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 Les Assassins d'un Village

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Akogare Hyuuga

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MessageSujet: Les Assassins d'un Village   Les Assassins d'un Village EmptyMer 24 Fév - 1:35

[Akogare] - On a une mission ma belle.

Akogare serra son gant puis ferma le poing à deux reprises. Il regardait ses doigts se mouvoir, la mine distraite.

[Akogare] - Un petit extra. Juste… pour le sport.

Ten sourit.

***

C’est l’histoire de deux frères.

Leur vie n’aura pas été facile. Mais ce serait un mensonge de la prétendre plus difficile que les autres. Bien vite, ils n’ont plus pu compter que sur eux-mêmes, que les deux mains d’un même corps. Ils ne se quittaient jamais ; ils ne faisaient rien sans l’autre. Ils volaient, tabassaient. C’était de la survie, un instinct animal qu’ils avaient vraisemblablement acquis très tôt. Ils trouvaient en l’autre… la force de continuer. Comme un miroir qui leur permettait de se regarder en face. Il m’a vu faire ça. Je l’ai vu faire ça. Ce que nous faisons n’est pas mal. Il n’était pas question de juger leurs actions. La survie… qui peut se permettre de condamner quelqu’un qui ne cherche que cela ?

Mais ils ont voulu plus. Ils sont devenus forts. Ils ont pris confiance en eux, et ils ont commencé à s’attaquer à plus gros qu’eux. Toutefois, ils survivaient. Toujours là l’un pour l’autre. Malheureusement… ils ont commencé à se croire plus gros qu’ils ne l’étaient réellement. Ils ont imaginé, par bêtise, qu’ils pouvaient se permettre de gonfler de l’air pour paraître plus épais. Ah… cela ne marche pas ainsi, les enfants. Il faut toujours savoir rester à sa place, connaître sa position dans l’échelle des puissances.

Depuis quand les rats s’attaquent à Konoha ? Soyez honnêtes avec vous-mêmes. En acceptant cette mission, ne vous êtes-vous pas dit que c’était trop pour vous ? Que vous n’étiez que deux petits rats luttant pour survivre, et qu’il y avait là-dehors des loups aux mâchoires féroces ? Vous auriez dû. La réflexion précède l’action. C’est la clef du succès.

Et pourtant, contre toute attente, vous avez dressé vos misérables carcasses contre Konoha. Votre victoire ? Vous vous êtes traînés vainement hors du bourbier dans lequel vous vous étiez fourrés. Et face à une vraie équipe, une équipe comme la mienne mes amis, vous seriez morts aussi sûrement que le soleil se couchera ce soir, sans vous. Apprenez… qu’il y a dans ce monde… des forces qui dépassent votre maigre entendement. Apprenez… qu’on ne peut impunément faire n’importe quoi.

Konoha n’a pas de contrat sur vous. Cela ne nous concerne pas. Nous n’en avons pas besoin. Le loup n’a besoin de rien pour tuer la bête, hormis cet appétit puissant, l’appétit du prédateur.

Nous sommes naturellement bons et compréhensifs. Sachez ainsi que l’équipe sur laquelle vous êtes tombés, qui n’était pas une vraie équipe mais un assemblement créé pour l’occasion, n’était pas composée de prédateurs. On ne peut pas tout avoir. Cela ne s’invente pas non plus. Ils le deviendront certainement, grâce à vous peut-être. Mais nous… nous en sommes.

C’est l’histoire de deux frères, ils s’appelaient Jikeo et Eichi. Mais ils vont mourir maintenant.

***

Konoha, de nuit.

Ils avaient tous les deux revêtus leurs masques et leurs habits de fonction, perchés sur un toit à l’abri du regard des fréquentes patrouilles. Ils les évitaient par goût du jeu plus que par réelle nécessité, et aussi parce que cela les mettait dans le bon état d’esprit. Celui qui précède à la chasse. La lune était partiellement dissimulée par de longs nuages filandreux et l’obscurité était presque totale lorsqu’Akogare sauta dans une ruelle reculée. Ils n’étaient pas très loin des portes est du village. Ten s’accroupit à ses côtés et ils avaient des airs de conspirateurs, tous les deux.

[Akogare] - Cela faisait un moment, hein.

[Ten] - Oui… Je faisais des missions pénibles au sud…

Akogare haussa les épaules, feignant l’indifférence.

[Akogare] - Toutes les missions sans moi sont pénibles, de toute façon.

[Ten] - J’aime quand tu le crois. Cela te met de bonne humeur.

[Akogare] - Je suis d’excellente humeur.

Il effleura le visage de Ten du bout des doigts, sous son masque, avec une tendresse sincère et retenue, puis laissa sa main sur son épaule.

[Akogare] - Tu m’as beaucoup manqué.

Ten rit et posa sa main sur la sienne.

[Ten] - Ce n’est pas comme si on ne s’était pas vus depuis des années. Mais tu m’as manqué aussi. Quelle est la mission alors ?

[Akogare] - Oh, je te dis, juste pour le sport. Ils ne sont pas enregistrés chez nous.

Ten haussa les sourcils.

[Ten] - Une petite mission illégale ?

[Akogare] - Elle le serait si on échouait, mais comme on va réussir, nous serons seulement… la marée qui aura nettoyé la plage.

[Ten] - Quel poète. Qui sont nos cibles ?

[Akogare] - Ils s’appellent Jikeo et Eichi Ogawa. Ils ont malheureusement trouvé opportun de se mettre en travers d’une mission de Konoha.

Ten sourit de toutes ses dents.

[Ten] - C’est dommage pour eux. Une bonne vieille chasse en couple… ça aussi, ça m’avait manqué. Où est-ce qu’on commence ?

[Akogare] - On va à Kumo. Je pense qu’ils seront prêts à nous donner les informations qu’on souhaite. Cela nous évitera quelques jours de recherches superflues et on sera rentrés plus vite.

Ils se redressèrent et filèrent vers la palissade est. Ils croisèrent une parcours mais ne s’arrêtèrent pas et, bientôt, ils laissaient derrière eux Konoha pour quelques semaines. Ou peut-être moins, selon le soin qu’avaient pris les deux frères à se dissimuler et à effacer leurs traces. Mais Akogare les suspectait de négliger cela un peu trop aisément, comme si Konoha avait forcément que de gros chats à fouetter. Les chatons aussi, parfois, méritaient une petite claque sur le nez.

Leur séjour à Kumo promettait d’être bref.

***

Ils arrivèrent à une cinquantaine de mètres des portes principales de Kumo. Akogare glissa un regard à Ten, qui fixait mécaniquement les gardes au loin. Ils auraient certainement pu s’infiltrer, mais c’était tout de même très impoli et mal vu, dans l’hypothèse où ils se faisaient prendre. Même si cela ne leur prendrait guère de temps d’apaiser les esprits, ils n’étaient certainement pas à cinq minutes près et personne n’allait s’essayer à s’immiscer dans le travail de deux Oi-nin qui prétendaient être en mission.

Les Oi-nin avaient ce superbe pouvoir d’effrayer par leur seule vision, comme si tout le monde, au fond, avait un petit quelque chose à se reprocher.

Akogare se redressa et ils quittèrent les fourrées, marchant d’un pas mesuré et serein. Les gardes les avisèrent aussitôt, mais ne firent pas de zèle. Arrivés aux portes, deux kuméens - dont un véritable colosse - les attendait. L’aube n’était pas encore tout à fait levée, mais Akogare pouvait observer les signes d’un village qui s’éveillait derrière les gardes.

Il leur présenta un sceau officiel du village, et se fit la réflexion que ce sceau avait beau être officiel, il aurait aussi bien pu être falsifié par quelque faussaire de génie. Forcément, on imaginait certainement les Oi-nin plus secrets et discrets, mais Akogare estimait que dans cette situation, face à un village qui chassait ses propres démons et qui savait à quoi ça ressemblait, il n'y avait pas vraiment de raison de se la raconter.

[Akogare] - Bonjour. Nous sommes en mission pour Konoha, et nous avons besoin de nous entretenir avec votre Intendant.

[Garde] - Nous allons voir si Shigeo-sama peut vous recevoir, mais il est très occupé.

[Akogare] - Je n’en doute pas un instant.

