjutsu, la même spécialisation que sa mère, et lui avait révélé son passé, tout en la forçant à donner le meilleur d’elle-même, en dépit des ses doutes sur ses capacités, pour obtenir ces informations. Elle avait pris de plus en plus de plaisir à s’entraîner, malgré l’agacement causé par le comportement de son maître, et même sa haine furieuse à son égard, qui s’était construite sur des illusions.

« Illusions qu’il a cherché à créer. Parfois il me semble que c’était voulu, qu’il a fait exprès d’attiser mon aversion. » remarqua la jeune genin.

Ce sentiment violent avait fini par s’apaiser, puis à disparaître, quand toutes les pièces du puzzle de son passé avaient été réunies. Il était dorénavant son seul proche, et elle avait autant d’affection pour lui que pour un parent. Il l’avait accueilli au village de la Brume, malgré toutes ses erreurs, il l’avait entraîné, conseillé, il avait même pris soin d’elle à sa façon, et pour cela elle lui serait éternellement redevable. Elle avait du mal à se l’avouer, mais la vérité était pourtant limpide à ses yeux. Aussi grand que soit son attachement envers Kiri, aussi grand soit l’amour qu’elle portait à son village natal, aussi grande soit sa détermination à le défendre et à en être digne, sa loyauté allait au Mizukage. C’était pour lui qu’elle se battrait, c’était pour lui qu’elle mourrait et pour nul autre. Les shinobi étaient sensés offrir leur vie à leur village, elle, elle avait offerte la sienne au démon de Kiri. Et tous ses efforts pour transposer la dévotion qu’elle vouait au Zabuza sur Kiri demeuraient vains. Elle savait qu’elle protégerait le village de la Brume même si elle devait en mourir, pas entièrement pour lui-même, mais surtout pour son maître. Elle avait honte de se le dire, cela était une grande faiblesse dont elle ne parviendrait sans doute pas à se débarrasser. La seule chose dont elle était capable, c’était de cacher cela en l’enfouissant au plus profond d’elle-même.

Ayant fait le point, elle se sentit l’esprit plus clair. Elle essayait progressivement de s’approprier le passé, son passé. L’ombre de son cauchemar s’étant éloigné, et ses idées étant clarifiées, elle releva la tête, lâchant lentement la manche du Mizukage, et un sourire éclaira son visage. Elle brisa un long silence méditatif pour répondre d’une voix joyeuse à la question de Zabuza.

« Ce n’est rien, Shihan. J’étais juste troublée par mon réveil un peu brutal et inattendu. »

"Es-tu vraiment sure qu'il n'y a que ça ? "

Le regard de Chihiro avait changé depuis le moment où elle avait baissé la tête et celui où elle l'avait relevée. Là où je pouvais lire de la confusion quelques minutes auparavant, je voyais à présent une détermination plus solide que l'acier.

"On dirait que des milliers de choses te sont passées à travers l'esprit en quelques minutes ... J'imagine que la journée a dû être épuisante pour toi, ce n'est jamais évident ce genre de visite, mais tu n'as pas à t'en faire, je suis certain que Rokuro et Yuhi sont fiers de toi là où ils sont. Et moi aussi je suis fier de toi.

La situation actuelle est un peu difficile à supporter ; Suna ne montre pas de signe de présence et peut attaquer à tout moment, et Satsushiki est bien plus fort que moi, mais je ne laisserai personne prendre notre village ni tuer nos habitants.

Nous devons être forts, tous ensemble pour faire face à la menace. Pas seulement par patriotisme, mais aussi pour protéger les gens qui nous sont chers, nos camarades et nous amis à qui nous sommes attachés par des liens invisibles que nous avons tissé.

Ne crains rien, je te protégerai."


[Chihiro, Zabuza : +4 EXP RP]

Chihiro sourit avec douceur.

« Ne vous en faites pas, Shihan. Nous vous soutiendrons. Je vous fais totalement confiance pour protéger Kiri. » l’assura-t-elle.

La kunoichi jeta un regard par la fenêtre. Elle avait à faire, et elle ne voulait pas retarder son maître. Elle s’inclina avec respect et annonça :

« Je dois faire certaines choses qui ne doivent pas trop tarder, et terminer ce que j’avais entrepris avant de m’endormir malencontreusement. Je suppose que vous êtes occupé de votre côté, et loin de moi l’idée d’accaparer votre temps pour des sottises. Je vous prie de me pardonner, mais nous nous retrouverons pour poursuivre mon entraînement un peu plus tard, n’est-ce-pas ? »

Tout en parlant, la jeune fille s’était redressée et se dirigeait vers la porte. Une fois dehors, elle salua le Mizukage d’un sourire et d’un signe de la main, et s’éloigna vers la banque.

« Il va falloir que je rencontre tous les habitants de Kiri. J’en ai croisé beaucoup, mais je n’ai pas adressé la parole à la plupart. Je voudrais bien parler avec Darok, l’autre genin de Kiri. Il me semble que nous devions nous entraîner ensemble… »

Tandis qu’elle réfléchissait, Chihiro scrutait le ciel. Les nuages chassés par le vent glacé ne semblaient pas menacer le village d’une chute de neige. Cela la réjouissait car il faisait déjà assez froid sans ça. Rassurée, et étant étrangement d’excellente humeur, la kunoichi se sentait motivée pour améliorer ses relations au sein de Kiri avant de se rendre à son entraînement, trop longtemps négligé. Mais avant cela, elle devait aller récupérer son salaire, ce qu’elle n’avait pas fait depuis longtemps.

[Chihiro, Zabuza : +2 EXP RP]