Il fit un signe de tête et une silhouette disparue dans les ruelles du village. Akogare observa les portes - passionnantes - en attendant. Il était passé à Kumo trois fois très exactement, ce qui était relativement peu au vu de ses possibilités, mais il préférait éviter de mettre son nez dans un autre village… parce qu’il préférait lui-même que les autres restent chez eux. Un souci professionnel, en somme. Mais il en gardait de bons souvenirs. Kumo était un village impressionnant, bien qu’il ne lui ait jamais apparu comme solennel. Il recelait toutefois son lot de génies, perdus ou retrouvés, et était considéré de loin comme le berceau de l’Eisei.

Akogare sourit derrière son masque. Il n’aimerait pas plus que cela affronter le très célèbre Haita Neko. Un homme avec qui il partageait le pas-particulièrement agréable statut de champion d’un village, quelqu’un qui cristallise les espoirs d’un certain nombre de personne ; et qui s’attire la haine des autres. Un juste partage…

Par ailleurs, il détesterait affronter les Immortels au complet. Un exploit dont à sa connaissance personne ne pouvait se vanter. Le kuméen arriva en se téléportant. Il fit un signe de tête à l’adresse des Oi-nin.

[Garde] - Shigeo-sama vous attend. Suivez-moi.

Akogare et Ten s’avancèrent ensemble. Dans un coin de son esprit, il espérait ne pas être celui qui avait réveillé le chef kuméen. Mais cela semblait peu probable, s’il partageait l’une des qualités les plus flippantes de Keira.
Akogare Hyuuga

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MessageSujet: Re: Les Assassins d'un Village   Les Assassins d'un Village EmptyMer 3 Mar - 19:51

Shigeo les attendait dans son bureau, au sommet du temple. Derrière lui, on pouvait discerner quelques toits du village, mais on avait surtout une vue imprenable sur les montagnes de là où Akogare se trouvait. Le Hyuuga, plus par habitude que par réelle volonté, analysa rapidement la pièce ; jolie, meublée avec goût et qui portait la marque de plusieurs personnes distinctes. Cela, du reste, se retrouvait également à Konoha, après les passages successifs des différents Hokage. Shigeo se leva pour les accueillir, tandis que les gardes se postaient derrière eux, rigides.

Akogare sourit quand son regard croisa celui de Masaki Asano, dressée dans un coin de la pièce, les bras croisés sur sa poitrine. Comme il le pensait, Kumo ne prenait pas de risques inutiles, ils avaient quand même demandé à l’une des plus puissantes guerrières répertoriées dans le village de surveiller la rencontre. La jeune femme souriait elle aussi, de toutes ses dents ; elle l’avait reconnu. Il sentit le regard accusateur de Ten peser brièvement sur lui mais il ne releva pas. Elle avait toujours dit qu’il prenait beaucoup trop de risques avec les femmes et qu’il ne devrait pas s’étonner un jour de ne jamais se réveiller.

Jalouse.

[Shigeo] - Bonjour, Oi-nin. Merci.

Il adressa un signe de tête aux gardes qui obéirent aussitôt. La porte se referma sur eux.

[Akogare] - Bonjour Shigeo-sama.

[Shigeo] - En quoi Kumo peut-il vous être de quelque aide ?

Akogare sourit ; il avait plusieurs points communs avec Keira, décidément.

[Akogare] - Nous sommes ici pour réparer une erreur de Konoha. Lors de l’une de nos missions, qui visait à mener sain et sauf un important chercheur de Konoha à Kumo, notre équipe a été attaquée et défaite. Konoha n’avait pas de raison particulière de pourchasser ces deux individus, mais Kumo a perdu un scientifique dans l’affaire.

Shigeo acquiesça lentement. Il se déplaça dans la pièce, d’un pas lent et mesuré, les bras derrière son dos.

[Shigeo] - En effet, Daiki Ekon. Une perte importante, même si nous sommes parvenus à déchiffrer ses travaux, sa perte est terrible. C’était un homme bon. Jikeo et son frère sont effectivement enregistrés dans nos données, mais nous n’avons pas eu le temps de nous pencher sur eux. Nous avons toutefois amassé quelques informations qui pourraient vous être utiles.

Il détaillait leurs masques, avant d’esquisser un fin sourire.

[Shigeo] - Je ne pensais pas que Konoha déploierait de tels moyens pour abattre ces hommes.

[Akogare] - Parfois je me demande si cela sert encore à quelque chose que je mette un masque.

L’Intendant haussa les épaules.

[Shigeo] - Probablement pas, mais ça reste impressionnant. Vous n’avez pas une voix qu’on oublie aisément, et Masaki vous a tout de suite reconnu.

Akogare ne demanda pas comment Shigeo pouvait savoir que Masaki l’avait reconnu, il sentait que cela touchait un peu à la sécurité du village, d’une façon ou d’une autre.

[Shigeo] - Quoiqu’il en soit, Masaki vous donnera les informations dont vous avez besoin. Cela réglera un problème en suspens.

[Akogare] - Merci beaucoup.

[Shigeo] - Ce n’est rien. N’hésitez pas à faire une halte à Kumo si vous avez besoin de récupérer sur le retour, bien que je doute que Jikeo et son frère puisent dans vos forces.

Masaki quitta le coin de la pièce, un sourire toujours fiché sur les lèvres, pour se rapprocher des deux Oi-nin. Akogare haussa discrètement les épaules.

[Akogare] - Je dois dire qu’ils m’intriguent et que je m’assurerai de ne pas les prendre à la légère au moment de la confrontation. Bonne journée, Shigeo-sama.

***

Ils étaient dans une pièce bien éclairée mais complètement hermétique, dans les souterrains du temple des Raikage. La luminosité particulière des lieux, à base de longues bandes électriques au plafond et au sol, donnait aux murs une teinte uniforme grise qui n’était pas des plus accueillantes. Masaki feuilletait un imposant registre posé à plat sur la table, ses longs cheveux aux reflets verts dissimulant partiellement les traits de son visage, tandis qu’Akogare et Ten retiraient leurs masques. La jeune femme se passa une main dans les cheveux, emmêlés par le trajet, et se frotta les yeux vivement.

[Masaki] - Vous voyagez depuis longtemps ?

[Akogare] - Deux jours. Cela ne vous ennuie pas qu’on prenne votre contrat ?

Il vit Masaki sourire.

[Masaki] - La vie de ces imbéciles ne nous appartient pas. A partir du moment qu’il ne leur vient plus à l’idée de défier deux des villages cachés les plus importants, cela ne nous affecte pas. Ce n’est pas comme s’ils étaient affiliés à Kumo. Ce sont des errants.

Elle leur fit un petit signe de tête.

[Masaki] - Voilà vos hommes. Il n’y a pas grand-chose, on s’est contenté d’une recherche très préliminaire en attendant qu’un membre de nos services effectue le contrat.

Les Oi-nin de Konoha s’approchèrent, un de chaque côté de l’imposante Sannin. Un simple feuillet était ouvert sur la table face à elle, avec une image de chacun des deux frères - le plus jeune était d’ailleurs dessiné à la main, à la façon d’un portrait-robot - et des rapports complémentaires. Masaki s’éloigna pour laisser travailler les deux shinobi, et s’assit un peu plus loin sur la table.

Akogare et Ten disposaient déjà de quelques informations préliminaires, grâce au rapport de Taka et de Riku. Eichi Ogawa pratiquait une médecine rudimentaire, qui semblait uniquement basée sur le fait de soigner hâtivement les blessures qu’il recevait pour maximiser son efficacité au corps à corps, avec un katana. Ce n’était pas une menace importante ; il ne parviendrait jamais à récupérer aussi vite qu’il mourrait. Jikeo était peut-être un peu plus gênant, et cela s’en ressentait dans son dossier. Il semblait tout simplement plus connu que son frère, s’établissant comme le chef de leur petit partenariat. Taka avait clairement spécifié qu’il pratiquait le genjutsu, une information qui était confirmée ici. Il n’y était pas maladroit, disait-on. Akogare attendait de voir ce que cela donnait face à Ten.

Mais plus important, deux localisations étaient indiquées, qui tombaient dans le même pays. L’une d’elle se situait au nord-est de Kusa, l’autre davantage au centre. La première était un lieu de naissance présumé, l’autre renvoyait à une enquête vieille de quelques années lancée par Kumo, qui ne les touchait que de façon indirecte à l’époque. On précisait toutefois dans le dossier que Jikeo et Eichi étaient toujours en voyage et que les chances de les croiser à Kusa étaient faibles. Cela ne dérangeait pas Akogare outre mesure, s’ils parvenaient à obtenir des renseignements de prime jeunesse à Kusa, une bonne moitié du travail serait achevée. Le jeune homme consulta Ten du regard, qui parcourait les lignes d’une fiche complémentaire.

Il se rapprocha de Masaki, qui les observait patiemment.

[Akogare] - Nous irons faire un tour à Kusa alors.

[Masaki] - Ce sont des déserteurs de Kusa ?

[Akogare] - Non, ce n’est pas précisé. Mais ils y auraient vécu.

Masaki acquiesça distraitement.

[Masaki] - Pourquoi t’intéressent-ils personnellement ?

[Akogare] - Je trouve leur initiative déplacée. Défier Kumo, d’accord, mais Konoha quand même…

Masaki sourit largement mais ne lui fit pas le plaisir de relever.

[Masaki] - Tu penses qu’ils font partie de quelque chose de plus vaste ?

[Akogare] - Cela expliquerait leur audace. J’essaye encore de m’imaginer que les hommes ne sont pas seulement guidés par leur fantaisie.

Ce n’était certainement pas le mystère le plus passionnant que le couple d’Oi-nin avait eu à élucider, mais tout de même l’aspect purement sociologique de l’affaire intéressait grandement Akogare - un peu moins Ten, qui était surtout partante pour la balade à travers le pays, comme au bon vieux temps. Savoir que deux hommes, d’une puissance médiocre selon les standards que l’on pouvait estimer, avaient à cœur de se dresser face à Kumo et Konoha en même temps, sans raison personnelle explicite, c’était plutôt passionnant. Et cela méritait une réponse définitive ; soit Jikeo avait une raison précise de s’en prendre à Daiki Ekon, qui en sa qualité de chercheur avait pu se trouver mêlé à des opérations douteuses, et dans ce cas-là la thèse personnelle explicite tout. Akogare lui-même savait que certaines choses pouvaient le pousser à des décisions aussi irraisonnées que de défier un Village Caché au fait de sa puissance. Soit Jikeo et son frère appartenaient à une organisation plus vaste, ou à une ramification de cette organisation. Il gardait dans un coin de son esprit les agissements de Kakumei, qui leur avait envoyé rien de moins que Kanda Shiuuku.

Néanmoins, passer de Kanda à deux bras cassés, c’était quand même un peu insultant.

[Akogare] - On verra bien.

Ten les avait rejoints. Elle avait soigneusement replié les dossiers consultés.

[Ten] - On va à Kusa alors ?

Le Hyuuga acquiesça.

[Akogare] - Oui. On devrait trouver des informations complémentaires sur place. Masaki, merci, un plaisir de te revoir.

[Masaki] - Deux secondes.

La femme chercha dans sa poche un instant, avant de lui tendre un petit sceau marqué du nom de Masaki.

[Masaki] - Si vous repassez par Kumo et que vous avez besoin de repos un peu plus douillet que le sol, montrez le sceau aux gardes.

Akogare attrapa l’objet et le tint au creux de sa main. C’était une bague en argent, avec sur le dessus une pierre mauve où était inscrit le nom de Masaki. Il ne devait pas y en avoir beaucoup en circulation, et c’était une étonnante marque de confiance de la part d’un autre Village Caché. Au-delà de l’histoire commune de Konoha et Kumo, c’était ici davantage une histoire de personnalités. De la même façon qu’il était très mal vu de faire barrage au travail d’une équipe d’Oi-nin en chasse, Kumo n’était pas sans savoir que ce que s’apprêtait à faire Konoha lors de cette mission le soulagerait d’un poids, certes infime, mais néanmoins présent. Akogare rangea la bague dans sa poche et lui adressa un remerciement de la tête.

[Akogare] - Je te le rapporterai, merci.

La Sannin ordonna les données consultées, referma soigneusement la porte derrière elle et les rejoignit à l’extérieur. Les Oi-nin avaient remis leurs casques ; un tigre et un loup. Masaki sourit pour elle-même. Elle ne s’était pas beaucoup intéressée au sujet lorsque celui-ci s’était présenté, et les forces de Kumo avaient eu d’autres priorités que ces Ogawa, néanmoins c’était une bonne chose que Konoha se charge de nettoyer derrière lui. Bien qu’elle ne leur en tienne pas personnellement rigueur, et qu’ils avaient de toute façon payé le prix de leur échec, la mort de Daiki était de leur fait plus que de celui de Kumo. Il ne s’agissait pas ici de se renvoyer la responsabilité, mais bien de regarder les faits. Konoha a eu une occasion de régler le problème Ogawa mais l’a laissé filer, c’était logique qu’il réessaye.

Et cette fois-ci, Masaki devait admettre qu’ils n’y allaient pas avec le dos de la cuillère. Même dans l’hypothèse où Jikeo et Eichi faisaient partie d’une organisation quelconque… leurs chances de survie étaient à ce point risible qu’elle aurait été tentée de rayer leurs noms immédiatement, si cela ne tenait qu’à elle. Mais même un homme puissant peut se faire surprendre dans un instant de faiblesse.

Akogare leva la tête en direction des quelques rayons qui apparaissaient à l’est. Le soleil n’était toujours pas levé, mais le vent frais de Kumo lui décrocha un sourire. Il espérait avoir l’occasion d’utiliser le sceau de la Sannin, cela lui ferait des vacances à moindre frais. Keira arrivera bien à se séparer de ses deux meilleurs Oi-nin et de son chef de la sécurité le temps d’une semaine. Kusa n’était pas exactement la destination qu’il préférait. Si Jikeo et son frère avaient pu se trouver dans les environs, cela aurait tout de même été plus expéditif. Mais après tout, si on choisit son contrat, on ne choisit pas toujours son terrain… pas toujours.

[Masaki] - Bonne chance.

[Akogare] - Oh, c’est plus une question de talent que de chance, tu sais.

Masaki se tourna vers Ten.

[Masaki] - Cela doit être dur de le supporter pendant autant de temps.

La jeune femme haussa les épaules.

[Ten] - Il est très timide en fait.

[Akogare] - Ne donne pas des secrets à l’ennemi toi. Elle va faire courir de fausses rumeurs sur moi.

Ils disparurent, sans y mettre autant de délicatesses qu’à l’arrivée. Masaki secoua la tête et dégagea une longue mèche verte de devant ses yeux.

Elle avait toujours eu horreur de vendre la peau de l’ours avant qu’il ne soit bien mort sous ses pieds - même quand cet ours n’était autre que Masashi Mura. Et elle était également trop sage et expérimentée pour faire reposer trop d’espoir sur d’autres qu’elle. Néanmoins, il était rassurant de savoir qu’Akogare Hyuuga était en chasse.
Akogare Hyuuga

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MessageSujet: Re: Les Assassins d'un Village   Les Assassins d'un Village EmptySam 6 Mar - 13:01

Dans la continuité du Pays du Feu, Kusa s’ouvrait sur d’opulentes forêts d’un vert éclatant. C’était sans doute une pensée un petit peu ethnocentriste, mais l’histoire de la géographie tendait à donner raison à cette thèse. Bientôt néanmoins, les arbres s’espacèrent jusqu’à disparaître pratiquement, pour laisser place à de vastes plaintes d’herbe chaude. Akogare et Ten ralentirent le pas et s’arrêtèrent tout à fait quand un village, beaucoup plus loin au nord, se dessina. Il se situait à flanc de colline et, d’après les quelques estimations qu’ils pouvaient faire, c’était bien celui qu’ils étaient venus visiter. Pour l’instant, ils privilégiaient le premier des deux villages enregistrés, surtout parce que c’était lui le plus proche de leur parcours.

[Akogare] - Je crains que nos masques ne nous facilitent pas la tâche sur ce coup-là.

[Ten] - Bah, les villageois ne sont pas obligés de nous voir. Il faut juste qu’on sache où chercher précisément.

Sans attirer l’attention des forces de Kusa, nota mentalement Akogare. La situation politique s’était nettement clarifiée depuis le léger conflit qui avait opposé Konoha à ce Village Caché, et on pouvait presque dire que ce dernier était inféodé au Village de la Feuille… ou du moins, il lui versait avec régularité le tribut de sa défaite. Néanmoins, Akogare jugeait préférable de ne pas compter sur les forces locales pour régler sa petite affaire qui ne les concernait aucunement, d’autant plus qu’ils pourraient leur mettre légalement des bâtons dans les roues, juste par orgueil.

Ils atteignirent promptement les environs immédiats du village où Jikeo et son frère étaient nés. Selon toute vraisemblance, ils ne devaient pas y trouver grand-chose. Cela devait faire des années que cette maison ne signifiait plus rien pour eux, et des années également qu’elle était investie par d’autres personnes. Cependant, pour mener l’affaire comme elle le méritait, il ne fallait négliger aucun détail. Jikeo et Eichi pouvaient aussi bien se retourner sur leur passé et se prendre d’une brusque bouffée de nostalgie. La dernière qu’ils prendraient, mais cela ils n’étaient pas censés le savoir. Il suffisait qu’ils soient passés par là lors des dernières années et les Oi-nin pouvaient s’en tirer avec quelques indices supplémentaires, à défaut d’une franche piste.

Tout en conservant leurs masques, ils s’infiltrèrent dans le village - un exercice aisé, il n’y avait ni palissade, ni gardes, rien que des civils par lesquels il fallait éviter de se faire voir. Akogare et sa partenaire évoluaient de maison en maison, sans se presser, le temps d’avoir les lieux bien en tête. C’était un village tout ce qu’il y avait de plus banal, qui ne semblait pas plus pauvre qu’un autre mais qui ne s’était jamais véritablement développé ; peut-être à escient. Il était bien sûr impossible d’estimer la localisation précise de la maison qu’ils cherchaient, cela n’avait pas été précisé dans le rapport de Kumo et les chances que quelqu’un évoque Jikeo ou Eichi était risible. En moins de vingt minutes cependant, les Oi-nin avaient fait le tour complet du village et pouvaient considérer les lieux comme repérés.

Ils se positionnèrent dans un coin délaissé, reculé par rapport aux zones commerçantes et résidentielles. Tout au plus entendaient-ils quelqu’un courir dans la rue au-dessus d’eux, de temps à autre.

[Akogare] - Retire ta veste.

Ten retira son masque, puis passa sa veste par-dessus sa tête. Akogare posa ses doigts sur son sternum et une très brève lumière grisonnante illumina le bout de ses doigts, tandis que sur la peau blanche de la jeune femme se dessinait un cercle entrecoupé de motifs.

Akogare reporta le sceau sur lui-même tandis que Ten se rhabillait en silence.

[Ten] - Pourquoi est-ce qu’on ne se contente pas de le garder pour de bon ce sceau ?

[Akogare] - Parce que comme ça je peux apercevoir tes seins plus souvent. Je suis un esprit machiavélique. En route.

La vraie raison, c’était davantage les insupportables infidélités de Ten en matière de partenaire de missions. Il était sûr qu’ils lui posaient des sceaux similaires ; ce qui les rendaient encore plus insupportables. Mais Akogare se savait mal placé pour la juger ce qui, du reste, ne l’empêchait pas de le faire.

Ten s’infiltra dans une maison, plusieurs minutes passèrent, puis la porte s’ouvrit pour laisser passer une vieille femme aux traits fatigués. Le Hyuuga grimaça, tandis que la vieille regardait autour d’elle à la façon d’un hibou sur le point de mourir. Elle aurait tout de même pu choisir quelque chose d’un peu plus sportif. D’un subtil signe, Ten lui indiqua que la maison était libre, aussi Akogare y pénétra-t-il aussi et en profita pour retirer son masque. Ce n’était pas tout, mais il mourrait de soif, et il en avait pour un petit moment.

Il se dirigea dans la cuisine et se servit à boire en détaillant les lieux d’un œil exercé, sans y trouver quoi que ce soit d’intéressant. Il monta à l’étage et s’installa dans une petite pièce dont l’odeur étouffante de poussière le prit à la gorge. Une fenêtre fermée et condamnée par la crasse ne laissait entrevoir que la partie est du village, et encore fallait-il plisser les yeux pour discerner quelque chose.

Mais cela ne l’intéressait pas beaucoup. Il se mit en tailleur et activa son Byakugan. Il repéra immédiatement Ten ; c’était, de très loin, la source la plus chargée de chakra à des kilomètres à la ronde. Elle progressait lentement, mais Akogare ne se faisait aucun souci pour sa couverture. Elle avait toujours été douée pour cela, bien plus que lui. Il suivait son parcours attentivement.

[Akogare] - Il n’y a pas de ninja ici ma belle. Juste toi et moi.

[Ten] - Notre promenade aurait été décevante si elle devait s’arrêter si tôt. Aucun indice ?


Akogare jeta un coup d’œil systématique dans le reste du village, mais ne trouva rien digne d’intérêt.

[Akogare] - Non, rien, pas de chakra par ici. Ils ont dû abandonner leur maison depuis longtemps.

Ils se turent un moment, Akogare continuant à suivre les déplacements lents de Ten, guettant le moindre signe sans en espérant aucun. La jeune femme reprit.

[Ten] - Il n’y a rien dans les souvenirs immédiats des gens. Cela doit remonter, en effet. Je pourrais essayer d’aller plus en profondeur, mais ce serait visible.

[Akogare] - Il ne te reste plus que la vieille méthode : demander autour de toi.


A nouveau, la communication s’interrompit, pendant plus longtemps que la fois précédente. Ten avait traversé plus de la moitié du village quand elle se manifesta à nouveau.

[Ten] - J’ai leur maison, mais ils n’y sont plus depuis des années et elle est occupée par d’autres personnes. On y va ?

[Akogare] - Je te rejoins dans un instant.


Akogare désactiva sa vision et cligna des yeux, surpris de la clarté pourtant médiocre de la pièce. Il se redressa et descendit furtivement les escaliers avant de repasser par la fenêtre et de retrouver Ten, qui avait tout de même repris sa forme initiale, autrement plus séduisante. Elle était accroupie derrière de vieux tonneaux usagés. Elle indiqua la maison contre laquelle elle s’appuyait de la tête, et le surprit en communiquant à nouveau directement dans son esprit.

[Ten] - C’est ici. La maison n’est pas vide pour l’instant.

Akogare activa à nouveau son Byakugan et jeta un coup d’œil. Il y avait deux personnes à l’étage, qui se déplaçaient fréquemment. Il reporta son regard sur Ten et haussa les épaules en lui tendant la main pour la relever.

[Akogare] - On va se promener un peu en attendant, inutile de rester ici.


***

Lorsqu’ils revinrent au même endroit, la nuit était très largement tombée et seules quelques étoiles apparaissaient derrière les larges nuages.

Le tigre et le loup analysèrent soigneusement les lieux ; deux personnes immobiles dans un lit, deux autres dans des pièces séparées, toujours à l’étage. Ils passèrent par la fenêtre en silence et vérifièrent comme il convenait chaque centimètre carrée des pièces du rez-de-chaussée, sans y déceler le moindre fragment d’indice. C’était toutefois prévisible, il était rare qu’on garde les objets d’anciens habitants… Mais Akogare avait espéré que ceux qui avaient repris la maison puisse être des parents, même lointains, ce qui ne semblait pas être le cas. Ils jetèrent même un coup d’œil à l’étage, sans se faire remarquer par autre chose qu’un chat trop fainéant pour avoir peur.

Ils ressortirent en fermant la fenêtre derrière eux.

[Akogare] - Il nous reste l’autre village. Cela devrait être plus rapide, on a la maison précise cette fois-ci.

[Ten] - On y va directement, non ? Pendant qu’il fait nuit.


Akogare acquiesça, tandis qu’ils se mettaient en route d’un bond.

[Akogare] - Oui. On y sera dans quelques heures tout au plus. Il est très près de Kusa, par contre.

[Ten] - Cela ne change pas grand-chose.


Ils arrivèrent au village qui les intéressait peu après trois heures du matin. Quelques fenêtres étaient encore illuminées par une bougie chevrotante, mais la majorité des habitants étaient profondément endormis. Il ne leur fallut guère longtemps pour apercevoir la demeure détaillée et localisée dans le rapport de Kumo, une bâtisse légèrement excentrée semblable à toutes les autres. Elle était dans les ténèbres.

Akogare observa les lieux ; deux personnes vivantes, une à l’étage, l’autre au sous-sol. Intéressant, mais pas exceptionnel. Il ouvrit une fenêtre et appliqua un sceau contre la paroi intérieure. Une brève lumière rouge illumina le blanc de son masque, tandis qu’il refermait la porte derrière lui.

Il s’expliqua.

[Akogare] - Il y avait des marques de chakra dans cette salle. Je ne sais pas ce qu’elles signifient, mais dans le doute, je préfère les désactiver.

Akogare posa la main sur la poignée, et la tourna délicatement, sans ramener tout de suite la porte à lui. Les deux Oi-nin prêtèrent l’oreille à tout bruit suspect mais comme rien ne semblait se faire entendre, Akogare ouvrit la porte. Le cliquetis subtil l’avertit qu’encore une fois, ils auraient mieux fait de passer par la fenêtre. Il arrêta deux aiguilles du plat de la main et évita les autres en restant dos au mur. C’était un piège trop grossier pour ne consister qu’en quelques malheureuses aiguilles, il devait y avoir une alarme ou quelque chose, mais rien. Les deux personnes de la demeure restaient couchées, vraisemblablement endormies.

Akogare passa la porte sans jeter un regard à la dizaine d’aiguilles par terre où fichées dans la porte, et s’intéressa immédiatement au mécanisme qui était supposé les piéger, tandis que Ten observait le reste de la pièce. Une bonne odeur de cuisine se fit aussitôt sentir, mais le Hyuuga ne s’intéressait qu’aux marques de chakra qu’il avait détecté précédemment. En effet, le piège était censé être moins rudimentaire qu’il ne l’avait été. Mais pas de beaucoup.

[Akogare] - Il aurait dû y avoir une alarme, mais comme elle est transmise par chakra... Je ne sais pas à quoi le mécanisme était relié, la porte s’est ouverte sans la moindre résistance, il n’y a aucun fil qui la relie aux aiguilles…

Ten désigna la porte.

[Ten] - Il réagit à l’air. Quand tu as tourné la poignée, il n’y avait rien, mais quand tu as ouvert la porte ça a fait un courant d’air. Le mécanisme se serait déclenché même si nous étions passé par la fenêtre, les aiguilles en moins.

[Akogare] - Malin.


Akogare adressa un remerciement silencieux à son sceau, à peine visible dans l’obscurité, qui leur donnait pour le moment la désagréable impression d’être un peu vide au-dedans d’eux. Comme s’il leur manquait une partie essentielle. Il n’en aurait pas besoin cependant pour faire ce qu’ils avaient à faire, aussi se mirent-ils aussitôt au travail.

Les recherches dans le rez-de-chaussée prirent presque une heure, mais apportèrent leur lot de réponse. Les deux résidents actuels s’appelaient Yuichi et Osami, fiancés et qui ne s’étaient de toute évidence pas fait que des amis. Le nom de Jikeo apparaissait deux fois, l’un pour un problème mineur, l’autre dans quelque chose de beaucoup plus intéressant. Les activités des deux frères auraient amené un homme, que le couple supposait être un chasseur de prime, à enquêter. Lui aussi a atterri ici. Yuichi et Osami en gardent un souvenir mitigé, ce qui explique les mécanismes de défense. Ils vivaient a priori de petits trafics qu’ils menaient à Suigara, à Kawa, pas trop loin de là où ils résidaient. Le chasseur de prime en question les aurait menacés là-bas, puis un jour où ils ont découvert leur maison sans dessus dessous, mais le nom du chasseur de prime ne revenait plus après. Ils indiquaient toutefois qu’il cherchait très clairement Jikeo Ogawa. Akogare se redressa et rangea les lettres et autres papiers là où ils les avaient trouvés.

Cela ne leur donnait rien sur la localisation précise de Jikeo, mais il comptait bien y remédier.

Ils montèrent à l’étage prudemment, mais le couple avait semble-t-il tout misé sur son piège initiale. Akogare poussa la porte où il percevait la respiration lente et régulière de la personne qui y dormait, sans exactement savoir s’il s’agissait de Yuichi ou d’Osami. A priori, il dirait que c’était la femme. La silhouette ne le détrompa pas. Il s’en approcha à pas de loup, tandis que Ten refermait la porte derrière elle.

Akogare appliqua fermement sa main sur la bouche de la jeune femme et l’immobilisa totalement, alors qu’elle s’agitait furieusement et hurlait contre le tissu de sa paume, sans qu’aucun son suffisamment inquiétant ne s’en réchappe.

[Akogare] - Ferme-la.

La femme tremblait de tout son corps et ne semblait pas pouvoir regarder autre chose que le masque de loup blanc et bleu penché sur elle, mais ses hurlements cédèrent la place à des gémissements affolés plusieurs ton plus bas.

[Akogare] - Tu es liée à Jikeo Ogawa. Je veux savoir où il est.

Les tremblements de la femme s’intensifièrent, à tel point qu’Akogare dû raffermir sa prise. Ten s’installa à côté d’eux, les mains posées sur ses genoux.

[Akogare] - Je vais retirer ma main. Si tu cries, je te tue. Est-ce que nous sommes d’accord ?

Il ne savait pas s’il devait interpréter le hochement frénétique de sa tête pour une réponse affirmative, elle hochait pareillement la tête depuis le début. Le regard qu’elle posait sur lui toutefois avait acquis autre chose qu’une simple terreur animale ; elle savait pourquoi elle était terrifiée, maintenant, et c’était généralement à partir de là qu’on commençait à raisonner. Akogare retira sa main de quelques centimètres, prêt à la rabattra sur la gorge de la femme qui ne laissa échapper qu’un glapissement, duquel elle sembla s’excuser aussitôt par un nouveau regard affolé. Akogare se redressa et se dégagea précautionneusement d’Osami, qui rabaissa pudiquement et comme par automatisme sa robe de chambre défaite.

Le Hyuuga lui laissa une minute pour reprendre ses esprits avant de lui adresser un nouveau signe de tête.

[Osami] - Je… le… euh…

[Akogare] - Abrège, on n’a pas toute la nuit.

Osami ramena ses jambes à elle et s’adossa contre le mur, sans que ses tremblements n’aient cessés. Son regard passait d’Akogare à Ten en passant par la porte, où elle devait davantage espérer l’arriver de son fiancé pour la réconforter plutôt que de caresser l’espoir de la fuite.

Elle déglutit, ferma les yeux et reprit sur un ton rendu aigu par la peur.

[Osami] - Jikeo… est au Pays… Foudre… Un homme… le cherche… menacé… tout cassé… je… il sait… chercher.

[Akogare] - Soit plus précise, on ne va pas se taper tout le Pays de la Foudre.

La femme pleurait à présent, sans que cela ne fasse de bruit. Elle lança un regard suppliant à Akogare qui l’ignora, avant de reprendre dans un souffle.

[Osami] - A Shano… tout… au nord. Nous… enfin, ce… ne sont pas nos amis.

[Akogare] - Tu n’as pas à te justifier, je me moque de tes fréquentations. Jikeo et son frère ne vous poseront bientôt plus de problèmes de visites impromptues et de terreurs nocturnes. J’espère pour toi que tu n’as pas menti, parce que je saurais vous retrouver, toi et ton fiancé.

[Osami] - Je… pas menti.

Akogare acquiesça.

[Akogare] - Bonne fille.

Il heurta son cou, trop rapidement pour qu’elle ne songe à crier. La jeune femme s’effondra sur elle-même. Ils quittèrent Kusa tout de suite après. Le soleil était levé quand ils décidèrent de s’arrêter pour prendre un peu de repos à l’entrée d’une petite grotte inhabitée. Dans un coin de son esprit, Akogare essayait d’imaginer les pensées qui animaient Osami et son fiancé à présent. Sans doute rien de très intéressant.

Ten avait retiré son masque et s’était couchée sur l’herbe moelleuse, la tête sur son bras et les yeux ouverts. Akogare la rejoignit, passa son bras autour de sa taille, le nez dans ses longs cheveux blonds. Cela faisait certainement plus de vingt-quatre heures qu’ils ne s’étaient pas reposés et quelle que soit la situation à Shano, il n’allait pas s’agir de faiblir. Ten ferma les yeux.
Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Re: Les Assassins d'un Village   Les Assassins d'un Village EmptyMar 20 Avr - 13:09

Il ne leur avait pas fallu très longtemps pour mettre la main sur les frères.

Ils avaient traversé le Pays de la Foudre à toute allure, en prenant de brève pause de trois heures à chaque fois. Ce n’était pas une question d’être pressé ou non, mais si un homme était également à leur recherche, il était tout simplement hors de question de se faire damné le pion. Akogare et Ten y avaient succinctement réfléchi, sans parvenir à la moindre conclusion. Il semblait peu probable que ce soit Kumo qui soit impliqué là-dedans, Shigeo ou Masaki les en aurait averti. D’après la description apeurée qu’en avait fait la jeune femme, l’homme n’était pas un shinobi et pas un professionnel non plus. Probablement un ancien collègue des frères, qui n’était pas content pour une raison ou une autre, ou une de leur victime qui cherchait à se faire vengeance.

Cela aurait pu être une bonne nouvelle si Akogare ne se méfiait pas autant de l’amateurisme de la plupart des civils qui, poussé par quelque pensée héroïque, s’imaginent pouvoir accomplir de grandes choses à la force de leur poignet. Même pour un combat qui s’annonçait d’une extrême simplicité, d’après les informations dont ils disposaient pour l’instant, Akogare préférait éviter l’intrusion de la moindre granule d’imprévu. Par chance, Ten connaissait bien le Pays de la Foudre et si elle ne se souvenait pas exactement de la localisation précise de Shano, elle savait où se diriger. Et, en effet, ils y arrivèrent trois jours plus tard. Un village de taille conséquente mais sans grand intérêt, qui était complètement réveillé. Akogare jeta un coup d’œil à Ten.

[Ten] - Inutile de chercher très loin. Je passe devant, je trouve la localisation, je te contacte, on les tue.

[Akogare] - La simplicité de tes plans a toujours suscité mon admiration.

[Ten] - S’ils sont plus de deux, j’essaierai de connaître la force des ennemis pour agir.

Akogare acquiesça.

[Akogare] - Je doute qu’ils aient les moyens de s’allier à des personnalités qui évoluent à notre niveau. Mais, dans le doute, faisons preuve de prudence.

Ten disparut en ville. Akogare observa le ciel sous les frondaisons sombre des arbres, avant de s’installer confortablement pendant que sa coéquipière travaillait. Une juste répartition des tâches mais, pour sa défense, Ten était beaucoup plus habile que lui pour recueillir des informations sans base précise. Akogare préférait travailler sur des éléments solides, qui ne demandaient pas de réflexion trop poussée. Une certaine forme de fainéantise qui justifiait, à ses yeux, de ne jamais partir en chasse sans sa Ten. Keira n’était pas exactement du même avis, mais cela faisait longtemps qu’Akogare avait compris qu’elle n’y entendait rien en affaire de shinobi et en gestion d’équipe.

Pas moins de trois heures s’écoulèrent sans que Ten ne donne signe de vie. Akogare ne prit pas la peine de la contacter, les chances pour qu’elle se soit fait repérée sans l’avertir aussitôt étant à peu près nulles. Pour ne pas le détromper, le sceau sur sa poitrine s’activa.


[Ten] - Jikeo repéré. Sans son frère. Je le suis.

[Akogare] - Quelque chose de particulier par rapport à lui ?


Il y eut deux minutes de silence. Akogare s’était redressé et observait Shano, comme s’il espérait y voir son petit ennemi.

[Ten] - Rien. Il a l’air pressé, c’est tout.

Le Hyuuga ne poursuivit pas la conversation. Jikeo était-il en train de plier bagages ? C’était une bonne chose qu’il soit seul, les chances qu’il ait rejoint une organisation faiblissaient en conséquence. Mais l’hypothèse n’était pas écartée pour autant. Il fallut attendre dix minutes supplémentaires avant que Ten ne se manifeste à nouveau.

[Ten] - Il est entré dans un petit bâtiment au centre du village. Je crois qu’ils sont entre trois et cinq à l’intérieur. Ils parlent, mais je ne peux pas discerner leurs paroles.

[Akogare] - Ah, merde.


Il réfléchit rapidement. Il devait y avoir un bon millier d’organisations officiellement répertoriées une fois les différents services d’information mis bout à bout. Impossible de savoir si l’une d’entre elle opérait dans les environs, quelles étaient ses revendications ou ses buts ou quoi que ce soit qui puisse les aiguiller sur la nature de ces personnes. Dans l’état actuel des choses, il valait mieux attendre d’en savoir plus, espérer que Jikeo et son frère ne disparaîtraient pas dans la nature à l’aide d’une quelconque technique qui les retarderait considérablement. Mais Akogare n’avait pas vraiment à cœur de démanteler une organisation mineure qui ne devait pas avoir de grand intérêt. Cela serait une perte de temps, d’effort et risquerait d’alimenter des éléments qui leur échapperaient tôt ou tard. De plus, il pouvait tout aussi bien s’agir de contrebandiers ou de compagnons de route, voire de civils, et un massacre à Shona n’était pas exactement ce qu’Akogare entendait quand il pensait au mot professionnel.

Il ordonna à Ten de revenir, puis ils reprirent ensemble le chemin de la ville, déguisés derrière une métamorphose. Ils s’établirent dans une petite maison qui jouxtait celle de Jikeo et qui paraissait vide à l’heure actuelle. L’idée de prendre une chambre leur était venue à l’esprit, mais Jikeo pouvait très bien être un ami de l’aubergiste. Les voyageurs et les errants avaient une admirable capacité à se faire des points de contact dans le monde entier. Pour peu que l’aubergiste était prudent et Jikeo sur les nerfs - s’il montait une opération ambitieuse par exemple - il suffisait qu’il l’avertisse que deux étrangers s’étaient logés dans son établissement. Et une longue liste d’hypothèses laborieuses suivait. Trop laborieuses pour qu’Akogare retienne la possibilité.

Ils s’installèrent à l’étage, couchés sur un lit qui ne leur appartenait pas, à discuter de choses et d’autres. Ils finirent par se positionner dans le grand salon qui donnait presque directement sur le logement occupé par Jikeo et, sans doute, son frère. Cela serait moins évident à gérer si les propriétaires de la maison revenaient, mais c’était tout de même plus pratique pour surveiller leur objectif. L’après-midi fila sans heurt, hormis deux personnes qui quittèrent le bâtiment de Jikeo et qui ne revinrent plus. Ten pensait qu’il devait rester encore une personne, et le temps lui donna raison. Jikeo, son frère et un inconnu sortirent à leur tour. Ils discutaient à l’entrée, posément, mais Akogare observa que l’homme était nerveux. Ils finirent par quitter les lieux.

[Akogare] - Tu suis les cibles, je visite les lieux ?

Ten eut un joli sourire.

[Ten] - Très bien.

Ils se séparèrent. Jikeo avait fermé la porte derrière lui. Ten avait disparu dans les ruelles maintenant, mais la rue principale était encore très active. Akogare, toutefois, n’avait pas énormément de temps à perdre. Il donna un coup sec de la paume sur la poignée ronde, qui fut éjectée de son emplacement pour rebondir sourdement dans le salon. Le Hyuuga glissa une main dans la nouvelle ouverture, chercha un loquet mais ne trouva rien. Il inspecta la porte à nouveau qui ne disposait d’aucune serrure et qui ne dégageai pas de chakra. Levant les yeux au ciel, il contourna la maison, monta aussi discrètement que possible sur le toit et arracha quatre planches fragiles. La maison ne devait pas être très coquette, et elle ressemblait furieusement à une planque ou quelque chose dans cet ordre d’idée. Akogare sauta à l’intérieur. Il ne ressentait aucune activité de chakra autour de lui, ce qui éliminait les chances d’un piège, mais il ne discernait pas grand-chose. Il alluma la lumière et étudia en vitesse la pièce. Des armes étaient entreposées sur la table, mais rien qui ne sorte de l’ordinaire. De l’argent était étalé sur la table et par terre, mais il y avait une odeur dans l’air qui fit froncer des sourcils le Hyuuga. Il alla de pièce en pièce jusqu’à tomber sur une porte close, qu’il délogea de sa place pour la reposer un peu plus loin. Akogare n’était pas très inquiet de sa discrétion, ce n’était pas comme s’il se souciait que les gens sachent que quelqu’un avait pénétré les lieux... normalement, les principaux intéressés seront morts ce soir.

L’odeur devient beaucoup plus agressive. Un corps, encore tout à fait normalement composé, gisait par terre dans une épaisse mare de sang partiellement sec. Akogare s’accroupit.

[Akogare] - C’est malin. Il faut laisser faire les professionnels mon bonhomme. Il suffisait d’être un peu patient... au moins, tu ne nous gêneras plus et, si cela t’intéresse toujours, celui que tu cherches ne va pas tarder à finir comme toi. Un peu plus proprement quand même. Nous sommes des professionnels, nous.

Akogare contacta Ten.

[Akogare] - Ils ont un cadavre dans le placard.

[Ten] - Littéralement ?

[Akogare] - Oui. Ils ne se sont toujours pas séparés ?

[Ten] - Non. Mais l’homme qui les accompagne est un civil.


Ils pouvaient toujours l’éliminer. Ce n’était pas comme s’il était moralement irréprochable. Mais ce n’était pas leur mission. Akogare aimait bien que chaque chose soit bien partagée. Qu’on sache que Konoha abat ceux qui la défie, mais sans excès. En toute simplicité, car cela n’a rien d’une mesure exceptionnelle. Il fallait que chacun comprenne les risques inhérents à ce genre de prétention. Que l’on s’appelle Noya Fujissuke ou Jikeo Ogawa.

[Ten] - On a quitté le village. Je les suis de très loin, par les arbres. Je préférerais que tu reviennes, pour traquer leur chakra. Jikeo a une formation de shinobi, il saurait qu’il est suivi si je procède normalement.

[Akogare] - J’arrive. Ne les suis plus, arrête-toi.


Akogare mit près de huit minutes pour rejoindre Ten, mais il n’eut aucune difficulté à retrouver Jikeo et son frère. Ils étaient seuls, maintenant, mais leur ami n’était pas bien loin. Ils attendirent un quart d’heure de plus, puis se mirent en mouvement. Près de dix minutes séparaient Jikeo de tout allié potentiel, à moins qu’ils n’utilisent une technique spécifique. Cela n’aurait aucune importance du reste, car le combat ne durerait pas. Les deux voyageurs semblaient s’activer à placer des objets quelque part, Akogare ne parvenait pas à deviner quoi.

Ils apparurent à quelques mètres des voyageurs. Jikeo s’arrêta net, mais son frère ne les remarqua pas.

[Akogare] - Jikeo Ogawa. Nous avons un différend.

L’homme se redressa et se tourna pour leur faire face. Il portait un petit chapeau, le même que celui de la signalisation. Son visage ne marquait ni la surprise, ni la peur, mais quelque chose au fond de ses yeux trahissait son émotion immédiate ; une peur sourde et la crainte de ce qui allait suivre. Akogare s’en contenterait.

[Jikeo] - Je pense que vous faites erreur.

Akogare serra le poing avec une certaine douceur dans le geste.

[Akogare] - Je ne commets pas ce genre d’erreur, jeune homme. Défendez-vous.
Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Re: Les Assassins d'un Village   Les Assassins d'un Village EmptyMer 21 Avr - 19:27

Citation :
Action 1 :
Akogare active le Chidori Nagashi (- 10 MP), qui hérisse la peau de Jikeo et d’Eichi (- 10 HP chacun). Ten relâche une barrière mentale importante, sur elle et son équipier (- 100 MP, Puissance : 100). Jikeo relâche une altération combinée (- 105 MP), qui s’écrase contre la barrière de Ten (Puissance : 81). Les illusions sont dissipées automatiquement, Ten sourit. Eichi disparaît sous terre (- 25 MP), réapparaît au contact de la jeune femme et frappe, mais Ten ne ressent rien.

Citation :
Action 2 :
Akogare active le Chidori no Ken (- 40 MP). Ten relâche une importante altération sur Jikeo (- 75 MP), qui affecte également son frère (Puissance : 20 chacun). Jikeo réalise un Kai pour 40 MP (Action en réserve : Si Jikeo est sous l'emprise d'un genjutsu, il utilise Kaï au rang Juunin), qui suffit à le faire sortir de l’illusion. Eichi réalise un Kai pour 20 MP (Action en réserve : Si Eichi est sous l'emprise d'un genjutsu, il utilise Kaï au rang Genin), mais cela reste très insuffisant (Puissance : 19).

Citation :
Action 3 :
Ten paye ses entretiens (- 10 MP). Akogare paye ses entretiens (- 20 MP). Jikeo et Eichi sont légèrement blessés (- 10 HP chacun). Avant qu’Akogare ne l’attaque, Jikeo invoque trois clones (Action en réserve : Si Jikeo est attaqué par Akogare, il réalise 3 bunshin), et perd 90 MP. Akogare envoie son Chidori s’écraser sur Jikeo (- 220 MP) et par un coup de chance, il touche le bon (- 453 HP). Jikeo s’écroule. Ten relâche une énorme altération sur Eichi (- 340 MP, Puissance : 6). Eichi souffre (- 630 HP). Il s’écroule.

Note : les deux actions de réserve de Jikeo se déclenchaient ici lors du même tour, je les ai sélectionné par ordre de priorité (l'une spécifiait "attaque", l'autre "blesse", attaque était alors prioritaire).

Citation :
Action 4 :
Ten paye ses entretiens (- 335 MP). Elle fait du jus de cerveau (- 630 HP). Akogare hausse les épaules et s’approche de Jikeo.

Citation :
Action 5 :
Ten annule ses entretiens. Akogare achève Jikeo d’un coup sec (- 66 MP, - 184 HP).

Note : le combat se termine à l’action 4, mais Jikeo n’était pas tout à fait mort, alors tant qu'à faire...

***

Résumé

Akogare & Ten

Spoiler:

Jikeo & Eichi

Spoiler:
Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Re: Les Assassins d'un Village   Les Assassins d'un Village EmptySam 1 Mai - 13:41

Ce n’était que des gamins. Des enfants à qui on avait donné des couteaux et qui les utilisait avec enthousiasme et maladresse. Cela n’excusait rien ; il y avait des fautes plus graves que d’autres. On pouvait certainement se permettre de cracher sur un paysan. C’était à ce dernier de savoir s’il désirait se faire justice ou non, cela restait une affaire personnelle sans conséquence. Mais on ne pouvait pas se laisser aller à cracher sur un village qui faisait partie de l’une des plus puissantes armées du monde shinobi. C’était une attitude imbécile, injustifiée et puérile. Une attitude qui, d’après les accords tacites qui soutenaient ce même monde, revenait à signer soi-même son acte de décès. Il n’y avait aucune chance pour que Konoha accepte de fermer les yeux. C’était des imbéciles ? Et alors, les imbéciles meurent aussi.

Akogare laissa son chakra filtrer de son corps. Il s’obligea à abandonner ses pensées pour se concentrer sur son combat. Il n’avait pas pour habitude de combattre à moitié, qu’il s’agisse d’un général d’Asahi ou de deux pauvres imbéciles qui ne savaient pas bien où ils en étaient. Il ressentit la présence de Ten plus intimement, à proximité de son esprit, une enveloppe apaisante et protectrice. Il sourit ; il aimait bien quand elle le protégeait. Bien sûr, ils avaient lu les dossiers et Kumo leur avait fourni quelques clefs supplémentaires. Le chef de file faisait du genjutsu, aussi Ten prenait-elle les devants. Le genjutsu avait une fâcheuse tendance à enrayer les mécaniques les mieux huilées, et Akogare parlait en connaissance de cause. De mécanique, il en était question dans sa façon de combattre, il n’avait pas d’intérêt particulier à chercher le corps à corps, aussi préférait-il appliquer une stratégie commune et basique, qui devrait suffire pour de tels adversaires. Ten en revanche s’adaptait avec un peu plus de souplesse. Elle connaissait déjà son adversaire - celui qui avait un esprit fragile, même si au demeurant Ten n’aurait pas éprouvé de grandes difficultés à réduire les compétences du spécialiste au rang d’enfantillages. Mais c’était une professionnelle et elle savait qui Akogare allait s’attacher à tuer.

Le combat dura un peu plus de douze secondes. Le corps de Jikeo retomba lourdement à terre, ses clones éclatèrent dans un nuage de fumée. La petite clairière avait retrouvé son calme habituel, avec ses oiseaux de nuit et ses bruits dont on ne voulait pas réellement connaître la provenance. Ten avait une petite moue déçue, tandis qu’elle dévisageait ce qui restait de son adversaire. Il était plus que mort. Du sang lui coulait des oreilles, du nez, des yeux et de la bouche, et Akogare n’était pas mécontent de ne pas pouvoir discerner les traits de son visage qui devaient être complètement déformé par la douleur.

[Akogare] - Vous êtes très rudimentaire, ma bonne amie.

[Ten] - Je suis navrée de vous décevoir mon grand. Mais, si je puis me permettre, je dois vous avertir que votre ami n’est pas tout à fait décédé.

Akogare haussa les épaules.

[Akogare] - Ce n’était pas une critique, j’aime quand les choses restent simples. Faire éclater le cerveau de quelqu’un sous la douleur, je trouve cela simple et charmant.

[Ten] - Vous êtes délicieux ce soir.

Akogare se rapprocha de sa cible qui, comme le disait Ten, était encore un peu en vie. Il avait sombré dans l’inconscience, mais le Hyuuga ressentait toujours aussi vivement son chakra, pétiller faiblement comme un petit animal effrayé. Eh oui, tu ne vas plus palpiter longtemps. Quelques gifles suffire à réveiller partiellement Jikeo, qui essaya faiblement de se reculer, davantage par réflexe que par réelle volonté. De près, il ressemblait beaucoup plus à un enfant. Pourtant, Akogare ne se donnait pas beaucoup plus vieux. Peut-être trois ans de plus. Mais maintenant que la certitude de la mort l’avait frappé en plein, qu’il n’essayait plus de jouer à plus gros qu’il ne l’était devant ses collaborateurs, maintenant qu’il savait que son frère était mort et qu’il allait subir le même sort dans un avenir très immédiat, il redevenait un enfant. Akogare retira son masque et le laissa tomber à terre, le regard posé sur celui, brillant, de Jikeo.

[Akogare] - Bien. Konoha est venu à toi mon grand.

[Jikeo] - Je... je vous encule.

[Akogare] - Tu peux bien faire ce que tu veux au cul de Konoha, mais lui cracher dessus, vraiment, c’était déconseillé quand on n’est encore qu’un oisillon sorti du nid.

Akogare désigna un point derrière lui, de la tête.

[Akogare] - Tu as amené ton frère sur un terrain trop dangereux Tu pensais vraiment que tu avais la force de le sauver ? Que vous pouviez vous dresser face à nous ? Est-ce de la bêtise ou de la prétention ?

Le jeune homme gardait les lèvres closes, ses yeux s’enflammaient d’une rage épuisée. Akogare secoua la tête.

[Akogare] - Il y a un homme qui m’a dit un jour qu’à partir du moment où on se transformait en guerrier, on devait en assumer tous les aspects. Un guerrier meurt au combat. Tu es mort comme un guerrier et c’était très inutile.

[Jikeo] - Ne parle pas... de ce qui est inutile, fils de pute ! Vos villages... prennent tout... tout. Il y a ceux qui sont contre vous... ou pour vous... pas de milieu...

[Akogare] - Ne sois pas si extrême mon garçon.

Akogare eut un sourire apaisant.

[Akogare] - Les morts ne sont pour personne.

Le Hyuuga redressa d’une main Jikeo et frappa son cœur de l’autre. Ses yeux s’écarquillèrent, tandis que ses lèvres essayaient de formuler des mots, mais Akogare n’essayait pas de les comprendre. Jikeo mourut quelques secondes après. Ce ne serait une nouvelle pour personne, il n’y aurait pas quelqu’un pour se demander où sont passés ce type qui traînait toujours son jeune frère, ce mercenaire sans avenir qui ne parlait pas beaucoup. Parce que cela n’intéressait personne, au fond, et que des morts, il y en avait toujours.

Akogare se redressa. Ten et lui emmenèrent les corps quelques kilomètres au nord, dans le cas où les jeunes gens attendaient des collaborateurs quelconques. Là, ils en disposèrent à la façon des Oi-nin, même s’il ne s’agissait pas d’un contrat officiel de Konoha, ou de ressortissants du village. En réalité, ils ne réfléchirent pas et firent ce qu’ils savaient faire sans se poser de question. Il ne restait plus rien, pas même un bout d’os ou une cendre conciliante pour prouver que Jikeo et Eichi avaient un jour vécu. Akogare se frotta les mains, l’air absent.

[Ten] - On rentre tout de suite ?

[Akogare] - Je dirais que nous allons trouver une auberge, passer une bonne nuit, faire un tour à Kumo par courtoisie - parce que nous sommes des gens polis - puis qu’on rentrera la semaine prochaine à Konoha.

Ten acquiesça, un sourire aux lèvres.

[Ten] - Tu as prévenu Keira que tu partais ?

[Akogare] - Je vais te dire une chose. Keira essaye de me prouver que je peux me passer de toi pour mes missions. Je vais lui prouver qu’elle peut se passer de moi pour la sécurité de son village. Ou, pour te dire le fond de ma pensée, je vais lui prouver qu’elle ne peut pas se passer de moi - je suis le meilleur - et que par voie de conséquence, je ne peux pas me passer de toi - tu es la meilleure.

[Ten] - Tu meurs d’envie de le lui sortir, ce petit discours, hein ?

[Akogare] - J’en rêve la nuit.

***

Après avoir présenté le sceau de Masaki à l’entrée, les gardes les laissèrent passer sans poser davantage de question. En réalité, Akogare et Ten ne portaient plus leurs masques, si bien que les formalités d’entrée auraient de toute façon réduites au minimum. Non seulement Akogare n’était pas un inconnu, mais les villages étaient également censés avoir convenu une certaine forme d’alliance, qui n’avait rien de très officielle mais qui suffisait largement. Pour que l’alliance fut officielle, il aurait fallu obtenir l’autorisation formelle des daimyo, convenir d’une large réunion, se mettre d’accord sur des traités... mais les lois de l’urgence prévalaient sur tout le reste, l’alliance avait été scellée dans cette urgence et jusqu’à aujourd’hui, personne n’avait songé revenir dessus. Une excellente chose, parce que tout le monde avait à y gagner. Konoha venait juste d’ôter une mignonne petite épine du pied de Kumo, sans attendre une quelconque rétribution.

La grande classe.

[Ten] - C’est joli Kumo. J’aime bien l’air de la montagne, ça me rosit les joues.

[Akogare] - Complètement. Tu te rends compte que nous avons la chance inouïe de faire du tourisme dans un village militaire. Des gens tueraient pour être à notre place. Pouvoir profiter de... une académie où on ne peut pas aller... de magasins d’armes... de... gens étranges... probablement psychopathes pour certains... des gens tueraient.

[Ten] - Pleins de gens ! Les mêmes gens qui peuvent aller à la montagne, à la plage, à Cha...

[Akogare] - Ou au Pays de l’Eau. Pays de branleurs et de gonzesses.

Ten lui donna un aimable coup de coude, sans s’arrêter de marcher le long de la rue.

[Ten] - Ne fais pas ta mauvaise tête ! Ils ont quand même l’Homme de Glace... Satoshi... et puis pleins de légendes mortes et disparues, et d’autres en devenir ! Et cette fille aux seins énormes, là...

[Akogare] - Lya Otsama, une collègue. Pays de gonzesses.

Il eut un petit coup de tête pensif.

[Akogare] - Mais quelles gonzesses...
Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Re: Les Assassins d'un Village   Les Assassins d'un Village EmptySam 1 Mai - 14:03

Vengeance !

Akogare : +254 XP - 1 Réputation

Jikeo et Eichi ont été retirés des secrets de Kumo.
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MessageSujet: Re: Les Assassins d'un Village   Les Assassins d'un Village Empty

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